No 237. Dimanche. 37e année. 8 Avril 1877.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT
BULLETIN POLITIQUE.
Il croit jusqu'à présent que c'est la Turquie qui ira
négocier St-Pétersbourg, et dit ce sujet que si le
choix de Réouf-Pacha comme envoyé extraordinaire,
chargé d'aller traiter la quesion du désarmement dans
la capitale de la Russie, n'est pas encore officiel, il pa
rait probable, et, s'il est confirmé, il faudra s'en félici
ter car Réouf-Pacha, qui est un homme encore jeune,
a des qualités qui permettraient de bien augurer de
l'issue aes négociations dans lesquelles il représenterait
la Porte. Il est intelligent, modéré et on lui reconnaît
généralement du tact et un esprit conciliant. Etant
Les poursuites continuent, dans la plupart
des communes, contre les électeurs qui ont été
assez osés, l'année dernière, de voter pour le
candidat libéral.
Voici notamment un fait, dont nous garan
tissons l'exactitude. Il s'est passé dans une
commune limitrophe de la France. Un sieur
C.... qui avait voté pour M. Vandênpeere-
boom se rendit lundi dernier au tribunal de
la pénitence il était attendre le confesseur
avec un grand nombre de paroissiens, lorsque
celui-ci entra brusquement et l'apostropha en
ces termes Que venez vous faire ici vous êtes
une canaille (slechte vent) vous n'avez rien
faire ici et du même coup le confesseur prit
C... par le bras et le mit la porte de l'église.
C... déclara qu'il irait confesse en France;
c'est égal, lui dit le confesseur, je vous passe
rai, lorsque vous viendrez communion.
Et ce qui est remarquer, c'est que C... est
une des personnes les plus notables de sa
commune. Il est propriétaire de la ferme qu'il
exploite et jouit de l'estime et de la considéra
tion générale.
De pareils faits resteront-ils impunis Il y
a là injure et même diffamation il y a en ou
tre mauvais traitement car il n'est pas per
mis de prendre quelqu'un par le bras et de
le mettre la porte d'un endroit, où en défini
tive il a le droit de se trouver.
Nous ignorons si le sieur C.... portera
plainte, mais nous le désirons vivement, parce
que ce sont de pareils faits qui jettent et entre
tiennent la terreur parmi le corps électoral de
la campagne.
La ra\ vlVlne Journal dYpres donnait
dernièiq]-' jur prouver l'impartialité de
notre Députation permanente est vraiment
plaisante.
Notons, dit notre moniteur clérical, que sur
trois affaires en retard l'année dernière, deux
concernaient des catholiques notoires. D'abord,
il y avait plus de trois affaires en souffrance
mais de ce que ces affaires concernaient des
catholiques, y a-t-il conclure qu'elles n'inté
ressaient point le parti libéral. De qui donc
le Journal d'Ypres se moque-t-il encore
Comment nos amis réclament la radiation
de plusieurs électeurs notoirement cléricaux
et ne sont ce pas les libéraux qui ont se
plaindre si la Députation néglige de statuer
sur ces réclamations
Nous savons très-bien que nous n'avons rien
espérer de notre sainte Députation mais
nous pouvons exiger au moins qu'elle nous
fasse perdre nos procès endéans le délai pres
crit par la loi.
Encore une fois son refus de statuer, con
stitue un déni de justice, qu'il importe de
rendre impossible dans l'avenir.
Les contribuables viennent de recevoir leurs
billets de contribution pour 1877 et ils verront
que toutes leurs contributions sont augmen
tées pour 1877, grâce aux majorations d'impôts
qui ont été votees, durant la dernière session
par notre très-cléricale majorité du Conseil
provincial.
C'est toujours ainsi que se traduisent les
belles promesses que nos adversaires ne cessent
de faire la veille des élections.
Les Libéraux-Unis d'Anvers ont envoyé aux
électeurs le nouvel appel que voici
Rendez-vous au scrutin, le 10 avril, et volez
pour M. Charles de Bosschaert.
Les agissements des cléricaux vont trop loin.
Vous êtes témoins qu'ils surexcitent les passions
religieuses au point de troubler la paix publique
et celle des familles.
Electeurs, prolestons contre leurs extravagances
en assurant l'élection de M. Charles de Bosschaert.
Le caractère de l'honorable M. Charles de
Bosschaert est entouré de l'estime publique son
libéralisme sagement gouvernemental est la meil
leure des protestations contre les doctrines extrêmes
que les cléricaux affichent en ce moment, d'une
façon si tapageuse, si arrogante.
Le but qu'ils poursuivent est patent, le voici
Le clergé el les grands propriétaires fonciers de
la campagne sont unis pour implanter leur domi
nation en Belgique aussi solidement qu'avant 1789.
Si vous vous endormez dans l'indifférence, ce
but sera promptemenl atteint et vous ne tarderez
pas le regretter pour vous-mêmes et pour vos
enfants.
Pouf assurer l'exécution de cet attentat contre
le bonheur de la nation, les cléricaux ont recours
LE PROGRÈS
PARAISSAIT I I JEUDI ET LE III.VAAr.llE.
VIRES ACQUIRIT EUNDO.
ABONNEMENT PAK AN: Pour l'arrondissement administratif el judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00
Idem Pour le restant du pays7-00
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Poperinghe-Hazebrouck. 6-30. 12-07. 6-50.
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Courtrai. 5-34. - 9-46. - 11-20. - 2-35. - 5-23.
Roulers. 7-30. 2-25. 6-45.
Langhemarck-Oslrnde. 7-18. 12-06. 6-20.
Langhcmarck, le samedi, 5-50.
Nous n'avons aucune raison de révoquer en doute
l'authenticité des renseignements que nous donne notre
correspondant de Berlin sur la retraite du prince de
Bismark. Il s'agit bien, d'après lui, d'une retraite et
non d'un congé provisoire Le Times est du même avis
que notre correspondant, et la Gazette de la Croix va
jusqu'à dire que le prince a demandé sa pension, ce qui
implique sa volonté formelle de se décharger de toute
fonction publique.
On cherche naturellement expliquer par toute
sorte de motifs secrets et mystérieux la résolution du
chancelier de l'Empire. Mais il nous semble que lors
qu'un homme de cette valeur déclare tout haut qu'il se
retire pour des raisons de santé, il n'y a pas heu de
douter de sa parole. Quels motifs aurait-il de dissimu
ler Il occupe une position qui lui permet de tout dire,
et nous sommes persuadés que s'il attribue sa démis
sion des motifs de santé, c'est qu'en réalité sa santé
exige des soins et des ménagements.
Considérons donc la retraite de M. de Bismark com
me un fait accompli, et son désir de disparaître dans
tout l'éclat de sa gloire comme une originalité de plus
ajouter toutes les autres.
C'est Musurus-Paoha, ambassadeur de Turquie
Londres, qui a communiqué le texte du protocole son
gouvernement. Mais la notification officielle ne sera
faite qu'à la fin de cette semaine.
S'il faut en croire une dépêche de St-Pétersbourg,
cette question qui était de nature présenter certaines
difficultés, aura une solution inattendue.
C'est la Russie qui notifiera elle-même le protocole
la Porte. Les chargés d'affaires des autres puissances
appuieront la démarche du gouvernement moscovite et
engageront le Sultan s'entendre avec lui au sujet du
désarmement. Il sera curieux de voir comment les
Turcs accueilleront cette nouvelle.
Le Temps publie une correspondance de Constanti-
nople, qui contient d'intéressants détails sur le Parle
ment ottoman, notamment sur la séaneeoù Ion a dis
cuté la question du Monténégro. Il ressort de l'ensem
ble de ces renseignements que si le Divan paraît encore
croire la paix, et par conséquent peut être disposé
faire quelques nouvelles concessions aux Monténégrins,
les représentants de la nation se montrent de moins
bonne composition.
Le Nord continue cependant espérer une solution
pacifique et constate même que, d'après ses informa
tions, la Porte manifeste en ce moment des dispositions
assez conciliantes.
gouverneur en Crète, il a pu, grâce ses qualités, se
tirer assez facilement des difficultés avec lesquelles il
s'est trouvé aux prises.
Quant la question si difficile du désarmement, le
même journal affirmecatégoriquement que si la Turquie
rentre enfin dans le calme et la vie normale qu'on est
en droit d'exiger d'elle, la Russie pourra démobiliser
ses troupes, tout comme la France a retiré ses lignes
d'observation de la frontière d'Espagne, quand l'Espa
gne a été rendue un gouvernement régulier, comme
la Suisse et la Belgique ont démobilisé dès que la Fran
ce et l'Allemagne ont signé en 1871 les préliminaires
de paix et diminué leurs effectifs.
Espérons que les négociations directes qui vont
.commencer entre St-Pétersbourg et Constantinople
hâteront la solution tant désirée et permettront aux
différents pays de l'Europe de reprendre les cours régu
liers de leurs relations, si nécessaire au commerce et
l'industrie.
La Correspondance provinciale a l'espoir qu'en
présence de l'entente des puissances, la Porte adhérera
au protocole de Londres.
D'après le même journal, l'Allemagne a puissamment
contribué amener une entente entre l'Angleterre et
la Russie.
Y près, le 7 Avril 187 7.
ÉLECTEURS LIBÉRAUX,