37e ANNÉE, 4 Mars 1877 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Encore les chevaux mixtes. PARAISSAIT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. BULLETIN POLITIQUE. On ne lira pas sans intérêt l'extrait suivant d'une correspondance adressée de Bruxelles au Journal de Bruges. Il est un fait constant, c'est qu'au mois de Juin dernier, nous avons succombé devant les faux électeurs. Et depuis lors, nos cléricaux continuent leur fabrication frauduleuse sur une vaste échelle tel grand seigneur n'a plus aucun locataire, dont les chevaux ne soient pas mixtes et tel autre dignitaire du parti a fait de tous ses occupeurs des marchands de guano ce sont là des frau des auxquelles il faut apporter remède et nous n'en voyons qu'un seul qui puisse être efficace, c'est l'abolition de l'impôt sur les chevaux mix tes; voici, en effet, comment on a l'habitude de procéder: les fermiers reçoivent ordre de dé clarer leurs chevaux mixtes et s'il y a récla mation,ils se procurent quelque mauvaise selle, enfourchent le cheval et parcourent les diffé rents cabarets du village, en ayant soin d'attacher le cheval la porte; de la sorte, lorsque la justice ordonne une enquête, ils ont là des témoins tout trouvé, qui les ont vus, de leurs yeux vu courir de cabaret en cabaret. Le Précurseur continue nous donner de curieux détails au sujet de la manière dont nos cléricaux cultivent le cheval miccte dans l'arrondissement d'Anvers. Et dire que ce sont ces gens là qui osent ac cuser nos amis de fabriquer de faux électeurs; nous avions bien raison de dire que leurs ré criminations ressemblent au cri de ce filou ui crie au voleur, lorsqu'il est pris la main ans le sac. Comme on le voit, nos adversaires eussent beaucoup mieux fait de se taire que d'éveiller le chat qui dormait, car il est plus que proba ble que la plupart de ces possesseurs ue che vaux mixtes diparaîtront de la liste électorale d'Anvers lors que la prochaine vérification en sera faite. LE PROGRÈS r vmrs ACOUIBIT KENDO. ABONNEMENT PAR. AN: Pour i'un-ondUsetneat administratif et judiciaire d'V'pres. Ir. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixtnude, 59. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-23. CHEMIN DE FER. HEURES DE DEPART D'YPRES A Poperiaglie-HazcbroucL G-50. 12-07. 6-;i0. Poperinghe. 7-50. 9-07. 12-07. 3-37. 8-43. 9-30. Cour irai3-54. - 9-40. - 11-20. - 2-33. - 3-23. Roulers. 7-30. 12-23. 0-45. Langhrmarck-Ostrnde. 7-48. 12-06. fi-20. Langhcmarck, le samedi, 5-30. 6-50. Une dépêche de Constantinople, publiée par la Gazette de Cologne, annonce que le trailé de paix enlre la Porte et la Serbie a dù être signé jeudi midi. Il est assez difficile de savoir ce qui s'est passé Belgrade propos de la Skoupcfitina. S'il faut en croire une dépêche du Standard, le prince Milan aurait parlé pendant plus d'une heure d'après le même télégramme, le jeune monarque aurait dé claré que la conclusion de la paix autorisée par la Russie, et que la Turquie aurait d'ailleurs refusé de prolonger l'armistice si le traité n'avait pas été signé. Une dépêche adressée la Correspondance politique de Vienne dit que la clôture immédiate de la Skoupchtina a été motivée par la nécessité de prévenir des extravagances funestes pour le gouvernement et le pays;» elle ajoute que plusieurs membres du parti socialiste ont été arrêtés. Le Times avait déjà fait allusion des troubles qui se seraient produits pendant les élections il y revient aujourd'hui, en annonçant, d'après un télégramme de Belgrade, que plusieurs fauteurs d'agitation ont été fusillés. Il semble donc que la paix extérieure, aujourd'hui assurée, n'ait pas pour conséquence nécessaire la paix intérieure mais la reprise des hostilités avec la Turquie intéressait seule l'Europe pour le reste, nous pouvons attendre avec une certaine tranquillité. De Rouslchouk on annonce qu'Ahmed-Ejub Pa cha a pris de fortes positions dans les montagnes au sud de Schoumla. Abdul-Kerim Pacha serait relrvé du commandement suprême de l'armée et remplacé par Reouf Pacha. Admed-Ejub réclame incessam ment l'envoi de quatre nouvelles divisions les 120.000 hommes dont il dispose lui semblent in suffisants. On assure que la Porte est très désireuse de con clure la paix avec le Monténégro mais on ajoute que la bonne volonté du prince Nicolas est encore douteuse on croit que la médiation des puissances ou de quelques-unes d'entre elles sera nécessaire. La grande préoccupation en ce moment Ver sailles est la question des poursuites demandées contre M. Paul de Cassagnac. On dirait que le salut de la République dépend de ce procès, qui pourrait bien tinir par un acquittement. Comme nous l'avons dit, la gauche est favroable aux poursuites, après les avoir critiquées. La Cham bre est tellement préoccupée de ce grave objet qu'aucun député ne songe interpeller le gouver nement sur l'interdiction signifiée M. Hyacinthe Loysôn de donner des conférences publiques sur des sujets religieux. M. Waddinglon a présenté la Législature un projet de loi portant institution d'une caisse des écoles avec une dotation de 120 millions. Il n'y a rien d'autre signaler dans la politique française. A Londres, continuera aujourd'hui la Chambre des communes le débat sur la motion de M. Gladstone relative la question d'Orient. Ypres, le 4 Mars 187 7. On nous écrit de Bruxelles Je ne vois pas par où la conciliation pourrait sfe glisser entre libéraux et cléricaux propos d'une réforme électorale. D'un côté, la gauche demande, et avec raison, puisqu'elle a les preuves des fraudes dans la main, le secret, la sincérité du vote; tan dis que de l'autre, In droite, qui ne vit, qui n'est arrivée au pouvoir que par la fraude, feint de vouloir se mettre en garde contre les libéraux, ses victimes. Mais que désirent dortc de plus ces Messieurs de l'épiscopat? Ils sont arrivés leurs fins par les moyens malhonnêtes et illégaux que chacun sait. Il n'y a plus qu'un seul représentant libéral dans les Flandres. Ils siègent au pouvoir et dans beau coup de nos hôtels de ville. 11 va donc sans dire que, n'ayant plus rien dé sirer, leurs réclamations ne peuvent avoir qu'un but; conserver par des moyens encore plus hon teux les avantages qu'ils ont obtenus par la cor ruption, l'intimidation et la fraude. M. Malou a joué dans leur jeu; mais il avait compté sans le pays qui a éventé la mine. Maintenant on est en train de faire du bois de rallonge. On espère fati guer l'attention du public, gagner les vacances de Pâques, les laisser passer sans rien faire. Mais la gauche ne laissera pas au ministère le bénéfice de ses reculades et une bonne interpellation viendra, eu temps et lieu, rappeler la question la Cham bre, et empêcher l'opinion publique de se refroi dir. Grâce aux révélations et la statistiqueofficielle du Précurseur, on est édifié sur les fraudes élec torales de nos adversaires, et l'on sait qu'il faudra les désarçonner des chevaux mixtes qui leur ont pprmis de toucher, en Juin 1876, au but électo ral. en sautant au-dessus du mur irlandais de la probité politique la plus élémentaire. Mais ce n'est pas seulement Anvers que les fraudes ont été pratiquées. Dans votre province Ypres, n'en avez vous pas eu un exemple frappant C'est a moyen des chevaux mixtes que l'on est parvenu éliminer du Parlement un libéral modé ré, un homme du plus haut mérite, l'historien des communes flamandes, l'honorable M. Alphonse Vanden Peerpboom. Il est tombé, bien que le scru tin lui eût donné cent voix de plus qu'à sa dernière élection mais ces cent voix d'électeurs vérita bles et convaincus, le clergé, qui voulait tout prix la chute d'un des deux derniers représentants libéraux de votre province, a opposé deux cents faux électeurs fabriqués l'aide de faux chevaux mixtes, et qu'il a lancés comme une horde de sau vages vers l'urne. Singuliers animaux, n'est-ce pas que ces chevaux qu'on nourrit avec de l'or En parlant de la progression anormale des décla rations de chevaux mixtes dans l'arrondissement d'Anvers, nous disions que nous estimions au- delà des 800 le nombre actuel de ces déclarations. Notre appréciation était très-considérablement au-dessous de la réalité et ce n'est pas sans alarme que nous le constatons aujourd'hui. Voici les chiffres officiels des déclarations de

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Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 1