N° 217. Dimanche, 37e ANNÉE. 28 Janvier 1877. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Le Journal des Débats a publié hier le texte des déclarations que les ambassadeurs des six gouvernements ont faites au sein de la conférence de Constantinople pour en annoncer la rupture si la Porte refusait d'accepter leurs propositions. 11 ne suffit pas de rappeler que ces propositions étaient modérées, on doit encore ajouter que les déclara tions par lesquelles elles ont été recommandées l'acceptation de la Porte sont conçues en termes fort convenables, et prouvent jusqu'à quel point l'entente de l'Europe est complète et absolue dans tout ce qui regarde la pacification des provinces des Balkans. Les délégués anglais, russe, allemand, autrichien, italien et français, ont tenu le même langage, et la reproduction des paroles du plénipo tentiaire allemand met néant tous les bruits que l'on a répandus au sujet de ses dissentiments avec ses collègues. Ajoutons que, d'après le Journal des Débats, la Porte s'est disposée témoigner de ses intentions confiantes l'égard de la France en lui demandant dix officiers instructeurs pour l'organisation de sa gendarmerie provinciale. Une réunion de quelque importance vient d'avoir lieu Liverpool, laquelle assistaient sir Stafford Northco'e, chancelier de l'Echiquier, et M. Cross, ministre de l'intérieur. Les discours qui y ont été prononcés peuvent nous donner comme une indica tion anticipée de l'attitude que le ministère prendra devant le Parlement sur la question orientale dans les débats approfondis qu'elle ne manquera pas d'y soulever. Le chancelier de l'Echiquier a dit notam ment que l'Angleterre était plus attachée que jamais la politique de non-intervention. Le cabinet de Lon dres n'a pas de jalousie mesquine contre la Rusie, pas plus qu'il n'entre dans ses desseins de faire la guerre pour la Turquie. Si telle est bien la politique du ministère anglais, il n'y a aucune raison de pen ser qu'elle ne doive pas être ratifiée une grande majorité par les deux Chambres du Parlement. En tout cas, c'est ce moment que la situation géné rale européenne se dégagera, et si la politique per sonnifiée en ce moment parle marquis de Salisbury est approuvée par les représantanls de la nation le danger d'une complication européenne propos des affaires d'Orient aura les plus grandes chances d'être écarté. A Versailles, la Chambre des députés a nommé la commission du budget. Les membres élus appar tiennent exclusivement la gauche, d'où il résulte que la nomination de AL Gambetla comme président est certaine. Nous donnons pour ce qu'elle vaut la nouvelle suivante empruntée une correspondance pari sienne du Daily News Un dissentiment prévu depuis longtemps entre le président du conseil et le duc Decazes menace de prendre une forme palpable. Le duc conteste le droit du président du conseil de recevoir commu nication de toutes les dépêches étrangères, et il est extrêmement probable que, sur cette question, le duc devra se retirer et rentrer dans la vie privée, ou, descendant un degré, sera nommé dans une ambassade. Le Bien public se dit en mesure de confirmer l'exactitude de ces renseignements et ajoute que si M. Decazes se retirait, AI. Jules Simon prendrait le portefeuille des affaires étrangères et que Af. Bardoux le remplacerait l'Intérieur. Si le projet de loi sur la liberté de l'électeur et le secret du vote n'était contresigné parle ministère tout entier, ne serait-il pas permis de se demander avec un certain fondement de raison, si le chef du cabinet a eu l'intention de se moquer agréablement de son public. Ne suffit-il pas, en effet, de prendre connaissance de ce projet pour se convaincre la première lecture, qu'avec une législation électorale pa- t plu que jamais l'expression de la fraude et de la reille, la représentation nationale sera plus corruption? Or, nous savons (les derniers dé bats législatifs nous ont éclairés ce sujet), que nos adversaires sont passés maîtres en ces matières les moyens importent peu aux clé ricaux, quand ils sont de nature tourner au Srofit de leur cause; le parti metinguiste 'Anvers vient de nous en donner un nouvel exemple. De plus nous n'hésitons pas affirmer que Monsieur Malou a manqué en cette occurence de loyauté, pour ne pas dire plus. Et, en effet, lorsqu'après les remarquables discours de Monsieur Bara qui ont produit et sur la Chambre et sur le pays tout entier une im pression profonde, le chef du cabinet s'est le vé pour faire connaître l'opinion du Gouver nement, il avait le droit de déclarer que le cabinet n'avait pas de projet de loi déposer, parce qu'à son avis la loi électorale actuelle ne présentait pas les inconvénients qui venaient d'être signalés, et que la gauche n'avait qu'à user de son initiative parlementaire. Que fit au contraire Monsieur Malou Dé sirant mettre un terme la légitime indigna tion de la minorité oui, dit-il, la loi sur les fraudes électorales n'a pas répondu l'at- tente du législateur. De nomoreux cas de fraudes et de corruption se passent dans nos luttes, et les griefs de la Fédération sejusti- fient jusqu'à un certain point. Aussi, après les vacances du nouvel an je déposerai un projet de loi, assurant la liberté de l'électeur et le secret ,du vote, et je tâcherai de le faire aussi impartial que possible. Devant cette attitude qui avait l'air d'être empreinte de franchise et de loyauté, la gau che mit bas les armes et cette trêve s'expli quait par ce qu'elle était en droit d'attendre après une déclaration aussi catégorique, qu'il serait fait droit aux griefs de l'opinion publi que. La droite d'ailleurs avait intérêt se justifier contre le réproche que la majorité fiarlementaire actuelle n'est que le produit de a fraude et de la corruption. Monsieur Malou a trompé la confiance qu'on s'est plu mettre un instant dans ses paroles. Aussi peut-il être assuré que son pro jet de loi rencontrera une opposition qu'il ne parviendi'a pas vaincre aussi facilement qu'il se l'imagine; car son adoption aurait pour effet d'assurer tout jamais la supréma tie du parti clérical sur le nôtre, en permet tant au clergé d'intervenir dans les élections d'une façon encore plus despotique, et en di minuant le corps électoral des villes, où nous puisons notre principale force, grâce l'élé ment intelligent qui y est en majorité. Les sections de la Chambre des représentants ont commencé jeudi l'examen du projet de réforme électorale. Conformément la décision prise le soir dans la réunion tenue chez AI. le baron de Vrints, les membres de la gauche ont, au début de la dis cussion, soulevé la question de l'application du chapitre II la révision des listes qui se fera cette année-ci. Ils ont demandé la suppression de l'arti cle 78 qui consacre le principe de la rétroactivité. Dans les débats qui ont eu lieu dans les six sec tions de la Chambre, il s'y est passé des incidents des plus intéressants. C'est bien en vue des élec tions de 1878 et seule fin de retenir la majorité prête leur échapper qu'ils veulent rayer des listes électorales des villes des citoyens possédant ac tuellement les bases du cens, et payant légitime ment l'impôt qui leur confère le droit électoral. Les renseignements sur la section dont M. le ministre des finances fait partie, sont tout fait édifiants. AL Alalou a fait le bon apôtre il a dé claré qu'il ne s'opposait pas, en tant que membre de la Chambre, la suppression de l'article 78 on lui a fait remarq er qu il ne s'engageait pas grand'chose puisque si la loi était promulguée avant le mois d'août de cette année elle serait applicable aux listes révisées en 1877. Un membre de l'oppo sition proposa alors un article portant que les dispositions du chapitre II du projet ne recevraient LE PROCHES URAISSUT LE JEUDI ET LE MULUHCIIE. VIRES ACeUIRIT EUNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. (r. 6-00 Idem Pour le restant du pays. 7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 59. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la lignefr. 0-25. CHEMIN DE FER. HEURES DE DÉPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-30. 12-07. 6-50. Poppringhe. 7-30. 9-07. 12-07. 3-57. 6-50. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-46. - 11-20. - 2-35. - 5-25. Roulers. 7-50. 12-25. 6-45. Langhemarck-Ostende. 7-18. 12-06. 6-20. Langhemarck, le samedi, 5-50. BULLETIN POLITIQUE. Yprès, le 37 Janvier 1877.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 1