Élections communales de Schaerbeck.
Union du Crédit.
Les deux suicides.
train de chemin de fer. Or, dans la inénie journée
du 24 février, entre 6 et 7 heures du soir, Y abbé
Biebuyck. directeur de l'Institut des Sourds-Muets,
et directeur aussi d'un pensionnai de demoiselles,
se suicida égalcmentà Bruges par strangulation
Triste coïncidence, mais dont la presse cléricale
s'est bien gardée de dire mot jusqu'à ce jour
Le suicide, devient-il, par hasard, un acte méri
toire du moment qu'il est accompli par un tonsuré
ou un frocard quelconque?
Pourquoi toujours deux poids et deux mesures
Pourquoi, tandis que le" parti libéral flétrit et met
au pilori ses brebis galeuses, le parti clérical fait-il
preuve d'une conscience et d'une morale aussi élas
tiques
Malgré le silence des journaux de l'évêché de
Bruges, nous ne serions plus revenus sur un pareil
sujet mais l'impudence des Veuillolins Brugeois
nous y oblige. (Avenir des Flandres.)
L'Etoile belge annonce que la section centrale
chargée de l'examen du projet de réforme électorale
a terminé son travail.
Elle donne sur ce travail les renseignements
suivants
Il faut que toute mesure d'exception contre les
électeurs employés de commerce et contre les élec
teurs officiers disparaissent purement cl simple
ment. Il importe que l'opinion publique se prononce
très-nettement sur ce point. Les concessions même
du ministère et de la majorité lui montrent sa force;
il faut qu'elle sache en user. (Journal de Bruges.)
uninominal c'est sans doute ce dont il entend
parler dans son projet d'adresse lorsqu'il veut que
l'égalité de tous les électeurs devant le scrutin
soit réalisée d'une manière complète. Mais M.
D'Anethan le lui a dit pareille proposition n'a
aucune chance d'aboutir en présence de l'opposi-
tion du gouvernement et nous ajouterons qu'elle
n'obtiendrait jamais la sanction nécessaire pour
acquérir force de loi.
Il faudra donc que M. Surmont se résigne et se
contente de la suppression de tous les impôts qui
servent la fabrication de faux électeurs, et, si
pour accomplir cette tâche, notre concours peut
être utile, il ne lui fera certes pas défaut. On
ne saurait être de meilleure composition.
Mais, comme si, dans ce monde, toute chose devait
avoir son côté comique, après M. Surmont, voici
M. Iweins-d'Eeckhoutte qui monte sur les tréteaux.
Henritje parle en flamand et tous ceux qui l'ont
entendu au Conseil provincial, doivent trouver qu'il
a bien raison.
Il agonise, comme de juste, les libéraux qu'il
traite de gueux, d'ennemis de la religion etc. etc.;
on comprend jusqu'à un certain point qu'il n'éprouve
plus de bien vives sympathies pour ceux qui l'ont
congédié du Conseil provincial mais avant de
malmener ainsi ses adversaires, il eut dû se rap
peler qu'avant d'avoir mérité si honorablement
l'ordre de St-Grégoire le Grand, lui et les siens ont
fait bien des salamalecs devant ceux qu'ils agoni
sent ainsi de leurs injures. Mais aujourd'hui ils
sont d'Eeckhoutte et ils croiraient déroger, s'il ne
se posaient pas en pourfendeurs de tout ce qui est
libéral.
Mais l'événement de la séance a été, sans contré-
dit, l'homélie très-évangélique de M. Slruye, leur
nouveau représentant. M. Struye voit tout l'eau
de rose et fait de la situation un tableau digne du
père Loriquel. Il préconise le vote uninominal
exercé la commune, qui, seul, peut assurer la
liberté des électeurs mais il votera contre ad
missible logique). M. Slruye a bien évidemment
été touché de la grâce par les discours de M.
d'Anethau et il votera tout ce que demandera M.
Malou.
Vous me permetterez a-t-il dits cependant ici
de vous dire avec toute la franchise qui convient
encore mieux l'ami qu'au représentant, que ces
voeux si bien fondés en raison et en justice
ne semblent pas tous devoir être réalisés
immédiatement (un vrai plongeon)
Nous pouvons par esprit de condescendance,
de tolérance et de fraternité, relâcher quelque
chose de la rigueur de nos droits, pour ne pas
surexciter des frères égarés, aveuglés par l'illu-
sion ou par la passion.... (ils sont vraiment
bien bons)sans doute que telles doivent être
les aspirations et les vues patriotiques du Roi.
Aussi le Roi des Belges peut escompter tout
événement le dévouement sans bornes, de tous
les vrais et nobles enfants de la Belgique.
M. Struye est vraiment bon prince mais avec un
peu plus d'expérience, il eut laissé la Couronne en
dehors de ce débat et il ne se serait surtout pas
abrité derrière Elle. S'il abandonne les intransi
geants, et s'il vote contre le scrutin uninominal,
exercé la commune, ce n'est pas du tout, quoi
qu'il en dise, pour répondre aux aspirations et
aux vues patriotiques de la Royauté mais unique
ment pour ne pas renverser le ministère actuel, le
seul ministère catholique, comme l'a très-bien dit
M. d'Auelhan, qui soit encore possible en Bel-
qique, M. Struye veut sauver les épaves de son
parti, pour le maintenir au pouvoir, et en cela il
répond fort peu, croyons-nous, aux aspirations
et aux vues patriotiques de la Couronne. M.
Struye sait cela aussi bien que nous et il eut beau
coup mieux fait de n'en pas parler. Espérons
que la leçon lui servira pour l'avenir.
i
La lutte a été vive Schaerbeck. Il s'agissait
d'élire deux conseillers communaux en remplace
ment de MM. de Pommier, décédé et Van der Elst,
démissionnaire.
Sur 2.392 électeurs inscrits 1,632 ont répondu
l'appel. Le nombre de bulletins valables s'élevait
1,638. La majorité absolue était donc de 820.
MM. Colignon, lieutenant-général en relrsite, et
Discailles, professeur l'Athénée de Bruxelles,
ont obtenu respectivement 831 et 827 voix.
MM. Vleminckx. conseiller la cour d'appel et
Meerl, ancien échevin, ont obtenu 818 et 816 voix.
En conséquence MM. Colignon et Discailles ont
été proélamés conseillers communaux.
i m i in i
L'assemblée générale statuaire de Y Union du
Cridit a eu lieu, hier soir, dans la salle du rez-de-
chaussée de la Bourse. L'assistance était fort nom
breuse.
Au bureau, présidé par M. Dansaert, avaient
pris place MM. Dartevelle, Ghislain, Holvort,
administrateurs Bauffe, De Keyser, Duhayou,
Mercier, commissaires.
Après une discussion assez longue, l'assemblée,
faisant droit un vœu émis par M. le président, a
décidé de continuer, jusqu'à l'assemblée qui sera
appelée statuer sur la révision des statuts, le
mandat des administrateurs et des commissaires
sortants.
M. le président a pris l'engagement de convo
quer cette assemblée au plus lard dans les premiers
jours de juin prochain. M. Dansaert a déclaré que
la question de responsabilité des anciens adminis
trateurs reste debout. Celte question n'a pas encore
être examinée parles jurisconsultes auxquels elle
a été soumise, parce que les pièces indispensables
l'étude se trouvent entre les mains du parquet.
Le président a fait récemment une démarche auprès
du ministre de la justice et, hier encore, une dé
marche auprès du procureur général pour obtenir
la restitution de ces pièces. Ce magistrat a promis
de faire le possible pour que ces pièces soient remi
ses promptemcnl.
On écrit de Bastogne au Journal de Liège
Ce n'était pas assez d'avoir replacé le curé Debra
comme desservant Flamiergc.
L'évéque de Namur, trouvant sans doute que le
défi qu'il a jeté l'opinion publique n'est pas suffi
samment accentué, vient de le charger du service
de la binaison l'église du petit hameau de Re-
chrival
A quand sa nomination comme doyen
Les journaux cléricaux sont en liesse Un libé
ral, un magistrat s'est suicidé
Laissons-là la joie de ces admirateurs des
Duchesne et des Germiny. pour nous occuper un
instant, d'une réflexion que publie la Patrie,
d'après un journal clérical d'Arlon.
Voici comment s'exprime ce Rodin
Nous voulons bien ne pas rechercher par quelles
voies ce malheureux (Petithan) est arrivé au suicide.
On y arrive parfois par le chemin de l'honneur, tel que
le font les préjugés ae la société on y aboutit le plus
souvent par les sentiers fleuris de la vie, telle que la
rêve et la désire la Libre pensée. Son but est de jouir
et... au bout du fossé la culbute
Cesl en présence de semblables malheurs que
Ion comprend la grandeur et la nécessité de la
religion. L'homme qui ne s'accroche pas Dieu, plie
comme un roseau sous le souffle du vent de ses pas
sions etfinet souvent pas rompre.
Nous serions curieux de savoir comment, en
restant logique, la Patrie pourrait appliquer ces
réflexions un autre suicidé de sa connaissance.
En effet, dans la journée du samidi 24 février,
entre 6 et 7 heures du matin, le juge Petithan
mit ûn ses jours, Bruges, en se jetant sous un
La Patrie ferait bien, cependant, en présence
du suicide du prêtre Biebuyck. de nous parler éga
lement de la grandeur et de la nécessité de la
religion et de nous apprendre si le dit abbé s'est,
oui ou non, accroché Dieu
La section a décidé que la nouvelle loi ne serait pas
appliquée aux prochaines élections. La biennalité ne
sera applicable qu'en 1879. Les déclarations pourront
avoir lieu jusqu'au mois de juillet.
Quant aux commis de négociants, la seetion centrale
a cherché un moyen terme qui ne donnera pas satisfac
tion la gauche. Les commis de négociants ne seront
plus obligés de produire un certificat cette production
est facultative. Néanmoins on conserve toujours cette
défiance spéciale et exceptionnelle contre les commis,
savoir l'obligation de prouver leur qu'alité d'électeurs,
même en l'absence de toute contestation..
La production des livres pourra être ordonnée tous
les témoignages seront admis, même celui du père et
de la mère, et celui du patron qui a délivré le certificat.
L'Etoile ajoute que les deux membres libéraux
de la section centrale ont énergiquement protesté
contre cette décision. On le conçoit sans peine. La
disposition imaginép par le cabinet avait pour objet
d'enlever le droit de suffrage aux employés de com
merce et de décimer ainsi le corps électoral d'An
vers. La mesure proposée par la section centrale
tend au même but, par une voie différente.
La presse libérale a rapporté les détails et le motif
du suicide d'un juge d'instruction de Liège, M. Petit
han, sans se douter de l'heureux parti que les feuilles
cléricales tireraient de cet événement. Un magistrat,
oublieux de ses devoirs, se faisant lui-même justice,
voilà tout ce qu'il faut l'intelligent Courrier de
Bruxelles pour dresser un réquisitoire en règle au
libéralisme, àlalibre-pensée, a la - magistratureBara
et au siècle tout entier. Petithan n'a fait, d'après ledit
Courrier, que pratiquer ce que prêche depuis longtemps
le libre examen, c'est-à-dire le libéralisme père de la
libre jouissance. Quiconque Repousse les commande
ments de l'Eglise, y compris les trois derniers, récem
ment mis en lumière par M. Sarcey, n'a rien repro
cher un homme qui, rencontrant un trésor sous sa
main, se livre ses passions, se donne deux ans de
complète jouissance et, lorsque sa bourse est vide,
s'en va se faire écraser comme le premier ivrogne
venu sous les roues d'une locomotive
L'estimable auteur de ces lignes ne se contente pas
d'étendre tous les libéraux, la magistrature Bara-,
la responsabilité de la vie et de la mort d'un misérable
il juge l'occasion apportune pour endosser au principe
de libre examen les tupitudes des immondes personna-