No 220. Jeudi, 37e ANNÉE. 8 Février 1877 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'Y PRES ET DE L'A RRO N DISS E M EN T D'après nos renseignements particuliers M. Malou ferait de larges concessions sur son projet de réforme électorale. Le scrutin au rait lieu dans tous les cas, même en l'absence de plusieurs candidats le bulletin de parti se rait supprimé et on ne voterait qu'avec le bul letin officiel. Le poil serait supprimé et il y aurait, comme par le passé, appel, réappel et clôture du scru tin. Le vote aurait lieu, comme aujourd'hui, d'a près l'ordre alphabétique par bureau. L'art. 78 qui enlevait certains ayant-droits, le droit d'être inscrits pour 1878, serait, paraît-il, retiré mais on maintiendrait les odieuses me sures d'exécution, qui permettraient d'aller scruter les livres des commerçants. Ces*dernières dispositions seront énergique- ment combattues d'autres modifications encore seront réclamées avec instance ainsi la fédé ration a demandé l'ordre alphabétique général et le mélange des bulletins ae tous les bureaux. Enfin nous devons insister pour que personne ne puisse plus se poster, ni circuler derrière ou au tour du bureaupendant le dépouillement du scrutin. Toutes ces dispositions sont d'un in térêt capital, les unes complètent les autres et ce n'est qu'après avoir obtenu satisfaction complète, que le parti libéral pourra songer désarmer. Nous engageons donc tous nos amis veiller aux grains et s'associer tou tes les manifestations qui seront organisées, par la suite dans le but d'éclairer la Royauté sur le véritable état de l'opinion publique. PROGRÉS PARAISSANT I.B JEUDI ET LE 1(111 VIVCIIE. VIRES ACQUIRIT EUNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. G-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 59. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25. BULLETIN POLITIQUE. La question d'Orient est une véritable boîte surprise. Voici qu'au lendemain de la clôture de la conférence, la veille de la discussion qui doit s'ouvrir au Parlement anglais, au beau milieu des négociations ouvertes entre la Turquie et la Serbie, un changement de décor s'opère Constanlinople. Midhal Pacha, l'auteur de la Constitution otto mane en qui la Sublime-Porte semblait mettre toutes ses espérances, est disgracié et envoyé dans un pachalik en Asie Mineure. Tout le conseil est changé, et c'est Edhem-Pacha, l'ancien ambassa deur de Turquie Berlin, qui est nommé chef du cabinet. Quelle est la cause de celte nouvelle révolution in'éricure Est-ce une intrigue de palais? Est-un change ment de politique? Nous n'eu saurons rien dire, mais on se demande comment il est possible de né gocier avec un pouvoir qui change volonté sul- taus et ministres pour avoir le moyen de désavouer ses engagements de la veille. En présence de ce fait inattendu, l'intérêt qui s'attachait aux négo ciations entre la Turquie et les Principautés dimi nue considérablement. Il est probable que tout se ra recommencer. Dès avant-hier soir la La Gazette de Cologne annonçait le départ du secrétaire intime d'Abdul Hamid pour Vienne avec une mission secrète pour l'empereur d'Ai/triche. Le même journal ajoutait que des intrigues de palais étaient dirigées contre Midhal et que depuis trois jours celui-ci n'assistait plus aux séances du conseil. Plusieurs des plénipolentaires, revenus de la conférence, entre autres M. de Chaudordy ont passé par Vienne, où a dû avoir lieu une confé rence importante. Quant lord Salisbury il doit être actuellement de retour Londres. Il a passé par Paris. La Chambre des députés de France s'est occupée de la crise que subissent en ce moment les ouvriers en soie Lyon. Cinquante mille ouvriers sont sans ouvrage par suite de la cherté de la soie. On a transporté dans les campagnes et dans les couvents une partie de la fabrication. Les paysans peuvent travailler meilleur marché que les ouvriers des villes. Bref, la situation est grave le gouvernement a promis de s'en occuper. M. Madier-Montjau a voulu faire une interpella tion sur la politique intérieure, mais devant le mau vais vouloir de la Chambre qui parait fatiguée de ces discussions stériles et irritantes, le vieux tribun a été obligé de retirer sa demande et l'on a passé l'ordre du jour. La Chambre a voté l'abrogation pure et simple du décret de 1852 sur la presse. La Chambre des seigneurs de Prusse s'est réunie sous la présidence du duc de Ratibor. Le prince de Bismark, quoique indisposé, assistait la séance de la Chambre, dont il est, comme on sait, mem bre vie. Presque toute la séance a été consacrée la discussion d'une interpellation du comte de Scbulenbourg-Bretzendorfqui demandait si le gouvernement donnerait suite au vote de la Diète povinciale du Hanovre, relative la levée du sé questre des biens de l'ex-roi Georges. La réponse du commissaire du gouvernement, M. Tiedemann, a été très catégorique. Le séquestre sera levé dès que le parti guelfe renoncera ses attaques systé matiques contre l'Etat prussien mais aucune mesure ne sera prise en faveur de l'ex-Roi, tant que ce dernier et ses partisans ne reconnaîtront pas l'étal des choses existances. La Gazette de Cologne constate avec regret qu'aucun des députés ministé riels ne s'est levé pour approuver la décision du gouvernement. La discussion a été close après le discours de M. Tiedemann. Y près, le 7 Février 1877. On lit dans le Journal de Bruxellesorgane officieux du cabinet clérical: Nous croyons savoir que, s'inspirant d'une idée nouvelle, que plusieurs sections ont paru accueillir favorablement, le ministère renonce aux bulletins de parti, pour adopter le bulletin officiel unique, mais multicolore. - Le point capital du débat était incontestablement la remise en vigueur du principe de la loi de 1843 sur la possession biennale du cens de l'exclusion des décla rations d'impôts faites après le 31 janvier d'une année. Un des amendements qui seront soumis la section centrale a pour objet, nous assure-t-on, de ne pas soumettre ces conditions nouvelles les listes électo rales réviser en 1877. On se mettra sans doute d'accord aussi pour réprimer par de nouveaux moyens de preuve les ten tatives de fraude tout en "atténuant beaucoup la rigueur de ceux qui ont été proposés. Le scrutin, selon les vœux qui ont été exprimés, aurait lieu même en l'absence de toute lutte. - Le mode d'appel des électeurstel qu'il existe aujourd'hui, serait maintenu. On admettrait aussi le mélange des bulletins Je plusieurs bureaux. Les témoins des candidats prendraient part la discussion sur la validité ou la nullité des bulletins. Enfin, quant la question du domicile, les mili taires auraient la faculté de conserver leur domicile d'origine. Si l'on nons demande notre sentiment sur ces lignes, nous répondrons Timeo... Malou, et dona ferentem. Parlant des amendements apportés par M.Malou son œuvre électorale, Y Etoile dit: Mais dès aujourd'hui nous ferons remarquer que le simple retrait de l'art. 78 ne serait qu'une concession apparente, car, si le droit commun seul subsiste et si la loi est votée avant la fin de la session actuelle, elle sera applicable la révision des listes électorales en août 1877, puisqu'elle sera exécutoire dix jours après sa promulgation. Il faut donc dès lors une stipulation formelle garantissant que les listes seront révisées en 1877 conformément la loi actuellement en vigueur. Le cabinet doit se préparer entendre la gauche demander la suppression de toute procédure spéciale contre les patentes et leurs patrons, afin de rester dans le droit commun. Le Précurseur fait réflexions suivantes également ce sujet, les L'amendement concernant les patentes consistera- t-il dans la suppression pure et simple de l'article 78 qui rend le titre 1' applicable en 1877, ou bien portera- t-il également sur l'article 63 qui exige le paiement de la patente pendant les deux années antérieures celle de 1 inscription, c'est-à-dire pendant les trois années antérieures celle de l'élection Le Journal de Bruxelles ne parle que de la suppression de l'art 78. L'inégalité des censitaires devant la loi et l'inquisition organisée, comme nous l'avons dit hier, au profit des députations permanentes seraient donc maintenues. Ne nous hâtons pas de chanter victoire. Il reste savoir 1° Quelle est la version authentique 2° Si c'est d'accord avec la droite que M. Malou fait les concessions qu'on nous annonce. L'Etoile belge pose elle-même cette dernière question qu'elle n'est pas en mesure de résoudre. Mardi, sans doute, le chef du cabinet fera officiel lement connaître ses intentions devant la Chambre. De son côté, l'Indépendance annonce, d'après ses renseignements particuliers, que les amende ments suivants, seraient apportés par M. Malou au projet déposé

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 1