No 226. Jeudi 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT Les fraudeurs. On nous écrit de Courtrai, sous la date du 26 Février dernier. Les cléricaux font grand bruit chez vous de la collocation de l'imprimeur-éditeur de de leurs journaux dont pas un numéro ne contienne des injures ou des calomnies. Ils attaquent l'administration communale et voudraient faire accroire qu'on a usé l'égard de leur imprimeur de mesures excep- tionnelles. Voici ce qui s'est passé chez nous deux jours plus tard, le Samedi 17 Février. Un nommé Charles Houtman de votre ville donnait des signes non équivoques de folie. L'autorité locale ordonna de le collo- quer et chargea la police de l'exécution de cet ordre. Des agents se postèrent dans le voisinage de la maison où se tenait Hout man pour l'y guetter et s'en emparer. Mais Houtman restait enfermé chez lui, et un moment donné, il ouvrit, s'élança dans la rue et s'enfuit. Les agents le poursuivirent Houtman sauta dans un ruisseau et c'est là qu'il fut arrêté. Les agents, assistés de deux sous-offîcierS qui passaient par hasard et qui leur prêtèrent main forte, le retirèrent du ruisseau, lui mirent les menottes et le con- duirent ainsi travers la ville jusqu'au bureau de police. Là on fit venir une voiture et on le conduisit l'Hospice St-Anne, situé trois kilomètres de Courtrai Les journaux cléricaux d'ici n'ont jeté aucun blâme sur l'administration commu- nale et celà se comprend. Celle-ci est compo- sée de la fine fleur de l'ultramontanisme et Houtman n'était pas imprimeur-éditeur du Journal d'Ypres ou du Nieuiosblad. Je garantis l'exactitude de ce qui précède et je vous prie, Monsieur l'éditeur, d'agréer, mes civilités. Nous engageons Messieurs Ruzette, Sur mont, Eugène Struye, et Iweins-Storm adresser une nouvelle protestation M. le Ministre de la Justice. Il y a en jeu une ques tion d'humanité devant laquelle doivent s'effa cer les questions de personne et de compétence. Il s'agit d'ailleurs d'un Yprois. Seulement, nous leur donnons pour conseil de ne plus prendre de délibération quand ils seront réunis la maison des aliénés. Celle qu'ils ont rise quant Vanderghinste se ressent trop e l'atmosphère de l'asile. Ce ne sont pas les quolibets du Journal cC Ypres qui empêcheront notre Association libérale de poursuivre sa tâche et de soutenir la lutte chaque étape électorale bien au contraire, plus notre moniteur clérical cherche ipenae: plus celle-ci recrute de nouveaux membres vilipender et discréditer l'association, aucune époque il n'y a eu pareil empressement s'enrôler sous la bannière libérale; aussi depuis environ deux ans, l'Association a vu doubler le nombre de ses membres et nous sommes certains que le Journal d'Y près ap prendra, avec une grande satisfaction, que ce nombre est tout près d'atteindre les quatre cents. Le Conseil communal de Bruges vient d'ac quitter sa dette de reconnaissance envers Mgr l'Evêque, en plaçant l'Athenée et l'Ecole moyenne de cette ville, sous le régime de la convention d'Anvers. On sait que, sous ce régime, l'enseignement religieux est obligatoire, même malgré la vo lonté expresse des pères de famille. Toutes les feuilles cléricales font grand bruit des fraudes électorales que les libéraux tente raient de commettre prétenduement Anvers or, elles jouent là tout bonnement leur rôle de prédilection elles crient au voleur au 37e ANNÉE. 1er Mars 1877 LE PROGRÈS PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACetlIIUT EUXDO AIS0NNE1IENT PA'l AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. fr. C-00 Idem Pour le: restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 59. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. HEURES DE DÉPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. G-30. 12-07. 6-50. Poprringhe. 7-50. 9-07. 12-07. - 3-57. 6-50. 8-45. 9-50. Courlrai. 5-54. - 9-46. - 11-20. - 2-35. - 5-25. Roulers. 7-50. 12-25. G-43. Eangbrmarck-Oslende. 7-18. 12-06. G-20. Langhrmarck, le samedi, 5-50. BULLETIN POLITIQUE. Nous conlinuons donner impartialement les in formations variées et parfois contradictoires que nous trouvons dans les journaux nous sommes obligés, par exemple, d'enregistrer la nouvelle affir mation de la Gazette d'Augsbourgque la Russie franchirait le Pruth le 28 février mais nous de vons faire observer en même temps quel point une pareille détermination serait peu vraisemblable de la part du cabinet de St-Pétersbourg pourquoi, par exemple, la Russie aurait-elle laissé la Serbie et le Monténégro faire la paix, si elle avait voulu entrer en campagne l'expiration de l'armistice? Pourquoi le prince Gortchakoff aurait-il adressé des questions aux puissances, si la Russie avait pris le parti de ne pas attendre les réponses Le plus qu'on puisse supposer et dire, c'est que la Russie agira seule et par la force, du jour où elle aura constaté l'impuissance des puissances. Tel est le sens d'une correspondance adressée de Saint- Pétersbourg la Gazette de lAllemagne du Nord et d'un article du Journal (français) de Sl-Péters- bourg, dont le télégraphe nous transmet l'analyse. Il parait certain que la Russie insiste pour obte nir une réponse la circulaire du prince Gortcha koff. En attendant, la dernière dépêche des jour naux allemands, relative aux négociations entre la Turquie et la Serbie, dit que la paix peut-être considérée comme conclue. Les Serbes insistent encore pour la signature d'un traité, la Porte est d'avis qu'un échange de notes est suffisant. La Porte renonce aux garanties pour la protection des Israé lites et les Arméniens, et les Serbes acceptent les propositions relatives aux sociétés secrètes et aux bandes armées; ils renoncent en outre leurs prétentions sur la forteresse de Petit Zvornik. De son côté, la Porte n'exige plus qu'un agent diplo matique serbe soit accrédité Conslantinople. On continue échanger des explications sur la question d'Orient dans les Chambres anglaises, en attendant la continuation du grand débat sur la motion Gladstone, fixée mardi prochain. la Chambre des lords, la force obligatoire du traité de 1856 a été de nouveau discutée. Lord Grey a défendu cet égard l'opinion du gouverne ment et une motion en sens contraire, proposée par lord Slratbeden, a clé rejelée. Un fait assez curieux s'est passé la Chambre (tes*communes. M. Kenealy, le fameux défenseur du faux Tichborne, annonce une motion en vue de faire proclamer la nécessité de l'indépendance et de l'intégrité de l'Empire ottoman. On sait que M. Kenealy a la prétention de représenter les classes populaires. Il faudrait donc conclure de son altitu de que le peuple anglais est favorable la Turquie et ne partage pas les sympathies russes de M. Gladstone et de ses amis. Un débat fort vif s'est engagé la Chambre des députés de Prusse, au sujet d'un projet du gouver nement tendant garantir les intérêts d'un emprunt du chemin de fer de Berlin-Dresde. Au cours de la discussion, les ministres des finances et du com merce ont déclaré qu'ils donneraient leur démission si la Chambre voulait les contraindre modifier leur politique en matière de chemins de fer. L'art. Ier du projet de loi a été adopté la faible majorité de 189 voix contre 182. Il ne s'est rien passé de bien intéressant Ver sailles, où le gouvernement persiste ne saisir les Chambres d'aucun projet de loi important, qui soit dé naturé donner un aliment leur activité. On annonce de Pesth que M. Tisza a accepté la mission de former un nouveau cabinet. Des nouvelles fort importantes nops arrivent du Transvaal. Le président Burgers, considérant que ses entreprises financières ont échoué et qu'il est impossible de créer avec des éléments hollandais et allemands une nation qui pourrait contrebalancer l'influence de l'Angleterre dans l'Afrique du Sud, craignant en outre de nouvelles attaques des tribus indigènes, proposerait lui-même la réunion du Transvaal la colonie du Cap. L'Etat libre d'Oran ge aurait aussi déclaré qu'il est prêt reconnaître la souveraineté de l'Angleterre. Ypre», le *8 Février 187 7.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 1