N° 3,482. Dimanche,
34e ANNÉE.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRQNDISSEMENT,
nouvelle* île Fclranger.
Intérieur.
t
LE PROGRÈS
PARAISSANT LE JEODI ET LE DIMANCHE.
vires tôqi/iiiit rondo
ABONNEMENT l'Ait AN Pour l'arroud' administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00
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Picard, 15, Montagne des Aveugles, A Rhiixki.i.ks
Les nouvelles politiques de quelque intérêt font de
pins en plus défaut. Depuis que la question de la recon
naissance du gouvernement espagnol a reçu une solution
peu près complète, il ne reste plus sur le tapis aucune
affaire internationale dont se préoccupe sérieusement
l'opinion publique, ni même la diplomatie.
En France, la suspension de l'Univers cit l'avertisse
ment donné la République française sont le grand
événement du jour. L'Univers ne rencontre pas, cette
occasion, les sympathies qu'ont rencontrées,en pareille
mésaventure d'autres journaux. Il fait profession de
semer la haine il doit s'estimer satisfait de ne récolter
que l'indifférence.
L'empereur de Russie de retour de ses excursions
dans l'ouest de l'Europe n'a pas fait un long séjour
Saint-Pétersbourg. Après les noces de son fils puîné
le grand-duc Vladimir il s'est rendu it Moscou où
comme toujours, sa présence a été l'occasion des fêles
les plus splendidcs. De Moscou l'Empereur est allé
d'uu trait jusqu'à Nikolaïcw lu Séhaslapol de la mer
Noire. Il s'y embarquera sous peu pour la Crimée où
viendra le rejoindre l'Impératrice son retour de l'île
de Wight.
D'après les dernières nouvelles des Indes reçues en
Angleterre, on peut considérer la famine comme termi
née. Il reste en examiner maintenant les«a.uses et
constater jusqu'à quel point on aurait pu la prévenir
et comment on devra dans l'avenir combattre un sem
blable fléau.
La Gacela (le Madrid rend compte de l'incident des
obus échangés entre les carlistes et les canonnières
allemandes. La feuille officielle dit que le commandant
de VAlbalros a avisé le préfet de Santandcr que les
carlistes avaient tiré sur les corvettes allemandes, près
de Guctaria, des coups de fusil qui causèrent des dom
mages. Elles répondirent par 12 coups de canon dirigés
contre les carlistes, qui prirent la fuite.
Duc dépêche d'Ilcndaye, annonce que la garnison de
Rilbao a fait'unc sortie et qu'elle a été repoussée jusqu'à
Aîgorla où elle se serait enfermée après avoir subi de
grandes pertes. Il arrive, sans doute des choses bien
extraordinaires dans celte guerre mais celle-ci nous
semble un peu bien forte. Algortacst seize kilomè
tres, ni plus, ni moins de Rilbao, l'est cl sur le golfe
de Biscaye. S'imagine-t-on une sortie qui conduit un
mouvement de seize kilomètres
Les gens qui lancent des dépêches de cette sorfe
n'ont aucun souci, évidemment, de vraisemblance géo
graphique, et peut-être même leur manque-t-il la con
naissance même superficielle de la topographie du
pays.
Il en sera de cette dépêche comme de celle du 27
août, en date de fDyoïine 29, où l'on disait que, le 27,
les troupes républicaines en garnison Bilbao avaient
fait une sortie et attaqué les positions carlistes Mara-
villa, mais qu'elles avaient été repoussées avec des per
tes énormes.
ïpbi's, le 12 Septembre.
L'Avenir des Flandres contient une correspon
dance d'Ypres, qui est une œuvre dehaute fantaisie,
regrettons que notre confrère, avec qui nous
.tes assez généralement en communion d'opi-
soit laissé mystifier par un drôle dont
Êgne liberâfde notre ville, n'accueillerait
là. Nous reviendrons sur cette
s'il le faut en attendant, nous
ydes Flandres, que l'Association
Yjfres ^Ï3û.-seulement exieta, mais qu'elle
la mieux organisée et saqs contredit
la province, car elle fait nommer
- 1 1 r- p Tiir
un Conseil communal homogène et cela 250
voix de majorité sur 920 électeurs.
Le correspondant de l'Avenir a peut-être des
raisons particulières pour ne pas aimer notre
Association libérale, mais moins que personne il
est en droit de méconnaître sa force et sa bonne
organisation.
Cette correspondance est tout bonneiqent une
mauvaise farce, et si nous la relevons ici, c'est
pour que notre confrère n'en soit plus dupe
l'avenir.
Nous apprenons que Van Hulst Henri, élève de
l'École communale de cette ville, a obtenu la 2e
place, avec 142'/, points sur 185, entre les
jeunes gens qui se sont présentés dernièrement
l'examen d'admission l'École normale de Thou-
rout, et qui n'y ont pas suivi le cours préparatoire
annexé cet établissement.
La presse ultramontaine ministérielle ne tçnait
particulièrement ni M. Wasseige ni M. Mon
cheur. Après avoir très-exactement et très-dévo
tement ciré les bottes de ces deux ministres elle
vernit avec enthousiasme cèlies d?M. Beernaert.
Pourvu que ce soit un ministre catholique, c'est un
aigle, et voilà M. Beernaert devenu dans ses colon
nes le premier des ministres des travaux publics
passés présents et futurs. Il parait qu'il avait la
science infuse. Il est dans son administration, tout
la fois le calife Aaroun al Raschid et le vizir
Giafar.
Comme les gens de qualité il savait tout sans
avoir jamais rien appris il en remontre aux hom
mes de science et d'expérience, il opère de vérita
bles révolutions dans son vaste domaine et grâce
lui son administration va rendre des points
l'administration même des voies ferrées d'An
gleterre,
Ce n'est pas nous qui inventons cela, ce sont les
décrotteurs enthousiastes de la presse ministérielle.
Qu'il continue dans cette voie dit un de ces
flatteurs et avant peu l'administration de nos
chemins de fer pourra rendre des points celle
des voies ferrées anglaises. On avait exploité la
longanimité de M. Moncheur. Cette exploitation
a cessé et la camarilla occulte qui trônait au mi-
nistère des travaux publics et dont la loge maniait
les ficelles s'affaiblit visiblement. Encore qnel-
ques mais, et elle aura passé de vie trépas.
Ces dernières lignes en disent long sur le genrp
de réformes du nouveau ministre et l'on voit qu'il
s'agit surtout du système destitutiônnel. On a des
créatures faire avancer ou placer, et il est pro
bable que c'est là le fond de la fameuse réforme
projetée.
Nous ne savons pas quel effet peut avoir sur la
marche des trains l'intervention du calife-visir
mais si l'on en juge par! les .accidents qui semblent
s'accumuler devaut et derrière lui, on trouvera que
ses voyages qui sans doute préoccupent les emT
ployés et leur donnent des distractions dangereuses^
ont des effets plutôt-nuisibles qu'utiles.
On ne dira pas que c'est la presse du trottoir qui
invente ces accidents. La presse ministérielle est
obligée de les constater",elle-même, et ils s$mnlti-£
plient sous les pas du nou veau ministre d'une fàçon
inquiétante pour le public et ses intérêts- On a eu
o;
le dossier Wasseige, le dossier Moncheur, on pour
rait avoir déjà le dossier Beernaert.
Il ne faut pas beaucoup de temps, quand on a de
l'ambition et pas de caractère pour se convertir
aux beautés de rultramontanisme mais il faut
autre chose que la grâçed'état pour devenir du jour
au lendemain, dans une administration spéciale et
compliquée, tin homme entendu et un Colbert dou
blé d'un Stepbenson. Malgré le zèle des décrotteurs
ministériels et leur vepnis éclatant, nous persistons
croire que M. Beernaert trouvera plus de diffi
culté devenir un bon ministre des travaux publics
qu'il n'en a trouvé changer de parti.
Il fera bien dans tous les cas de se défier du
personnel orthodoxe que lui- offre sans doute
l'épiscopat pour diviser les responsabilités. Ce n'est
pas en général par la capacifç que brillent les gens
élevés dans les écoles du clergé. Nous l'engageons
aussi se défier de ses flatteurs. Il doit lui suffire,
pour les juger, des éloges qu'ils ont prodigués M.
Wasseige et M. Moncheur.
Le journal l'Univers vient d'être suspendu par
le gouvernement français pour un article de M.
Louis Veuillot sur la reconnaissance du gouverne
ment espagnol, article qui a paru Paris le jour
même où le Roi des Belges recevait au palais de
Bruxelles, en audience officielle, le duc de Tetuan,
chargé de remettre S. M. les lettres qui l'accré
ditent notre cour en qualité d'envoyé extraor
dinaire et ministre plénipotentiaire d'Espagne.
Cet article de M. Veuillotqui donne une idée
exacte de l'intérêt que porte le monde ultramon-
tain au succès de la cause carliste en Espagne, est
une des plus violentes diatribes qui aient jamais
été fulminées contre le chef d'un gouvernement
étranger Entrez Serrano, dit-il entrez dans
la famille des souverains et chefs de peuples de
l'Europe. Telle qu'elle estvous ne la déparerez
pas... L'Espagne la grande Espagne, jadis peuple
du Christ, aujourd'hui officiellement peuple de Ser
rano A vous familles royales jadis si fières a
vous nations de l'Europe jadis hautaines et hono
rées. Voyez où vous en êtes venues depuis cent ans.
Voilà, rois qui vous éleviez contre Dieu, que Ser
rano est deypnu, par voùssemblable l'un de vous,
voilà, peuples que l'un de vops.est devenu par
vous, l'apanage de Serrano 1 Serrano, vous enten
dez bien un équivalent de Mm' Du Barry Sans
doute c'est le triomphe des grâces et de l'amour.
Rois et peuples vous le paierez cher... Il n'y a
rien de plqs inexplicabje que cette reconnaissance
de M. Serrano si ce n'estquant vops triste
France, que la, Prusse l'a exigée et en faisait peut-
être un cas de guerre. Mais quant aux autres f
pourquoi Une seule chose peut eu rendre compte f
■la destrnctiop et l'âvijisseinent du droit dans l'es-
prit des rois et dans l'esprit de peuples. Les rois
sentent qu'ils ne enéritpnt plus de régner et les
peuples qu'ils ne irjéritent plus d*être gouvernés.
On comprend qu'un pareil, article ait blessé le^
gouvernement français et eu égard l'état de J
siège, la législation e^ la jurisprudence de nos
voisins, que VUniversmt été frappé, comme le sogÇi^É
presque journellement tant d'autres journaux pour
de6 raisons-mojns serieftses. 1 r-'1 V
Ij ne se^passe pas de jour que les Touilles clé: a
dates ne jugent bon de rappeler les*craintes que
-1