Le Gouverneur de la Province de la Flandre Occidentale, instructifs d'abord 2 voilures ne contenant cha cune que deux personnes ex prêtre et un ÉLECTEUR. Puis fermant la marche, deux autres voitures avec huit prèlres. Total dix-sept curés et vicaires, rien que par la porte de Deurne. Il y avait environ une centaine de stoksla- gersgens en blouse, raccolés Deurne dans la lie de la population. Ils portaient une petite cocarde blanche et rose et étaient armés non pas de gourdins, mais de véritables massues un cavalier d'une haute naissance les a inspectes. Voilà ce qui s'est passé sur toutes les routes On écrit d'Anvers la Gazette Au centre de la Bourse, un prêtre, assisté d'un jeune homme, distribuait des électeurs bien pensants des enveloppes renfermant un bulletin. Ces enveloppes portaient le nom de l'électeur. C'est vraiment une belle chose que la liberté du vote A partir du moment où l'électeur a reçu ce biilleliu, il est l'objet d'une surveillance active. La jeune garde catholique, le curé, l'électeur influent le suivent des yeux, de peur qu'il ne succombe aux tentations du démon et qu'il n'exprime un vole anti-clérical. On lit dans le même journal L'influence des grands propriétaires cléricaux s'est fait sentir plus impérieuse que jamais. Le nombre des bulletins cléricaux marqués est inouï, on peut l'évaluer 40 p. c. dans certains bureaux. Le nom du caudidat catholique a été écrit de mille façons différentes. Les bulletins cléricaux étaient presque tous écrits la main. On ne s'ima gine guère combien de combinaisons se prêtent ces trois noms Baron Edouard Osy. Le correspondant de la Gazette se trompe on se l'imagine d'autant mieux que le Journal dAn vers, avec un cynisme auquel il est juste de rendre hommage, avait indiqué ces combinaisons sous prétexte de mettre les électeurs en garde contre les bulletins non-valables. Voici les combinaiso.is en question Baron Edonard Osy, Baron Eduard Osy, Baron Osy, Osy, Eduard Osy, Eduardus Osy, Osy-Villers, Edouard Osy- Villers, Baron Edouard Osy-Villers, etc. Encore quelques détails empruntés différents journaux, notamment la Gazette Dans toutes les communes, on a prêché de la manière la plus furibonde, promettant des indulgences ceux qui vote- rairnt pour M. Osy et l'enfer 'a qui donnerait sa voix M. de Bosschaerl. M. Edouard Pécher a été représenté comme un suppôt du diable. Les feuilles libérales s'impriment non pas sur terre, mais en enfer, où se trourenl en ce moment, d'après l'affirmation d'un des prédicateurs, dix cent mille millions de libéraux et de gueux. Les moribonds ont été impitoyablement transportés au scrutin. A Putte, devant plus de cent témoins, trois ecclé siastiques, mardi matin, poussaient en voilure un pauvre vieillard malade, nommé Pierre Van Bouwel. C'était un spectacle lamentable Je vous en prie, s'écriait Van Bouwel, laissez-moi ici Je ne puis pas Vous voyez bien que je ne puis pas Rien n'y a fait,et Van Bouwel a été véhiculé jusqu'à Anvers. Au 4' bureau, un fiacre a amené un homme d'une cinquan taine d'années, la jambe gauche complètement enveloppée d'un appareil. Il semblait souffrir énormément chaque mouvement de ses porteurs, sa figure se contractait doulou reusement. Il a été transporté de la voilure la salle du bureau par quatre hommes et déposé sur une chaise, apportée avec lui, la jambe appuyée sur un coussin placé sur un banc. A l'appel de son nom, les quatre porteurs l'ont transporté l'urne où il a déposé son bulletin, puis il a été replacé dans la voiture. C'est dans les faubourgs que l'organisation définitive des bandes a eu lien. Les cléricaux avaieot enrôlé 700 individus, non électeurs, armés de gourdins, qui étaient chargé» de surveiller les élec teurs ou de les garder, comme on voudra. Il y avait un de ces stokslagers par groupe de quatre électeurs. Des cava liers surveillaient les colonnes, se faisaient exhiber les bulle tins de route et semblaient donner l'impulsion I aimée électorale. Des compagnies de stokslagers vêtus de blouses bleues, Ctanl une cocarde, occupaient les abords de tous les eaux, s'élayanl du haut en bas des escaliers, pénétrant jusque dans les salles et ro obstruant l'entrée. Les électeurs libéraux étaient obligés de passer entre deux haies de ces coquins armés de bâtons, qui les regardaient d'un air menaçant. L'aristocratie cléricale s'était mise la tète de ces handes. M. le baron de G. commandait l'une d'elles et semblait très- fier du beau rôle qu'il jouait. Au 20' bureau, rempart Kipdorp, les stokslagers étaient commandés par un curé. Ces jioonétes gens avouaient qu'ils avaient reçu cinq francs par felr. L'un d'eux, qui on de mandait s'il n'élait pas honte A de se mettre ainsi au service des jésuites, répondit (Aie voulez-vous j'ai femme et enfants je gagne une bonne journée et j'ai un costume neuf par dessus le marché. Dans certains bureaux, les Aléricaux ont eu jusqu'à 80 et SRI p. c. de billets marqués.L'est ce qui explique comment la commune de Borgerhout, quoiqu'elle vienne d'être dotée par les cléricaux de 85 centimes additionnels, a donné une forte majorité au barou Osy. Chaque voilure, écrit-on l'Indépendanceétait gardée par un ou plusieurs prêtres, et un agent spécial dirigeait le cortège. Exlra-muros, le long des graud'routes, des jeunes gens assez mal vêtus, portant la boutonnière la cocarde rouge et blanche de la jeune garde cléricale, et la main des cannes d'un calibre plus ou moins fort, attendaient les voitures pour les escorter jusqu'aux bureaux électoraux. Cette milice avait été passée en revue, vers huit heures du matin, par des cavaliers appartenant, dit-on, la noblesse. Tout cela sous prétexte de rassurer les ruraux, mais, en réalité, pour ne pas leur laisser un moment de liberté. On ne peut mieux organiser le vole obligatoire. Pour vous donner une idée de ce qu'est devenue l'indépendance de l'électeur campagnard, figurez- vous que, depuis vendredi dernier, les stokslagers patrouil laient aux confins de la commune de Deurne pour empêcher les libéraux de la ville d'y pénétrer. Trois messieurs ont essayé de forcer la consigue, ayant affaire dans la commune ils ont élé repoussés coups de bâtons Ce dernier fail presque incroyable est confirmé par la Chroniquequi dit Les paysaus étaient campés depuis lundi soir dans les villages voisins, ils y montaient la garde et en défendaient l'accès aux gens de la ville, tant grande était la frayeur qu'in spirait au parti clérical une propagande hostile. C'est ainsi que de9 personnes honorables d'Anvers, appelées pour affaires Deurne, ont été rossées l'entrée de ce village, situé quelques centaines de mètres des fortifica tions, et ont été forcées de rebrousser chemin. La mise en vigueur de cet aimable système vient prouver une fois de plus que les catholiques se sont organisés sérieu sement et militairement, et qu'ils sont prêts, au besoin, a engager une guerre civile. Toute la garde civique d'Anvers avait été con voquée mardi après-midi et axait pris position sur différents points, notamment aux alentours de rétablissement des jésuites. Il y a eu ça et là quelques bagarres, dont l'une a été provoquée par des insultes que des cléricaux avaient lancées aux chasseurs-éclaireurs. Le sieur Delael figurait dans cette rixe, et sa canne lui a été enlevé des mains. Mais en somme la tranquillité n'a été sérieusement troublée nulle part, et vers il heures, le calme régnait partout. Le Précurseur d'Anvers a reçu la lettre sui vante Borgherhout, 11 Avril 1877. - Monsieur le Rédacteur du Précurseur, Je viens réclamer l'hospitalité de vos colonnes j)our faire connaître vos lecteurs le guet-apens dont j'ai été victime. - Hier soir je rentrais chez moi vers 111/2 heures par le dernier tramway, lorsque je me vis brusque ment assailli et entouré devant ma demeure par une bande de stokslagers armés d'énormes gourdins et qui étaient évidemment apostés là pour m'attendre. Par respect pour vos lecteurs je ne vous retrace rai pas les invectives ignobles et les basses insultes dont j'ai été l'objet. Un certain Engels s'est surtout distingué par un luxe d'épithètes famillières au vocabulaire clérical. Entre autres aménités, cet individu m'a accusé d'avoir soudoyé des gens pour aller briser des vitres au Kat- tenhof. Je crois superflu de vous dire que je confierai la juatice le soin de mon honneur. Grâce l'interven tion de quelques amis, attirés par le vacarme de cette bande ae forcénés, soutenus, c'est triste dire, par quelques cléricaux bien connus, j'ai pu échapper des voies de fait, jusqu'à l'arrivée de la police. Je constate que dans cette circonstance elle a bravement fait son service et elle a pu recueillir sur place quelques-uns des arguments frappants et contondants au moyen desquels l'onveut nous inculquer ici les bons principes. - C'est sans doute une application revue et corrigée du texte évangélique Aimez-vous les uns les autres et ne faites pas "autrui ce que vous ne voudriez pas que l'on vous fit. Agréez, Monsieur le Rédacteur, l'assurance de ma considération distinguée. »E Masquklier. Les calboliquesd'Attvers annoncent pour diman che prochain, midi, une manisfeslalion gran diose.» en l'honneur du nouveau sénateur, M. Osy. Les stockslagers vont s'en donner Le Bien public annonee qu'une pétition au Roi, alin d appeler l'attention du gouvernement de Sa Majesté sur la situation douloureuse du Saint- Père, circule en ce moment Gand et se couvre de signaleures. Cela rappelle la pétition funambulesque par la quelle M. Grégoire Bolle, de Châlelet et autres, ultramontains, réclamaient la priorité de la céré monie religieuse sur le mariage civil. Dans quelques jours commencera la Chambre la discussion de la loi électorale. Les dispositions du projet de loi sont vagues en ce qui concerne l'application des dispositions nouvelles. Ces dispo sitions doivent-elles s'appliquer aux élection légis latives seulement ou les élections communales et provinciale se feront-elles d'après le même système Il serait, dit le Journal de Gandvraiment par trop absurde, qu'il en fût autrement. Alors que l'on déclare que l'ancien système prélait la fraude, il faut nécessairement l'abolir complètement et appli quer toutes les élections le système nouveau que l'on considère comme meilleur. VOIRIE PUBLIQUE. Réglementation du mode d'attelage des chiens et de celui de circulation des voitures sur les chemins publics, A Messieurs les Commisaires d'Arrondissement et aux Administrations Communales dans la Province. Messieurs, Il a été constaté qu'on n'observe que très-incomplètement les dispositions arrêtées par le Conseil Provincial, le 15 Juillet 1869, concernant la réglementation du mode d'attelage des chiens et de celui de circulation des voitures sur les chemins publics. En conséquence, la Députation Permanente a cru utile de faire réimprimer ci-après le règlement dont il s'agit et elle m'a chargé de vous prier d'user, auprès de vos administrés, de toute votre influence pour que les dispositions qui suivent reçoivent leur exécution pleine et entière. Veuillez bien, Messieurs, placarder la présente affiche dans les endroits les plus apparents de votre localité. Bruges, le 4 Avril 1877. N" 46,587. Le Gouverneur, B. VRAM BOUT. Le Conseil Provincial de la Flandre Occidentale, ARRÊTE ART. 1. Tout conducteur de voilure quelconque doit la rencontre de toute autre voilure, se ranger de manière laisser libre sa droite, au moins la moitié de la voie. ART. 2 Tout conducteur de voiture quelconque qui voudra dépasser une voiture, devra prendre la droite de celle-ci et le conducteur de cette dernière devra se ranger de manière laisser libre au moins la moitié de la voie. ART. 5 Tout véhicule quelconque stationnant momentané ment devra laisser libre au moins les deux tiers de la voie publique. ART. 4. Les cltieus attelés doivent toujours être tenus en laisse et doivent être muselés Le conducteur devra marcher la téle de l'attelage 1° Dans la traverse des villes et agglomérés 2° A l'approche d'autres attelages ou chevaux montés. L'attelage de çhiens devra dans ce dernier cas se ranger sur les accotements ou le bord de la roule. ART. 5. Lorsque les chemins sont ceuverts de neige, tout attelage devra être muni de grelots. ART. 6. Toute voiture quelconque, circulant ou station nant sur les chemins publics, depuis une demi-heure après le coucher jusqu'à une demi-heure avaul le lever du soleil, devra être éclairées au moyen d'une lantgine au moins, pla cée soit la droite du véhicule, soit la partie supérieure et l'avant. ART. 7. Tout conducteur d'animaux quelconques non attelés devra, l'approche de voitures, se ranger de manière laisser Je passage libre.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 2