Les forces militaires de la Russie.
Acta sanclorum.
10.618
9.477
disons-le loul de suite, la majorité cléricale s'est
considérablement augmentée depuis le mois de
Juin dernier.
Ce résultat paraît, premier examen, désastreux
pour les libéraux Anversois, mais on ne larde pas
revenir sur cette opinion quand on compare les
chiffres des deux dernières élections.
Le Précurseur public le tableau suivant
Kn 1876
Electeurs inscrits. 10.618
votants. 10,016
absents
En 1877
Electeurs inscrits.
votants.
absents
Absents on 1876.
602
1,141
602
Absents en plus en 1877 539
Et comment ces absents se répartissent-ils?
Nous trouvons, calculs faits, qu'il y a eu en
\ille environ 400 électeurs et la campagne 139
électeurs de moins qu'au mois de juin.
Voyons maintenant quelle a été, eu ville, la ma
jorité libérale dans les deux dernières élections
Elle était en juin 1876 de 770 voix
Elle est en 1877 de. 505
Différence en moins, 265 voix
A première vue, ce résultat parait démontrer
que le parti libéral a perdu du terrain, que sa
majorité a diminué en ville de 250 voix au moins.
Les journaux cléricaux ne manqueront pas d'in
sister sur ce point.
Ce raisonnement est faux, car il ne lient pas
compte des abstentions. Si la majorité libérale de
la ville n'a pas été aussi forte mardi qu'au mois de
juin, la cause en est. non pas aux conversions que
le parti ullramontain a faites, non pas un revire
ment d'opinion d'un certain nombre d'électeurs qui
auraient abandonné les libéraux pour passer aux
catholiques, mais bien l'abstention d'un grand
nombre de libéraux. En effet, il y a eu 400 ab
stentions en ville. Nous croyons rester en-deçà de
la vérité en regardant 350 de ces indifférents
comme libéraux et en donnant les autres 50 voix
en plus nos adversaires nous aurions donc la
majorité de505 voix
300 voix libérales300
nous obslenons un total de 805 voix
ce qui nous porte même au-delà de la majorité
de juin.
La défaite n'est donc pas aussi éclatante que
voudraient le faire croire les bachi-bouzouks de
nos saintes feuilles.
Quoi qu'il en soit. l'échec de nos amis d'Anvers,
servira démontrer une fois de plus, les vices du
système électoral qui nous régit.
Plus que jamais, la fraude, la pression s'y sont
déployées dans toute leur laideur. On a vu pour
la dernière fois, espérons-le de véritables trou
peaux. formés par le bétail électoral Brechtois ou
Santvielien, surveillés par de pâles voyous armés
de gourdins et décorés des couleurs de la Maison
d'Anvers.
Cette rude leçon doit nécessairement nous ouvrir
les yeux, elle nous montre la nécessité d'introduire
dans la loi électorale, une mesure que l'on a écartée
jusqu'à ce jour l'ordre alphabétique général.
Si l'on ne veut pas que la nouvelle loi devienne
une nouvelle duperie, il faut empêcher le parcage
des électeurs campagnards, il faut soustraire les
paysans campinois l'œil inquisiteur et menaçant
de leur curé, il faut supprimer pendant quelques
instants du moins, cette pression avilissante et
cruelle, qui les empêche d'accomplir leurs devoirs
de citoyen en hommes libres
L'ordre alphabétique général peut seul donner
des garanties sérieuses sous ce rapport.
C'est un devoir pour les libéraux, de réclamer
cette importante amélioration dans nos lois élec
torales.
Le passé montre bien qu'il suffira nos amis
de vouloir, pour faire insérer dans le projet qui
va être discuté la rentrée des Chambres, ce
principe équitable de l'ordre alphabétique général.
(Courrier de Nivelles).
M. Ansiati, cédant aux pressantes sollicitations
de tous les libéraux de l'arrondissement, accepte
définitivement une candidature pour le Sénat,
Soignies.
Nous tenons de source certaine, dit l'Etoile, que
M. Paul Janson est disposé accepter la candida
ture pour la Chambre, qui lui a été offerte par un
groupe nombreux d'électeurs.
Dimanche dernier la manifestation catholique
d'Anvers a parcouru son itinéraire, représentants
et sénateurs en tête.
Le délité a été long. Il a été accueilli partout par
les huées de milliers de libéraux.
Il n'y a eu aucun désordre, malgré les provoca
tions des catholiques.
Les libéraux ont fait l'hôtel de ville une mani
festation en l'honneur du bourgmestre.
Les armées russes se composent d'éléments fort diffé
rents de mœurs, d'aspect et de langage, car elles sont
tirées de contrées séparées par d'énormes distances.
Quel rapport pourrait-il y avoir entre les Russes de la
Sibérie aux steppes glacees, et ceux de la partie asia
tique, vers Odessa et la Crimée, séparés par un inter
valle d'environ 800 lieues On comprend les immen
ses difficultés qu'entraînent l'organisation de guerre, la
réunion, l'approvisionnement en vivres, équipement,
munitions de combat, etc., d'un million d'hommes de
toutes provenances, qu'il s'agit de concentrer et ce con
duire en guerre sur un point déterminé, part les dé
penses qu'on peut évaluer au moins a£uatre ou cinq
millions par jour, partir de l'entrée en campagne.
De ces diverses causes provient la temporisation
voilée,pourparlers diplomatiquès,à laquelle nous voyons
recourir la Russie depuis des mois, avant de pouvoir
commencer la lutte contre la Turquie, qui n'a qu'à se
défendre chez elle, et qui le fera avec l'énergie que
donne le fanatisme religieux, uni la bravoure.
détail des forces russes. armée de campagne.
infanterie. 48 divjsioDS de
4 tégimenls, soit
cavalerie régulière
Cavalerie de cosaques réguliers
Cavalerie de cosaques du Don.
Cavalerie de cosaques du Kou-
ban, Terck, Oural, Astrakan.
682 bataillons,
224 escadrons,
132 escadrons,
240 escadrons,
679,600
55,000
20,000
36,000
236 escadrons, 55,000
artillerie, pied, 288 batte
ries. soit2,284 canons,
Artillerie régulière cheval, 34
batteries, soit204 canons,
Artillerie cosaque, 24 batteries,
soit 164 canons,
Sapeurs et pionniers, 18 bataill.
73,500
7,650
6,150
14,340
Totaux de l'armée de campagne. 2,672 canons, 907,240
Voilà donc un effectif de près d'un million de soldats,
et de 2,672 canons, sans compter les réserves, les trou
pes de dépôt, l'artillerie de place, les corps du genie,
les trains de télégraphistes, et les troupes locales de
garnison, qui eues seules comptent 254,000 hommes.
armement. L'infanterie est munie de fusils se char
geant par la criasse, baïonnette triangulaire. Chaque
compagnie est suivie d'un chariot de cartouches et de
haches, bêches, scies, ete., pour la fortification passa
gère en bataille ces voitures se tiennent deux mille
pas des troupes. Chaque soldat porte 60 cartouches.
La cavalerie a son premier rang armé de la lance,
du révolver et du sabre.
Le deuxième a le sabre, le révolver et la carabine
longue portée.
Les dragons ont le sabre et le long fusil d'infanterie.
En résumé, les deux tiers de la cavalerie, soit en
viron 80,000 hommes, sont armés de lances.
L'artillerie est pourvue d'environ moitié de pièces de
9 et moitié de canons de 4.
La plus grand partie est en bronze, et le restant,
notamment les pièces de 9, en bronze doublé d'acier.
L'artillerie russe est bonne comme justesse de tir,
mais inférieure comme portée. Elle est bien attelée et
rapide d'allures.
Instruclion de l'armée russe. Les officiers sont généra
lement instruits, dévoués ei dociles. L'instruction de
l'infanterie laisse beaucoup désirer, surtout en ce qui
conserne le service des tirailleurs, si important cepen
dant aujourd'hui que les batailles ne sont pour ainsi
dire que des luttes de tirailleurs. Cette infériorité
d'instruction provient de ce que celle des recrues dure
trop peu de temps pour bien Jes former. Mais le tir de
cette infanterie est excellent, cause de la nature
calme du soldat russe. La cavalerie est médiocre, et
manie mal le cheval, parce que l'instructien est aussi
trop courte, et par conséquent incomplète.
L'artillerie est bien instruite, bien exercée mais le
canonnier russe arrive difficilement bien comprendre
les règles du tir de précision.
discipline et valeur militaire. Les officiers sont en
très bons rapports avec la troupe, ce qui a une impor
tance-capitale dans une armée. Les soldats sont dis
ciplinés et obéissent passivement, aveuglément, avec
une abnégation voisine du fanatisme. Lourds, mais
durs la fatigue, ne se rebutant de rien, braves, cou
rageux, et d'une ténacité telle que Napoléon 1" a dit
d'eux: Il ne suffit pas de tuer le soldat russe, il faut
encore le faire tomber,
Tout cela constitue certes des troupes redoutables,
de tout premier ordre mais l'armée manque de bons
généraux, de chefs ayant l'expérience de la grande
guerre, comme elle l'a déjà prouvé en Grimée. Elle
pèche aussi et surtout par les difficultés de sa mobilisa
tion travers d'immenses territoires, ainsi que par la
pénurie des remontes de chevaux d'artillerie. Et ce qui
domine^ ces défectuosités, c'est la question financière
d un côté, et de l'autre la redoutable éventualité du
soulèvement de la Pologne.
Il paraît que noire dernier article acta sanc-
torum n'a pas eu 1 heur de plaire au Journal
dYpres. Le Progrès, dit-il, chante sa partie
dans ce grand concert d'exagérations, de menson
ges et de calomnies.
Pour toute réponse, nous lui retracerons ce qui
s'est passé récemment au tribunal correctionnel de
Gand, espérant que la sainte feuille n'aura pas
l'audace de considérer les tristes exploits d'un
oint du Seigneur, comme une odieuse invention,
ou un lâche mensonge.
L'abbé Hassart, dit Y Etoile, que le tribunal de police de
Gand a gratifié récemment d'une condamnalion du chef de
vagabondage, a comparu, Samedi malin, devant le tribunal
correctionnel de Gand, sous la triple prévention de: 1° es
croquerie 2° poil illégal de costume ecclésiastique; 3° port
de faux nom.
Le premier témoin entendu est le commissaire de police
Lombaert quia procédé l'arrestation du prévenu sur la de
mande de M. Rozman, propriétaire de l'Hôtel de Vienne.
M. Rozman, 2e témoin. Le prévenu est venu chez moi. Il
a dîné et couché. Le lendemain, un voyageur qui venait
d'Anvers n»'a parlé de hauts faits d'un prêtre qui après s'être
fait servir des repas excellents, dans un hôtel d'Anvers, était
parti sans payer. J'ai eu des soupçons et j'ai brusquement
interpellé le prévenu en lui disant qu'il venait d'Anvers et
nou, comme il le disait, de Bruxelles. Il a avoué. J'ai fait
chercher la police. Le prévenu s'était inscrit chez moi sous
le nom de Sambertin.
3° témoin. Le patron de l'hôtel du Rhin Anvers. Le pré
venu est arrivé chez moi et s'est fait servir dîner. Il a bu
trois bouteilles de bourgogne et deux bouteilles de vin de
Rhin. Le lendemain malin, il a pris encore trois bouteilles de
vin, en disant qu'il allait célébrer Ih messe la cathédrale. Je
ne l'ai plus revu, il se faisait appeler Sambertin.
4e témoin, le patron de l'hôtel de Lierre. Le prévenu est
descendu chez moi. Il a soupé et bu une bouteille de vin. Il
a demandé où était le couvent des frères célites, pour lequel
il avait des élèves. Le lendemain matiu, il a demandé quand
commençait la grand'mes.se. Il est parti je ne l'ai plus revu.
Il s'appelait Samberli.
5« témoin. Le patron de l'hôtel dir Verre d Vin, a Hasselt.
Le prévenu est arrivé le 3 mars. Il a soupé. Il a demandé
quand commençait la grand'messe. Il est parti je ne l'ai plus
revu. Il s'appelait Dumont.
Le greffier lit la déposition d'un hôtelier de Diesl qui est
conforme aux précédentes. A Diesl, le prévenu s'appelait
Slassart.
M. Van Werveke, substitut du procureur du Roi, déclare
renoncer la prévention d'escroquerie, parce qu'il n'y a pas
eu emploi de moyens frauduleux. Il renonce également la
prévention de port illégal du costume ecclésiastique. Il résulte
d'une déclaration faite par l'évêque de Liège au procureur du
Roi Liège que l'abbé âlassart a, quoique prêtre interdit, le
droit de porter le costume ecclésiastique. M. Van Werveke
maintient la prévention du port de faux nom et réclame une
application sévère de la loi.
Le prévenu se défend lui-même. Il déclare qu'il n'est pas
interdit, que l'interdiction qui a été effectivement prononcée
contre lui est de nulle valeur, parce qu'elle ne lui a pas été
signifiée. Il avoue tous les faits mis sa charge.
Le tribunal le condamne 4 fois 42 jours d'emprisonne
ment du chef de port de faux nom.
L'abbé Massarl qui avait gardé le costume ecclésiastique
pour commettre les exploits qui l'ont amené devant la justice,
avait jugé bon de se déguiser en laïque pour se présenter
devant le tribunal.