l 37e ANNÉE. 26 Juillet 1877. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT Conseil provincial. IMKAISSVST LE JEUDI ET LE DIMANCHE. BULLETIN POLITIQUE. LE PROCHE VIRES ACQUIRIT KUNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 59. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-25. La situation devient de plusen plus graveàConstan- tinople. D'après les renseignements transmis au Times par son correspondant particulier de Pera, le grand- vizir a informé l'ambassadeur anglais auprès de la Porte que 35,000 Russes ont franchi les Balkans. D'a près les ordres venus du palais, les correspondants anglais ont été autorisés télégraphier que l'occupa tion de Constantinople par les Russes était imminente. On croit généralement que l'armée moscovite se divi sera en deux corps,- dont l'un marche sur Constanti nople et l'autre sur Galipoli. Il sera très difficile aux Turcs d'arrêter désormais les Russes dans leur mar che en avant. Quant la ville de Galipoli, ses anciens retranchements sont, d'après la déclaration des autori tés militaires compétentes, dans un état de délabre ment tel qu'on ne doit pas songer les restaurer; on peut peine songer organiser la défense de la place dans l'espace de dix jours. Déjà les habitants de Constantinople même songent abandonner la ville, et l'on annonce que les troupes irrégulières turques se retirent devant les troupes rus ses. Les troupes de Suleyman Pacha sont aussi considé rées comme devant rendre les plus grands services et l'on compte même sur elles pour sauver la situation. Malheureusement pour les Turcs, tandis que de fortes attaques sont dirigées vers Routschouk et que de grandes batailles sont attendues en Bulgarie et en Rou- mélie, le Monténégro a repris les hostilités. Quant la Serbie, la Skoupchtina a accordé au mi nistre de la guerre un crédit destiné subvenir aux frais du maintien d'un corps d'observation sur la fron tière turque et de l'établissement d'un camp des mili ces pour 24 bataillons. La Skoupchtina a autorisé le ministre des finances faire rentrer les souscriptions arriérées l'emprunt de guerre. Elle a approuvé les dépenses de deux millions de ducats faites pour la guerre. De son côté la Turquie n'est pas rassurée, et tout en ne suspectant pas ouvertement les intentions de la principauté, elle fait restaurer tous les retranchements aux frontières de la Serbie. En Asie, les Russes ont obtenu, le 18, près de Ber- ghet, un succès sur les Turcs. D'après une dépêche d'Erzeroum, un nouvel engagement a eu lieu le 20 avec les troupes de Moukhtar Pacha. Les Russes, avec huit régiments de cavalerie et huit pièc'es de campagne, ont poussé une reconnaissance dans la direction du camp turc. Une brigade ottomane s'est portée l«ir rencon tre des coups de canon ont été échangés. Les Russes se sont repliés. Un détachement de la garnison de Kars est sorti pour couper leur retraite. D'après la dépêche, les Russes semblaient vouloir se concentrer Zaïm, mais leurs forces ne consistant qu'en cavalerie, ils ont pu échapper et se sont repliés temps, laissant les ten tes Zaïm le lendemain le campement a été trans- orté par de grands convois Djanislidash et Alexan- ropol. Le mouvement général russe indique une retraite sur cette dernière ville. La nouvelle de l'envoi de troupes par le gouverne ment anglais aux garnisons de Malte et de Gibraltar n'a pas tardé être soumise au Parlement; Sir Stafford Northcote a annoncé que cette mesure avait été prise 5ar le gouvernement la suite de l'incertitude de l'état es choses dans la Méditerranée qu'il s'agissait de por ter les garnisons de ces endroits leur effectif complet, et que d'autres explications étaient inopportunes. Le Titnes, envisageant l'occupation de Constanti nople par les Russes dit, que l'Angleterre devrait au moins occuper Gallipoli. L'autriche, dit-il, peut occuper la Roumanie et la Serbie l'Allemagne aura confiance dans sa formidable armée l'Angleterre devra occuper la péninsule qui s'étend entre les Dardanelles et le gol s: fe de Saros. Cette mesure, du reste, ajoute l'organe de la cité, ne porterait aucun préjudice la Russie; parce que ce territoire même est en dehors de son centre d'o pérations et il y a une grande différence entre une occu pation directe en vue d'une invasion russe ou un séjour temporaire dans un endroit, en vue d'intérêts immé diats et nécessaires. En France, le conseil des ministres a fixé définitive ment la date des élections. Mais il aura de la peine rallier, au dernier moment les groupes de la coalition autour du maréchal. Une lettre adressée par le comte de Ghambord, en date du 14 Juillet, au Pape, en donne une preuve nouvelle. D'après un correspondant particulier du Times, le chef du parti légitimiste, traitant de l'approche des élections, aurait écrit au Pape qu'il lui était impossible de marcher avec les bonapartistes, que ceux ci ne travaillaient que pour eux-mêmes et auraient certai nement fait tourner les élections leur profit; qu'en conséquence il engageait le Pape user de son in fluence auprès des catholiques français pour en gager ceux-ci donner exclusivement leurs votes aux candidats légitimistes. Le Pape n'a pas encore répondu, mais il paraît qu'un personnage de distinction attaché au Vatican, va faire une tournée en France et en Angleterre, dans ce der nier pays notamment, afin d'engager le prince Napo léon faire taire ses prétentions au trône jusquen 1880. D'après les nouvelles reçues de New-York la circu- latioh des chemins de fer est généralement suspendue. Il n'y a pas de nouveaux désordres une partie des émeutiers de Pittsburg ont même déposé les armes mais d'autres ouvriers se sont joints la grève. Les troupes fédérales marchent sur Philadelphie et les ci toyens de Pittsburg s'organisent pour défendre leurs propriétés. Ypres, le 95 Juillet 187 7. Les journaux ullramontains prétendent que l'élection de Soignies devra de nouveau être annulée par la raison que M. Pennart serait français et ne serait donc pas éligible. Lu question nous paraît on ne peut plus simple. Si M. Pennart est né, comme on le dit, en Belgique, de parents français, il n'est belge qu'autant qu'il soit né sous l'empire de la loi fondamentale de 181S (art. 8) ou s'il est né sous l'empire de notre constitution, que pour autant qu'il ait fait la déclaration prescrite par l'art. 9 du Code civil. Ainsi posée, la question nous paraît facile ré soudre. et elle se réduit un point de fait, sur lequel les journaux de la capitale ne tarderont pas, sans doute, nous donner des renseignements précis. CBl-ni Séance du 17 Juillet 1877. M. De Mulie,dans une précédente séance, avait inter- fiellé M. le gouverneur au sujet de la comptabilité des êtes du 2oe anniversaire de S. M. le Roi Léopold. M. De Mulie a, comme l'on sait, la spécialité de ces sortes d'interpellations. Jamais il n'articule un fait précis mais il laisse planer des doutes injurieux, que M. le gouverneur repousse avec une indignation qui est tout fait justifiée. Dans cette séance M. le gouverneur a donc répondu ue le compte général des recettes et des dépenses àites l'occasion de ces fêtes par l'administration de la Flandre occidentale et l'administration communale de Bruges n'est pas encore dressé, parce qu'on n'a pu recueillir tous les documents et renseignements néces saires cet effet. Il y a donc lieu d'ajourner jusqu'à ce que le compte soit définitivement arrêté. Je dois ajouter quelques mots, a dit M. le gouverneur, relativement au développement que M. De Mulie a donné sa proposition et ce qu'il appelle les rétroactes de l'affaire. Et d'abord, relativement au vote de 25,000 fr. et la régularité de sortie de cette somme de la caisse du fonds provincial d'agriculture. Dans sa séance du 9 juillet 1856, le conseil provincial a voté une somme de 25.000 fr. prélever sur l'article 63 du budget de 1856, l'effet de couvrir en partie les frais de célébration du 25e anniversaire de l'inaugura tion du Roi. Cette résolution a été approuvée par arrêté royal du 26 du même mois. La somme est donc régulièrement sortie de la caisse. Voyons la régularisation de cette dette de 25,000 fr. Le 16 juillet 1859, le conseil provincial a arrêté 115,007 fr. 91 c. la somme due par la province au fonds d'agriculture. Sur ce capital, il a été remboursé jus qu'ici 58,126 fr. 25 c. de manière qu'il reste encore dù 59,881 fr. 64 c. Les intérêts ont. toujours été régulièrement payés. Quant la proposition de la commission de passer éponge sur le passé en ce qui concerne les sommes prélevées sur le fonds d'agriculture, «lie n'existe que dans l'imagination féconde de M. De Mulie. M. Surmont dit qu'au point de vue de la reddition d'un compte régulier et complet, il est devenu impossi ble de produire un document de l'espèce, pendant la présente session. M. le gouverneur a chargé un employé des bureaux de dresser un compte, que d'ailleurs M. le ministre de l'intérieur réclamait également. Jusqu'à présent et depuis 21 ans que ces fêtes ont eu lieu, ce compte n'a pas été produit. Ce retard, ce grand retard, fait croire que la compta bilité des fêtes du 25* anniversaire est assez difficile établir mais on ne peut pas dire d'où proviennent ces difficultés. Du reste, quand on dit compte, il s'agit en réalité d'un document sérieux portant sur la totalité des dé penses et non pas seulement sur les 25,000 fr. alloués ar la province. Il s'agit d'avoir un document complet, ans le genre de celui dressé par la commission centrale des fêtes du 25e anniversaire, Bruxelles, et concer nant la totalité des dépenses et la totalité des recettes. M. De Mulie veut l'exécution des promesses faites en 1858 par M. le gouverneur. Nous demandons, dit-il, que l'on tienne 1 engagement pris cette époque, et que l'on veut écarter maintenant par des motifs dila toires, par des fins de non-recevoir qui nous laissent dans l'incertitude sur ce qui s'est passé Le conseil a, non seulement le droit, mais encore le devoir d'employer tous les moyens possibles afin d'arri ver la régularisation du compte du fonds commun. Pour arriver ce résultat, il faut des éléments d'ap préciation, il faut qu'il sache, d'une manière positive, ce qu'il aura prélever sur le fonds commun pour équi librer les dépenses qui ont été faites l'occasion des fêtes du 25* anniversaire, si tant est que ce fonds ait réellement intervenir dans les dépenses qui ont été faites ce propos. L'honorable membre demande que la députation per manente ne se borne pas émettre des vœux mais que le conseil lui-même prenne une décision formelle et enfin qu'il charge la députation de se rendre au minis tère, afin de demander au gouvernement de vouloir bien intervenir dans cette question, pour la terminer une bonne fois et sans que nous ayons encore y revenir. J? a,

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Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 1