N°221. Dimanche,
37e ANNÉE.
11 Février 1877.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DEHANCHE.
BULLETIN POLITIQUE.
L'ouverture de la session du Parlement britan
nique a eu lieu jeudi. Le discours du trône dit que
le but de la Reine a toujours été de maintenir la
paix en Europe et d'oblenir un meilleur régime
pour les provinces insurgées, sans porter atteinte
l'indépendance ni l'intégrité de l'Empire ottoman.
La Reine regrette que les propositions de la Con
férence n'aient pas été acceptées par la Porte,
mais le résultat de la Conférence a démontré l'ac
cord qui règne entre les puissances européennes
accord qui ne saurait manquer d'agir sur la condi
tion du gouvernement turc.
La Renie espère qu'une paix honorable sera faite
entre la Turquie et les principautés. Elle ajoute
que dans toutes ces affaires elle a agi dans un
cordial accord avec les puissances, et qu'elle entre
tient avec elles les relations les plus amicales.
Le débat sur l'adresse dans les Chambres du
Parlement britannique n'a présenté, du moins en
juger d'après les dépèches, qu'un assez médiocre
intérêt.
Sl-Pétersbourg, 8 février.
Le Golos dit que la chute de Midhat pacha peut
avoir de sérieuses conséquences pour les puissances
européennes, lesquelles ont considéré qu'il était
possible de prendre pour base de leur politique
d'Orient les projets de réformes du grand-vizir,
projets qui ont amené la situation embrouillée
actuelle.
Il a fallu rechercher un terrain ferme et la Russie
avait le droit de l'indiquer.
Dans leur réponse la circulaire russe les divers
gouvernements doivent tenir compte des récents
événements qui se sont produits Constantinople.
Agir autrement serait avouer que la politique des
puissances orientales est inspirée par l'envie et
l'esprit d'hostilité l'égard de la Russie, ce que sir
Slafford Norllicote a pourtant contesté dans un
discours Liverpool.
Constantinople. 7 février, soir.
D'après le Levant Herald, le maréchal du palais,
chargé d'annoncer Midhat-Pacha son exil, lui
ayant montré des documents qui l'impliquaient
dans un complot, Midhat-Pacha se serait écrié
Je suis la victime d'un complot réussi.
On continue douter de la complicité de Midhat-
Pacha dans un complot et même de l'existence
d'un complot contre le Sultan.
Le bannissement de Midhat ne serait que tem
poraire.
Rome, 8 février.
La Chqpibre des députés est ajournée au 14
février.
Midhat pacha est attendu Rome.
Washington, 8 février.
La décision de la commission électorale rendue
a causé une grande satisfaction dans le parti répu
blicain. Celui-ci regarde cette décision comme fai
sant pressentir le triomphe de M. Hayes.
Il y a des gens qui ne seront jamais de leur
siècle. Ainsi le croirait-on Pendant que le
pays frémit d'indignation la seule nouvelle
au projet-Maiou, nos cléricaux intriguent,
dans l'ombre pour réclamer un projet de ré
forme bien plus réactionnaire encore ils
viennent, en effet, d'adresser la Chambre de
nombreuses pétitions pour réclamer le vote au
chef-lieu du canton
Ces pétitions quelques nombreuses qu'elles
soient, n'ont pas même chance d'émouvoir la
majorité. Nos adversaires ont tellement usé et
abusé des pétitions, que celles-ci n'ont plus
aucune valeur morale, et cela pour les mêmes
motifs qui ont vicié nos élections du mois- de
Juin dernier.
Ainsi, tout le monde sait comment se re
cueillent les signatures sur les pétitions cléri
cales on court de porte en porte et on menace
dans ses intérêts quiconque refuse sa signa
ture. Nous connaissons certainement cin
quante électeurs qui ont signé ces pétitions
Kour ne pas perdre la clientèle de M. J. ou de
I. S... mais qui forment au contraire des
vœux ardents pour voir ériger en loi, le systè
me préconisé par la Fédération libérale.
Le vote au chef-lieu de canton n'a du reste
qu'un but qui n'échappera personne, c'est
de tenir les électeurs sous la garde plus immé
diate de leur curé, en les tenant l'abri des
influences plus ou moins libérales qu'ils
pourraient rencontrer au chef-lieu d'arrondis
sement. Ce système ne trouvera pas un seul
défenseur la Chambre, moins que M.
Struye n'en fasse l'objet de son menden speeacht
et franchement nous l'en croyons bien capable.
Voici maintenant la question de nos chemins
de fer, qui vient, elle aussi, de faire un fameux
pas en arrière. La Chambre a reçu
communication mardi dernier d'un grand
nombre de pétitions demandant la reprise de
nos chemins de fer par l'Etat. Cette reprise
n'avait été jusqu'ici ni formellement promise
ni formellement refusée aux yeux de tous,
elle semblait être une question a'opportunité
mais qui devait recevoir une solution dans un
tems plus ou moins rapproché. Or, voilà que
Mle ministre des travaux publics vient de
déclarer en réponse une interpellation pas
sablement maladroite de M. Struye que le
service de l'exploitation était assuré pour
quatre mois par le syndicat qui s'est formé
récemment et qu'il ignorait ce qui en advien
dra ultérieurement.
Nous avons toujours considéré la formation
de ce syndicat comme un grand malheur pour
notre Flandre jamais notre chemin de fer
ne serait resté inexploité le gouvernement
l'a déclaré différentes reprises il étaitdéjàprêt
en continuer l'exploitation pour compte des
actionnaires, de sorte que, sans la formation
du syndicat, la reprise se serait opérée de fait
et il ne serait resté qu'à débattre la part qui
serait revenue dans les recettes l'état et celle
qui serait revenue aux obligataires et aux
actionnaires. Les intérêts de ceux-ci, pou
vaient très-bien, notre avis, être sauvegar
dés par cette combinaison, car l'Etat aurait,
sans aucun doute, pu exploiter meilleur
marché qu'un syndicat.
Cette question vient donc, d'après nous, de
faire un grand pas en arrière, dans ce sens
que la reprise de notre réseau par l'Etat nous
semble plus retardée et même plus incertaine
que jamais.
Nous apprenons que M. D. vient d'intenter
au Journal d'Ypres, une action en dommages
et intérêts du chef de l'infâme article qui an
nonçait que nous étions-à la veille d'avoir un
pendant de l'affaire Emerique. Le fait e6t que
personne ne s'est mépris sur la personne la
quelle le Journal et Ypres a voulu faire allusion;
aussi dès le lendemain le sieur D. fut littérale
ment obsédé par les personnes avec qui il
était en compte courant, mais heureusement
avant le soir même tout put être liquidé.
M.le ministre des finances s'est rendu Jeudi,
au sein de la section centrale du projet de ré
forme électorale et y a déposé une série d'a-
mendementsqui font en partiedroit aux griefs,
que nos amis ont fait valoir contre ce projet.
D'après ces amendements, le bulletip de
parti est supprimé. Le vote devra se faire au
moyen du bulletin officiel les listes de parti
se distingueront par la couleur de l'encre
employée pour l'impression.
Le vote par commune est retiré l'ordre
alphabétique par bureau est maintenu c'est
quelque chose, mais pas assez.
LE PROCHES
VIRES ACQUIRIT EUNDO.
ABONNEMENT PAU AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00
Idem Pour le restant du pays7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 59.
INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10; Réclames: la ligne fr. 0-25.
CHEMIN DE FER.
HEURES DE DÉPART D'YPRES A
Poperinghe-Hazebrouck. 6-30. 12-07. 6-50.
Poperinghé. 7-30. 9-07. 12-07. 3-57. 6-50.
8-45. 9-50.
Courtrai. 5-54. - 9-46. - 11-20. - 2-35. - 5-25.
Roulers. 7-:50. 12-25. 6-45.
Langhemarck-Ostcnde. 7-18. 12-06. 6-20.
Langhemarck, le samedi, 5-50.
A l'occasion du carnaval le PROGRÈS ne
paraîtra pas Jeudi prochain.
Ypres, le 10 Février 187 7.