6 FRANCS PAR AN. N° 262. Jeudi. 37e ANNÉE. 5 Juillet 1877 JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSE TIENT BULLETIN POLITIQUE. PROCRË PARAISSAIT LE JEUDI ET LE «DUMUE. VIRES ACQUIRIT EUNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00 Idem Pour le restant du pays. 7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rué de Dixinude, 39. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-(0 Réclames la ligne fr. 0-23. CHEMIN DE FER. HEURES DE DÉPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-30. 12-07. 6-30. Poperinghe. 7-50. 9-07. 12-07. 5-37. 6-50. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-46. - 11-20. - 2-55. - 5-25. Roulers. 7-50. 12-25. 6-45. I.anghemarck-Ostrnde. 7-18. 12-06. 6-20. Langhemarck, le samedi, 5-50. La partie politique de l'ordre du jour du maré chal de Mac-Mahon l'armée est brièvement com mentée et réprouvée par lesjournaux républicains. Ce n'est pas, dit le Temps, comme l'affirme le maréchal, l'armée que le pays a remis la garde de ses plus chers intérêts; c'est aux trois grands pouvoirs de l'Etat, pris collectivement au Prési dent la République, qui exécute, et aux deux Chambres qui dirigent et contrôlent, que cette mission a été confiée. En revanche, la presse gouvernementale loue sans restriction cette singulière idée de parler poli tique des soldats, ce qui leur apprend, dit un journal du soir, confondre la religion de la lé galité avec la religion du drapeau. La Gazette de France, un des orgaubs du parti' légitimiste, trouve que le maréchal a le don, tou tes les fois qu'il prend la parole, d'exprimer des idées aussi nettes qu'énergiques. Disons-le en passant, ajoute celte feuille, son cabinet devrait bien s'inspirer de cette qualité maîtresse en politique. Car jusqu'à piésent le gou vernement vit sur les deux documents qui émanent directement du maréchal la lettre de M. Jules Simon et l'ordre du jour l'armée. Le Pays y met moins de réserve. Le chef de l'armée a parlé, dit-il il a fait appel aux baïonnettes, et tout va rentrer dans le devoir. Et après avoir loué Yimperatoria brevitas de ce langage d'un soldat, il envoie son tour quel ques conseils aux ministres. A la bonne heure! s'écrie-t-il, voilà qui est réconfortant; cet ordre du jour nous console un peu de l'attristante inactivité du cabinet. Le maré chal s'est enfin souvenu qu'il commandait aux légions qu'il n'avait qu'un mot dire, que le doigt lever, pour que l'armée fasse son devoir contre les factieux. Le vainqueur de la Commune a com pris que pour achever son œuvre il lui faillait ré duire encore une fois la démagogie l'impuissance, soit que la menace suffise, soit qu'il faille faire marcher les bataillons. Enfin le Français, organe de M. de Broglie, constate que ce n'est pas là le langage d'un aven turier demandant des prétoriens leur complicité pour la satisfaction d'une ambition illégitime, mais bien la parole d'un chef d'Etat qui, connaissant la fois le péril de la patrie et les moyens qu'il y a d'y parer, fait un appel confiant cette chosegrande et rassurante entre toutes, la force au service du droit. N'est-il pas étrange de voirceux mêmes qui accu saient naguères les républicains de jeter l'alarme dans le pays, en annonçant qu'il était menacé, invoquer aujourd'hui des dangers imaginaires, pour justifier un langage peu habituel, sinon peu correct. Dans la réunion tenue par le conseil des minis tres. le gouvernement a fixé la date des élections générales, mais il a résolu, pour des raisons d'op portunité, dit le Moniteur universel, de ne pas faire connaître ses décisions en ce moment De son côté, le Temps publie la note suivante Le gouvernement nous fait savoir officielle ment que le conseil des ministres a pris une réso lution définitive au sujet des élections pour le renouvellement des conseils généraux. La session ordinaire de ces conseils aura Heu au mois d'Août et les élections partielles se feront au mois d'Octo bre. Cette résolution semble impliquer que les élections pour la Chambre des députés auront lieu dans le courant du mois de Septembre. D'après des renseignements adressés de Shumla au Daily Telegraph, les Russes ont essuyé une gravedéfaite en Bulgarie. Les Turcs auraient atta qué les Russes Biela, village situé quelques lieues deSislova. et les auraient refoulés en arrière en leur infligeant de grandes pertes, tandis que leurs canonnières détruisaient derrière eux le pont jeté sur le Danube et coupaient ainsi leurs commu nications avec le territoire roumain. Il faudra attendre quelques jours pour avoir des renseignements précis sur cet événement, car les fils télégraphiques sont coupés sur toute la ligne des hostilités en Europe. Dans le Monténégro presque toute l'armée turque est campée Podgoritza. Du quartier géné ral du prince Bula-Budina on aperçoit les tentes turques. Depuis samedi, des mouvements de trou pes ont eu lieu entre Podgoritza et Scutari. Les Monténégrins pensent qu'une partie des corps d'ar mée turcs réunis en Albanie seront envoyés Con- stanlinople, ou bien que les Turcs projettent une attaque contre le Monténégro du côté de Ceklici. Nous n'avons reçu aucune nouvelle des opéra tions en Asie. Tandis que les déclarations faites par les minis tres d'Aulriche-Hongrie on produit la meilleure impression dans tout le territoire de la monarchip. la proclamation adressé par l'empereur de Russie aux Bulgares a causé une profonde sensation dans tous les cercles politiques. On a la certitude que la Russie ne songe plus occuper temporairement certaines provinces de Turquie, mais qu'elle tra vaille activement la dissolution de l'Empire ottoman, Ë'incident qui s'était produit dernièrement propos de l'accueil réservé qui aurait été fait l'attaché militaire anglais auprès de l'armée russe du Danube est complètement vidé. Dans la séance de la Chambre des communes, sir Stafford Norlhcote a déclaré que le colonel Wel- lesley lui-même avait fait savoir que le prince Gorlchakoff lui avait fait un excellent accueil et qu'il comptait sur la même bienveillance de la part de l'Empereur et du grand-duc Nicolas. Sa position enfin sera en tous points identique celles de ses collègues autrichien et allemand. Post-scriptnm. Une importante nouvelle noiis arrive de Londres. La flotte anglaise de la Méditerranée est partie pour la baie de Besika. Le Standard prétend que ce mouve ment n'a pas d'importance. 14 n'en est pas moins grave dans les circonstances actuelles, et cela d'autant plus que. selon de Morning Post, la flotte sera notablement renforcée. En France, le Journal officiel publie une cerculaire du ministre de l'intérieur portant qUe le refus de la Chambre de voter les contributions directes a mis les conseils généraux dans l'impossibilité de remplir leur mandat dans la session d'août et de répartir l'impôt foncier entre les départemerits. OU' ne procédera donc pas la réélection des membres sortants et l'on'ajour nera la session jusqu'à la fin de l'année. En même temps le ministre rapelle aux préfets que l'acte du 16 Mai a eu pour but d'arrêter la France sur une pente fatale. Les préfets auront soin d'éclairer l'opinion publique sur ses intérêts. Le gouvernement a le droit et le devoir de faire connaître ses candidats, ceux qui l'appuient et ceux qui le combattent. Les pré fets devront instruire les populations et. aider le maré chal dans la tâche qu'il accomplira jusqu'au bout pour sauver la France, malgré les fautes des partis. Napoléon III ne tenait pas un autre langage. Y près, le 4 Juillet 1877. Quel est le sort réservé la loi sur les fraudes électorales, telle qu'elle vient d'être votée par le Sénat Nous croyons que cette loi sera adoptée aussi par la majorité de la gauche de la Chambre, non que la loi soit parfaite, mais parce qu'elle constitue déjà un progrès réel, en ce sens qu'elle assure l'électeur le secret absolu de son vote. Sans doute, il reste d'autres améliorations poursuivre ainsi nous ne pouvons renoncer au vote par l'ordre alphabétique général et nous devons vouloir des mesures efficaces pour mettre un frein la pression spirituelle du clergé. Mais parce que nous n'avons pas obtenu toutes les réformes que nous demandions, ce n'est pas une raison pour ne pas accepter celles que nous avons obtenues. A chaque jour sa tâche et nous pour suivrons les autres avec cette persévérance et cette énergie, que nous avons pour habitude de mettre au service de la cause libérale. Telle est aussi du reste l'opinion de la très grande majorité des orga nes de la presse libérale. - I O-l *m Le Journal d'Ypres fait avaler le retrait de l'ar ticle 47, par ses lecteurs, en leur fesant accroire que les commentaires de M. de Lanlsheere sur cet article ne sont nullement retirés.

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Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 1