lée car telle est la portée de la décision que le Conseil a prise en 1870 vous avez voulu, en effet, que la navigation fut doré navant possible sur ce canal en toute saison et sans qu'il fut besoin d'allèges. Or, je doute, MM que ce résultat puisse être atteint en ivopérant qu'un simple dévasement d'après moi, il faudrait recreuser le canal vif et reconstruire récluse de Boe- singlie, dont le buso est trop élevé et dont les portes permettent un écoulement continuel et une perte d'une trop grande quan tité d'eau du bief supérieur. J'espère que M. l'Ingénieur en chef voudra bien me fournir quelques renseignements cet égard. Je précise mou idée pour moi un simple travail de dévasement ne serait vien, s'il n'avait pas pour résultat de donner au canal d'Ypres l'Yser le même tirant d'eau qu'à l'Yser et de permettre ainsi la naviga tion en toute saison. Telle est d'ailleurs la portée de la décision que vous avez p ise enjt 870 et j'espère que cette décision recevra son entière exécu tion. M. l'Ingénieur en chef. MM au moyen de la somme de 42,500 francs dout ou va disposer le bief supérieur du canal d'Ypres l'Yser sera non-seul emeut dévasé, mais approfondi de manière donner au plafond une largeur de 10 mètres et un tirant-d'eaii qui soit en rapport avec celui du canal de Cnmines Ypres, c'est-à-dtie 2 mètres, ce qui permettra une navigation de îro80. Ce canal sera doue absolument (laus la condition de uavig>bilité du canal de Gomines Ypres et, par cousé^uent de l'Yser qui ne peut pas douuer lieu une navigation de plus de 1-80. Quant aux pièces nécessaires pour la mise en adjudication elles seront fournies dans le courant de la semaine prochaine. En ce qui concerne l'écluse de Boesinghe je ne pense pas qu'il puisse être question maintenant de reconstruire un ouvrage aussi important qui, je le reconnais, est certainement défec tueux par la grande chute qu'il présente. Il y a une forte perte d'eau mais son buse est un niveau suflisant pour permettre la navigation et je ne crois pas qu'il soit de nature exiger uue reconstruction immédiate. Je peuse que ces explications seront de nature rassirer 1 honorable M. De Meesler et qu'il sera convaincu que le travail qu'il demande ne consiste pas daus un simple dévasemeut, mais constitue un véritable travail d'approfondissement du caual. M. Dr mkkstkr. Je remercie M. l'Ingénieur eu chef des explication qu'il a bien voulu me donner. Nous ne demaudous qu'une seule chose c'est que l'on puisse naviguer sur le canal comme on le faisait autrefois, en toute saison pour cela il faut de l'eau j or, M l'Ingénieur nous dit que nous en aurons comme dans le caual de Cnmines Ypres mais il perd de vue que ce caual n'en a pas du tout. Je demande M. l'ingénienr qu'on laisse échapper aussi peu d'eau que possible par l'écluse de Boesinghe, où il ne passe pas beaucoup de bâieaux et où on laisse l'eau s'échapper en quantité beaucoup trop considérable. L'incident est clos. Comme on l'e voit, l'interpellation de M. Demeester portait sur deux points distinqls l'honorable conseiller de Messines a demandé d'abord que le canal soit approfondi et non simplement dévasé comme l'annonçait le rapport de la province il voulait en outre que l'écluse de Boesinghe ful^reconstruite. La réponse de M. Crépin est satisfaisante sur le premier point le canal sera approfondi deux mètres, ce qui est plus que suffisant, mais sera de peu d'utilité aussi longtems que l'écluse de Boesinghe n'aura pas été recon struite non-seulement le buse de cette écluse n'est pas une profondeur suffisante, mais les portes ne serrent plus assez hermétique ment, de manière qu'il s'y opère une infiltra- lion continue, qui fait qu'au bout de quel ques semaines de sécheresse, l'eau fait toujours défaut dans le bief supérieur. M. Crépin n« nous promet pas satisfaction sous ce rapport nous le regrettons, car un canal n'est pas comme une route, il doit être viable c'est-à- dire navigable sur toute son étendue, sous peine de devenir inutile. M. l'ingénieur en chef fait du reste une restriction dont nous prenons acte il ne croit pas que l'état de l'écluse soit de nature exiger une reconstruction immédiate. Mais 1 honorable M. Crépin connaît trop l'état de nos cananx, pour ne pas être convaincu que cette reconstruction deviendra indispen sable du moment où il y aura une navigation régulière de la Lys par les canaux de Comines par Ypres l'Yser, lesquels présenteront un tirant d'eau de deux mètres. La reeonsluc- tion de l'écluse de Boesinghe ne saurait donc être que partie remise, et nous croyons, avec M. De Meester, qu'il eut mieux fallu com prendre ce travail dans le projet que l'on se proposede mettre prochainement exécution. On nous écrit de Poperinghe De temps immémorial, l'administration commu nale, l'occasion de la kermesse, octroyait tour de rôle, aux sociétés de tir de notre ville, quelques centaines de francs pour organiser des concours. Ainsi du moins se passaient les choses sous le règne de feu Van Coppernolle II qui, rendons cette justice ses mânes, ne faisait aucune distinction d'opinions politiques dans la distribution de ses largesses quand il s'agissait des deniers de la ville. Il n'en est plus de même sous la dynastie actuelle des Harpagons, et les sociétés libérales sont systématiquement exclues quand il s'agit de distribuer des subsides communaux, toutes les faveurs de nos édiles étant réservées aux stock- slagers dont les exploits récents ont été signalés dans les principaux journaux du pays. Les membres de la Société de S' Sébastien ayant adressé une demande l'autorité communale afin d'obtenir un subside pour offrir un tir aux con frères étrangers, nos conseillers se réunirent pour se prononcer cet égard. Il s'exhalait sans doute de cet écrit un parfum de libéralisme, car tous se signèrent dévotement, craignant que le diable ne s'échappât de ses plis. Après avoir pris connaissance de la lettre de M. Degrendel, le respectable chef-homme de la société, un Esculape lunettes proposa au Conseil de passer l'ordre du jour pur et simple un autre quidam plus zélé encore, animé d'une sainte colère, deman da le renvoi de la pétitionau feu. Cette dernière motion fut adoptée l'unanimité et l'écri- vassier Gerre fut chargé d'exécuter la sentence, séance tenante. Empressons-nous toutefois de dire que cette bru tale manière d'agir envers une société aussi hono rable, n'a pas empêché nos amis de donner suite leur projet. La ville ayant refusé de patroner la fête, celle-ci eut lieu quand même Dimanche der nier, en dépit de la ville et aux frais des sociétai res. Ajoutons qu'elle eut un plein succès et qu'un grand nombre d'archers répondirent l'appel de leurs confrères Poperinghois. On fraternisait, on se livrait au plaisir du tir, quand soudain apparût une forme humaine entrant pas comptés dans l'enceinte réservée exclusive ment aux membres de la société et aux étrangers invités par eux. La démarche du nouvel arrivant était magistrale ses manières recherchées et dis tinguées son maintien fier et imposant D'une main il laissait flotter au gré des vents un foulard aux couleurs pontificales, de l'autre il bran dissait un gourdin avec une adresse rendre jaloux un tambour-major un aimable sourire effleurait ses lèvres charnues et découvrait deux rangées d'incisives faire envie un caïmân. Les étrangers se demandaient quel était le per sonnage important qui se prélassait de la sorte. On leur apprit que c'était le premier shérif de l'endroit et on leur fit accroire qu'il était délégué par le maieur pour distribuer les prix que la société tenait de la munificence communale. Les tireurs Yprois s'empressèrent de lui présenter leurs hommages en le remerciant des prix magnifiques offerts par la ville aux tireurs étrangers notre renard pris ail piège comprit qu'il avait fait un pas de clerc en venant parader dans une société dont il n'est pas membre et surtout après avoir voté le rejet d'un subside demandé par les sociétaires. Il ne savait comment se tirer d'embarras quand un lourdaud de la même farine vint son aide et se permit d'in vectiver nos amis disant que les libéraux Yprois n'avaient rien dire Poperinghe. Un sociétaire fit remarquer ce malappris que dans tout pays civilisé les invités jouissent des mêmes privilèges que ceux qui les invitent, qu'il n'y avait là qu'un seul intrus èt que c'était le renard fourvoyé dont il prenait si filialement la défense. A ces mots, maître renard honteux et confus, prit la poudre d'escam- pette, jurant, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus. Après la lettre du Ministre, qui met M. le Gou verneur hors de cause dans la question des fonds locaux, le Conseil provincial n'avait plus qu'à s'ab stenir et attendre les mesures que M. Delcour comptait prendre. C'est ce qtfa'compris l'honorable M. Lagae, qui a fait la Députatignrpermanente, la proposition de surseoir toute, discussion, jus qu'à ce que M. le Ministre ait "décidé comment oïi rectifierait les irrégularités dd comptabilité qui ont été commises. Mais le Conseil, qui en est sa troisième session blanche, pour chercher noircir le Gouverneur, ne veut pas en démordre, et il con tinue de plus belle cette lutte sans objet, mais pas sans but, car elle tend abattre un ennemi poli tique. Eh bien, toute la déconsidération qu'on a voulu verser sur le Gouverneur, rejaillit sur l'assemblée, qui, au lieu de servir les intérêts de la Province, ne sert plus que ses haines propres. Le collège de l'arrondissement de Thielt est con voqué pour Ie4 août 1874, neuf heures du matin, l'effet d'élire un représentant en remplacement du comte de Muelenaere, décédé. En cas de ballotage, si les opérations ne peuvent commencerauplus tard, àcinq heures, le ballotage aura lieu sans convocation nouvelle des électeurs, le 11 août, neuf heures du matin. La réunion du congrès est décidément assurée. Ôn mande de Berlin que Ja conférence de Bruxel les se réunira lé 27 juillet sans que l'Angleterre y soit représentée. On prendra d'abord une décision sur la restric tion proposée par l'Angleterre au programme de la conférence. Les représentants de l'Angleterre n'arriveront qu'après que la conférence aura donné son assen timent aux réserves faites par le gouvernement an glais. La police des campagnes est complètement dé sorganisée, grâce M. le ministre de la guerre, qui a jugé convenable de détourner les gardes- champêtres de leur devoir pour en faire des agents de remplacement, ou plutôt des racoleurs, comme sons l'ancien régime. Les gardes-champêtres ont 200 fr. par rempla çant qu'ils fournissent l'Etat. Deux cents francs, c'est une fortune pour ces pauvres diables qui ont 5 ou 600 fr. d'appointements par an. Aussi ne s'occupent-ils plus que de remplacement militaire. Quand ils ont la bonne chance de mettre la main sur un homme, Ils le prennent chez eux, l'héber gent, le gardent vue et ne le lâchent plus jusqu'à ce qu'ils l'aient conduit en ville pour son enrôle ment définitif. Aussi les maraudeurs ont-ils beau jeu dans les campagnes. Ce n'est pas tout. Croirait-on que le dépar tement de la guerre a eu l'audace de s'adresser aux secrétaires communaux et aux commissai res de police pour leur demander de faire le métiér doht se sont chargés les gardes-champêtres Le fait est invraisemblable et pourtant il est exacte ment vrai. De ce côté M. le ministre de la guerre en a été pour ses avances, mais il n'en est pas moins vrai que notre police rurale n'existe plus. (Opinion d'Anvers) Nous lisons dans la Gazette Une commission militaire, écrit-on VIndépen dance, est chargée de rechercher les causes de la rébellion de ViLvorde. Ces causes, je ne me les charge pas de les indi quer la commission, mais voici des faits -- des faits qu'on ne démentira pas et qui la mettront peut- être' sur la voie Le régime de correction en vigueur Vilvorde passe dans l'armée pour être si terrible que, pour s'y soustraire, bon nombre de soldats traduits de vant le conseil de guerre, ont insulté gravement des membres du conseil. J'en sais un qui, il r,y a pas longtemps, s'est mis en tête de jeter un encrier la tête du président. Interpellé sur le point de savoir pour quel motif il s'était livré cette violence, il a répondu C'est pour né pas aller Vilvorde. Mainte nant, je suis sûr d'aller Gand. Et il est allé Gand. Voilà un fait. En veut-on d'autres A ^Vilvorde même, il est arrivé plusieurs fois, que des détenus ont mis le feu leur paillasse dans-le seul but de se faire condamner, comme in cendiaires et d'échapper ainsi au régime de la mai son de correction. Je livre ces faits la commission d'enquête et encore une fois je défie qui que ce soit de les démeufir. S

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Le Progrès (1841-1914) | 1874 | | pagina 2