N° 3,458. Dimanche,
34e année.
21 Juin 1874.
6 francs par aiv.
ouate ANTI-RHUMATlfet'fii™S^1
paraissant le jeudi et le dimanche.
PKoiiypIIi^ de Ici ranger.
Intérieur.
LE PBOGBÈS
JOURNAL D'YPRES ET DE I/AliliONDI.S,SEMENT,
VIRES ACQUIRIT F.CNDO.
AIKHMNKMEN T PAR AN: Pour rWvohif adiWhHSttaVtf'el judiciaire d'Yprcs. fr.
Idem Pour In restant du pays7-00
Tout ce <|ui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 85.
INSERTIONS Annoncks la ligue ordinaire fr. (M!J R£clamks la ligne fr. 0-30
Les, annonces de Bruxelles et de l'étranger sont reçues cliex MM. Lbchmn et
PiCAiii», 15, Montagne des Aveugles, Rhuxrllrs.
Les légitimistes de l'assemblée nationale de France
ne se consolent pas de l'échec qui leur a été infligé par
le vole de I» proposition du centre gauche. M. de Bcl-
castcl a demandé hier* qu'aucun membre absent par
congé ne fût admis voter, moins d'avoir fait consta
ter sa présence par le président. L'Assrmhlée a admis
l'urgence. Comme l'abus de voter pour les absents est
beaucoup plus répandu droite qu'à gauche si un re
mède peut y être apporté, ce iic sera pas l'opposition
qui aura i s'en plaindre.
Les catholiques libéraux de la Suisse, dont le nombre
augmente tous les jours s'occupent de constituer une
Église nationale. Une assemblée générale de délégués
de toutes les paroisses et associations catholiques-libé
rales de la Confédération s'est réunie Berne pour
délibérer sur le projet d'une constitution organique de
l'Église catholique tisse. Ce projet, rédigé par une
commission a été adopté dans son ensemble par l'As
semblée. Çelle-ci, en même temps, a décidé la création
d'un évéché national.
Le Daily News des Indes annonce, d'après les
informations particulières qu'il a reçues de Sumatra
que la position des troupes hollandaises Alcliin est
devenue très-critique. Le motif qui aurait décidé les
généraux hollandais se retirer du Kraton le fort
récemment conquis par eux c'est que leurs troupes
seraient tout fait démoralisées et dans ITmiufTssancc
de résister plus nps aux Atchinois. Quoi qu'il
en soit de l'exactitude de ce renseignement, on sait que
les hollandais ont pris la résolution de suspendre les
opérations agressives. Entre temps les Atchinois font de
grands efforts pour gagner leur cause frs_ tribus
de la Malaisie. Le journal indien dit que les États de
l'archipel oriental s'occupent en ce moment de la for
mation d'une puissante ligne dans l'intérêt de leur
défense commune contre les envahisseurs européens.
l'riiKt, le 20 Juin.
On a souvent posé la question de savoir quelle
est l'influence de la presse sur le progrès de la
société on est même allé jusqu'à nier cette in- 1
fluence M. Em. de Girardin, entre autres. On
pourrait pour la même raison que cette influence
n'est pas immédiate se demander jusqu'à quel
point les actes d'un gouvernement ou d'un parti
agissent sur le corps électoral
Il est pour le moins évident que le châtiment ne
suit pas toujours de près la faute et que. la récom
pense ne couronne pas directement le mérite. Cette
preuve a été fournie cent fois dans le oyele poli
tique que nous parcourons, mais jamais, croyons-
nous depuis les quarante-quatre ans que nous
avons le bonheur d'interroger l'urne électorale, les
faits ne sont venus confirmer cette vérité, d'une
façon plus brutale que dans la journée du neuf
courant qu'ont marquée de leur aveuglement les.
paysans flamands. Quoi la bande Langrand a
Monsieur^® 'es cod'ves-iorts des popùlations de la
t l,n t i Q7T "'un 80UVerhement, qui s'appuie sur
UI 9 tentant subitement pris d'un
du Dr. PATTISON, ma sans excepti
Çuïri.t radicaÉieux et quand
ri,.,»^par une bande de
LuTV agissant sous la protecf
1, et maux dé v qu'on a cédé
ft-SO et demi rouliàux
BECUVYE, pharma-
tin du vicaire auteur de tous les maux dont on
souffre et on ferme les yeux aux avertissements de
ceux qui font entrevoir une aggravation de charges
si on ne se hâte de couper court aux envahissements
de ces chevaliers d'industrie qui trompent et ron
gent le pays. Est-ce assez de stupidité et n'est-ce
pas désespérer de la logique humaine
On pourrait croire que les liens qui unissent les
effets leur cause échappent l'œil peu clair
voyant du campagnard quand les faits appar
tiennent au domaine moral, domaine trop souvent
inaccessible son intelligence fruste. Mais ici
point de ces questions épineuses il ne s'agit nulle
ment de promener le paysan le paysan flamand
surtout, dans les régions spéculatives de la politi
que le voilà cette fois terre terre avec ses
intérêts matériels, avec ses intérêts les plus directs,
les plus palpables ceux qui lui tiennent le plus
cœur en un motsa vie luison argent et son
sang, et encore est-il là, immobile comme le Dieu
Terme, aveugle et sourd, serré entre le curé et le
vicaire se laissant manger par ceux qui ont su
l'asservir. Quand Milon de Crotone fut dévoré par
les loups il subit ce supplice, malgré lui captif
qu'il était dans l'arbre qu'il avait fendu de son
poing herculéen maie Te payeart-, lui se livre
volontairement et les loups ne le mangent que
parce qu'il le veut bien et cette torture n'appelle
point la compassion.
Mais, répondront les débaucheurs cléricaux, ce
que vous appelez aveuglement et servilité nous
l'appelons, nous, désintéressement et abnégation
l'amour de la religion seule inspire ces électeurs qui
vous combattent. Erreur ou mensonge réplique
rons-nous notrç tour. La religion n'a que voir
dans cette conjoncture. La religion n'est nullement
menacée ce qui vous fait agir c'est la soif de
domination d'un parti fanatique, avide de pouvoir
et de richesses. Votre religion n'est qu'un prétexte, -
une arme de guerre c'est votre cheval de Troie
dans les flancs duquel vous vous cachez pour mieux
entrer dans la place. Vous n'exercez votre
empire sur ces'masses agrestes qu'en entretenant
leur ignorancé"ëtêfi exploitant la faiblesse de leur
caractère.
Ce travail corrupteur réussjra-t-il toujours
Le paysan sera-t-il jamais incapable de juger les
actes de ses gouvernants Est-il indifférent qu'un
gouvernement répande la manne céleste" ou qu'il
renouvelle une des sept plaies d'Égypfe C'est la
question que nous posions en commençant et la
solution n'en est pas dans up otii'oa dan§ un non'.
Il est certain que quel que soitde régime, ce régime,
après avoir été inauguré sous le!cris enthousiastes
d'une foule exaltee tombe,- après quelque temps
sous les' coups de l'indifférence ôu de la réproba-
tion. 'Après la république c'elii l'empire auquel
succède une monarchie qui se renouvelle trois fois
avec des variantes progressivesaprès quoi surgit
la seconde, république puis c'est encore une fois
l'empire et puis une nouvelle espèpe de république
etC'est dire que tous ton
aient commis tous égaleme:
parce que l'homme est esse;
parce qu'il est d'humeur vari
veau té il se fatigue de tout,
convient le mieux. Chez nous,
des partis et leur kaleïdos
grand, n'en est pasno'ûis
t, non pas qu'ils
'e fautes mais
llemeit mobile,
ami d? 4a nou"
me dfeçè "fini lui
autant
oins*
ral et le parti clérical se superposantsans inter
ruption l'un l'autre avec des nuances plus on
moins appréciables. Sapraitron toujoursaprès
chaque changement de ministère faire la part
exacte des causes qui l'ont amené Est-ce parce
qu'un ministère a bien ou mal fait qu'il tombe
Est-ce qu'il ne se maintient pas parfois, témoin le
cas actuel, en dépit de toutes ses fautes Si jamais
un gouvernement avait, dù succomber sous le poids
de ses sottises celui qui s'est sauvé sur le dos de
160 campagnards des environs de Gand, ne devait-
il pas être aujourd'hui l'état de cadavre
Laissons donc encore quelque temps leur triste
sort, les paysans flamands et affirmons une fois de
plus cet enseignementc'est qu'au pouyoir il est
inutile de tirer la cible de la popularité qu'il
faut y faire le bien sans préoccupation de recon
naissance ou (fingratitude. Tôt ou tard un juge
prononcera et l'arbre fructifiera.
Cineri gloria sera venit.
En attendant, instruisons et faisons pénétrer
lentements'il le fautla lumière dans les plus
obscurs villages et la vérité qui s'éclaire insensi
blement d'un rayon nouveau fera le tour de la
Belgique,
Pour ceux qui ne savent pas au juste avec quel
amour les étudiants de Louvain se consacrent
exclusivement la culture de la science, des belles-
lettres et surtout des belles manières, ils n'ont qu'à
lire la.correspondance suivante adressée de la ville
universitaire la Gazette
On put croire que là allait s'arrêter la
manifestation,mais unedemi-heureaprès, la bande,
sortant du Cercle clérical, où, dit-on, les discours
les plus violents avaient haussé encore le diapason
des manifestants, revint, considérablement renfor
cée, se poster devant le Café du Commerce(où se
trouve le local de Y Association libérale), un
mètre peine des paisibles buveurs.
Ces courageux jeunes gens étaient bien cent
cmcjhanfe tous, armés du gourdin traditionnel
l'Université catholique les bourgeois étaient une
quinzaine.
Jolie proportion, comme vous voyez
Il n'est pas une injure, pas une provocation,
pas un geste outrageant, pas une menace qui.
n'aient été essayés .pour faire sortir les habitués d
leur calme.
Les épithètes de canailles .de communar
de pétroleurs, de gueux de vauriens tomba
dru comme grêle, le tout accompagné de sifflet* j
de huées tellement bruyantes qu'elles Ont été etf
dues jusqu'au centre de la ville.
De temps en temps le chef de la bande
mandait une manifestation pour ces messie
aussitôttous de se retourner et de se frapr
la main l'endroit où le.dos change de nom.
Dans les intervalles pour accentua
leurs provocations, les plus hardis de ces r) j
bien élevés, agitaient leurs mouchoirs -
direction de ceux qui se trouvaient sur -'
de façon leur frôler la figure sans les f1
Ces belles manifestations ont
heures.
Ensuite l'un des étudiants ,éb passa
corps de garde, est allé, au t
insulter en face le cbmmis
consentement du re
,t..ancl
<u.