N° 230. Dimanche.
37e ANNÉE.
18 Mars 1877.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'ÏPRES ET Di; L'ARRONDISSEMENT.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIJIAACIIE.
BULLETIN! POLITIQUE.
PROGRÈS
VIP,ES ACQU1RIT EUNDO.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. (i-'X)
Idem Pour le restant du pays7-00
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CHEMIN DE FER.
HEURES DE DEPART D'YPRES A
Poperinghe-Hazebrouck.. (i-30. 12-07. 6-50.
Poporinglre. 7-30. 9-07. 12-07. 3-57. 6-50.
8-45. 9-50.
Courtrai. 5-54. - 9-46. - 11-20. - 2-55. - 5-23.
Roitlers. 7-50. 12-25. 6-45.
i.anghemarck-Ostrndp. 7—18. 42-06. 6-20.
Langhrmarck, le samedi, 5-50.
Le général Ignatieff est parti avant hier soir pour
Londres. L'éminent diplomate russe va passer
quelques jours la campagne chez un très grand
personnage anglais, son ami. Il repassera par Paris.
Telle est la nouvelle importante de la journée.
Certains journaux, et notamment la Gazette de
Colognetrouvent ce départ favorable au succès
des négociations. En tout cas, il n'a rien qui doive
nous surprendre récemment le général disait lui-
même Paris qu'il n'avait pas définitivement
renoncé son voyage Londres.
Une dépèche de Conslantinople nous rassure
quant la situation intérieure de la Turquie. Elle
annonce que le Sultan est en parfaite santé et tra
vaille tous les jours avec ses ministres pour obtenir
le fonctionnement régulier de la Constitution et
l'exécution des réformes qui en découlent.
Le peuple ne s'est du reste nullement opposé
ces mesures la tranquillité règne l'intérieur, et
toute la population fait preuve d'un grand patrio
tisme.
De St-Péiersbourg on annonce que la lenteur des
négociations entre la Porte et le Monténégro est fort
regrellable. Les Monténégrins victorieux tiennent
aux décisions de la Conférence et la Porte, de son
côté, ne fait aucune concession.
Elle n'off.e ni le retour des Herzégoviniens, nour
ris par le Monténégro, ni le libre parcours de la ri
vière Boyana, ni la cession du port de Spizza. De
son côté, le prince Nicolas ne veut rien précipiter,
et en cas d'échec des négociations, il est résolu
se retirer dans ses forteresses, garder et au be
soin défendre ce qu'il occupe.
Aucun arrangement ne serait enfin possible entre
les puissances avant la solution de cette question,
dont le règlement satisferait la fois la Russie en
particulier et l'Europe en général.
Heureusement que la Porte elle-même annonce
qu'elle a l'espoir de voir les Monténégrins renoncer
leurs prétentions outrées et revenir des bases
raisonnables, recherchées par la Turquie. Mo
niteur universel, s'exprime en ces termes
Nous avons annoncé que l'amiral de Stosch, chef
de l'amirauté allemande, avait donné sa démission
par suite de divergences d'opinions avec le prince
de Bismark. Il paraît qu'une entente est intervenue
depuis lors car la Gazette nationale prétend
savoir que l'Empereur a refusé cette démission.
Le Parlement allemand continue la discussion du
budget général de l'Empire. Le président de la chan
cellerie, Hoffmann, répondant M. de Kardorff,
s'est attaché établir que la supression des droits
d'entrée sur les fers ne compromettra pas l'industrie
métallurgique en Allemagne. D'autres orateurs ont
pris aussi la défense du libre échange contre les
protectionnistes.
A la Chambre des députés de France on a con
tinué la discussion des chemins de fer. M. Jules
Simon a déposé un projet de loi relatif aux attribu
tions municipales.
L'extrême gauche et le groupe de M. Louis
Blanc ont décidé l'unanimité moins une voix, cel
le de M. Marcou, de voler contre les poursuites
charge de M. Paul deCassagnac. Le bruit court que
celui-ci ne parlera pas dans la discussion de la
demande en autorisation de poursuites formée
contre lui.
On annonce pour ce mois-ci trois consistoires
successifs dans lesquels le Pape prononcera des
allocutions et annoncera, dit-on, plusieurs mesures
importantes. Au mois de juin, il y aura d'autres
consistoires où seront préconisés deux cardinaux
autrichiens au sujet desquels les négociations ont
été assez laborieuses. Le Sacré-Collége se trouvera
alors peu près au complet, ce qui n'est pas arrivé
depuis fort longtemps. On dirait que Pie IX veut
prendre ses dispositions testamentaires, ce qui n'est
pas toujours le prélude d'une fin prochaine, on peut
presque dire au contraire.
Post-script u m
Une dépêche privée de Conslantinople, en date
du 15, annonce que la PoKe a rejeté complètement
les demandes du Monténégro mais Sa fek Pacha
déclaré que son gouvernement désirait entamer
les négociations de paix. Les délégués monténégrins
attendent de nouvelles instructions avant de partir.
Le Standard annonce de source officielle que
sir H. Elliot retournera bientôt Conslantinople
comme ambassadeur de la Grande-Bretagne. Les
ambassadeurs des autres puissances suivront pro
bablement.
mu i i—i i i
Y près, le 17 MArsISH.
Si le Journal dYpres veut une nouvelle preuve
que nous ne désirons qu'une réforme sincère,
loyale et complète, nous sommes tout disposé la
lui donner; ainsi il réclame l'abolition de la patente
d'agent d'affaires. Eh bien soit (tous les mauvais
procureurs sont dans le camp clérical) Veut-il
aussi l'abolition de la patente de marchand de
guano? Encore accordé. Et de celle de mar
chand de lin?Toujours accordé, etc., etc. Com
me on le voit, nous sommes bons princes; mais
nous voulons aussi que la sincérité et la loyauté
s'étendent jusqu'à la connaissance des contestations
électorales; ainsi, notre avis, les députalions doi
vent être désaisies de ces sortes d'affaires ces col
lèges sont la fois juges et parties et ils ne réunis
sent ni les conditions de capacité, ni celles
d'impartialité voulues, pour pouvoir apprécier ces
affaires, en dehors de tout intérêt et de toute préoc
cupation politique.
Ainsi, n'a-l-on pas vu Gand un membre de la
Députation Permanente écrire un agent électoral
comment il devait fabriquer de faux électeurs, et
puis, ce même membre monter sur sa chaise curule
pour approuver toutes les fraudes qu'il avait inspi
rées, et, Ypres, comment les choses se passent-
elles Toutes les réclamations cléricales émanent
du cercle de S' Laurent, où M. Surmont trône en
maître et quand ces réclamations arrivent
Bruges, c'est M. Surmont qui se charge de les ju
ger. Il est incontestable que pour chacune de ces
réclamations M. Surmonl est placé entre sa con
science et son intérêt.
Si l'électeur est clérical, M. Surmont a intérêt
l'admettre, et s'il est libéral, le rayer. Il faut
que. dans chaque affaire, il s'efforce de concilier son
intérêt avec sa conscience et avec la loi. Or, cela
nous parait au-dessus des forces humaines et c'est
pour mettre MM. Surmont et consorts l'aise, que
nous voudrions leur voir enlever ces attributions.
Tout le monde y gagnerait. On pourrait créer des
commissions spéciales prises en dehors de tout
élément électif ou bien déférer les contestations
électorales aux tribunaux ordinaires, qui statue
raient, sauf recours devant les cours d'appels.
Nous ne douions pas que le Journal dYpres ne
se rallie cette réforme.
Le Journal se trompe aussi du tout au tout,
lorsqu'il prétend que nous nous opposons au paie
ment biennal du cens. Bien au contraire, nous ap
plaudissons cette réforme des deux mains; mais
nous ne voulons pas qu'on y donne un effet rétroac
tif, ni qu'on en limite l'application certaines pa
tentes.
En un mot, nous ne voulons pas que la loi de
M. Malou devienne une arme départi, dirigée con
tre certaines catégories d'électeurs, en vue de fixer
la suprématie de l'une opinion sur l'autre.
En parcourant le wegwijzer de la province,
nous ne sommes pas peu étonné de trouver parmi
les chapelains de la Chapelle du S1 Sang, Bru
ges. Mr A. V. Scherping, celui là même, croyons-
nous. qui vient d'être condamné, il y a huit jours
peine, par notre tribunal correctionnel, pour
avoir, étant vicaire Voormezeele, infligé des
coups et blessures un enfant qui fréquentait,
l'église, les leçons de catéchisme. On sait que
la position de chapelain la Chapelle du S1 Sang
est considérée comme une faveur épiscopalc; com
prend-on dès lors qu'on ait nommé cette fonction,
cet ecclésiastique, alors qu'il était encore sous le
coup de poursuites judiciaires et avant même que
l'on put apprécier la gravité de la condamnation
qu'il allait encourir. Il faut avouer que l'on ne
saurait affecter un plus profond mépris pour la
justice.