ià I société. A cette école sera annexé un jardin d'en fants ouvert ceux qui n'ont pas encore atteint l'âge réglementaire pour être admis l'école pri maire et comme couronnement de l'œuvre un cours sera créé pour les filles qui désirent faire leurs études moyennes. L'institution ainsi transformée et complétée ne peut manquer de réussir et de prospérer si nos amis prêchent d'exemple, et si nous rencontrons de leur part un concours aussi énergique que nous avons rencontré d'ardeur chez nos adversaires pour arrêter l'essor donné l'enseignement public et étouffer dans son germe toute institution destinée arracher des âmes l'ignorance. Notre confiance est d'autant plus forte que l'expérience nous a prouvé que nous pouvons compter sur l'intelligence, le dévouement et le cou rage des dames institutrices, qu'aucun effort ne sera négligé pour former le cœur et cultiver l'esprit des jeunes filles, et que dans toutes les circon stances, l'administration communale, mettant en pratique la devise de son drapeau, considère la protection qu'elle doit l'instruction publique comme le plus grand et le plus sacré de ses devoirs. Mercichers parents, de la confiance que vous nous avez témoignée merci, Mesdames, d'avoir honoré cette cérémonie de votre présence. Votre sympathie pour l'œuvre est un nouveau gage de son succès. Après ce discours dont l'importance sera appré ciée par tous ceux qui prennent cœur le dévelop pement de l'instruction publique en notre ville, les jeunes filles sont venues sur l'estrade recevoir le souvenir de l'année scolaire donnée toutes indis tinctement, et puis les récompenses particulières remises celles qui se sont le plus distinguées par leur progrès, leur assiduité et leur application. On a passé ensuite l'inspection des travaux manuels des élèves. Ces ouvrages étaient étalés au fond de la salle ils étaient plus nombreux, plus variés et mieux perfectionnés encore que les années précédentes. Depuis le simple tricot jusqu'à l'ou vrage le plus compliqué, tout ce qu'une jeune personne doit savoir en fait de travaux manuels était là exposé avec autant de goût que de tact. Les ouvrages de première nécessité, tels que jupons, courtes pointes, tabliers, layettes, chemises, pantoufles, etc. Parmi les travaux d'agrémentnous avons remarqué des ouvrages au crochet consistant en bavettes bonnets chaussures d'enfants, cols, blagues tabac, lambrequins, tapis de table, dessus de tabouret, courtes pointes; des ouvrages filochés pour garnitures de salon, anti-macassas, bords de stores, etc. de la frivolité représentée par des garnitures complètes, manches, chemisettes, col lets, dessus xle parasol, de la broderie, mouchoirs, cols, chemisettes, taies d'oreiller de gentils petits paniers, vide-poches en fil de couleurs différentes, imitant parfaitement la paille des tapis de salon, fleurs parsemées sur de la laine travaillée de nuances imitant la mousse, etc. Il serait trop long d'entrer dans le détail de cette exposition. Comme elle est restée ouverte pendant deux jours, et qu'un nombre considérable de personnes sont allées voir les ouvrages, nous nous bornons nous en rappor ter leur appréciation, certains de ne pas être contredits quand nous affirmons que tout le monde a été unanime pour en reconnaître la beauté et la grande utilité. Le but de l'institution a été la création d'une école sous la direction et le contrôle de l'autorité, pour y former le cœur des jeunes filles, cultiver leur esprit et les initier tous les travaux néces saires et utiles la femme de ménage. Ce but a été pleinement atteint.' Lundi 31 Aoûtce fut le tour des garçons. Musique en tête, ils se sont rendus la Halle après avoir défilé sur la Grand'Place. Tout le monde remarqué la bonne tenue de ces cinq cents jeunes gens, marchant dans le meilleur ordre, l'air joyeux et franc on voyait sur leur physionomie l'expres sion de cette légitime fierté que fait naître dans un jeune cœur l'épanouissement du sentiment de sa dignité. Car dans l'atmosphère de l'école cette, jeunesse apprend se connaître, et on ne lui dissi mule pas qu'elle est destinée former des citoyens - - - libres et non pas un troupeau d'esclaves du despo tisme ou de la cafardise. Plus de deux mille per sonnes assistaient cette belle cérémonie. Nous avons remarqué avec une vive satisfaction la présence de Monsieur le Ministre d'état Vanden Peereboom et de Monsieur le Baron Mazeman, qui ont déjà donné tant de preuves de leur dévouement nos institutions d'instruction publique. La musique de l'école a exécuté divers morceaux de son répertoire et a prouvé, une fois de plus qu'elle fait des progrès constants. Les chœurs ont été enlevés avec non moins de succès. Hâtons-nous de le dire, l'honneur de ces jeunes gens, que c'est grâce leur application et leur assiduité dans la fréquentation des répétitions que la musique de l'école est parvenue ce degré de perfection. La musique, dit-on, contribue puissamment la civi lisation. Nous n'en avons jamais douté, et nous en trouvons une nouvelle preuve dans l'exemple de ces jeunes gens qui tous se distinguent par leur excel lente conduite et par les bons sentiments qui les animent. De nombreux prix ont été distribués aux élèves consistant en objets d'habillementen livres et médailles, en inscriptions sur la caisse d'épargné. Enfin, des primes en argent ont été remises aux parents indigents dont les enfants ont fréquenté les classes avec le plus de régularité. Les mesures qui ont été prises pour combattre l'absentéisme donnent les meilleurs résultats. En effet, d'après le programme de la distribution sur 415 élèves qui fréquentent VÉcole du jour 312 ont obtenu des récompenses. Durant les 300jours de classe, 19 de ces élèves ont été absents en moyenne seulement 2 jours 18 ont été absents un demi jour et 275 n'ont pas eu de points d'absence. Et de ces 275 enfants, 159appartiennentàdesfamillesindigentes. Chacune des mères de ces enfants a reçu une prime de cinq francs pour la récompenser elle-même du concours qu'elle prête l'autorité afin d'assurer la fréquentation régulière des classes et d'empêcher ainsi le vagabondage des jeunes enfants toujours si funeste et qui finit le plus souvent par les conduire de la rue sur le banc correctionnel. Nous croyons utile de communiquer nos lec teurs quelques détails que nous avons entendu proclamer lors de cette cérémçnie et qui prou- \tc\y\ f nn ûlo immancao comrioûtr l'h!/»a1o lfi I rond la classe ouvrière. Depuis trois ans, on a érigé l'école une bibliothèque pour les adultes, les membres du corps de musique et lés élèves du cours supérieur de l'école du jour. La première année, 1872, 486 livres ont été donnés en lecture en 1873, il en a été donné 847, et en 1874, le chiffre est monté 1233. Pendant l'année scolaire 1874, les élèves de l'école d'adultes, du cours de musique et du cours supérieur de l'école du jour ont versé ensemble la caisse d'épargne une somme de 414 francs. En 1873, il n'a été versé que 350 francs, et en 1872, seulement fr. 149-50. Les inscriptions sur la caisse d'épargne remises titre de récompenses, continuent produire d'excellents résultats. Les jeunes gens y ajoutent successivement quelques, épargnes et il en'est qui ont réalisé ainsi un avoir d'environ 20Q françs. Comme le remboursement ne peut avoir lieu jusqu'à un certain âge que sous le contrôle de l'autorité, aucun n'a retiré les fonds versés que peur en faire le meilleuremploi les uns, pour pouvoir, étant nom més employés, fournirleur cautionnement; d'autres pour acheter des outils lors de leur établissement j un élève a tout sacrifié pour soutenir sa mère, un autre pour subvenir aux dépenses de funérailles. Ces mesures inspirent donc non-seulement des idées de prévoyance et d'économie, mais elles exercent aussi la meilleure influence pour former le cœur. Enfin, le nombre de primes distribuer aux "parents indigents pour fréquentation régulière des classes, s'accroît non moinsrapidement. En trois ans, de 97 il est monté 159, Il est vrai que la population de l'école est beaucoup-plus forte, puis' que, comparativement 1872, le.nombre d'élèves- de l'école du jour s'est accru de plus de cent. Si nous avons donné une étendue exceptionnelle ce compte-rendu, c'est parce que nous attachons un prix exceptionnel tout ce qui tend améliorer le sort de la classe ouvrière et répandre de plus .en plus l'instruction dans toutes les couches de la société .c'est ^ussi pour démontrer au poblic que Aj, les sacrifices que la ville s'impose portent leurs fruits. Jamais l'école communale de garçons n'a été fréquentée par un nombre si considérable d'élèves, et quand on songe qu'il y a quelques an nées peine, il n'existait aucune école laïque pour filles, et qu'aujourd'hui, malgré les efforts combi nés de tout ce qui est enchaîné au cléricalisme, malgré les intrigues d'en haut et d'en bas plus de 250 filles jouissent déjà d'une bonne éducation et d'une bonne instruction sous la direction et le con trôle de l'autorité laïque, on doit reconnaître qu'un pas immense a été faitet un jour l'histoire dira, l'honneur de notre cité, que grâce l'esprit éclairé et l'indépendance de caractère de ses habitants, seule au milieu de nos Flandres oppri mées partout sous le joug clérical, elle a su résis ter au flot de l'ultramontanisme qui envahit notre pays pour le conduire la révolution ou l'abime. On nous écrit de Poperinghe La Société philharmonique de notre ville vient d'avoir de nouveau une série de fêtes et de plaisirs. Dimanche 23 Août, on inaugurait le magnifique kiosque que notre société doit la générosité inépuisable de son Président M. Van Merris, A cette occasion, des concours divers jeux, tels que tir l'arbalète, jeu de boule, etc.avaient été orga nisés au local du cercle de très-beaux prix avaient été offerts par M. Van Merris pour être décernés aux vainqueurs. Après cela, concert champêtre, et puis grand bal également offert par le Président aux sociétaires. Pius de 1500 personnes se pres saient dans la jolie salle coquettement décorée et dans le jardin, brillamment illuminé pour la cir constance par intervalles des mongolfières étaient lancées, et dans la nuit, des feux de Bengale venaient éclairer cette fête de leurs vives lueurs. N'oublions pas de dire que le concert a été char mant et que les divers morceaux exécutés par notre excellente musique ont été vivement applau dis. Le bal a parfaitement réussi et les danses très-animées se sont prolongées jusques vers quatre heures du matin. Dimanche dernier, notre phalange musicale a étrenné sa belle tenue militaire, qu'elle doit aussi la munificence de M. Van Merris, en prenant part au festival de Bruges où elle a obtenu le succès le plus complet, tant par la richesse et l'élégance de son uniforme qui lui a valu le pre mier prix de tenue, que par sa brillante exécution musicale, elle a en outre obtenu le prix de nombre ses pas redoublés entraînants, avec tambours et clairons, électrisaient la foule et dans les rues de Bruges nos musiciens étaient escortés par une multitude de inonde. Vers neuf heures du soir, - notre musique a exécuté sur la Grand'Place les deux morceaux obligés, qui furent accueillis par des applaudissements chaleureux et aux cris mille fois répétés de bis. M. le bourgmestre de Bruges et le Président de la commission M. Moles le Bailly félicitèrent nos artistes-amateurs et les prièrent de se rendre au désir du public en exécu tant un troisième morceau qui n'eut pas moins de succès que les autres et qui fut salué par les cris réitérés de Vive la musique de Poperinghe Le lendemain nos musiciens firent une excursion Blankenberghe où une réception officielle leur était réservée des aubades furent données par eux à-M. Dujardin, bourgmestre de Blanken berghe, ainsi qu'à M. Frère-Orban et Paul Devaux qui s'y trouvaient en villégiature. Vers 3 1/2 heures de l'après-midi, ils donnèrent au Parc un brillant concert aqquel assistait une foule nom breuse et élégante qui ne'cessa de les applaudir.. Là aussi leur tenue aussi bien que leur exécution, ont fait l'admiration des nombreux étrangers qui résident dans cette jolie ville balnéaire, M. le Bourgmestre, l'issue du concert, a chaleureuse ment remercié et félicité nos artistes et leur a "offert au nom de là municipalité une médaille ainsi qu'une couronne de lauriers en souvenir de cette charmante fête. Dimanche 13 c', un concert sera donné par notre musique au Parc de M. le sénateû, Mazeman de Couthove. Vous voyez que no société qui compte actuellement 500 honoraires, marche de plus en plus dan" prospérité et de progrès malgré santé que lui fait un. clergé intol vindicatif. Il est vrai que nos liai! peu des malédictions de ces éner

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Le Progrès (1841-1914) | 1874 | | pagina 2