No 257. Dimanche. 37e ANNÉE. 17 Juin 1877. 0 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. BULLETIN POLITIQUE. Les journaux de Bruxelles ont reçu la com munication suivante du bureau de la Fédéra tion Libérale VIRES ACQUIR1T EUNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 50. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. HEURES DE DEPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-30. 12-07. 6^50. Poperinghe. 7-30. 9-07. - 12-07. 5-57. 6-50. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-54. - 9-46. - 11-20. - 2-35. - 5-25. Roulers. 7-50. 12-25. 6-45. Canghemarck-Oslende. 7-18. 12-06. 6-20. Langhemarck, le samedi, 5-50. Dans une des séances de la Chambre des com munes, sir Stafford Northcole a annoncé que la réponse de la Russie la notification de l'Angleterre, en ce qui concerne lecanal de Suez, dit en substance que la Russie ne bloquera ni n'entravera la naviga tion sur le canal, qu'elle ne la menacera, en un mot, d'aucune façon. La Porte et l'Egypte n'ont pas encore fait connaître leur opinion sur ce point. Le Français, organe de M. de Broglie, se dit en mesure d'affirmer que, sauf une réserve le gouver nement anglais a fait la réponse du prince Gort- chakoff l'accueil d'un sentiment tout pacifique. Le seul point réservé, ajoute cette feuille, c'est la par tie de la note qui concerne le passage Dardanelles. Peu ou point de nouvelles des opérations mili taires en Orient. Une dépêche d'Erzeroum, reçue Péra mercredi soir, annonce qu'une grande bataille est engagée devant Kars. Le résultat n'est pas encore connu. Moukhlar Pacha, qui est toujours près d'Erze roum, a reçu un renfort de 20 bataillons venus de Trébizonde. Au surplus, il est très-difficile de comprendre les opérations des Russes en Asie, opérations mul tiples faites par des corps séparés et qui paraissent souvent avoir les buts les plus contradictoires.C'est ainsi que l'abandon d'Olti est expliqué de deux manières différentes. Certaines dépêches disentque le corps russe qui occupait cette position s'est retiré pour aller se joindre aux assiégeanis de Kars d'autres dépêches prétendenlquece corps s'est mis en marche sur Ispir, où il pourrait couper les commu nications de l'armée de Moukhlar avec Trébizonde et l'isoler de la mer, comme déjà un autre corps russe a isolé Kars d'Erzeroum et de Batoum. Celte dernière version nous semble plus probable que la première. L'insurrection des peuplades du Caucase paraît prendre une assez grande extension. Rien que pour comprimer la révolte des tribus de la Tschetschna et du Terek, il a fallu y envoyer un corps de 7,000 hommes d'infanterie, avec un millier de Cosaques et vingt-quatre pièces de montagne le général Swistanoff. qui le commande, a son quartier géné ral Grosnij. Les garnisons des forts du Caucase septentrional ont reçu des secours considérables. Les contrées l'est de Tiflis sont sillionnées par de fortes colonnes volantes qui cherchent empêcher les insurgés de descendre des montagnes. Le corps expéditionnaire turc de Fazli Pacha est maître de la côte sur une étendue d'une trentaine de lieues il s'apprête forcer les défilés qui mènent vers les plateaux du Caucase et qui sont gardés par les trou pes du Kuban. En Europe on ne se bal que dans le Monténégro. Une dépêche annonce que plusieurs villages de cette contrée ont fait leur soumission. Le prince de Serbie est arrivé hier Orsova, se rendant.Ploïestipour visiter le Czar. D'après une dépéehe de Belgrade, adressée une feuille viennoise, le conseil des ministres serbe serait tombé d'accord sur l'envoi d'une Note au prince Gortchakoff. Cette Note déclarerait que la Serbie ne peut maintenir sa neutralité qu'à la con dition de recevoir la promesse d'être indemnisée la conclusion de la paix. L'indemnité consisterait dans l'annexion de quelques distrits et l'affranehis- sement de la souveraineté de la Porte. Une crise ministérielle a éclaté en Roumanie. On annonce comme arrêtée la démission de MM. Bratiano et Cogalniceano. La formation d'un nouveau cabinet avec MM. Demeter Ghika, Boeresco, le général Floresco et un complet changement de système qui toucherait également la Constitution roumaine, sont consi dérés comme certains. A Paris les délibérations des groupes parlemen taires ont pris hier une activité plus grande que les jours précédents. Toutes les fractions delà majorité républeaine ont examiné les diverses éventualités qui pourront se produire l'occasion et l'interpel lation aujourd'hui et l'on a arrêté d'une manière complète la ligne de conduite suivie, de façon ne rien abandonner au hasard des événements. Une élection pour le Reichstag allemand a eu lieu dans la sixième cerconscription électorale de Berlin. Les libéraux réunis présentaient M. Lœwe, progressiste; les socialistes, M. Hasencleve, dont l'élection avait été annulée. Ce dernier a distancé son concurrent de plus onze cents voix. Le résultat des élections législatives en Hollande est connu, sauf pour quatre arrondissements. Les dix-sept députés libéraux ainsi que tous les députés ullramontains sortants ont été réélus. Trois antiré volutionnaires ont été remplacés par des libéraux; un conservateur a échoué contre un libéral, un autre contre un ultramontain. Y près, le 16 Juin 1877. Le bureau de la Fédération libérale s'est réuni aujourd'hui jeudi il informe les associations libé rales affiliées, qu'il maintient la résolution prise par lui le 19 février dernier dans les termes sui vants Si les efforts de la gauche ne parvenaient pas obtenir du ministère et de la majorité une loi juste, redressant un grief national, toutes les associations affiliées seraient convoquées Brux- elles, pour prendre en commun, sans sortir de la légalité, les mesures que commanderait la situation. La gauche parlementaire, n'ayant pas épuisé son action, puisque le projet de loi est encore soumis ail Sénat, il y a lieu d'attendre le résultat des déli bérations de cette assemblée. S'il n'en sort pas une loi juste, mettant fin aux fraudes et aux violences qui vicient la représentation nationale, la Fédéra tion est prête exécuter la résolution qu'elle a volée. Le bureau estime en outre que si le projet de loi était retiré, les libéraux devraient aviser pour obtenir une loi impartiale égale pour tous, comme le gouvernement l'a solennellement promis car les abus signalés étant reconnus par le ministère lui même, il est impossible que de nouvelles élec tions générales se fassent sous l'empire de la légis lation en vigueur. Nous trouvons dans le Journal de Liège une correspondance de Bruxelles que nous reprodui sons, laissant l'auteur toute la responsabilité de ses allégations Je n'ai pas vous apprendre le bruit que les paroles du Roi Liège ont fait, ni les commentaires qui ont paru. Mais il n'est pas sans intérêt de connaître la tra duction probable de ces paroles. Ceci repose sur des informations prises bonne source. On ne croit pas, dans les cercles militaires allemands ou français, qu'il doive surgir en Occident le pendant des conflits qui agitent l'Orient, et l'allocution du Roi n'a nullement cette portée. Traduite en langue militaire, elle signifie simplement que la Belgique doit s'appuyer moins sur les traités que sur Cinlérêt de ses puissants voisins et s'apprêter faire de nouvelles dépenses mili taires. Le jour où l'un de nos voisins serait forcé, par le soin de sa défense, d'occuper notre pays, les traités nous défendraient mal. Il faut qu'il ait intérêt ne pas tou cher nos frontières. Pour cela, il faut qu'il soit per suadé que nous résisterons son antagoniste et lui faire envisager comme un danger une hostilité qui grossirait le nombre de ses ennemis. Pour cela il faut être suffisamment fort. Nous ne pou vons pas, nous seuls, être capables de résister la France ou l'Allemagne, mais nous devons pouvoir jouer, vis-à-vis de celui de ces deux pays qui nous vio lenterait le rôle d'un allié utile celui qui nous respec terait. Ainsi l'Italie, quoique battue Custozza, n'en a pas moins assuré la victoire de la Prusse contre l'Autri che, parce qu'elle a occupé une grande armée. Pour que la Belgique remplisse ce rôle auxiliaire, disent les militaires, elle doit avoir un peu plus de cent mille hommes, soit une quarantaine de mille hommes dans les places fortes et, en campagne, l'effectif de deux corps d'armée. C'est ce que la Bavière a pu faire en 1870, et la Bavière a précisément notre population. C'est aussi ce que la Sardaigne faisait avant d'absorber l'Italie et quand elle n'avait que 41/2 millions d'habitants.

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Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 1