Faillite des Bassins Houillers. défense bien organisée pour résister aux attaques des cléri caux. Veuille! monsieur le rédacteurdonuer place dans le Précurseur a ces lignes que j'ai l'honneur de vous adresser au nom de l'Association libérale et agréer la nouvelle assu rance de mes sentiments distingués. Le vice-président, Edouard Pecher. La falsification des exploits électoraux a produit une grande cl légitime indignation parmi la ma gistrature et le barreau de la capitale tout le monde y voit une de ces manœuvres déloyales et coupables dont sont seuls capables les mallôliers embrigadés sous les bannières des Coremans et des Delaet. El, en effet, un M. Schoonheyde, qui se qualifie de secrétaire du Comité central du Meeting vient d'écrire au Précurseur pour faire connaître que ces pièces émanent, réellement de son officine; mais qu'elles ne sont que le résultat d'une erreur. A en croire le secrétaire melinguiste il avait l'habitude de faire toujours copier sursespropres formules imprimées les actes d'appel, qui n é- (aient pasadressés endouble.Cescopies ainsi prises et naturellement non signées ont été confondues avec celles délivrées par l'huissier et il s'est fait que dans deux instances il a été excipé, par erreur et son insu, de l'absence de la signature de l'huissier sur les copies ainsi produites. Personne ne se laissera enguirlander par ces explications qui sont contredites par toutes les circonstances de la cause. Ainsi toutes les formules imprimées du cercle clérical sont en flamand celles qui ont été employées au contraire sont eu français et, de plus, elles sont imprimées en carac tères absolument pareils ceux employés pour les formules de l'Association libérale; il esldoncévidenl qu'on a cherché imiter ces dernières et pourquoi et dans quel but? si ce n'est pour en faire le coupable usage que l'on vient d'en faire. L'intention fraudu leuse est évidente, manifeste les metinguistes avaient déjà gagné trois ou quatre affaires devant la Cour d'appel, l'aide et cause de ces exploits falsifiés,et ils pouvaient ainsi en gagner par centai nes, si on ne les avait arrêtés en aussi bon chemin. En attendant, l'opinion publique est vivement en émoi et tous les hommes sensés et honnêtes forment des vœux pour que justice soit faite et qu'une punition exemplaire soit infligée ceux qui ont recours des moyensaussi malhonnêtes et affectent un aussi profond mépris pour la justice. Un avis de la Députalion Permanente fait con naître que le délai pour la souscription l'emprunt de 2,500,000, décrété par le conseil provincial, est prorogé jusqu'au 28 février. Comme nous l'avons prévu, cet emprunt n'est donc pas souscrit et il serait désirer dans l'intérêt même de notre province.qu'il ne le fut pas au delà de six sept cents mille francs avec celte somme il ne faudrait pas même être habile pour se tirer d'affaire.Mais la Députalion lient aux 2 millions 500,000. On dirait qu'elle a cœur de léguer ce té moignage de son ineptie aux générations futures. iSt TT T - La Chambre est rentrée mardi des vaccances et l'ouverture de la séance. M. Malou a déposé son projet de loi sur les réformes électorales. Ce projet adopte peu de chose près le système anglais il nous serait difficile de l'apprécier première vue; nous ne pouvons toutefois nous rallier la disposition qui autorise de voler avec d'autres bulletins que ceux délivrés par le bureau même. Cette dérogation la loi anglaise ne peut avoir pour but que de laisser imposer des bulletins marqués. Nous reviendrons sur ce projet que nous n'avons eu qu'à peine le temps de lire. Le correspondant bruxellois du Journal de Liège a écrit dernièrement ce journal que les bases du projet de réforme électorale que M. Ma lou doit déposer la rentrée des Chambres, repo sent sur ces deux points: obligation pour l'électeur de faire son bulletin lui-même; 2° modi fication de certaines lois d'impôt spécialement en ce qui concerne les patentes. Nous avons ditdéjà ce que nous pensions de la seconde partie de ce projet, si réellement elle existe. Déformer au point de vue électoral les lois d'impôt, en ce qui concerne les patentes, et ne rien faire en ce qui concerne les chevaux mixtes, les augmentations de valeur loealive. etc., c'est-à-dire les moyens de fraude les plus ordinairement et les plus scandaleusement exploités par les cléricaux dans les campagnes, ce serait évidemment là faire une de ces lois de parti que M. Malou jurait tous ses grands Dieux ne vouloir commettre aucun prix. Ce serait une mesure prise contre les villes, dans lesquelles les patentes sont le plus répandues, au profil des campagnes, c'est-à-dire contre le libéra lisme, au profit du clergé. Aussi sommes-nous bien loin d'ajouter foi aux renseignements donnés ce sujet par le Corres pondant du Journal de Liège: nous sommes, au contraire, convaincus que M, Malou se gardera bien d'entrer dans celle voie. Quelles seraient d'ailleurs les modifications que M. Malou pourrait apporter, au point de vue élec toral, aux lois sur les patentes? Le correspondant du Journal de Liège ne le dit pas, et c'est en vain, pour notre part, que nous nous creusons la tête pour les trouver, Supprimera-t-on le droit de patente comme élé ment du cens électoral? Le Bien public et la Pa trie de Bruges n'ont pas hésité un seul instant indiquer celte solution, en y applaudissant d'avan ce et de tout cœur. Si M. Malou s'est donné la peine de lire le Bien public et la Patrie sur ce point, nous est avis qu'il a dû rire part lui mais qu'aura-t-il dit, grand Dieu, quand il aura vu le Joumial de Bruxelles, l'organe du cabinet, son journal lui M. Malou, emboîter le pas derrière les deux journaux ultramontains et répéter hiaise- mei:t avec eux cette grosse bévue: On suppri mera le droit de patente comme élément du cens électoral Qu'on défende le Syllabus, et qu'on fasse pro fession de détester et de maudire la Constitution, soit; qu'on chante au contraire l'alliance et la con ciliation possible des principes constitutionnels et des préceptes de l'Encyclique, soit encore. Mais quand on parle de la Constitution ou des matières que celle-ci a réglée, au moins faudrait-il se don ner la peine de la lire. On y verrait alors et du premier coup, sans contestation possible, que sup primer le droit de patente, comme élément du cens électoral, serait aussi directement contraire au texte de la Constitution, que de supprimer comme élément du cens, l'impôt foncier, ou la contribution personnelle sur les portes et fenêtres, ou de supprimer le cens lui-même! L'article 47 de la Constitution porte en effet La Chambre des Représentants se eompose des députés élus directement par les citoyens payant le cens déterminé par le loi électorale, lequel ne peut excéder 100 florins d'impôt direct, ni être au- dessous de 20 florins. Il résulte de ce texte que la Constitution laisse la loi électorale le soin de déterminer, entre 20 florins et 100 florins d'impôt direct, le cens qu'on devra payer pour être électeur pour la Chambre. Mais il en résulte encore, et toute évidence, que les impôts directs quels qu'ils soient payés par le contribuable, doivent entrer en ligne de compte, pour la formation du cens électoral. Sinon, on pourrait arriver ce résultat que des personnes payeraient en impositions directes une somme su périeure celle fixée par la Constitution, comme maximum du cens, et cependant ne seraient point électeurs, défaut de payer le cens en certaines impositions arbitrairement déterminées par la loi. Pour ne parler que des patentes, bien des per sonnes payant plusde deux cents francs de patente. A supposer qu'elles îéunissent les autres condi tions déterminées par la Constitution et la loi pour être électeurs, pourrait-on exiger d'elles, qu'outre ces deux cents francs de patente elles payent en core, en impositions d'autre nature la somme fixée pour le cens électoral? Evidemment non Oti ne le pourrait que si les patentes n'étaient point un impôt direct. Or c'est là une question hors de toute contestation. La Constitution elle- même au reste la tranche en disant dans son arti cle 56 que pour être et rester sénateur il faut payer en Belgique au moins 2000 florins d'impo sitions directes,patentes comprises. La chose, au reste, est si évidente que lorsqu'il s'est agi, en 1871, de supprimer le droit do débit de tabac, comme élément du cens, on n'a trouvé qu un moyen, savoir la suppression de la patente elle-même au profit de l'Etat, ce qu'on a fait en 1871 pour la patente de cabaretier, M. Malou rê verait-il de la faire en 1877, pour toutes les pa tentes indistinctement? 11 est permis d'en douter! Sans doute le trésor est dans une situation extrê mement prospère, maissupprimer toutes les patentes serait peut-être un luxe, que de plus ri ches mêmes ne pourraient se permettre Flandre libérale). Nous avons parlé de la saisie de bons de caisse opérée dans les perquisitions qui ont suivi l'arresta tion de l'ex-caissier de l'Union du Crédit, M. Dees. M. Emeriquea paru surpris de leur import. Selon lui il ne devrait pas être aussi élevé qu'on l'a dit. 11 prétend que de nouvelles recherches permettront de constater la vérité de ses assertions. M. Emeriquc se montre de plus en plus résolu soulever des objections la demande d'extradition formulée contre lui. Il tire même un argument du fait que c'est en France qu'il a satisfait la loi sur la milice. Le gouvernement français semble jusqu'ici lui donner raison. Avant de quitter Paris, M. le juge d'instruction Willemaers a remis entre les mains de M. le juge d'instruction Hubert, nombre de documents, parmi lesquels se trouvent les pièces relatives aux inter rogatoires de M. Furtli ex-administrateur de l'Union du Crédit, et de M. Dees, ex-caissier de cet établissement. On dit que des sociétaires de l'Union du Crédit ont résolu d'avoir une réunion jeudi prochain, et qu'à cet effet ils ont demandé que la grande salle de cet établissement fût mise leur disposition. Nous avons annoncé déjà l'assemblée générale qui doit avoir lieu, le 25 courant, et pour laquel e la salle gothique de l'hôlel-de-ville était mise leur disposition. On craint que celte salle, si vaste qu'elle soit, ne puisse suffire, et des démarches sont faites, assure-l-on, pour pouvoir disposer du théâ tre de la Monnaie, de l'Alambra ou de l'ancienne église Sainle-Calhérine. Le tribunal de commerce vient de rendre d'of fice un jugement qui prononce la faillite person nelle de M. Philippart. Le jugement est ainsi conçu Attendu qu'il résulte des renseigemeots transmis au tribu nal de ce siège par M. le procureur du roi de Bruxelles: 1" Que le sieur Philippart en nom personnel est en état de cessation de paiements: Que ce fait est du reste de notoriété publique; 2° Que le sieur Philippart est commerçant Que cette qualité est établie notamment a) par les opéra- lions commerciales faites par le sieur Philippart, raison de l'acquisition des raines de Filiols et des mines de Wassy et de l'apport de ces mines 'a des sociétés anonymes qu'il a consti tuées b) par les nombreuses opérations d'achats et de ventes de litres faites par lui en nom personnel, tant la Bourse de Paris qu'a la Bourse de Bruxelles. Attendu qu'il y a donc lieu de prendre des mesures dans l'intérêt des créanciers et de déclarer la faillite du sieur Phi lippart. M. Lambottecst nommé juge-commessaire MM. Hanssens et Slossc, curateurs. Le tribunal était composé de MM. Wallaert, vice- présiderit J. Vander Slraeten et Fransman, juges, et Biot, greffier adjoint. Les scellés ont été apposés chez M. Philippart.

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Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 2