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Elections Provinciales.
Les Malheurs et les Persécutions du Pape.
Le vrai Roi
St-André qui n'avait rencontré aucune opposition
ni dans les sections ni au sein de la section
centrale.
.M. Bara et d'autres membres de la Chambieont
fait remarquer avec beaucoup de raison que si l'on
ne prescrit rien quant la manière dont la croix
doit se faire, il y aura là un moyen extrêmement
facile de reconnaître le bulletin. M. le ministre des
finances est revenu alors l'idée de faire marquer
les suffrages soit l'aide d'un timbre humide, soit
l'aide d'un emporte-pièce finalement, l'article a
été renvoyé l'examen de la section centrale.
Un débat des plus animés s'est engagé l'occa
sion de l'article 46 du projet qui punit ceux qui
par des promesses ou menaces ont obtenu ou tenté
d'obtenir la violation du secret du vote de l'électeur.
A propos de cet article la majorité de la section
centrale a émis des théories incroyables. Le prêtre
ne peut être recherché raison de ce qui s'est passé
dans le confessionnal. Nul, excepté le prêtre, ne
peut obtenir la violation du secret d'un vote émis
par un électeur. Le prêtre, par cela seul qu'il est
prêtre, a le droit d'impunité, et ce privilège s'étend
aux menaces qu'il emploiera pour forcer l'électeur
voler contrairement sa conscience Telle est
l'audacieuse théorie qui s'étale dans le rapport de
la section centrale.
M. Frère-Orban a montré toute la fausseté et
tout le danger des théories de la section centrale.
Le confessionnal n'est pas un asile ouvert l'impu
nité. Le prêtre, même lorsqu'il pratique la confes
sion. est responsable vis-à-vis de la loi commune
au même litre que les autres citoyens, et s'il com
met un délit il ne peut réclamer l'impunité. La
liberté des cultes n'est pas absolue elle a son cor
rectif dans la Constitution elle-même laquelle pres
crit de punir les crimes ou délits commis l'occa
sion de l'usage de cette liberté. Puis s'il est vrai
que le prêtre ne puisse révéler le secret de la con
fession, ce secret n'existe pas pour ceux qui vont
confesse si donc le prêtre commet au confessionnal
un délit ordinaire, aucune immunité le protège et
le droit commun doit lui être appliqué.
Telle est la thèse constitutionnelle; M. Frère-
Orban l'a exposée avec une admirable clarté. Ce
que la majorité de la section centrale veut pour le
prêtre, c'est un privilège nouveau, le privilège de
l'impunité. Elle veut créer en faveur du prêtre
un droit spécial en vertu duquel il pourra se servir
de la confession pour arracher aux électeurs le
secret de leur vote, et de tous les sacrements pour
les obliger voter pour les cléricaux.
M. Thonisseu en a fait naïvement l'aveu la
Chambre; c'est bien cela que veut son paiti le
prêtre, agent électoral du parti clérical, doit se ser
vir de toutes les armes que la religion met sa
disposition pour assurer la majorité ses amis
politiques
M. Bara a pris acte de cet aveu dépouillé d'arti
fice. Il n'y a plus d'équivoque possible. Tous les
griefs de l'opinion libérale sont ainsi justifiés. La
majorité actuelle est le résultat de l'oppression des
consciences par le clergé elle est le produit d'une
fraude immense dont les prêtres sont les agents les
plus actifs et les plus influents.
Celle constatation faite, l'orateur a montré, en
suivant pas pas M. Thonissen dans toutes ses
déductions, les périls auxquels nous sommes expo
sés avec un clergé qui se met au dessus des lois et
une majorité toute prêle le proclamer infaillible
et inviolable.
M. Bara n'a jamais eu plus de verve. Il a flétri
d'un mot sanglant les agissements du clergé dans
les luttes électorales. C'est, a-t-il dit aux applau
dissements de l'opposition. de F escroquerie
morale et religieuse.
La droite a bondi sous le fouet. M. le président
lui-même, prenant un ton ironique, a cru devoir
intervenir pour ramener la discussion sur un ter
rain plus sérieux.
Alors. M. Bara répondant Je vous remercie,
M. le président, s'écrie-l-il, de l'avertissement que
vous donnez mes interrupteurs.
Inutile de dire que les rieurs ne sont pas du côté
de la droite.
L'orateur combat la doctrine de M. Thonissen.
En vain la majorité le harcèle-t-elle d'interruptions
cl de sarcasmes. L'orateur a réponse tout et rive
successivement leur clou aux plus hargneux, les
Wasseige, les Kerckhove, les Declercq et autres
papalins ejusdem farinœ.
De part et d'autre les membres de la Chambre
ont chaleureusement applaudi leurs orateurs. La
suite de la discussion a été renvoyée mardi.
Au début de la séance, Alle ministre des finan
ces, répondant une question de M. Mecus a dé
claré que les négociations relatives la convention
sucrière étaient en bonne voie et que la législation
actuelle ne serait pas modifiée avant la fin de la
prochaine campagne.
Bruxelles. Peu d'électeurs se sont rendus
au scrutin. M. le docteur Yseux a été élu par 763
suffrages.
Nivelles. M. Edgard Hulin, candidat libéral,
est élu avec 100 voix de majorité.
Wavre. Le candidat libéral est élu.
Volants, 1,598. Majorité absolue, 699.
M. Armand Mosselman, candidat libéral, a ob
tenu 745 suffrages.
M. Ruelle, candidat catholique, 650.
Bruges. Pas de lutte. M. Fraeys, clérical,
est élu.
Chimay. M. François, candidat libéral, est
élu 10 voix de majorité.
La lutte a été très vive.
Huy. Pas de lutte M. Grégoire, libéral, est
élu.
Messancy. M. Tesch, candidat libéral, est
élu par 394 voix.
Namur. M. Wasseige, candidat clérical, est
élu.
Virton. M. Laurent, candidat libéral, est élu
par447 voix.
A Aerschol, Courlrai, Dixmude et Moll, il n'y a
pas eu de lutte. Les candidats cléricaux ont été
élus.
Puisque le parti clérical a pris l'habitude de
représenter le Pape, comme le plus malheureux
des hommes, victime des haines du Gouvernement
italien, tyrannisé dans tous les sens, comme un
captif, abandonné la discrétion de bourreaux
impitoyables, il est bon, nous semble-t-il. de faire
connaître aux populations la position exacte que
les lois italiennes font au pontife.
Voici les premiers articles de la loi dite des
garanties
Article 1er. La personne du souverain pontife est
sacrée et inviolable.
Article 2. L'attentat contre la personne du souve
rain pontife et la provocation le commettre sont punis
des mêmes peines que l'attentat et la provocation le
commettre contre la personne du roi. -
Ainsi qu'on le voit, le Pape est traité, non com
me un captif, pas même comme un citoyen, mais
comme une personne privilégiée, comme un roi,
avec tous les attributs de la royauté.
L'article 3 le traite mieux encore
Le Gouvernement rend au souverain pontife sur le
territoire du royaume les honneurs souverains et lui
maintient la prééminence d'honneurs que lui accordent
les souverains catholiques.
Y a-t-il dans cet article rien qui rappelle la con
dition malheureuse et subalterne dont parlent tous
les organes cléricaux
Voilà ce qui concerne les garanties sur la situa
tion morale du pontife.
Voici maintenant comment est réglée sa situation
matérielle
Article 4. Est conservée en faveur du Saint-Siège,
la dotation de la rente annuelle de 3,225,000 lires.
(La lire vaut 1 franc).
Il nous parait que la dotation annuelle de trois
millions deux cent vingt-cinq mille francs, n'est
pas de nature réduire le Pape la misère et la
mendicité, et que si Pie est le vicaire du Christ et
le successeur des apôtres, il n'a pas hérité de leur
pauvreté évarigélique.
Mais il préfère tendre la main l'univers que
toucher l'argent mis la disposition par le Gouver
nement italien celui-ci y gagne ses trois millions,
mais l'univers en perd v ingt au moins, et au demeu
rant, Pie IX fait une assez bonne spéculation.
Passons l'article suivant
Article 5. Le souverain pontife, outre la dotation
fixée l'article précédent, garde la jouissance des
palais apostoliques du Vatican et du Latran, avec tous
les édifices, jardins et terrains annexés et dépendants,
comme aussi de la villa Castel-Gondolfo, avec toutes
les attenances et dépendances. Les dits palais, villas et
annexes, comme aussi les musées, la bibliothèque et les
collections d'art et d'archéologie y contenues, sont
inaliénables, exempts de toute taxe ou impôt et d'ex
propriation pour cause d'utilité publique.
Cet article n'a pas encore, nous est avis, aucun
air de persécution.
Le reste de la loi garantit au Pontife bien d'au
tres avantages et immunités.
Article 7. Aucun officier de l'autorité ou agent de la
force publique ne peut, pour accomplir un acte de son
ministère, s introduire dans les palais ou lieux de rési
dence habituelle ou de demeure temporaire du souve
rain pontife sans son autorisation.
Article 8. Il est défendu de procéder des visites,
perquisitions ou séquestre de papiers, documents, livres
ou régistres dans les bureaux pontificaux.
La loi en outre assure au Pape la franchise de
sa correspondance cl de ses dépêches et lui donne
le droit d'avoir une poste et un télégraphe lui.
Elle assimile ses courriers aux courriers des cabi
nets et accorde aux envoyés des gouvernements
étrangers près de sa cour les prérogatives des
ambassadeurs, etc., etc.
La lecture de ces dispositions, qui sont scrupu
leusement respectées, fait saisir le ridicule et le
mensonge des plaintes de tous les agents de la
curie romaine, sur la situation de Pie IX.
Celui-ci jouit de tous les avantages et de tous
les honneurs de la royauté, sauf qu'il n'a pas de
pouvoir temporel.
Si, malgré cela, il se dit captif et malheureux,
il n'y a plus sur la terre, honnis quelques princes
souverains, que des malheureux et des captifs.
Mais il faut reconnaître que bien des personnes,
sans être difficiles, se contenteraient de la position
du Pape.
Les journaux cléricaux rapportent que M. le
vicomte de Damas, président du dernier pèlerinage
français Rome, s'est écrié, après avoir lu Pie IX
une adresse
- Vive notre guide irfaillible.
Vive notre vrai roi
Vive Pie IX
Toute la politique des ultramonlains est là.
Leur vrai roi, c'est Pie IX, comme leur vraie
patrie est le Vatican.
Le président du pèlerinage français a exprimé
avec franchise la pensée de tous ses coréligion-
naircs.
Plusieurs journaux ont annoncé, puis démenti une
nouvelle d'après laquellede grandes manœuvres auraient
lieu cette année dans le Luxembourg. Ce projet ne
serait pas abandonné, parait-il. On nous assure en effet
de bonne source que le programme de cette opération
militaire est dès présent arrêté, et le voici
La marche offensive vers le Luxembourg qui doit se
faire le 12 Septembre, a ceci pour hypothèse
Un corps français a fait son entrée en Belgique par
Arlon, Virton, Florenville et Bouillon et se dirige sur
Verviers.
Le Gouvernement belge, apprenant cette invasion,
envoie immédiatement un corps de troupes la ren
contre de l'envahisseur ce corps arrive le 12 Septem
bre au matin en vue des avant-postes ennemis. Le
commandant du corps belge a mission de refouler les
Français et y parvient telle est l'hypothèse.
Les troupes opposées doivent bivouaquer entre Bas-
togne et Flamierge d'une part et Buisseret et Hollange
d'autre part.
Les commandements de ces deux corps ont été
confiés deux officiers supérieurs distingués, les colo
nels Ruyters, du 7' de ligne, et Baudoux, du 2" carabi-