Aux termes des lois en vigueur le gouverne
ment a le droit de faire enregistrer le nombre des
corporations religieuses, mais on a laissé cette loi
tomber en désuétude et le registre n'existe plus.
Les jésuites ne peuvent entrer en Angleterre
qu'à la condition d'y être autorisés par le secrétaire
d'Etatmais ils se dispensent de réclamer cette
autorisation et c'est ainsi qu'on a vu l'année der
nière les membres de cet ordre assister au synode
de la hiérarchie romaine, au collège de S' Edmond,
près de Wear. Voilà comment les catholiques se
soumettent aux lois de l'État.
MNewdegate voudrait avoir des renseignements
sur les biens et sur les règles des maisons reli
gieuses.
On fait une objection appliquer aux couvents
les lois ordinaires, ce serait reconnaître la légalité
de ces institutions, et dès lors il faudrait logique
ment confisquer leurs biens. Cette objection peut-
elle être admise
11 fut un temps où l'on ne surveillait pas les
lieux publics ni les fabriques mais aujourd'hui
tous ces établissements sont réglementés par la loi.
Et les institutions conventuelles qui augmentent
par centaines, sous prétexte qu'elles sont purement
privées, seraient admises défier la loi
Tout récemment une haute autorité a affirmé un
principe qu'il importe de repousser avec énergie.
Le docteur Manning a déclaré que le Pape était
seul juge de sa juridiction en tous pays, et le Pape
a censuré l'archevêque de Paris pour avoir visité
les établissements des Jésuites et des Franciscains
Paris sous prétexte que ces couvents étaient
exemptés de la surveillance épiscopale et ne rele
vaient que de la juridiction immédiate du Saint
Siège.
Ce fait résulte d'un document produit par un
ministre, et cette prétention provoqua l'action des
gouvernements étrangers. Quand 011 en produit de
pareilles il est grand temps que nous soyons
renseignés sur ces établissements et spécialement
sur ceux qui défient les droits des législateurs.
En Angleterre comme cela résulte des faits
cités par M. Newdegate, ce n'est qu'avec les plus
grandes difficultés qu'on parvient faire constater
la présence d'une personne dans un couvent. Dans
de telles conditions la sécurité des religieux et
religieuses n'est nullement garantie.
En Prusse la loi détermine l'âge auquel on peut
faire des vœux monastiques, exige le consentement
<les parents pour les mineurs et défend que la dot
fournir dépasse une Certaine somme.
La loi statue en outre que les vœux ne lient que
pour cinq ans qu'après ce temps on pourra con
stater si les religieux sont satisfaitset qu'ils ne
peuvent disposer de leurs biens qu'à certaines con
ditions, afin d'empêcher que les couvents n'absor
bent une trop grande part de la fortune publique.
En Angleterre rien n'est fait concernant ces
points
Si nous permettons aux couvents de se développer
et de s'accroître dit M. de Newdegate en terminant
ne devons-nous pas au moins des centaines de milliers
de citoyens d'empêcher que des personnes 11c soient
retenues dans ces maisons contre leur gré?
Un couvent peut être une demeure agréable pen
dant un mois, et le mois suivant tout peut être changé
et l'asile devenir uneprison dans laquelle en inflige des
tortures de tout genre. Oui, je représente des centaines
de milliers de citoyens. Je n'ai jamais prononcé une
parole irrespectueuse pour aucune religion mais je
conjure cette assemblée de ne pas négliger plus long
temps cet objet. Je la conjure de suivre l'exemple des
pays catholiques, de ne pass'imagiuer que l'Angleterre
_sera toujours l'abri des dangers qui ont forcé l'Allc-
uc réglementer des institutions qui deviendront
d'un système politiquesous la direction de
c des jésuites qui dirige aujourd'hui la papaulc.
I.cs jésuites ont justifié en tous points ce qui a
dit leur sujet par lord Palmcrston propos de la
Suisse qu'à moins qu'ils 11e fussent surveillés, l'exis
tence de leur ordre dans tous pays protestant ou
catholique, deviendrait un danger pour le bien-étre et
la paix publique.
Après un long et instructif débatla Chambre
Communes d'Angleterre décidé que pour le
ornent il n'y avait pas lieu d'intervenir mais
îe le constate le. Times, la plupart des uiem-
t d'avis qu'ils devront le faire plus tard.
Les feuilles cléricales sont dans la jubilation. Il
paraîtrait que les congréganistes auraient obtenu
l'interdiction en France de la brochure de M. de
Laveleye, le Parti clérical en Belgique, brochure
dans laquelle il est fait notamment une statistique
des couvents, qui gêne beaucoup toutes les sangsues
attachées aux flan es delà Belgique. Or, le Courrier
de Bruxelles et la Gazelle de Liège s'écrient l'u
nisson
c Nous félicitions le gouvernement français d'a-
voir interdit en France la circulation dece pam-
i> phlet, qui sue la haine et la persécution chaque
page.
Il a compris qu'au fond, ce professeur de
l'État belge est un révolutionnaire de la pire
espèce.
Ceux qui ont lu le travail de M. de Laveleye
peuvent juger de Injustice et de la vérité de cette
appréciation. Mais on sait que la diffamation et la
calomnie sont devenues dans les feuilles épis'copa-
les une habitude invétérée. Ce que nous voulons
surtout faire remarquer, c'est qu'il est étrange de
voir les mêmes journaux qui félicitent les gouverne-
mens cléricaux d'interdire une publication politique,
discutable sans doute, mais écrite en termes très-
convables, comme tout ce que produit M. de Lave
leye, se plaindre lorsque des gouvernemens, com
me ceux de la Prusse et de la Suisse, attaqués avec
la dernière violence par les autorités ecclésiasti
ques, bravés par elles, exposés toutes les conspi
rations des révolutionnaires noirs, prennent des
mesures pour sedéfendrecontreune agitation dont
le but est hautement avoué
Singuliers politiques que les ultramontains Ils
étranglent la liberté, partout où ils ont une in
fluence prépondérante et crient comme des brûlés
lorsqu'on leur applique leurs propres principes
Journal de Liège.)
Au moment de mettre sous presse, nous appre
nons que la Cour d'appel de Gand a prononcé dans
la cause de M. De Busschere un arrêt conçu dans
les termes les plus élogieux pour ce dernier. La
Cour déclare mal fondés et rejette tous les moyens
sur lesquels l'appel du Procureur du Roi de Bruges
est fondé. Elle dit que euégardàlafidélitéconstante
de M. De Busschere aux principes d'honneur de
délicatesse et de probité il y a lieu de descendre
d'un degré encore la légère peine de discipline
intérieure prononcée contre lui et de ne lui appli
quer que la moindre de cçs peines savoir le
simple rappel ordre le tout avec décharge de
dépens.
Il se confirme que le recrutement des rempla
çants ou plutôt des volontaires primes, ne s'ef
fectue que très-laborieusement et ne donnera ja
mais un nombre d'hommes suffisant pour pourvoir
toutes les demandes. C'est en vain que le dépar
tement de la guerre s'est adressé des agences
particulières et a eu recours aux primes de raco
lage. Le poisson ne mord pas l'hameçon:
Il est donc probable que des propositions nouvel
les devront être soumises d'urgence la législature,
dès le mois de novembre.
Ainsi se trouveront réalisées toutes les prédic
tions que l'opposition a fait entendre au sujet de
cette loi de fantaisie.
On lit dans le Journal de Gand
Des renseignements curieux nous parviennent
sur le remplacement, par le département de la
guerre
Du 2 janvier au 31 mars 1874, 3,665 parti
culiers ont versé dans les caisses des receveurs de
l'enregistrement la somme de 200 fr. chacun.
Jusqu'au 7 mai dernier inclusivement, 1,241
volontaires avec prime ont été admis par le dépar
tement de la guerre de ce nombre environ 80 sont
en état de désertion, et rayés comme tels.
Le département de la guerre vient d'inviter
les chefs de corps lui proposer des militaires dont
le terme de service est sur le point d'expirer, pour
achever le terme de service (moyennant une prime
de 1,200 fr.) des volontaires désertés.
Le département de la guerre (2" div. personnel),
a traité secrètement avec deux agents d'affaires de
Bruxelles, les sieurs Sophie et De Groot, lesquels
font présenter l'es hommes qu'ils recrutent par le
major en retraite De Damseaux, officier de milice.
La prime accordée aux agents qui favori
saient les engagements de l'espèce, était de50fr.
elle vient par un arrêté récent d'être portée
200 fr.
Comme on le voit, le département de la guerre
a tout bouleversé, mais il u'a rien amélioré. Le seul
résultat qu'il ait obtenu, c'est d'augmenter le prix
des remplaçants.
Il est intéressant de connaître exactement pour
quel motif futile l'arrêt de la Cour d'assises de
Namur, qui a condamné Jaumart dix années de
réclusion, a été cassé.
A l'audience du 28 mars un témoin, le sieur
Charles Florent, cabaretier Bothey, raconta que
le baron de Pasquet d'Acosse lui avait déclaré un
jour que il airet V 1er po l' sin. On ne comprenait
pas trop ce que pouvait, signifier cette expression
wallonne, lorsqu'on avisa dans l'auditoire un jeune
homme de Beuzet, M. Gillard, étudiant l'univer
sité de Gand, que l'on supposait pouvoir donner le
sens de cette phrase. L'honorable président, M.
Wagemans fit comparaître M. Gillard lui fit
prêter le serment exigé des interprêtes par l'ar
ticle 332 du code d'instruction criminelle avec la
formule Je le jure ainsi m'aide Dieu. Quand
M. Gillard eût prêté le serment, il déclara simple
ment qu'il ne comprenait pas le sens de la phrase
dont on lui demandait l'explication et alla se
rasseoir.
Le procès-verbal mentionne que M. Gillard a
été entendu et qu'il a prêté serment comme inter
prête, mais le greffier a oublié la formule Ainsi
m'aide Dieu et cette omission, paraît-il, a suffi
pour entraîner la nullité de toute la procédure. La
jurisprudence de la cour de cassation était con
stante sur ce point. Elle l'avait décidé dans le
même sens en 1831, en 1854 et tout récemment
encore dans une affaire où l'arrêt d'une de nos
cours d'assises a été cassé pour un motif identique.
Le Journal de Liège estd'avis qu'une législation
qui pour un pareil oubli peut annuler une procé
dure aussi longue et aussi coûteuse que celle du
procès Jaumart, a grand besoin d'être réformée, et
il est impossible que cette appréciation ne soit pas
universellement approuvée.
On écrit, de Verviers, le 24 juin
L'Etoile annonce que les cléricaux auraient l'in
tention de porter M. Cornesse pour succéder au
regretté M. David- C'est une erreur. Nos adver
saires connaissent tellement l'impopularité du fer
blantier stavelotain qu'ils se garderont bien de le
prendre pour candidat. C'est M. Simonis qui sera,
selon toutes probabilités, mis en avant, quelque
dépit que puisse en éprouver M. Cornesse.
Le Journal d'Anvers déclare tenir de source
certaine qu'on mettra incessamment la main
l'œuvre lasection belge du chemin de fer d'Anvers
Gladbach.
Les recettes des lignes de chemin de fer exploi
tées par l'Etat, accusent pour le mois de mai 1874
une différence en moins de fr. 15,047-63 c. sur le
mois correspondant de l'année 1873.
T TT 1T T 1B
M. le sénateur Bisschoffsheim, qu'on trouve tou
jours au premier rang quand il s'agit de propager
et d'encourager l'enseignement, vient de souscrire
pour mille francs en faveur de l'École moyenne des
filles d'Alost. On ne peut qu'applaudir un si no
ble usage des dons de la fortune.
<iiii
L'ex-vicaire Opsomer a été extradé par le gou
vernement français et transféré àCharleroi, pour
répondre du vol de 10,000 fr. commis au préjudice
d'un fabricant de Gosseliesi
Nous lisons dans le Courrier de Bruxelles
On parle d'un changement qui s'effectuerait
d'ici, peu de temps dans la députation de Hasselt.
M. le baron de Pitteurs-Hiegaerts, empêché par
des raisons d'âge et de santé de suivre assidûment
les travaux du Sénat, abandonnerait son siège
dans cette assemblée où M. le comte de Theux
briguerait sa succession.
.Le cabinet serait ainsi représenté au Sénat
par deux ministres, comme il l'était afan\la per
mutation opérée entre MM. MalouetVtA^vèrloop;