Le Journal d'Ypres et la Cavalcade.
On esl autorisé se demander après cela, si les
poursuites et les condamnations judiciaires ne sonI
pas devenues un titre la faveur deNosSeigneurs?
Le Journal nous reproche de ne pas rectifier les
faits erronnés que nous pourrions avoir publiés.
C'est toujours l'histoire de la pailleJamais
nous n'avons refusé de rectifier des faits qui étaient
reconnus erronnés et le Journal ne saurait en dire
autant.
Des trois faits, dont parle le moniteur clé
rical, nous avons lu, en effet, que l'un d'eux ne se
rait pas exact; il ne serait pas vrai qu'un jeune
garçon ait été crucifié par un prctre Capouc; mais
quant aux deux autres faits, nous ne les trouvons
démentis jusqu'ici que dans le Journal et il nous
faut une autorité plus grande pour que nous y
ajoutions foi.
Le Journal d Ypres se plaint de ce que notre
cavalcade ne représentait pas plus de sel et d'es
prit. Au fait, quelques Basiles et une demie dou
zaine de petits frères n'eussent pas fait mauvais
effet dans le tableau. Si c'est là ce que désire le
pieux Journal, il y aura moyen de le satisfaire
une prochaine occasion.
Basile ne sait digérer les 901 fr. 40 c. que la
collecte a produits, malgré et en dépit des sermons
qui ont retenti de toutes les chaires de vérité de
l'arrondissement.
Ce mince résultat, dit-il, est dù la duplicité,
n on avait répandu le bruit que le produit de la
quête était destiné aux pauvres, d'autres disaient
aux écoles pauvres.
Nous en demandons bien pardon au Journal,
mais personne n'ignorait que la quête se faisait au
profit du Denier des Ecoles les afiiehes le por
taient en toutes lettres et MM. les curés eux-
mêmes ont eu bien soin de ne pas le laisser ignorer.
Comme nous l'avons dit, le Conseil communal
de Bruges a acquitté sa dette de reconnaissance en
vers Mongr l'Evèque, en adoptant pour l'athénée et
l'école moyenne de celte ville un règlement qui
renchérit encore sur la convention d'Anvers; ce
règlement va, eu effet, jusqu'à contester aux pa
rents des élèves catholiques le droit de dispenser
leurs enfants, de suivre le cours de religion.
C'est sur ce point surtout que M. Frère-Orban a
cru devoir demander au gouvernement des explica
tions formelles.
M. le Bourgmestre de Bruges qui était là pré
sent, éprouvait un embarras visible et il n'a rien
trouvé de mieux pour se tirer d'affaire, que de dé
clarer qu'il s'était trompé au sein du Conseil com
munal de Bruges, qu'il reconnaissait aux parents
le droit de dispenser leurs enfants de suivre le
cours de religion et que le bureau administratif de
l'alhenée de Bruges et le Conseil communal de
cette ville se ralieront celle interprétation.
Comme on le voit, c'est partout et toujours la
même chose; on enseigne et on soutient la thèse,
mais une fois que la question est portée au sein de
la Chambre, on se prononce pour Yhypothèse il
résulte encore une fois de là que, lorsque nos ad
versaires sont réduits l'état d opposition, ils pré
conisent des thèses qu'ils savent très-bien ne pas
pouvoir réaliser, lorsqu'ils arrivent au pouvoir.
Le Journal d Ypres a dû se trouver un in
stant dans un cruel embarras. Il n'y avait
pour lui que deux partis prendre: se ré
signer ne rien dire,ou bien dire des sottises.
Il n'a pu se résoudre prendre le premier par
ti il a préféré s'arrêter au second. Mais, com
me correctif, sans doute, il a soin de prévenir
les lecteurs que: de la fameuse cavalcade il a
peu de chose dire, D après cet aveu passa
blement naïf, l'on se figure facilement les
souffrances qu'a dû endurer le pauvre Jour
nal, pour arriver pondre les idiotes plaisan-
teries et les insinuations aussi bêtes que
perfides, qui composent sa critique de la Ca
valcade. Le malheureux a même commis un
calambour, ou plutôt quelque chdse qu'il a
pris pour cela,propos d'un chargement de
petits-frères qui, pendant un instant, a entra
vé la marche du cortège....
Basile s'apitoie d'abord sur la pauvreté des
costumes qui figuraient dans le Cortège.
Mon Dieu Nous savons bien que les Ca
valcades religieuses, qui parcourent nos rues
trois ou quatre fois par an, déploient un luxe
auquel nous ne saurions atteindre: aussi
avouons-nous sans peine que l'or, les pierre
ries et les riches étoffes nous ont fait absolu
ment défaut, Dflaanche. Mais pauvreté n'est
pas vice, Journal d'Ypres que vous êtes, et il
me semble,qu'au lieu de reprocher aux enfants
du peuple leurs modestes costumes, endossés
pour le service d'une belle oeuvre, vous feriez
mieux de cacher le luxe insolent que vous
devez, pour la plus grande partie, la géné
rosité y des âmes naïves tenues en votre
pouvoir.
Le bon journal n'est pas content non plus
de la recette,et il insinue que les Gueux pour
raient bien avoir publié des chiffres de fan
taisie nous ne sommes pas là pour compter
avec eux, dit-il.
Ouais cela voudrait-il bien vouloir dire
que les chiffres du Denier de St-Pierre sont
faits de façon donner au calcul une appa-
rence d'honnête précision Pareille idée lui
vient si naturellement, notre cagot, que, sans
doute, chez lui et ses pareils, la recette et le
chiffre, cela fait deux Et ce sont ces gens là
qui vous feraient un procès,pour avoir insinué
que la recette du Denier de St-Pierre peut
venir propos en temps d'élections Et
dire que nous autres, mécréants, nous n'avions
jamais songé que les chiffres des Etrennes
Pontificales pourraient bienAh ah ah
sommes-nous donc naïfs Non mais, le som
mes-nous Il n'était pas là pour compter
avec nous. Ah par exemple, il ne manquerait
plus que cela Et c'est alors, je gage, que les
chiffres eussent présenté une apparence d hon
nête précision Mais vous êtes mal informé,
bon journal. La recette s'élève, non pas
944 fr. 40 cent., mais seulement 901 fr. 40 c.
Et pour vous être agréable, nous voulons bien
vous dire que la caisse contenait un bouton,
deux médailles de N.-D. de Lourdes, et quel
ques pièces démonétisées, évaluées ensemble
40 cent. Tout ceci est votre inspection,
quand il vous plaira.
Un dernier mot. Tartuffe pense donner le
change en disant que le public a pu se tromper
sur la destination du produit de la quête.
Ce n'est pas sérieusement qu'il pense faire
avaler cette couleuvre-là Si jamais il a été
fait une collecte sur la destination de laquelle
le public était bien fixé, c'est assurément celle
de Dimanche. Les affiches, les écriteaux, les
boîtes portaient Denier des Ecoles Laïques
d'Ypres. Et les cartes répandues, et les arti
cles des journaux, y compris ceux du Journal
d Ypres et du Nieuwsblad Et les sermons et
les messes Non non d'autres. Depuis huit
jours vous tonniez contre le Denier des Ecoles,
et maintenant vous voudriez affirmer que le
public croyait donner pour les Ecoles pauvres
Pour les vôtres, sans doute. Trop d'audace est
sottise, Journal d'Ypres, vous feriez bien de
méditer cela quelque peu.
Le moniteur des sacristies yproises n'en
revient pas de ce que le Ciel ait souri la
collecte du Denier des Ecoles. Evidemment il
y a malice là-dessous et, en favorisant en
apparence notre fête, les anges gardiens des
rédacteurs du Journal d Ypres et de son
ordonnance, le Nieuwsblad n'ont eu autre
chose en vue que de nous navrer le cœur par
une plaisanterie si cruellement mâchante que
le principal écrivailleur de la sainte feuille
n'eût lui-même rien imaginé de pareil
0 lecteur figurez vous qu'Un chariot de C
(la pudique feuille n'ose désigner l'animal
chéri de St-Antoine par son nom) s'est rencon
tré avec notre cortège Ah vraiment c'est
trop de malheur décidément nous ne donne
rons plus de fêtes
Quant aux pèlerinages des petits-fréristes
et autres cagots confits en immoralité, c'est
bien autre chose ils ne doivent pas se gêner,
et peuvent péleriner tout leur aise.... Quand
même un char de Cles accompagnerait
pendant toute la durée de leurs évolutions,
nul ne dirait qu'il se passe là quelque chose
d'anormal. Bien loin de là il fournirait peut-
être de quoi réhabiliter ce pauvre et utile
bétail si longtemps calomnié. En effet, pour
quoi continuer donner l'épithète de cocnon
l'homme qui corrompt l'enfance, prostitue sa
soutane, se souille des vices les plus infâmes
si son propre nom de petit-frériste en dit plus
que le nom des animaux réputés les plus im
mondes, et n'ayant cependant que leur grossier
instinct pour les conduire dans le chemin de
la vertu.
Il résulte de l'exposé des motifs du projet de loi
ayant pour but de proroger jusqu'au 31 décembre
I87§ les effets de la loi de 1872 sur le logement et
les moyens de transport fournir aux troupes en
marche et en cantonnement, que le prochain achè
vement de quelques lignes de chemin de fer, d'une
grande importance au point de vue militaire, per
mettra sans doute au gouvernement d'atténuer sen
siblement les obligations des nabilants envers la
troupe.
Aussi M. le ministre de la guerre laisse-t-il entre
voir la possibilité d'abandonner en partie les mesures
draconniennes inscrites dans son projet de 1874,
dont la discussion a dù être ajournée pour éviter
un échec inévitable.
Espérons donc... pour 1879, que M. Thiebauld
ou son successeur dotera enfin le pays d'une
loi complète sur la matière, qui satisfasse les nom
breux intérêts contradictoires engagés dans la
question.
Le ministre de l'intérieur vient de transmettre
aux gouverneurs des provinces des arrêtés en date
du 24 février dernier et des 5, 6 et 7 mars courant,
réglant, dans tous leurs détails les mesures pren
dre par les administrations publiques et les méde
cins-vétérinaires en cas de crainte ou d'existence
de la peste bovine. Ces arrêtés sont accompagnés
d'une circulaire par laquelle le ministre attire sur
quelques dispositions nouvelles l'attention des
gouverneurs. Sous peu de jours, arrêtés et circu
laire sont réunis en une brochure, tirée un assez
grand nombre d'exemplaires pour qu'une large
distribution puisse en être faite aux administrations
et toutes les personnes appelées un titre quel
conque intervenir en cas de contagion.
L'arrêté royal du 14 mars I8(i7 et les arrêtés
postérieurs, pris en exécution de la loi du 7 février
1866, sur le typhus contagieux, avaient eu en vue
les deux invasions de l'épizoolie de 1865' et de 1870.
Ces arrêtés n'avaient qu'un caractère temporaire et#
ne consacraient pas des mesures applicables d'une
manière absolue dans toutes les circonstances qui
peuvent se produire.
L'expérience acquise par l'administration lui a
permis d'arrêter un travail définitif en cette ma
nière qui figure au Moniteur du H de ce mois.
La Patrie, de Bruges, après avoir fait beaucoup
d'embarras et peut-être cause de cela, se
charge de faire connaître aux cléricaux de province
la volonté suprême de leurs seigneurs et maîtres
ce journal, qui jetait feu et flammes après la réu
nion cléricale de Bruxelles et le discours de M.
d'Ancthan, imprime aujourd'hui