1\(» 213. Dimanche
14 Janvier 1877
0 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT
Système électoral anglais.
37e AÎNÉE.
PARAISSAIT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
BILLETIN POLITIQUE.
Nous sommes absolument sans dépêches de Con-
stanlinople. Pas de nouvelles, bonnes nouvelles.
Les journaux allemands ne nous apportent encore
que fort peu de renseignements sur les élections au
Keichslag qui ont eu lieu mercredi il y a tout au
plus une cinquantaine de résultats connus. Cepen
dant on peut constater dès présent que les socia
listes ont remporté de sérieux succès les membres
de ce parti formeront au Parlement un groupe con
sidérable, avec lequel le gouvernement aura
compter.
Dans plusieurs circonscriptions de Berlin,
Leipzig, Altona, Hambourg et Chemnitz les
socialistes l'emportent une grande majorité. Les
provinces rhénanes ont nommé des cléricaux dans
le grand-duché de Bade 9 nationaux libéraux et 3
ultramonlains ont été élus. A Munich et Stutt
gart les nationaux l'emporlent. Dans l'Alsace-
Lorraine le parti français a éprouvé des perles
sérieuses 5 trois candidats autonomistes ont été
élus Strasbourg, Saverne et Wissembourg.
Hier a eu lieu l'ouverture de la session de la
Dièle prussienne. Le prince de Bismark, qui est
toujours malade, ne pourra pas assister la pre
mière séance.
En annonçant avant-hier la réélection de M.
d'Audiffret-Pasquier comme président du Sénat
français nous avons omis de dire qu'il n'y avait eu
que 197 votants sur 560 membres dont se compose
l'Assemblée. Les autres se sont abstenus en masse.
M. d'Audifîrel a eu le bon esprit de ne pas faire
allusion ce détail dans l'allocution qu'il a pro
noncée en prenant place au fauteuil.
Il s'est borné féliciter M. Gaulthier de Rumiljy
de son discours de la veille.
En l'écoutant, a-t-il dit, je me souvenais de
ces hommes qui nous ont précédés, que nous avons
pu connaître et au milieu desquels il a longtemps
vécu. Fondateurs du gouvernement parlementaire,
ayant passé leur vie le défendre contre les abus
d'autorité, contre ses propres excès, ils avaient,
malgré bien des déceptions, malgré le poids des
années, gardé, comme notre doyen, leur foi politi
que et la jeunesse du cœur pour aimer et défendre
les libertés de notre pays, précieuses traditions,
messieurs, que nous saurons conserver.
Le Sénat avait discuter une proposition rela
tive la restauration du palais des Tuileries, mais
le rapporteur a déclaré que le gouvernement lui
avait annoncé une prochaine communication ce
sujet, et le débat a été ajourné.
A la Chambre des députés, M. Léon Say a dé
posé, aux applaudissements de l'assemblée, le
budget pour 1878. Nous ne comprenons pas trop
ces applaudissements. Est-ce le contenu du budget
ou sa présentation rapide qui les a provoqués?. Le
contenu est inconnu quant la promptitude du
dépôt, il faut voir, avant d'en faire un texte
enthousiasme, si le ministre n'a pas simplement
déposé sur le bureau un cahier de papier bla..c,
comme cela se fait parfois.
Il résulte du tableau complet des votes obtenus
par les électeurs présidentiels aux Etats-Unis, que
les électeurs démocrates ont obtenu 4,290,187
voix, les républicains 4,042,726, et divers autres
candidats idées particulières 93,564, ce qui
donne aux démocrates une majorité de 247,461
voix sur les républicains, et de 154,397 voix sur
tous leurs compétiteurs.
Pour obtenir ce total, on s'est servi des résultats
donnés par les Retuming Boards républicains
de la Floride, de la Louisiane et de la Caroline du
Sud, et l'on a pris pour base du vote populaire en
Colorado, où les électeurs sont choisis par la légis
lature et ne sont pas issus du suffrage universel, le
vote d'octobre dernier. 11 ne manque que deux
petits comtés l'un, de l'AIabama l'autre, du
Mississipi.
En s'appuyant sur le vote populaire seul, M.
Tilden peut donc prétendre qu'il est élu de préfé
rence M. Hayes. Le suffrage au second degré,
on le sait, ne lui donne, si l'on admet les chiffres
républicains,que 184 voix, M. Hayes en ayant 185.
Les doubles législatures de la Louisiane et de la
Caroline du Sud continuent exister simultané
ment les deux gouverneurs font de leur mieux
pour s'installer et se faire obéir sans lutte.
Il est probable que rien ne sera changé celte
situation jusqu'au rapport de la commission mixte
du Congrès et la décision des deux Chambres qui
suivra ce rapport, car le président Granla refusé
d'intervenir et d'envoyer de nouvelles troupes.
En Floride, les démocrates se sont vu abandon
ner le terrain par les républicains. Ils dominent
dans les Chambres et ont nommé le gouverneur.
Le bureau électoral anglais est resté exposé
au local des Halles, pendant quatre jours, et a
attiré un grand nombre de curieux. Cette exhi
bition n'a eu qu'un but, c'est de faire voir que
l'introduction de ce couloir ou isoloir ou box
électoral, comme l'appelle si gracieusement le
Journal dYpres, n'est pas aussi ridicule que
nos adversaires ont bien voulu le dire, et qu'il
est d'une application très-facile.
L'aspect de cet engin électoral semble avoir
donné sur les nerfs de notre moniteur clérical
qui a l'air de pressentir que nous approchons
tout doucement du commencement de la fin.
Ce n'est pas qu'il entre dans les intentions
de nos amis d'adfopter purement et simplement
ce bureau, tel qu'il a été exposé; il faut, com
me l'a dit M. Malou, qu'il soit habillé la
Belge, surtout que la manière dont se font les
élections en Angleterre, ne ressemble en au
cune façon au mode suivi en Belgique.
Nous donnerons cet égard quelques expli
cations, que nos lecteurs ne liront pas sans in
térêt.
En Angleterre, tout ce qui concerne une
élection est réglé par un fonctionnaire spécial,
nommé par la Reine et qui se nomme le re
tuming officer; ce fonctionnaire, pour chaque
élection, annonce les jour et heure, où il sié
gera pour recevoir les présentations de candi
dats. Tout candidat doit être proposé par
écrit cet écrit doit être signé par deux élec
teurs et appuyé par huit autres. Si, après
une heure écoulée, depuis l'instant fixé
pour la clôture de l'élection, il ne se trouve
pas plus de candidats proposés qu'il n'y a de
sièges vacants, le retuming officer proclame
élus les candidats proposés et transmet leurs
noms au clerc de la couronne en chancelle-
m rie.
Comme on le voit, le procédé anglais est en
tous points conforme la manière que suivent
nos associations libérales pour le choix de
leurs candidats définitifs; on se rappellera
que cette manière de procéder a été chez nous
l'objet de vives critiques, mais c'est précisé
ment pour cela que nous tenons constater
que l'on ne fait ici que suivre l'usage qui est
observé partout,en Angleterre, comme par tou
tes les autres associations libérales ae notre
pays; ainsi, ily a quelques jours, M. ledocteur
Crocq était seul candidat pour la place de Sé
nateur vacante Bruxelles. Eh bien il a été
proclamé candidat définitif, sans que l'on ait
eu recours au poil. Le bon sens et la saine
pratique justifient cette manière de procéder;
car quoi bon laisser affaiblir son candidat
dans un scrutin secret, alors que l'on n'en
a pas d'autres opposer ses adversaires.
L'élection anglaise se fait ainsi dans la plu
part des cas, sans imposer aucun déplacement
aux électeurs. Ceux-ci se réfèrent aux présen
tations de candidats et ils ne sont exposés
aucune surprise, par ce que (laissons parler
la loi anglaise) si, l'expiration de l'heure,
il y a plus de candidats proposés que de
sièges vacants, le retuming officer ajournera
l'élection et recourra au scrutin de la ma-
nière déterminée par la loi. C'est ce
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VIRES ACgLïRIT EUNDO.
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Idem Pour le restant du pays7-00
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Yprès, le 13 Janvier 18J7.
