pour ne tenir aucun compte des services rendus et de l'expérience acquise, et qu'il se laisse imposer, par quelques fanatiques ignorants la nomination d'un homme qui, jusqu'à présent, n'a encore aucun titre l'obtention de la haute position qui lui a été conférée. Nous le répétons, le jour où le ministre de la justice ne consulte que ses passions politiques pour faire des nominations de magistrats, il porte une rude atteinte au prestige de la justice et c'est ce que notre ministre vient de faire. LOI DU 20 AVRIL 1074. L'article 9 de la loi vient de donner lieu au tribunal de Louvain une bizarrerie que nos législateurs n'ont certes pas prévue et qui mérite d'être signalée. Le paragraphe final de cet article porte Les ordonnances de la chambre du conseil dans les cas prévus par les art. 133 et 134 du Code d'instruction criminelle, seront rendus la ma jorité des juges. Le Code d'instruction criminelle est donc modi fié. Aux termes de l'article 133, il suffisait de l'avis d'un seul juge pour que l'infraction fût qua lifiée crime et l'affaire renvoyée devant la chambre des mises en accusation. Or, voici la difficulté pratique que cette modification fait naître Le procureur du roi requiert devant la Cham bre du conseil du chef de crime. Les juges se partagent, l'un estime qu'il y a lieu renvoi devant la chambre des mises en accusation, les deux autres estiment que le crime doit être correc- tionnalisé. Une décision devient impossible. En effet, le renvoi de l'affaire au procureur-général exige la majorité, aux termes de l'art. 9 cité, et la correctionnalisation exige Yunanimité aux ter mes de l'art. 2 de la loi du 4 octobre 1867 sur les circonstances atténuantes. L'inculpé attend une solution. (Belgique jud.) Heureuse influence du tarif Wasseige Le résu mé comparatif de la recette des cinq premiers mois de 1874 et de 1873 accuse pour l'année 1874, une diminution de recettes de cinq cent quatre- vingt sept mille onze francs et trente centimes Echo du Part.) Le Moniteur publie un arrêté royal mettant la pension de retraite quatre membres du corps enseignantdont deux institutrices et deux insti tuteurs. Les deux institutrices ont 16 et 12 années de services elles reçoivent 266 et 160 francs de pension. Les instituteurs comptent 31 et 27 ans de fonctions ils obtiennent 438francs et 316 francs. On ne m'objectera pas qu'ils ont pu faire au moyen de leur traitement, des économies pour leurs vieux jours, car leurs appointements n'étaient que de 1000, 800, 840 et 700 francs. Voilà lesort dont jouissent les instituteurs quand ils sont en fonctions et celui qui les attend pendant leur vieillesse. Et l'on s'étonnera, après cela, que les écoles normales ne trouvent plus d'élèves, et que la jeunesse préféré, au pénible et maigre la beur de l'enseignement, la carrière industrielle. Si l'on n'y porte remède, on verra bientôt le champ intellectuel en friche, faute de laboureurs. Ce sera alors le règne des orties, des chardons et des ronces. Nous savons bien qui s'en frottera les mains. Un journal ministériel publie les renseignements que voici sur une réorganisation administrative qui se prépare au département des travaux publics. Deux combinaisons sont en présence d'après la première il y aurait désormais au ministère des travaux publics, deux directions générales l'une ..des chemins de fer l'autre des postes et télégra phes. D'après la seconde, la décentralisation serait us "radicale etau lieu de deux directions géné- *es, il y en aurait trois celledes chemins de fer, A des postes et celle des télégraphes, a première combinaison a, parait-il, beaucoup de chances d'aboutir et l'honorable chef du dépar tement des travaux publics en est partisan Rien n'est cependant encore définitivement arrêté. Ces diverses combinaisons peuvent s'opérer sans augmenter le budgetIl y aurait même économie. Les inspecteurs-généraux actuels deviendraient directeurs-généraux et ne seraient pas remplacés. On parle également de créer une direction spéciale de la marine, ressortissant aux travaux publics. M. Fassiaux, actuellementdirecteur-général des chemins de fer, postes et télégraphes, deviendrait, en cas de réalisation d'une des deux combinaisons préindiquées, secrétaire-général. MM. Vinchentet Michaux seraient, titre de directeurs généraux, ses collaborateurs naturels. Congrès de Bruxelles. Les travaux de la commission et delà conférence elle-même touchent leur terme, et l'on sera bien tôt fixé sur les résultats de ces laborieuses délibé rations. Depuis quelques jours, M. Martens, professeur l'université impériale de S' Pétersbourg et qui occupe une des premières places parmi les illustra tions européennes en matière de droit international, prend part aux séances, en qualité de délégué de la Russie. La Gazette de France dit que la conférence a refusé de faire une déclaration pour condamner les actes des carlistes. On lit dans la correspondance de Bruxelles du Journal de Liège Le département de la guerre n'a pas encore trouvé le nombre de volontaires prime dont il a besoin pour fournir des remplaçants aux miliciens qui ont fait le versement de 200 fr. préalable au tirage au sort. Il s'en faut d'un bon quart environ. Ce ne sont pourtant pas les racoleurs qui man quent. Depuis que le département de la guerre a promis une prime de 200 fr. ceux qui lui livre raient des remplaçants, le commerce de la chair humaine, pour parler le langage de la Belgigue militaire, a plus de vogue que jamais. Tout le monde s'en mêle il y a jusqu'à des marchands d'épicerie qui cumulent leur commerce avec celui de marchands d'hommes. Et malgré l'impulsion qu'il a donnée ce commerce, jadis tant reprouvé par le département de la guerre, celui-ci ne parvient pas aligner le nombre de remplaçants qui lui est nécessaire. Voici cet égard quelques chiffres peu près officiels. Le nombre de miliciens qui ont effectué le versement de 200 fr. pour conserver éventuellement le droit de se faire remplacer, est de 4,030. De ces 4,030 miliciens, 1,410 ont pris un mauvais numéro et doivent être remplacés par le département de la guerre. D'après ces données, on peut calculer quelles seront pour cette année les ressources de la caisse du remplacementdont les revenus doivent servir faciliter le recrutement des remplaçants. En sup posant que tous les miliciens de cette année puis- sentêtre remplacésetl'amour-propredu ministre de la guerre est intéressé ce qu'il en soit ainsi il restera dans la caisse du remplacement, raison de 200 fr. par milicien non appelé par le sort au service militaire, une somme globale de 524,000 fr. C'est sur cette somme de 524,000 fr. formant le premier fonds de la caisse, que le département prélève la prime de 200 francs, par hommequ'il promet aux racoleurs. On écrit d'Anvers, le 18 août Une ovation bien sympathique a été faite hier après le départ du Roi notre digne bourgmestre. Malgré les fatigues de la journée le corps des artilleurs de la garde civique accompagnés d'un grand nombre de leurs camarades et de conci toyens, se sont rendus la demeure du premier magistrat de la cité. M. de Wael n'était pas rentré. On l'a attendu. De son côté, le corps de cavalerie de la garde civique avait eu l'idée de faire escorte au bourg mestre de la. station jusqu'à sa demeure, immédia tement après le départ du Roi. Lorsque M. de Wael a paru ce n'a été qu'une longtie acclamation. On se pressait autour do lui c'était qui le féliciterait le plus chaleureusement de la distinc tion qui lui avait été accordée parle gouvernement de Léopold II. - Les échevins et les membres du conseil commu- nal sont arrivés pousses par le même sentiment de sympathique estime, et si l'on a jamais pu dire que la maison d'un homme ait été trop petite pour contenir tous ses amis, ça été le cas hier pour notre bourgmestre. Les démonstrations de cordialité dont elle a été hier le théâtre ne peuvent se décrire mais on com prend ce qu'elles ont dû être, partant d'hommes de coeur et s'adressant un homme de cœur. Nous apprenons, d'autre part, que demain 7 1/2 heures du soir, leconseil communal, la garde civique, les trois associations libérales d'Anvers et de nombreuses sociétés de la ville se réuniront la Place Verte pour se rendre de là, officiellement en corps, chez M. le bourgmestre et le féliciter de sa nomination de chevalier de l'ordre de Léopold. Cette manifestation répondra dignement l'im portance de la journée d'hier. La Commission de l'Exposition des arts indus triels, qui doit s'ouvrir de lr septembre, a l'inten tion d'accorder, certains jours du mois d'octobre, l'entrée gratuite de l'Exposition aux élèves des écoles communales et des Athénées du pays, conduits par leurs professeurs. Elle a fait connaître cette intention M. le ministre des travaux publics, afin que celui-ci accorde aux élèves soit une forte réduction du prix des places en chemin de fer, soit même le parcours complètement gratuit. Nous approuvons fort cette idée et nous espérons que le ministre des travaux publics en facilitera l'exécution. C'est mardi ou mercredi, selon toutes les probabilités, que commenceront devant le Con seil de guerre les poursuites intentées par la justice militaire aux émeutiers de Vilvorde. CHRONIQUE JUDICIAIRE. Action civile en matière de presse. L'impri meur d'un journal est en principe responsable de tout ce qu'il imprime. Il ne peut échapper cette responsabilité qu'en indiquant un auteur sérieux pour l'article incriminé. Le sieur Pauwels, bourgmestre d'une commune des environs de Bruxelles, fut l'objet d'un article gros sièrement diffamatoire publié dans le numéro du 17 juin 1874 d'un journal intitulé YEclair belge. L'imprimeur Fisclilin, assigné en dommages-inté rêts, appela en garantie le nommé Lcclcrcq, préten dant que ce dernier était l'auteur de l'article poursuivi. Le dit Lccfercq appela son tour au procès un nommé P.-l. Dudart, comme étant l'éditcur-rédactcur de ce journal. Dudart fit défaut. A l'audience Fisclilin et Dudart firent cause com mune et demandèrent que Dudart fût reconnu l'auteur de l'article incriminé. Le tribunal, persistant dans une jurisprudence qui- s'est affirmée par plusieurs jugements, a repoussé ce système et a condamné l'imprimeur Fisclilin seul dix mille francs do dommages-intérêts, en fixant dix mois la durée de la contrainte par corps. Le tribunal décide que c'est l'imprimeur qui, en principe, est responsable de tout ce qu'il imprime, et qu'il no peut échapper cette responsabilité qu'en indiquant un auteur sérieux. Or, le tribunal constate qu'il n'y a rien de sérieux ni dans l'indication de Lcclcrcq, ni dans celle de Dudart.' Tribunal de instance, 2e chambre, 10 août 1874.) Sommaire de ^'Illustration européenne, 49 année, 22 Août, n" 41 Gravures M. Auguste Orls, membre de la Chambre des représentants La gardienne du temple d'Osiris, Philé. Vue d'un pont suspendu sur une gorge du Pérou. La chapelle d'Auray et ses pèlerinages. (Bretagne.) Texte Nos gravures. Chronique de partout. En remontant le Rhin 5" lettre. La musique cura- tive. Les gendres dupé9 anecdote anversoisc. Faute d'une quittance, nouvelle. Programme des morceaux qui seront exécutés le 23 Août 1874, six heures, au Jardin de la Société de la Concorde, par la musique du lr régi ment de ligne, sous la direction de M. Ch. Simar. 1° La Dame blanche, ouverture. (Boëldieu.) 2» La Savoyarde, pour hautbois et piston. (Vcrroust.J 3" Romeo et Juliette, fantaisie (arr. Ch. Simar.) a (Gounod.) 2' partie. 'w 4° Entr'acte et chœur de LohcTlgrin. (Wagner.) 5° Fantaisie pour saxophone, (air. Vaaderlinden.) 6° Nini, valse n° 3.

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Le Progrès (1841-1914) | 1874 | | pagina 2