37e ANNÉE. 25 FéTrier 1877. N° 225. Dimanche. 6 FRAJ\CS PAR AN. JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. BULLETIN POLITIQUE. A propos de la collocation du sieur V., nous lisons dans le Journal d Ypres que le Comité d'inspection de la Maison d'Aliénés en cette ville, s'est réuni d'urgence et a adressé M. le ministre de la Justice une protestation. Comment se fait-il que l'indignation du Co mité ne se produise qu'à l'occasion de la collo cation du sieur V., alors que depuis des an nées nous avons protesté contre la manière dont se fait habituellement le transfert des aliénés de la campagne Ne voit-on pas tous les mois de ces malheureux amenés pied en plein jour, parfois même retenus par des cor des, entre des gardes champêtres, sans qu'il existe aucun motif pour justifier ou expliquer ce mode de conduite Cependant le Comité ne s'en est jamais ému. il a trouvé tout naturel que ces malheu reux fissent le voyage pied, en plein jour; il ne s'est pas réuni d'urgence et il n'a pas en voyé de protestation au Ministre ce la Justice. Et pourquoi? Le bon sens du public dictera la réponse. Si l'autorité locale de notre ville n'avait pris aucune mesure de précaution, nous le regret terions tout autant que le Journal d Ypres, et avant de revenir sur cette affaire, nous eus sions attendu le résultat des enquêtes si le pieux et loyal journal n'avait commis, dans son dernier numéro, un acte d'odieuse jésuite- rie. Il loué le Conseiller communal qui a interpelé le Collège dans la séance du Conseil tenu le 17 de ce mois, et il ajoute: naturelle ment nous ne savons pas quelle a été la ré ponse. Il saute aux yeux pourquoi le Journal d Y- pres ne connait pas la réponse faite au nom du Collège la raison naturelle de son ignorance est qu'il n'a pas voulu la connaître, pour avoir l'occasion d'accuser l'autorité de coupable im prévoyance. Or, cette réponse, faite en séance publique, a été péremptoire les instructions étaient formelles l'exécution de l'ordre de col- location ne devait se faire que dans la soirée dans l'intervalle, V. devait être l'obiet d'une surveillance spéciale et les moyens ae trans fert auraient été déterminés a'après les cir- constances. Pourquoi ces instructions n'ont elles pas été suivies? Voilà, sans doute, l'objet des enquê tes et nous en attendrons le résultat nous con tentant, pour le moment, de reproduire la let tre adressée au Journal d'Ypres par M. le Commissaire de police, où il est dit que des incidents inattendus et indépendants de la vo lonté des agents ont forcé ceux-ci ne pas sui vre les instructions reçues. Après tout le bruit que font nos cléricaux pour exciter l'opinion publique propos de l'incident de la collocation de l'éditeur de leur journal, ils commencent sentir le terrain fuir sous leurs pas.... Dans leur premier arti cle, ce qui les a émus, c'est la manière dont l'ordre de collocation, parfaitement légal d'ailleurs, aurait été mis exécution; les violences exercées sur le sieur V., arraché poqr ainsi dire de sa maison, comme le der- dier des malfaiteursDepuis lors, ils ont appris sans doute que tout cela est faux; aussi, n est-ce plus l'emploi de la force qui les a émus, mais l'imprévoyance de l'autorité!... Or, il est établi que cette imprévoyance n'existe pas que l'ordre de collocation et les instructions données pour son exécution sont irréprocha bles. Que reste-t-il donc pour que ces Mes sieurs soient particulièrement émus? Le sou venir de leur infâme arti<j& contre le Comp toir d'Escompte; le proçtfS intenté contre le LE PROGRÈS VIRES AC6UIRIT EUNDO. ABONNEMENT PAU AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dtxmude, 39. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-23. CHEMIN DE FER. HEURES DE DÉPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-30. 12-07. 6-50. Poperinghe. 7-30. 9-07. 12-07. 3-57. 6-50. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-54. - 9-46. - 11-20. - 2-35. - 5-25. Roulers. 7-50. 12-23. 6-45. Langhemarck-Ostende. 7-18. 12-06. 6-20. Langhemarck, le samedi, 5-50. Une dépêche de Pera, adressée la Gazette de Cologne, annonce que les négociations entre la Turquie et la Serbie ont abouti. La Porte, pressée d'en finir, a retiré toufes ses exigences primitives et se contente du statu qùo ante ballum. Il ne reste plus que quelques formalités accomplir. Voici, d'après un télégramme de Vienne, les propositions du Monténégro pour la conclusion de la paix Régularisation des frontières conformé ment au programme de la conférence, c'est-à-dire cession au Monténégro du port de Spizza et des îles fortifiées de Wranjina et de Lesapdrija dans le lac de Sculari navigation libre sur le lac de Scu- tari moyennant indemnité payer dans un délai de douze années un diplomate turc sera accrédité Celtigne et un agent monténégrin Constantinople; le Monténégro prendra des mesures pour renvoyer dans leurs foyers les Herzégoviniens réfugiés dans les principautés. Une communication de l'ambassade ottemane Vienne, publiée par la Presse, constate qu'aucun renseignement officiel ne confirme le bruit de la maladie du Sultan. Le discours prononcé par l'empereur d'Allema gne l'ouverture du Parlement fédéral contient des passages importants sur les affaires étrangères Le discours du trône annonce,en outre, la pré sentation de projets de loi concernant le siège du tribunal de l'empire et les patentes. Il fait remarquer ensuite, au sujet des mauvai ses conditions dans lesquelles se trouve le commer ce, que le gouvernement ne croit pas que la situa tion politique intérieure de l'empire contribue pour une part importante cet état de choses. La Chambre des communes d'Angleterre a remis huitaine la discussion qui devait continuer aujoud'hui sur la question d'Orient. Cet ajourne ment confirme ce que nous disions dès le premier jour au sujet du désir de ne pas envenimer les choses. Le mouvement sous-préfectoral qui vient enfin d'être accompli en France est approuvé par les journaux républicains. On affirme que M. le maré chal de Mac-Mahon n'a fait ancune objection aux propositions de M. Jules Simon, parmi lesquelles figure la mise en disponibilité de l'un de ses parents. Le décret ne peut que fortifier les liens qui unissent le cabinet et le Président de la République. On affirme qu'une question sera adressée au Sénat au président du conseil sur l'autorisation accordée l'ex-père Hyacinthe de faire des confé rences au Théâtre-Italien sur le mariage des prêtres. Le roi Alphonse XII vient d'accorder une amnis tie politique pour tous les émigrés carlistes qui désirent rentrer en Espagne, où ils ne seront nulle ment inquiétés. Toutes les personnes qui ont été déportées, avant la restauration, aux îles Philip pines et Fernando-Po, et qui ne sont pas accusées de crimes ou de délits de droit commun, seront repatriées, aux frais de l'Etat. Le Roi vient de partir pour Carthagène pour passer l'escadre en revue. Le président du conseil l'accompagne, mais il reviendra immédiatement. Le ministre de la marine suivra le roi dans son voyage. Le Congrès continue Washington la vérifica tion des votes présidentiels. Les deux Chambres réunies sont arrivées la vérification des votes de l'Orégon, qui sont aujourd'hui les seuls contestés. Ypres, le 94 Février 187 7. Ypres, le 20 FéTrier 4877. Monsieur le Rédacteur du Journal d'Ypres, A propos de la collocation du sieur tous accusez la po lice d'avoir agi avec brutalité et inhumanité. Il est Trai que vous n'affirmez que d'après des on dit. Comme une double enquête est ouverte sur la conduite des agents placés sous mes ordres, ne serait-il pas convenable, Monsieur, d'attendre le résultat de cette enquête avant d'émettre un jugement? La lecture de votre article prouve que vous êtes dans l'igno rance de certaines circonstances qui modifieraient, sans doute, votre appréciation, s'il m'était permis d'ouvrir une polémique pendant l'instruction de l'affaire; celle-ci ne tardera pas, je l'espère, établir que la police a rempli une mission °a la fois dangereuse et toujours pénible, qu'elle n'a failli 'a aucun de ses devoirs et qne si les instructions données par l'autorité n'ont pas été rigoureusement suivies, c'est par suite d'inci dents inattendus et indépendants de la volonté des agents. Agréez, Monsieur, l'assurance de ma parfaite considéra tion. Le Commissaire de police, COUSSAERT.

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Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 1