N° 229. Jeudi. 37e ANNÉE. 15 Mars 1877 6 FRANCS PAR AN. Cavalcade de la Mi-Carême. JOURNAL D'VPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. BULLETIN POLITIQUE. -■ PROGRÈS Ftntissm LE JEUDI ET LE DIHLltCHE. VIRES ACQUIRIT EUNDO. ABONNEMENT PAR. AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-25. La Chambre des députés de Versailles a com mencé la discussion de la convention intervenue entre le ministre des travaux publics et la compa gnie d'Orléans. Cette importante question des che mins de fer va occuper plusieurs séances. Beaucoup d'intérêts y sont engagés, et les opinions sont di vergentes sur les décisions prendre. M. Richard Waddington, rapporteur de la commission, a développé les conclusions de celle-ci, tendantes au rejet de la convention avec la compa gnie d'Orléans et au retrait de la proposition de Mb Allain-Targé. La Chambre a fixé vendredi la discussion sur la demande de poursuites contre M. Paul de Cas- sagnac. Le Parlement allemand a adopté en première lecture le budget de l'Empire, après une assez longue discussion dans laquelle on s'est surtout occupé des moyens de combler le déficit, signalé par le président de la chancellerie de l'Empire. Certains orateurs ont proposé de lever des contri butions indirectes au profit de l'Empire MRichler, de Hagen, a proposé de combler le déficit au moyen du fonds dit des invalides. Celle proposition, après de longs débals, a été renvoyée la commis sion du budget. On mande de Rome que le Pape a nommé onze cardinaux dans le consistoire qui a été tenu lundi, MM. Caverot, archevêque de Lyon, et de Falloux, frère de l'ancien ministre de France, figurent dans ce nombre. Le gouvernement portugais a demandé aux Cor- tès un crédit de 300.000 fr. pour la participation du Portugal l'Exposition de Paris. On ne sait encore rien de la réponse du cabinet anglais aux communications qui ont dû lui être faites par le comte SchouvalolT. A son arrivée Londres, celui-ci a eu une entrevue avec lord Der by. De son côté le ministre des affaires étrangères de Sa Majesté britannique doit avoir aujourd'hui une conférence avec lord Beaeonsfield, et des dé pèches importantes partiront demain de Londres pour lord Lyons. La réponse de l'Angleterre décidera de l'itinéraire du général Ignatieff. Les négociations de la Porte avec le Monténégro semblent ne pas faire de grands progrès. D'après une dépêche anglaise, le conseil des mi nistres turcs doit se réunir aujourd'hui pour décider la réponse définitive qui sera faite aux délégués monténégrins. On ne pense pas que la Turquie admette en bloc les prétentions du prince Nikita mais, d'une part, l'Angleterre pèse sur la Porte de tout le poids de l'influence qu'elle exerce Con- stantinople par son chargé d'affaires, M. Jocelyn, pour concilier les intérêts rivaux, de l'autre, on annonce que la Russie fait entendre Cettigne les conseils de la modération, l'pres, le 14 MarsISn. Le Ciel (cette patrie de MM. les révérends rédac teurs du Journal d'Ypres et de son décrotleur, le Nieuicsbladle Ciel, disons nous, a favorisé notre fête philantropique d'une façon si solennelle, qu'il a mis dans une situation singulière les aboyeurs de sacristie, qui se prétendent si bien en cour, là-haut. La collecte du Denier des Ecoles a été fruc tueuse, et il faut espérer que les plumitifs cagots en prendront leur parti car, si la bile des saints journaux s'échauffait en raison directe de l'empres sement généreux des yprois, nous craindrions pour eux un accès de jaunisse. Le public a donné comme un seul homme. Point n'a été besoin de lui montrer de la paille humide pour l'attendrir; il a voulu spontanément apporter son obole pour la grande lutte contre l'ignorantisme, cette vraie misère si habilement cultivée dans les rangs du peuple par les cléricaux et si productive pour eux. Répandre la lumière et restreindre l'ignorance n'est ce pas diminuer le nombre dos traites que ces messieurs tirent sur la crédulité publique Ils le savent bien indè ircesimple question d'argent, comme toujours Leur royaume n est pas de ce monde mais, en attendant, il est heu reux que ce monde ait des lois pour réfréner les chevaliers des industries plus ou moins pieuses, qui poussent du jour au lendemain comme les cham pignons. L'orchestre comique a fait sensationEl cependant Dieu sait si les yprois ont le droit d'être blasés sur le côté comique d'une cavalcade, après avoir vu, par exemple, en tête de la meute de pélerinards que l'on sait, un des fonctionnaires les plus pommadés de l'arrondissement se pavaner gravement en compagnie de son atrabilaire collabo rateur, l'inquisiteur par vocation et par type Mais des goûts et des couleurs il ne faut disputer. Parce qu'ils ont le talent de garder leur sérieux dans leurs mascarades cléricales les pluséchevelées, ces messieurs s'imaginent que l'idée de rire d'eux ne saurait pousser dans le cerveau d'un mortel. Ils oublient que, au théâtre, les acteurs comiques les plus irrésistibles sont piécisément ceux qui ne rient jamais. C'est pourquoi, oubliant toute rete nue, ces matadors décident sans vergogne, qu'il y a mascarade d'un côté et point de l'autre qu'il y a mendicité travailler au bien-être moral de ses concitoyens et qu'il n'y en a point extorquer par tous les moyens l'argent des ouvriers, des ser vantes et des enfants, pour grossir les capitaux d'une œuvre dont nous n'avons plus nous occu per le testament de Mgr Anlonelli en disant plus que tous nos discours Pour qui sait sous quelle pression cèdent les malheureux qui laissent tomber dans cet abime le9 écus gagnés la sueur de leur front, il paraît incroyable que les oints du pieux journal aient l'impudeur de prononcer le mot de mendicité Eh quoi vous dites que nous méritons la colère des ministres de Dieu en attendant celle de Dieu lui-même0 écrivail- leurs bénits, si vous songiez la quantité innom brable de prières que les bruyantes et insolentes quêtes de vos églises ont fait expirer sur les lèvres des assistants si vous songiez aux dégoûts que vous avez soulevés chez les pauvres en leur récla mant durement le paiement d'un de profondis si vous songiez aux spéculations innommables des banques langrandistes et vaticanes, si, en un mot, vous aviez conscience de l'odieux de vos procédés, ne vous enfuiriez vous pas du temple, de peur que le Christ ne vienne vous en chasser? Et c'est vous qui osez nous taxer d'irréligion parce que nous voulons que votre malheureuse dupe, le peuple, apprenne lire, écrire et se défendre contre votre rapacité Et c'est vous qui redoutez pour les spectateurs de notre cortège, l'imporlunité et l'intimidation des hommes dévoués du Denier des Ecoles, vous, qui par votre système de délation, d'espionnage, de menaces, d'injures et de calomnies avez fait de votre feuille virulente un instrument de compression ultramontaine et un digne pendant de certains journaux dont naguère les tribunaux de Gand et de Bruxelles firent une si éclatante justice Détail. II nous revient ce détail tout fait charmant que Dimanche, dans la foule, certain clérical observait judicieusement que l'orchestre comique ne jouait ni tout fait juste, ni tout fait bien en mesureUn autre clérical trouvait les costumes pauvresAh, dam répondit un de nos amis, c'est que, quand nous faisons une collecte au profit d'une œuvre, il ne nous en reste rien aux doigts. Rien n'y a fait!! Ni messes, ni octaves,ni orai sons, ni chapelets, ni prêches, ni sermons, ni articles de journaux. Rien, rien faire Il faut avouer que c'est désolant. Se donner tant de mal, pour aboutir quoi un vaste pied-de-nez parlant du Ciel pour aboulir aux bureaux du Journal dYpres; sans compter celui offert par la population yproise nos saints journaux. Comme il fallait s'y attendre, le Ciel, qui n'a rien refuser ses amis, a octroyé aux Witte Klakken un soleil de première classe assis dans un azur d'apparat. Dès Vendredi, tous les robinets céles tes furent hermétiquement fermés, et les vents et les gros nuages emmagasinés, afin qu'il fit bien sec le Dimanche.Puis,Lundi matin tout est rentré dans l'ordre la neige, le vent, la pluie ont repris leurs droits, faisant ainsi clairement entendre que c'était bien par exception et pour cette fois seule- ment, qu'ils consentaient céder la place au printemps. Et tout cela en faveur des Witte Klakken et du Denier des Ecoles, lesquels ne jouissmt d aucun crédit là-haut. C'est le Journal d Y près qui dit

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Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 1