Conseils sur la variole.
paru, l'on put croire que les deux partis de la
Chambre allaient voter de commun accord le nou
veau projet soumis leur approbation.
Cette entente, qui s'était d'abord établie dans la
section centrale, s'est maintenue la Chambre jus
qu'au moment où M. de Lantsheere a donné son
incroyable commentaire de l'art. 46, repoussé
l'amendement de M. Frère-Orban et proclamé urbi
et orbi que les menaces des peines spirituelles pro
férées par le prêtre dans le-confessionnal sont
l'abri de toute répression.
Dès ce moment, l'entente fut rompue; elle devait
l'être. La gauche ne pouvait pas admettre cette
scandaleuse violation de tous les principes d'égalitc
constitutionnelle, cet abaissement des laïques
devant la théocratie, celle consécration officielle de
la plus exorbitante des tyrannies.
L'opposition a donc voté tout entière contre la
loi, et c'est dans ces conditions que celle-ci va être
portée au Sénat.
Si le Sénat est réellement un corps pondérateur,
il ne volera pas une loi pareille.
Si le ministère lient réellement faire inscrire
la loi dans nos Codes, il cherchera un moyen quel
conque de supprimer les déclarations qu'il a faites
la Chambre.
S'il n'y réussit pas, nous nous permettons de
prédire qu'il n'osera pas soumettre la loi la sanc
tion royale et qu'en tout état de cause, le pays ne
tolérera pas la consécration officielle de la plus
monstrueuse iniquité qu'on ait jamais essayé d'im
poser un peuple.
Il n'y a pas d'illusions se faire sur ce point
et, vrai dire, personne ne s'en fait.
On attend avec curiosité le dénouement de cette
aventure, mais on est certain d'avance que, dans
aucune hypothèse, il ne peut être favorable au
maintien de la doctrine vraiment révolutionnaire
dont M. De Lantsheere s'est fait le protagoniste.
{Echo du Parlement.)
On lit dans le Journal de Gand
Un de nos amis, nous envoie de Dinant la liste
des personnages qui la dernière procession, por
taient de baldaquin sous lequel se prélassait le
doyen Houba que ses lettres YEcho du Parle
ment ont un instant rendu célèbre.
Dans cette liste, nous trouvons le vice-président
du tribunal, un de ses juges, le substitut du pro
cureur du roi et une demi douzaine de membre du
barreau. Voilà pour le pouvoir judiciaire. Il faut
y joindre encore un vice-président du conseil pro
vincial.
Il est question de consolider l'orthodoxie du tri
bunal dinanlaispar quelques nouvelles nominations
au nombre desquelles celle d'un parent fort rap
proché du président de la Chambre qui, on le sait,
est député par la doyenné de Dinant.
Quelques années de ce régime encore et les bons
pourront se rassurer comme sous l'ordre moral. Ce
sera la situation des journaux libéraux, qui ne
sera pas rassurante.
Les tribunaux ecclésiastiques,abolis par la révo
lution française, ne seront pas rétablis, mais les
tribunaux De Lantsheere les vaudront bien.
Dans sa séance du 19 février dernier, le bureau
de la Fédération des associations libérales a pris
en sérieuse considération la proposition de l'Asso
ciation libérale de Bruxelles et d'autres associations
de convoquer Bruxelles tous les libéraux du
pays.
Il a décidé, en outre, que si les efforts de la
gauche parlementaire ne parvenaient pas obtenir
du ministère et de la majorité une loi juste, re
dressant un grief nationaltoutes les associations
affiliées seraient convoquées Bruxelles pour
prendre en commun, sans sortir de la légalité. les
mesures que commanderait la situation.
La gauche parlementaire n'ayant pas pu obtenir
du ministère et de sa majorité la loi juste qu'elle
avait mission de réclamer, nous rappelons au
bureau de la Fédération libérale les engagements
qu'il a pris le 19 février envers le libéralisme.
On sait que le bureau de la Fédération est con
voqué pour jeudi; nous sommes certain qu'il ne
faillira pas ses devoirs. {Etoile.)
Le Sénat est convoqué pour lundi, 18 de ce mois,
2 heures.
Il s'est formé dans ces derniers temps Verviers
une jeune garde de l'instruction publique. Voici le
manifeste qu'elle vient de publier
La question de l'enseignement populaire est sans
contredit l'une des plus intéressantes et des plus vivaces
qui s'imposent l'opinion publique. Pourvoir l'insuffi
sance de la loi en rendant cet enseignement accessible
même aux plus pauvres, voilà le but indiqué l'initia
tive privée, voilà le but que la Jeune Garde se pro
pose d'atteindre.
Fournir chaque intelligence les moyens de se déve
lopper et d'apporter son concours la grande œuvre
de l'humanité, tel est le résultat que nous ambitionnons,
telle est la tâche laquelle nous venons convier tous
ceux qui ont une intelligence et un cœur.
Nous irons trouver le pauvre en sa demeure, et nous
lui dirons Soyez sans inquiétudes nous voulons nous
charger de l'avenir intellectuel de vos enfants. Ils
pourront désormais aller en classe, sans que leur cos
tume les expose aux sarcasmes de leurs condisciples. Ces
vêtements, ces livres qui vous font défaut, les voici
ce déficit, que la suppression du travail de vos enfants
va introduire dans votre ménage, nous voulons l'amoin
drir. Cette instruction, que votre pauvreté devait
refuser vos fils, nous voulons la leur fournir. En
faire des hommes, les rendre utiles leurs semblables
et la société entière, voilà ce que nous désirons.
Et nous arriverons ainsi créer nos écoles com
munales une nouvelle population pleine de vie, d'intel
ligence et de zèle. Et lorsque, grâce notre persévé
rance et l'appui de nos concitoyens, nous aurons
réussi élever le niveau intellectuel de notre centre,
alors nous serons assez récompensés du travail que
nous aurons entrepris.
A l'œuvre donc Unissons nos efforts dans ce grand
combat l'ignorance Que la Jeune Garde compte
bientôt des bataillons nombreux et pleins d'enthou
siasme Une place tous y est marquée jeunes gens,
apportez-y vos loisirs, votre ardeur hommes d'expé
rience, accordez-lui vos sages conseils favorisés de
la fortune, donnez un peu de votre superflu pour
secourir ceux qui manquent du nécessaire. Nos efforts
seront bientôt couronnés de succès, car nous n'accor
derons nos secours qu'à ceux qui en seront réellement
dignes. Le bon exemple est contagieux nous trouve
rons partout des imitateurs. Et Verviers, qui jamais ne
resta indifl'érent la cause sacrée du progrès, Verviers
qui toujours favorisa les nobles institutions, Verviers
se glorifiera peut-être un jour d'avoir donné le signal
de la rénovation intellectuelle du pays entier
A l'œuvre donc, et que notre cri de ralliement de
vienne Guerre l'ignorance En avant Toujours en
avant
Le Courrier de Bruxelles disait mardi dernier
Contre notre attente, celle campagne (sur la
réforme électorale) aura eu cependant un bon
résultat elle a fait tomber les masques...
Parfaitement juste. Les cléricaux ont, en effet,
voté ouvertement une loi de parti et se sont mon
trés tels qu'ils sont.
Voilà le Couirier de Bruxelles pris en flagrant
délit de vérité. Ça va bien l'ennuyer. {Gazette).
-l-o <st-—
Les énergiques protestations des libéraux beiges
contre le discours du nonce ont causé en Italie de
vifs sentiments de satisfaction et de reconnaissance.
Un journal de Home Y Italie publie ce
sujet un article, donc voici quelques extraits:
La croisade diplomatique organisée par le
Vatican contre l'Italie ne lui a donné jusqu'ici que
des succès contestables. Partout où les évèques et
les nonces ont voulu créer une agitation en faveur
du pouvoir temporel, ils n'ont réussi qu'à provo
quer des démonstrations de sympathie pour l'Italie.
Ainsi qu'on l'a fort bien dit, pour chaque ennemi
que le Vatican excite contre nous, on voit surgir
dix amis qui aflir.menl hautement lu solidarité du
parli libéral européen avec la cause italienne.
Son isolement (de la Papaulé) est désormais
tel que le ministère catholique de la Belgique lui-
même a dû faire des déclarations et accepter un
ordre du jour qui impliquent un blâme formel de
toute agitation en faveur du pouvoir temporel. Le
nonce, son tour, a dû permettre qu'on désavouât
en son nom les propos belliqueux qu'il avait tenus
et qui avaient été reproduits textuellement et non
pas sans son autorisation, par une feuille cléricale
reconnue peu près comme l'organe officiel de la
nonciature.
Mais l'incident de Bruxelles n'en a pas moins
une portée considérable, qui ne doit pas passer
inaperçue.
Le but de la levée de boucliers de ces derniers
mois a été suffisamment expliqué par les mande
ments des évèques français...
On affirmait nettement que le moment était
venu d'imposer au gouvernement italien l'abandon
de Rome. Les anciens zouaves pontificaux prépa
raient leurs armes. Les listes des affiliés qui s'en
gageaient répondre, le jour venu, l'appel du
St-Père. circulaient avec une activité nouvelle.
La campagne était menée avec un entrain qui
annonçait des espérances extraordinaires et près de
se réaliser...
Quant l'Italie, elle n'a autre chose faire
que de prendre bonne note de tout ce qui se dit et
de tout ce qui se fait. Elle a ce grand avantage de
connaître fond ses amis et ses ennemis et de
savoir fort bien ce qu'elle a craindre et ce qu'elle
a espérer.
Nous envoyons nos remereîments sincères au
leader illustre du parli libéral en Belgique, M.
Frère-Orban, le défenseur vigilant de la cause
libérale, le vétéran glorieux des luttes politiques
combattues pour tous les progrès. Nous remercions
en même Umips le parti libéral belge qui, en
repoussant toute solidarité avec les énergumènes
de la réaction cléricale, tient haut et ferme le dra
peau de la liberté et affirme chaque jour avec
énergie les liens qui unissent les esprits libéraux
de tous les pays.
La vaccination et la revaccinalion sont les
seuls moyens efficaces de se préserver de cette ter--
rible maladie. Que les mères n'hésitent pas
inoculer leurs enfants le plus tôt possible, et que
les adultes aient plus souvent recours la revac
cination laquelle on ne songe qu'au moment du
danger, c'est-à-dire quand la variole a déjà fait
invasion dans les familles.
Nous mettons sous les yeux des lecteurs l'in
struction suivante qui résume les points indispen
sables connaître.
1° Les enfants doivent être vaccinés dans le
courant du troisième mois après la naissance,
quelle que soit la saison, la variole sévissant elle-
même toutes les époques de l'année.
2° Il n'y a aucun inconvénient laisser pren
dre du vaccin sur les enfants loin de leur nuire,
cette petite opération ne peut que les soulager.
3° La vaccine n'est jamais suivie d'accidents
comparables la gravité d'une éruption de petite
vérole.
4° En temps d'épidémie, il est urgent dc. se
faire vacciner c'est le seul moyen d'échapper la
contagion.
5° Pour éviter le retour des épidémies, les
adultes doivent se faire revacciner tous les huit ou
dix ans, quand les inoculations réussissent dans
le cas contraire, il est utile de recommencer tons
les ans ou tous les six mois jusqu'à réussite con
statée.
6" Autant que possible, il faut éviter les
inoculations avec du vaccin de revacciné. Ce der-