Où donc s'arrêteront ils
Nouvelles locales.
Chronique Judiciaire.
Nouvelles diverses.
On se rappelle que le Journal de Bruxelles
a - ait démenti formellement que la nouvelle donnée
par Y Echo du Parlement que M. le ministre des
finances cherchait revenir sur les déclarations
faites la Chambre par M. le ministre de la justice.
Il parait que le Journal de Bruxelles s'était
beaucoup trop avancé, et que la nouvelle était
vraie, car aujourd'hui il rétracte en ces termes ses
imprudentes affirmations
On avait parlé de la retraite du ministère ou
du retrait du projet de loi électorale. Nous avons
pensé avec raison, que, la suite du vote de la
Chambre on ne pouvait considérer cela que comme
des cancans indignes d'occuper les esprits sérieux.
Est-ce dire que nous ayons révoqué en doute la
pensée que Y Echo du Parlement a attribuée,
d'après des bruits qui avaient circulé, l'honorable
ministre des finances, de chercher un expédient
qui lui permit de faire voter au Sénat une modi-
ficalion de l'art. 46, et que la loi reviendrait
ainsi la Chambre, où l'on chercherait obtenir
l'accord des partis pour le vole définitif? Nul
lement. M. Malou. depuis le commencement de la
lutte, n'a toujours été préoccupé que d'une chose,
savoir de mettre tout le monde d'accord, surtout
sur les questions un peu épineuses, afin d'arriver
un vote peu près unauimc sur un projet de ce
caractère et de cette importance. Ces préoccupa
tions ne le quitteront pas, au moment surtout où
il est du devoir du gouvernement de rechercher la
solution la plus satisfaisante, celle qui sera de
nature réunir le plus de voix possible autour de
son œuvre.
Je viens de relire une étude de M. Laurent, qui
a été publiée dans une des dernières livraisons de
la Revue de Belgique et intitulée l'Intolérance
catholique.
Il serait souhaiter que ce travail soit tiré un
grand nombre d'exemplaires, pour être distribué en
masse au pays.
Le savant professeur y fait le procès l'église
romaine, qu'il accuse d'intolérance. A vrai dire,
la thèse était facile soutenir, mais M. Laurent la
présente sous un jour nouveau il s'appuie princi
palement sur des faits avancés par. des pieux
auteurs. Ainsi, pour ne parler que des malheureu
ses femmes accusées de sorcellerie, qui périrent sur
les bûchers de l'Inquisition, on prétendait sérieu
sement qu'elles entretenaient avec les démons des
relations qui compromettaient leur vertu.
Les sorcières étaient également accusées de voya
ges aériens sur des manches balai. Ecoutez
Sprenger, un inquisiteur nommé par le pape Inno
cent VIII, qui, dans un de ses écrits, donne la
recette de ces voyages aériens Tuez un enfant
mâle avant le baptême faites-en un onguent, avec
lequel vous frottez un morceau de bois. Voilà le
balai enchanté sur lequel vous pourrez voyager
nuit et jour.
M. Laurent ajoute
Horrible invention de la soitise en délire.
Mais la bêtise ne suffit point il faut que le saint
zèle dresse les bûchers, et il faut que les juges
soient armés d'une autorité infaillible. Toujours
l'infaillibilité marchant de concert avec la plus
insigne folie qui ait jamais existé dans un cerveau
fêlé et sur le témoignage de la folie, les bûchers
se dressent et des innocents sont immolés.
Vous allez vous récrier et prétendre que cette
histoire de voyages aériens est une bonne plaisan
terie. Mais songez donc que ceux qui au moyen-âge
croyaient aux sorcières sont, vu l'étal d'abaissement
intellectuel d'alors, plus sérieux que ceux qui
viennent aujourd'hui prétendre que la sainte vierge
a fait des apparitions soit la Salette, soit Paray-
le-Monial, soit Lourdes, soit ailleurs.
Le malheur, c'est que ces gens-là trouvent tou
jours des dupes ils soutiendront que deux et deux
font cinq, il y aura des malheureux qui les croiront.
11 est pénible de constater l'action néfaste de ces
dogmes extravagants sur les intelligences déjà si
obtuses des croyants.
Il n'y a pas longtemps qu'ils ont décrété l'infail
libilité du pape.
Où donc s'arrêleronl-ils
Une correspondance de Rome adressée Ylndè-
pendance affirmeque M. Vannulelli. interogéparle
cardinal Siméoni sur l'authenticité des paroles qui
lui ont été prêtées par le Courrier de Brtixelles,a
répondu que la version de ce journal était exacte.
C'eslsur l'ordre de la curie romaine que M. Vannu
lelli a désavoué les paroles qu'il a bien réellement
prononcées.
Ils vont bien les cléricaux dans les pays où ils
se sentent les maîtres absolus.
Les processions de la Fête-Dieu ont provoqué
des rixes lamentables sur divers points du terri
toire espagnol.
A Roa, un ancien volontaire a été brutalement
assailli par un carliste qui prétendait l'obliger se
découvrir sur le passage de la Croix. L'assistance
est intervenue dans la discussion on a livré
bataille. Trois cadavres ont été étendus sur la
place, cinq personnes ont été très-grièvement bles
sées, trente autres, parmi lesquelles le maire, ont
été plus ou moins dangereusement atteintes dans la
bagarre.
Décès.
D'après cela, prétendent toujours les militaires, il
nous faudrait un contingent annuel plus fort que celui
que nous possédons. Les estimations varient entre 14 et
lfî.OOO hommes, étant donné que le déficit résultant des
exemptions ne soit pas supporté par l'armée.
J'ignore absolument si le gouvernement présentera
un projet de loi dans ce sens. Je vous cite seulement
l'opinion des autorités militaires.
Quant aux sacrifices d'argent, ceux-là sont plus cer
tains et mieux connus. Outre les fusils dont le Roi a
parlé, on veut compléter le système de défense d'Anvers.
Au lieu d'élever 10,000 mètres de distance des forts
•fui finiraient peut-être par être trop rapprochés, on
irait 12,000 mètres, c'est-à-dire jusqu'à la ligne du
Rupel et de la Grande-Nèthe, et l'on y construirait deux
ou trois forts.
On veut, de plus, des travaux sur la rive gauche
d'Anvers et quelques travaux Termonde.
Comme vous pouvez le voir, aucune de ces mesures
ne pourrait conjurer un danger immédiat s'il existait.
Ce sont des sacrifices destinés a produire leur effet
dans plusieurs années, et le discours du Roi n'a pu faire
allusion des complications résultant de la guerre ac
tuelle.
Plus de Carillon On a commencé, Mercredi
dernier, placer les échafaudages pour les travaux de
réparation qui doivent s'exécuter au Campanile du
Beffroi. Nous apprenons que, par suite de ces travaux
lesquels prendront plusieurs mois les sons délec
tables du Carillon cesseront de réjouir notre oreille
L'heure et la demie nous tomberont donc du Beffroi
sans crier gare le quart d'heure et le demi idem ces
seront d'exécuter leur pirouette habituelle.
Un Jeudi-Saint de plusieurs mois nous est réservé.
Disons donc, et pour longtemps, au revoir nos
cloches gentilles et gémissons en chœur: Plus de
Carillon hélas, plus de Carillon
Le Conseil Communal de notre ville vient de termi
ner le travail de codification des règlements commu
naux, lesquels ont été recueillis et classés en brochure,
qui porte pour titre Code de Police Communale de
la ville d'Ypres.
En séance du 2 Juin dernier, le Conseil a voté l'abro
gation de toutes dispositions réglementaires autres que
celles contenues dans le Code de Police.
Nous apprenons avec plaisir que M. Julien Simar,
chef de musique au 8e régiment de ligne Anvers, a
parfaitement réussi au concours préparatoire pour le
grand prix Je composition musicale (dit prix de Rome)
et qu'il est entré en loge Lundi dernier, ainsi que cinq
autres artistes, pour subir la grande épreuve définiti
ve. Nous sommes d'autant plus heureux de ce ré
sultat, qu'il y a quelques jours encore nous constations
le mérite réel des productions de ce jeune artiste.
Société «I« la Concorda. —EXTRA MUROS.
Programme des morceaux qui seront exécutés le Di
manche 17 Juin 1877, 6 heures, par la Musique du
lr rég' de ligne, sous la direction de M. Ch. Simar.
1. Les amazones, marche,
2. Zampa, ouverture, Hérold.
3. Transcription de l'opéra Aïda, Julien Simar.
4. La Malle des Indes, galop, Van Perck.
2e Partie.
5. Les Eburons, grande marche
de concert, Julien Simar.
(5. Le beau Danube bleu, valse,
(arr. Ed. Simar), Strauss.
N. B. En cas de mauvais temps ce programme
servira pour le concert suivant.
État-Civil o'Ypbbs, du 8' au 13 Juin 1877.
NAISSANCES: Sexe masculin, 4; id. féminin, 3. Total 7.
Mariages.
Dupi ez, Théodore, journalier et Cerirz, Marie, domestique.
Vansevenant, Désiré, journalier et Hoste, Oclavie, coutu
rière.
Dcclrrcq, Marie, 28 ans, cabaretière, épouse de Joseph Tim-
merman, rue au Beurre. Vandamme, Pierre, 87 ans, sans
profession, célibataire, St. Pierre lez Ypres. Seys, François,
71 ans, sans profession, époux de Rosalie Angilles, place St.
Pierre.
Enfants au dessous de 7 ans
Sexe masculin, 0 Sexe Féminin, 3. Total 5.
Ainsi que VEtoile l'avait annoncé, la chambre du conseil,
Erès le tribunal de première instance de Bruxelles, a statué,
ier, sur les conclusions du réquisitoire du procureur du roi,
M. Hi-yvaert, en cause de T'Kint et consorts.
La chambre du conseil, composée de MM. Drugman,
S'Terstevens et Uauman, a rendu une ordonnance en vertu de
laquelle sont envoyés devant la chambre des mises en accusa
tion T'Kint, ex-employé de la Banque de Belgique Fortamps,
ex-gouvenirur, et Sabalier, gouverneur de la même Banque.
Sont renvoyés devant le tribunal correctionnel: Ph. De
Buck, père; A. De Buck, fils; De Porre, père, agents de
change.
Une ordonnance de non lieu est intervenue en faveur de
Marie Col la rt (Lolo)j de MM. Kok et Gerïdebien administra
teurs de la Banque Dansart et Lœwenslein, agents de change,
et de quatre employés de la Banque.
Pour donner une idée de l'étendue de l'instruction de cette
affaire, nous dirons que l'ordonnance sur laquelle la chambre
du conseil a statué, ne comporte pas moins de 300 pages.
Les étudiants libéraux de l'université de Gand ont volé
l'unanimité une adresse de protestation au sujet des attaques
dirigée contre le gouvernement italien par les étudiants uilra-
montains de l'université de Louvain. Celte adresse sera remise
au consul d'Italie.
Encore de pétrole!Le hameau de Crotteux
commune de Mons (Liège), a été mis en émoi par un accident
terrible dû l'emploi imprudent de l'huile de pétiole dans les
circonstances suivantes
Marie Devillers, âgée de 19 ans, servante chez le fermier
Moies, de cette commune, avait la funeste habitude, quand
son poêle n'allait pas sa guise, de l'activer au moyen du
pétrole.
Bien des fois ses maîtres lui avaient fait des observations
ce sujet, mais sans obtenir qu'elle en tînt compte.
Dimanche dernier, vers neuf heures du matin, revenant de
la messe, elle trouve son feu presque éteint pendant que sa
maîtresse se rendait l'étage et que le f rmier se trouvait
dans la pièce côté de la cuisine, elle prend une cruche en
fer-blanc contenant deux ou trois litres de pétrole et en verse
une partie sur le feu. Pendant qu'elle verse, les flammes de
viennent tellement intenses qu'elles se cnmmuniquent la
cruche. Celle-ci éclate en répandant le liquide enflammé, et
la malheureuse se trouve en un instant entourée de flammes
qui dévorent ses vêtements et ses chairs.
Aux cris poussés par la viclimp,le fermier veut se précipiter
son secours mais les flammes l'empêchant de pénétrer dans
la cuisine, il est obliger de sauter par la fenêtre pour se pro
curer de l'eau. Aidé de sa femme, il parvient, non sans peine
et non sans danger pour lui-même, éteindre l'incendie. Ils
trouvèrent alors leur malheureuse servante se tordant dans
d'affreuses convulsions et entièrement couverte de brûlures.
Le docteur Stiennon, de Hollogne-aux-Pierres, appelé en
toute hâte, ne put que constater l'impuissance de la science.
La malheureuse expira vers sept heures du soir, après avoir
enduré pendant toute la journée les plus atroces souffrances.