La Chambre. M Indépendanceparlant de cet incident dans son bulletin politique, dit que la seule difficulté régler entre la Russie et la Roumanie est relative au commandement des forces roumaines. Le prince Charles réclame le commande ment de sa propre armée titre de contingent indépen dant, tandis que le gouvernement russe desire la placer sous le commandement de généraux russes. Une autre dépèche de Berlin adressée au même journal, porte que l'escadre allemande de navires cuirassés quittera Wilhelmshaven le 30, pour se rendre dans la Méditerranée. Saint-Pétersbourg9 mai. Le commandant en chef télégraphie de Kicheneff, 7 mai, qu'il a inspecté les troupes et les travaux de Galatz, Braïla et Reni, et qu'il en est très-satisfait. Devant Braïla deux monitors ont fait feu sans résul tats. De l'autre côté du fleuve les Tcherkesses ont tiraillé sans atteindre les Russes qui n'ont pas riposté. Les mouvements des troupes s'effectuent sans obstacle. Les Turcs restent inactifs. Saint-Pétersbourg, 9 niai. Le prince de Reuss ayant laissé ici des souvenirs excellents, sa désignation comme ambassadeur d'Allemagne Constant!nople est considérée ici comme vn gage nouveau des liens qui unissent les deux gouvernements de l'Allemagne et de la Russie. (Agence télégraphique russe). Saint-Pétersbourg, 9 mai. L'assertion de plu sieurs journaux autrichiens d'après lesquels la Russie désirerait que la Serbie prit part la guerre, et qu'à cet effet des mesures auraient été prises, est inexacte la Russie évite plutôt d'entraîner la Serbie. Tout ce qui a été dit au sujet des réserves que l'Au triche aurait faites, est également inexact les rela tions entre la Russie et l'Autriche sont des meilleures. h'Invalide russe annonce que des fanatiques ont pris occasion "de la déclaration de guerre pour provo quer un soulèvement parmi les Tcherchesses. Les insurgés ont été dispersés par les troupes con centrées Ersenog. La province de Tereck a été déclarée en état de guerre. Bucharest, 9 mai. Une note officielle dément le fait que l'armée roumaine serait incorporée l'armée russe ou qu'elle serait placée sous les ordres de com mandants russes. Bucharest9 mai. La concentration de l'armée russe s'opère rapidement. Quinze trains de chemin de fer ont été diriges depuis ce matin sur Bucharest. La ligne de bataille est établie entre Turn-Magu- relle, Giurgevo et Olfenitza. L'armée roumaine forme la droite de l'armée russe vers Kalafat. Londres9 mai. On mande d'Erzeroum l'Office Reuter, en date du 8, que les Russes entourent Sag- hanli et concentrent leurs forces pour attaquer proba blement le corps de Moukthar Bardiz et Venikoy. Les Russes ont quitté Boyazid y laissant un préfet de police. Us avancent dans la direction de Khamour et Antob laissant ainsi Kara, Kilissa et Alaskird leur droite. Londres, 9 mai. Une dépêche privée de Was hington, en date du 8, dit que le ministre ottoman a protesté auprès du gouvernement américain contre le séjour de navires de guerre russes dans le port de New-York. Jusqu'ici, le gouvernement a reçu seulement de Turquie la notification officielle de guerre celle de Russie est attendue prochainement. Londres, 10 mai. Un correspondant spécial de l'Office Reuter télégraphie d'Erzeroum, en date du 9 mai, qu'une colonne russe descendant la frontière turco-persane vers Van s'est arrêtée aux environs de Bayazid, le pays présentant des difficultés, surtout en ce qui concerne le fourrage aucun engagement n'a eu lieu Karaklissa, où une distance de 20 milles sépare les deux armées ennemies. Les nouvelles de Kars manquent. Yprès, le 19 Mai 1877. La Chambre a continué mardi la discussion du projet de loi électorale. L'événement delà séance a été le discours de M. Olin. discours très clair, très serré, trèséloquenl. M. Olin a pris son sujet de haut. Après avoir montré que le mérite des idées de réforme mises en avant aujourd'hui ne revient pas au gouverne ment, dont le projet primitif, échafaudé pen dant plusieurs mois, a été démoli en quelques heures par les sections, mais aux libéraux qui ont exigé une réforme sérieuse, l'orateur a examiné successivement les trois points de la loi proposée: suppression des bulletins marqués. révision des listes électorales, pression illégitime du clergé sur les électeurs. Sur ces trois points, le projet actuel répond-il aux désirs du pays Pour ce qui concerne la question des bulletins marqués, elle parait devoir être résolue d'une façon satisfaisante, non sans peine. Aussi la gauche votera-t-ellc le chapitre premier, qui s'en occupe, mais seulement sous bénéfice d'inventaire, titre d'essai Timeo Danaos et dona ferentes. Cependant il y aurait fort faire encore. M. Olin voudrait le vote alphabétique général l'arrondis sement, auquel il faudra revenir forcément, tôt ou tard; il voudrait aussi que le gouvernement prit sa charge le transport des électeurs, afin d'amener la suppression des fameux dîners électoraux et tout ce qui s'ensuit. Mais fera-t-on tout eela La révisiou des listes électorales est une question plus délicate. Les cléricaux, par l'organe de M. Woeste, pré tendent que tout le mal vient des libéraux. Or, les preuves du contraire abondent. Nos adversaires ont mis tout en œuvre pour se créer des électeurs; dans l'arrondissement d'Anvers, par exemple. le nombre des chevaux mixtes les fameux chevaux mixtes a augmenté de cinquante pour cent en trois ans Les nouveaux électeurs catholiques pul lulent; c'est par centaines qu'il s'en est fait, en ces derniers temps, Nivèlles, Anvers, Gand, par tout enfin. Permis aux cléricaux d'agir ainsi; mais sitôt que les libéraux usent des représailles, oh alors, il n'y a pas assez d'anathèmes pour les accabler; on crie: au voleur et ce sont les vouleurs qui crient le plus fort. La justice est là pour empêcher les abus qui se commettent en cette matière, mais il y a un moyen plus sûr, c'est la réforme des lois fiscales, dont la tolérance est excessive et l'injustice flagrande. M. Kervyn de Lettenhove a demandé celte réforme: M. Olin se joint lui, en la déclarant nécessaire pour la dignité même du pays. m Reste la troisième,question, celle de l'influence politique du clegé. Ici, rien de neuf apprendre; c'est l'éternelle histoire, toujours aussi déplorable, aussi honteuse, mais que le parti clérical se garde bien de confesser. Sermons, confessions, croisades contre la mauvaise presse, influences de l'épis- copat, souverain dispensateur des grâces électora les, tout cela est connu, mais on ne saurait assez le répéter. Le projet de réforme électorale propose-t-il des remèdes ces maux Ah bien, oui Et portant le pays s'émeut et demande salifaction. Evidem ment, ce ne sera pas le ministère qui la lui donne ra. Il faut donc lutter et, comme l'a dit en termi nant M. Olin, répondre vigoureusement au non possumus romain par un nonpossumusnational. M. Frère-Orban et, après lui. M. Janson ont pris la parole dans la séance de mercredi. ce qui a donné celle-ci un intérêt exceptionnel. M. Frère-Orban a qualifié très durement la con duite du gouvernement qui. sous les apparences hypocrites de la légalité, n'a tenté rien moins, par son projet de loi électorale, qu'un véritable coup d'Etat. Un gouvernement pareil, dans tout autre pays, a-t-il dit, se voyant vaincu et déjoué comme l'est aujourd'hui le cabinet de M. Malou, ne serait pas resté au pouvoir. Mais les hommes qui nous dirigent tiennent trop la position où ils se sont ancrés. L'orateur, examinant la portée du projet actuel, qui est de faire disparaître les fraudes électorales, a démontré que, si celui-ci est efficace contre le vio lence matéreille, il ne pourra jamais l'être contre la violence morale. La première est rare, la seconde l'est moins, et pourtant M. Malou ne semble pas s'être préoccupé beaucoup d'y apporter remède. Telle qu'elle est, en effet, la loi que l'on veut faire voter ne contient rien qui mette un terme a cette honteuse falsication d'électeurs qui a pris en ces derniers temps, de si grandes proportions. Au contraire, la seul chose dont le ministère se soucie, la seule chose qu'il sait, c'est qu'il existe quelque part, Anvers, une catégorie terrifiante d'électeurs, celle des commis de commerce, qui pousse l'oubli de toute dignité jusqu'à n'être pas cléricale! Il faut sévir contre ces gens, et. en deux traits de plume, les voilà rayés des listes électorales. Voilà ce qu'on ose appeler une œuvre de conci liation et de moralité publique! Comme l'avait dit la veille M. Olin, l'orateur a accusé le système défectueux de nos lois fiscales d'être une des causes graves du mal qui nous mine. Scion lui, il n'est pas besoin de le réviser complè tement; certaines modifications, qu'il a indiquées brièvement, suffiraient. Il s'agirait tout simplement de transformer les trois bases d'impôts existantes en une seule. Cette base unique serait le revenu cadastral, d'après lequel se calculerait l'impôt sur la valeur localive, et aussi, par déduction, l'impôt sur les foyers et l'impôt sur le mobilier. Ce système aurait cet avantage d'empêcher les inconvénients qui existent aujourd'hui, sans léser les intérêts de personne, ni ceux de l'Etat, ni ceux des particuliers. Après M. Frère-Orban, c'est M. Janson qui a pris la parole, moi.»s pour défendre l'amendement qu'il a déposé il y a quelques jours que pour montrer qu'il avait eu tout de suite cela de bon de dévoiler les secrets desseins de la droile en une matière où elle proclamait son inaltérable candçur. A la proposition de M. Janson d'écarter du cens les impôts payés raison des biens appartenant des corporations religieuses, on sait que M. Jacobs avait répondu par une autre proposition destinée faire repousser les patentes des employés de com merce. Enfin, voilà donc le voile déchiré! M. Jacobs, défenseur des moines et bourreau des commis, montre enfin ses batteries et essaie d'exter miner les ennemis de son repos Du coup, toute une classe d'électeurs capables, instruits, intelli gents est rayées des listes pour les besoins de la cause. Et M. Jacobs jure encore qu'il ne veut pas faire œuvre de parti M. Janson a tourné et retourné sur le gril l'ho norable député d'Anvers et M. Woeste ensuite. La droite tachait de rire mais riait jaune, et la gauche, épanouie, s'extasiait d'entendre un homme de talent dire tout haut et sans détours ce qu'elle pensait tout bas. Nous empruntons au Journal officiel le texte del'iucident relatif l'accusation lancée M. Jules Simon d'avoir fait partie de Y Internationale M. le président du Conseil. J'entends répéter encore cette absurde accusation que j'ai fait partie de l'Inter nationale cette injure que j'ai déjà relevée cent fois, je la relève encore. Je déclare que c'est une calomnie abominable, et je ne souffrirai pas qu'on vienne la renouveler ici incessamment. A gauche et au centre. Ne répondez pas ne ré pondez pas M- le président du Conseil. Quand une accusation de ce genre a été lancée, on la répète éternellement mais je ne la laisserai pas répéter devant moi dans cette Assemblée impunément et sans en faire juistice. A gauche. Ne répondez pas - - Cela n'en vaut pas la peine M. le président du Conseil. On m'attaque avec des injures qu'il m'est impossible de tolérer. Montez cette tribune et osez y répéter vos paroles, je vous répondrai mais vouloir m'obliger répondre des injures et des calomnies qui n'osent pas se pro duire sous une forme saisissable, c'est une honte I (Très-bien très-bien et applaudissements gauche et au centre. Réclamations droite). M. Tristan-Lambert s'est fait rappeler l'ordre pour avoir ressassé contre le président au conseil une vieille injure que ses aînés dans la carrière avaient depuis longtemps mis au rencart.

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Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 2