Ce sera très singulier, il faut bien l'avouer, de voir ainsi tous nos matadors cléricaux se prononcer dans leurs cercles en faveur du vote la commune et du scrutin uninominal et puis, arrivés la Chambre, de les voir voter contre l'adoption de ces mesures dans leurs associations ils défendent la thèse, tandis qu'à la Chambre ils se prononceront pour l'hypo Le libéralisme et le cléricalisme ça. El il doit être bien informé, car ce n'est un mystère pour personne qu'il est du dernier mieux avec Dieu le Père, qu'il lape sur le ventre Dieu le Fils, et que le St-Esprit vient lui mauger dans la main Jugez un peu d'après cela du temps qu'il aurait fait si nous avions là-haut le moindre crédit!!!! Il serait superflu de nous étendre sur le cortège lui-même. Toutes les sociétés qui y ont pris part, de même que les groupes particuliers, ont eu le plus grand succès, et les quêteurs ont rencontré parmi la foule, le plus généreux accueil. Nous donnons la parole aux chiffres ils sont d'une éloquence qui ne transportera pas d'aise les moniteurs de MM. Druon et consorts. La caisse contenait 1 billet de 20 fr. fr. 20 00 2 pièces d'or de 5' fr. 10 00 50 id. de 5 fr. en argent. 250 00 25 id. de 2 fr. 50 00 141 id. de I fr. 141 00 89 id. de 50 cent' 44 50 4 id. de 20 cent'(argent). 80 3 id. (nickel). f» 60 456 id. de 10 cent' en nickel. 45 60 800 id. en cuivre. 80 00 650 id. de 5 cent' en nickel. 32 50 2720 id. en cuivre. 156 00 4575 id. de 2 cent'. 87 50 250 id. 1 cent. 2 50 Appoint. 40 Total fr. 901 40 Nombre de pièces de billon neuf mille deux cent cinquante-quatre!! Nous lisons dans le Journal cCYpres La misère est générale. Pour en donner une idée, il suffira de dire qu'il y a Bruxelles et dans les faubourgs plus de 4000 maisons louer: quant au commerce de détail, il est nul. Le moniteur de M. le Doyen eût pu ajouter: la moitié des hauts fourneaux sont éteints l'industrie sucrière travaille avec perte les charbonnages ne donnent presque aucun bénéfice, quoique le prix du charbon reste élevé enfin l'industrie dentel lière traverse une crise dont on n'a pas souvenir. Tel est, hélas. le tableau de la situation, mais il y a-t-il là quelque chose qui puisse étonner. Chaque fois que l'opinion cléricale a occupé le pouvoir, elle est parvenue tarir toutes les sources de richesse et plonger le pays dans la misère. Le souvenir de 1847 n'est pas encore effacé et nous marchons graduellement, mais coup sûr, vers la même détresse. Les mêmes causes pro duisent les mêmes effets Mais qu'importe nos petits vicaires. Ils ne se ressentent guères de la crise, car ils ont doublé le tarif. Il faut pourtant que nos cléricaux soient bien aveugles pour ne pas voir combien ils sont démo nétisés; ils ont envoyé la Chambre trois fois plus de pétitions que les libéraux et il n'en est presque pas question c'est absolument comme si elles n'existaient pas. La raison en est simple; ces pétitions sont entachées des mêmes vices que nos élections; elles ne sont que l'expression de la con trainte et de la fraude. M. le curé monte en chaire et ordonne ses ouailles de signer et aussitôt vieil lards, femmes et enfants s'empressent d'apposer leur signature,sans savoir et sans s'inquiéter même pourquoi? On leur dit que c'est pour le bien de la religion et c'est tout ce qu'ils doivent savoir. Aussi le droit de pétition n'a plus aucune influence mo rale de la part de nos adversaires; on ne s'en in quiète plus et on a raison. Tant va la cruche l'eau qu'elle se brise. Nous sommes l'interprète d'un grand nombre d'habitants, lorsque nous nous plaignons des nom breuses visites que nous recevons de moines et non nettes de toutes les couleurs, qui viennent mendier sous les prétextes les plus variés. Il y a cinq jours peine c'étaient deux religieu se» qui venaient rançonuer nos populations, sous prétexte de fonder un couvent Bellcghem. La mendicité est elle donc permise parce qu'on s'affu ble d'une bure quelconque? Et qui d'ailleurs peut garantir que dans le nombre de ces quêteurs et quêteuses, il n'y ait pas un certain nombre de filous qui seraient mieux leur place en prison qu'au couvent. Les journaux ultramonlains ont publié hier la pétiliou adressée la Chambre par la Fédération des cercles catholiques, qui expriment leur mécon tentement de l'attitude du ministère et même de la droite dans la question électorale. Les Cercles noirs, sur lesquels les paroles dissolvantes de M. d'Anelhan ont soufflé comme sur un château de cartes, tiennent mordicus au voie la commune, qu'ils définissent par celte candide expression rapprocher de fume l'électeur rural Puis ils demandent des mesures inquisitoriales pour réaliser la suppression de la plupart des patentés des villes. Voici d'ailleurs le faclum expiimantla totalité des désiderata ultramonlains Avons-nous besoin de le dire. Messieurs Les amen- dements apportés au projet de loi ne correspondent nullement aux sentiments de la grande majorité du pays dont vous êtes l'expression, et si vous aviez besoin de vous convaincre de cette vérité, vous trouveriez les éléments de cette conviction dans les assemblées si grande^, si dignes, si remarquables par leur calme et par leur patriotisme qui ont lieu dans tous les arron dissements du pays, et qui vous prient d'amender, votre tour, dans la vraie expression du mot, le projet de loi soumis vos délibérations. Qu'il nous soit donc permis d'appeler votre attention la plus sérieuse sur les points suivants, qui selon la Fédération des Cercles catholiques, méritent un examen approfondi et un accueil favorable. Selon nous. Messieurs, la loi intervenir doit dGarantir complètement et efficacement la sécurité de l'électeur décréter des mesures pour que les arti cles 128 et 129 du Code électoral soient rigoureusement exécutés rendre personnellement responsable le chef de la police locale qui aurait négligé de les faire obser ver, et comminer contre lui telles peines que de droit. 2. Rapprocher de l'urne Vélecteur ruralou accor der celui-ci une indemnité de voyage et de séjour. 3. Etablir que le bulletin officiel sera distribué d'avance l'électeurcette distribution ne pouvant pas, la suite de mesures que prescrit le projet, porter atteinte au secret du vote. 4. Créer une juridiction spéciale pour examiner les réclamations électorales, le mode actuel jetant la per turbation dans l'administration provinciale et introdui sant les passions politiques dans la magistrature. 5. Faire supporter par le patron la patente attribuée aujourd'hui aux commis, système déjà admis en ce qui concerne les ouvriers le maître qui les emploie étant imposé raison du nombre de travailleurs qu'il occupe. 6. Et si on ne veut pas toucher la loi des patentes, la quelle on déroge déjà par l'art. 53 du projet amen dé, renforcer les moyens de preuve contre la fraude en matière de patente, le projet restant impossible con tre la fraude immenseaudacieuse, qui entache les listes d'Anvers et d'autres localités encore. 7. A défaut de la création d'une juridiction spéciale chargée de l'examen des réclamations électorales, con server aux Députations permanentes les mêmes pou voirs qu'aux Cours d'appel, le premier juge devant pouvoir s'éclairer aussi bien que le second car que airait-on si, en matière correctionnelle, on réservait la Cour d'appel la tâche d'entendre les témoins l'ex clusion du tribunal de première instance. 8. Etendre les incapacités indiquées l'art. 60 du projet amendé, aux condamnations pronnoncées sous l'empire du Code pénal actuel. 9. Etablir une règle fixe quant au domicile des officiers et des fonctionnaires amovibles. Telle sont, Messieurs, les demandes qu'après un long et mûr examen, la Fédération des Cercles catholiques nous a chargés de vous soumettre. Elles sont dictées par le vif et sincère désir de voir bannir toute fraude, toute déloyauté des opérations électorales et garantir les droits de tous les citoyens. Bruxelles, le 26 février 1877. Au nom de la Fédération des Cercles catholiques Le vice-président. Emile Poncelet, avocat. Le secrétaire-général. A. Neut. Le secrétaire, Victor Henry. thèse. Cette contradiction se manifeste tou jours dans les rangs cléricaux; ainsi, lorsque le parti clérical est dans l'opposition, il dé couvre une infinité de griefs qu'il ne songe nullement redresser, lorsqu'il arrive au pou voir. Les journaux cléricaux nous apprennent que M. Sampers, professeur notre collège épiscopal, vient d'être nommé vicaire Thielt. Celle promo tion est sans doute la juste récompense de ses services on nous assure que c'est lui qui a opéré le versement du prix de l'immeuble destiné au nouveau cercle clérical. On se rappelle que M. Sampers est le frère de ce digne vicaire, qui em prunta il y a quelques années, sans esprit de retour, environ un million, ses trop crédules paroissiens. il «levant la, murale. Les journaux cléricaux font grand bruit d'un scan dale qui vient d'éclater dans le monde de la magistra ture. Un juge d'instruction de Liège, M. Petithan, après avoir dissipé une somme de plus de 50 mille francs, dont il avais le dépôt en sa qualité de magis trat, a mis fin ses jours, en se précipitant sous les roues d'un train express entre Bruges etBlanckenberge. Ces journaux s'indignent qu'un magistrat ait oublié ses devoirs, au point de se ravaler au rang des gredins qu'il était chargé de rechercher et de punir. Ils ont raison de nous nous joignous eux pour flétrir sans ménagements le magistrat prévaricateur. Honte lui Il a été doublement coupable comme homme et comme juge. Notre justice ne s'arrête par devant la considéra tion qu'il appartenait au libéralisme. Elle ne voit en lui qu'un criminel, indigne de pitié, et il prévoyait bien lui-même qu'il ne trouverait pas grâce devant ses anciens amis, puisque se sentant seul au monde en face de son déshonneur, il s'est fait justice lui-même. A cette Occasion, il est bon de mettre en parallèle les procédés des deux partis l'égard de leurs brebis galeuses. Les libéraux, qui veulent rester un parti honnête sans accointance avec le crime, s'empressent de reje ter de leurs rangs les misérables (ils sont rares, mais enfin il s'en rencontre) qui manquent la probité et l'honneur. Ils publient leurs noms et leurs crimes et ne leur épargnent par les flétrissures. Les cléricaux au contraire ont une sollicitude par ticulière pour leurs brebis galeuses. Ils favorisent leur fuite, ils s'emploient pour leur assurer l'impunité. Ils ont bien soin de taire leurs noms dans les journaux, et si ceux-ci en parlent, c'est pour insinuer que toutes les accusations produites sont des cancans sans portée, des calomnies avérées, des inventions odieuses. Si néanmoins les tribunaux condamnent, on s'obstine prendre la défense des coupables, àdiffamer les juges. N'avons nous pas vu les journaux de l'évècné de Liège exalter l'innocence de l'ignoble vicaire Duchesne, malgré sa condamnation et l'évêque lui-même faire chorus N'avons-nous pas vu les Nouvelles de Dolhain, gémir sur le malheur de ce mauvais prêtre et traîner littéralement dans la boue l'honorable président du tribunal qui l'avait condamné N'avons-nous pas vu Langrand justifié et exalté, malgré les ruines qu'il avait accumulées N'avons-nous pas vu ses complices envoyés la Chambre, au Sénat N'avons-nous pas vu les Delaet. les Coremans et les autres, malgré les arrêts de la justice, investis du mandat de députés par les votes des curés de l'arrondis sement d'Anvers Ne voyons-nous pas enfin les prêtres, que les tribu naux ont frappés, installés par l'épiscopat dans des fonctions de confiance, l'expiration de leur peine Bref, pour les cléricaux, un clérical n'est jamais coupable il reste digne et immaculé, eut-il commis trente attentats, comme ce curé d'Ay.'que l'évêque de Namur a nommé Flamierges, et qui il prodigue toutes ses faveurs. Tenez, la semaine dernière, en même temps qu'écla tait le scandale Petithan, la cour d'assises de Douay condamnait sept ans de prison un individu qui avait commis des détournements pour une somme d'environ de 30,000 francs et 228 faux en écritures publiques. Cet individu, nommé Durand, était percepteur Comines. C'était un saint homme, président de l'OEuvre des pèlerinages, membre de toutes les confréries possi bles, dignitaire du Cercle catholique et de la Société de Saint-Vincent de Paul. Or pendant que la presse cléricale s'élevait avec raison contre l'infâmie de M. Petithan, un libéral,

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Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 2