N° 228. Dimanche 37e ANNÉE. 11 Mars 1877. 6 FRANCS PAR AIN. JOURNAL 1»'VI»RE,S ET DE L'ARRONDISSEMENT Association cléricale et constitutionnelle. PARAISSAIT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. BULLETIN POLITIQUE. On dirait qu'en ce moment en France tous les partis veulent s'organiser pour une lutte décisive. Le parti bonapartiste est en train d'élaborer un programme et de se donner de nouveaux chefs. On va jusqu'à annoncer la publication très prochaine d'un manifeste du prince impérial. Toutes ces dé monstrations hostiles au régime établi seraient de nature faire croire que les anciens partis n'ont plus la patience d'attendre l'échéance de 1880 pour chercher d'assurer le triomphe de leurs prétentions respectives. Cette situation ne peut manquer de préoccuper très vivement le gouvernement. La Politische Correspondenzde Vienne, a reçu de Saint-Pétersbourg des informations plus détaillées sur les instructions qui auraient été don nées par le prince Gortchakoff au comte Schouva- loff, ambassadeur de Russie Londres. Il résulte rait des instructions qui ont été envoyées que la Russie est disposée désormais enfermer la ques tion des garanties dans ce dilemme ou bien le traité de Paris, malgré le rejet par la Porte des propositions de la Conférence, est considéré comme étant encore en vigueur, el dans ce cas la Russie est d'avis que les puissances doivent agir d'un com mun accord pour imposer la Porte l'acceptation complète des résolutions de la Conférence prélimi naire de Constanlinople ou bien, si cette manière de voir n'est pas admise, la Russie considérera que les droits de la Porte résultant du traité de Paris n'existent plus. Dans le premier cas la Russie pourrait s'abstenir de toute action isolée dans le second, au contraire, la Russie se verrait obligée de déclarer le traité de Paris non avenu dans tous les points qui la concernent, et réserverait pour l'avenir son entière liberté d'action. Celte question de l'abrogation du traité de Paris préoccupe vive ment la presse anglaise, el il est inutile de dire que tous les journaux sont hostiles l'abrogation d'un traité, qui a coûté l'Angleterre de si lourds sacri fices. Le Daily News rappelle, non sans amertune, tout ce que la Russie a obtenu de concessions en ces derniers temps, et il lui conseille de s'en tenir la paix qui lui rapporte ainsi beaucoup plus qu'elle ne pourrait tirer de la guerre. Ce sont là les échos de l'opinion publique an glaise quand au gouvernement, il sait sans doute déjà quoi s'en tenir sur l'objet réel de la mission du général IgnatielT, et il est croire qu'il ne tar dera pas en instruire le Parlement dans la mesure du possible, bien entendu. Le sous-sterélai.e d'Etat au Fweign-Office.M. Bourke, a déclaré la Chambre des communes que si l'Angleterre n'a pas encore répondu la circu laire du prince GortehakofT, c'« st que celui-ci a fait coimaîlie l'envoi prochain d'un nouvelle com munication. Toute réponse est donc provisoirement ajournée. Il est propable que le prince Gortchakotf attend pour faire sa communication, le résultat de la mis sion du général IgnatielT, qui est arrivé Paris et. bien qu'ayant voyagé toute la nuit, a déjà eu dans la journée des conférences avec le prince OrlolT, le comte de Scbouvaloff et le duc Decazes. On continue actuellement faire toute sorte de commentaires sur le but de son voyage. Le Nord dit qu'il s'agit d'un échange d'idées, d'une série de conversations destinées éclairer la pensée des cabinets et par conséquent la situation. De pa reilles indiscrétions ne sont pas compromettantes. La Gazette de Cologne a reçu de Vienne des communications fort rassurantes. Le prince d'Ol denbourg aurait déclaré plusiers reprises dans cette capitale que la Russie ne songe nullement sortir du concert européen. Si l'Europe, aurait dit le prince, ne juge pas nécessaire de faire des sacri fices pour assurer la sécurité des chrétiens de la péninsule des Balkans, la Russie ne comprendrait pas pourquoi elle devrait se poser seule en cham pion de l'humanité. En ce qui concerne la récente insurrection des Miridites, il parait que les dépêches qui s'occupent de ce fait sont d'origine russe et pèchent par l'exagération. La population de l'Alba nie n'est nullement disposée se lancer dans des aventures sans issue. Le Parlement allemand a commencé la discus sion du budget des recettes et des dépenses de l'Em pire. el celle du projet sur l'organisation et les attributions de la cour des comptes. On paraît attacher une grande importance l'adoption de ce dernier projet, qui a déjà échoué deux fois au Reichstag par suite d'une divergence d'opinions entre le conseil fédéral et la commission parlemen taire. Une crise ministérielle a éclaté en Grèce. Elle n'a pas été de longue durée. Le Roi a accepté les démissions de ses ministres et chargé M. Deligeor- gis de former un nouveau cabinet. On sait que le Sénat des Etals-Unis doit ratifier le choix des ministres du nouveau Président de la République. Jusqu'à présent il n'a approuvé que la nomination de M. Sherman, le frère du général de ce nom, aux finances. On prévoit quelque opposi tion au sujet de plusieurs autres noms portés sur la liste. La réunion cléricale a été ce que nous avions prévu seulement côté du vote au chef-lieu du canton, nos adversaires réclament une foule de ré formes, sur lesquelles il ne sera pas dillicile de nous entendre, du moins sur le papier. D'abord M. Sur- mont reconnaît lui-même que la loi actuelle présente de nombreux inconvénients et donne lieu de graves abus; aussi il veut une reforme sincère, loyale et complète, et le meilleur moyen pour la réaliser, lui semble de supprimer les impôts qui servent pratiquer les fraudes. C'est absolumeul notre avis el nous n'avons jamais réclamé autre cho se que l'on supprime donc l'impôt sur les chevaux mixtes, les patentes de loueur de voitures, celles de marchands de guano, etc.. etc., etc., et nous ne demandons pas mieux, car enfin, c'est l'aide de ces impôts, que nos adversaires fabriquent leurs faux électeurs. Mais nous ne sommes plus d'accord avec M. Surinont lorsqu'il veut que la loi définisse d'une manière claire le lieu, où l'électeur pourra exercer son droit électoral; la loi, en effet, contient celte définition elle dit que ce droit doit être exercé au lieu du domicile el le code civil trace les règles qui déterminent le domicile de chaque citoyen. M. Surmont voudrait aujourd'hui déroger ces règles, il voudrait que tout citoyen du', voler au lieu de sa résidence habituelle; ainsi chaque officier serait tenu de voter au lien de sa garnison et le gouvernement, en réunissant ainsi les officiers de telle ou telle opinion dans un même régiment, pourrait, au moyen d'un simple chan gement de garnison, exercer une influence prépon dérante sur certaines élections. De tout temps, l'officier, comme le fonctionnaire amovible, a pu conserver son domicile d'origine, parce que d'or dinaire il a là le siège de sa fortune et de ses affections. M. Surmont voudrait aussi que le billet fut remis l'électeur d'avance, pour lui permettre de formuler son vole en pleine connaissance et tète reposée, chez lui, l'abri de toute pression. Pourquoi demander que le bulletin soit remis domicile, si ce n'est pour permettre au curé de le remplir lui-même et d'imposer l'électeur son vote; or nous ne voulons pas plus de l'influence des curés que de toute autre el voilà pourquoi nous tenons ce que l'électeur reçoive le bulletin des mains du Président au moment du vole, et doive l'arranger lui-même, conformément aux inspirations de sa con science. M. Surinont réclame ensuite aide ef protection pour les siens. On ne saurait se moquer plus agréablement de son public, et, Ypres moins qu'ailleurs, les cléricaux ont le droit de parler de violence et de désordres ne sont ce pas eux, en effet, qui, aux élections de 1863 et 1864. avait nt appelé en ville des bandes de slokslagers compo sées de la fine fleur des Pierkesv.t destinées nous mettre la raison Mais in caudâ vefiemum M. Snrmont veut comme couronnement de ses réformes le scrutin LE PROGRES VIP.ES AC0UIFUT Kl'NDO ABONNEMENT PAU AN: Pour l'arrondissement administratif el judiciaire d'Ypres. Ir. 0-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 511. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-2o. CHEMIN DE FER. HEURES DE DEPART D'YPRES A Popcringlie-ilazcRrouck. 0-50. 12-07. 0-50. Poprriughe. 7-50. 0-07. 12-07. 5-57. 0-50. 8-15. 9-50. Courtrai. 5-34. - 0-40. - 11-20. - 2-55. - 5-25. Rouler*. 7-50. 12-25. 0-45. Langhrmarck-Oslende. 7-18. 12-06. 0-20. Laogheinarck, le samedi, 5-50. Ypres, le 10 Mars 1877.

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