Listes électorales. Nous sommes jusqu'à un certain point, de l'avis de M, Desluers certes ce n'est point la peine, en présence surtout des ressources que possède la caisse, d'augmenter la taxe pour n'accorder que des indemnités telles qu'elles sont proposées dans le nouveau règlement. Mais nous trouverions raisonnable de l'augmenter pour accorder des indemnités plus efficaces. Ainsi toute institution, pour être réellement utile, doit répondre son but or, la caisse, telle qu'elle sera organisée, ne répon dra pas cette condition. Que l'on en juge le cultivateur qui, perdra un cheval de 1500 francs, recevra une indemnité de 275 francs. N'est-ce pas dérisoire et la caisse organisée dans de pareilles conditions remplit elle son but? Evidemment non. Aussi nous trouvons fort rationnel que M. Destuers ne veuille pas voir augmenter la taxe, aussi long- tems que l'on n'accorde pas des indemnités plus efficaces. Du reste le règlement nous semble destiné être révisé encore bien des fois et nous ne voyons pas notamment pourquoi, aujourd'hui que le recen sement des animaux se fera par écrit, on n'établi rait pas pour les chevaux une taxe proportionnée la valeur que le fermier déclarerait cette taxe pourrait être, par exemple, de 10 centimes par cent francs et permettrait d'indemniser le cultiva teur jusqu'à concurrence de la moitié de sa perte. Posons un exemple. Le fermier déclarerait que son cheval vaut 1500 francs, il aurait payer fr. 1-50, mais toucherait en cas de perte, une indem nité de 750 francs. Voilà dans quel sens nous comprendrions que l'on augmentai le tarif mais pour ne donner que des indemnités aussi insuffisantes que celles que l'on propose, l'ancien tarif nous parait plus que suffisant. Nous extrayons du recueil de droit électoral par Scheyven, l'arrêt suivant qui donne la mesure des moyens auxquels nos adversaires ont recours pour fabriquer de faux électeurs. Pour bien lire entre les lignes de l'arrêt, il est essentiel de connaître que le sieur Vermeersch est un occupeur du très honorable Druon Pantalèon, le digne président de notre association cléricale. Les procédés stigmatisés par la Cour nous re mettent en mémoire celle célèbre maxime Le choix des moyens légaux et honnêtes est une affaire tout fait accessoire, qui jamais ne doit, ni ne peut tourner au détriment du but prin- ci pal La Cour Vu l'arrêt de cette cour, en date du 15 février courant, et l'enquête qui s'en est suivie devant M. le juge de paix de Passchendaele Attendu qu'il résulte de celte enquête que l'inti mé possède une seule voiture deux roues, pouvant contenir six personnes et qui sert parfois au trans port des membres de sa famille Qu'il n'a point de chevaux propres au louage, mais seulement deux gros chevaux de labour (juments poulinières), exclusivement employées la culture et qu'il ne tient pas la disposition du public Que, dans le public, Vermeersch n'est pas connu comme louageur de voitures et que s'il attelle occasionnellement un de ses chevaux pour faire plaisir un ami, celte complaisance est subordon née aux besoins de son exploitation Attendu, au surplus, qu'il conste d'un rapport de M. le bourgmestre de Zonnebeke que l'intimé a reconnu lui-même ce fonctionnaire n'a\oir déclaré la patente contestée que sous la pression de tierces personnes Attendu que, s'il a déclaré, d'autre part, M. le commissaire d'arrondissement d'Ypres qu'il exerce réellement le métier de loueur de voitures, celte dernière déclaration est sans valeur, en présence des faits établis par l'enquête et ne peut, dès lors, être considérée que comme le résultat de la con trainte morale que l'intimé reconnaît avoir subie Attendu qu'il résulte l'évidence de tout ce qui précède, que Vermeersch ne possède point la base de la patente dont il se prévaut, et que, partant, il ne justifie pas du montant des contributions requises pour l'électoral général Par ces motifs, met néant la décision attaquée. Du 28 mars 1877. Cour de Gand. 2e ch. L'article 18 du Code électoral porte que chaque année, du 1er au 14 août, le Collège des Bourg mestre et Echevins procède la révision des listes des citoyens qui ont, la premièr de ces dates, leur domicile réel dans la Commune et que la loi appelle participer l'élection des membres des Chambres législatives, des Conseils provinciaux et des Conseils communaux. Nous rappelons, cette occasion, les conditions exigées pour jouir du droit électoral. Pour être électeur général, il faut Etre belge de naissance ou avoir obtenu la grande naturalisation. Etre âgé de 21 ans accomplis partir du 1er mai qui suit la clôture des listes. Verser au trésor de l'Etat en contributions direc tes, patentes comprises, la somme de 42 fr. 32 c. Pour être électeur provincial, il faut Etre belge de naissance ou avoir obtenu la naturalisation. Etre âgé de 21 ans accomplis. Verser au trésor de l'Etat, en contributions di-^ rectes, patentes comprises, la somme de 20 francs. Pour être électeur communal, il faut Être belge de naissance ou avoir obtenu la natu ralisation. Etre âgé de 21 ans accomplis. Verser au trésor de l'Etat, en contributions di rectes, patentes comprises, la somme de 10 francs. Nul n'est inscrit sur les listes électorales, s'il n'est justifié qu'il possède le cens pour l'année de l'inscription et qu'il a effectivement payé le cerâ pour l'année antérieure. Sont comptées au successeur, par suite de décès, les contributions dues et les payements faits par son auteur. Sont comptées au mari les contributions de sa femme, sauf le cas de séparation de corps, et au père celles de ses enfants mineurs. Pour les élections provinciales et communales, la veuve payant le cens peut le déléguer l'un de ses fils, l'un de ses gendres. Pour les élections communales, le tiers de la contribution foncière d'un domaine rural exploité par un fermier est compté au locataire, sans dimi nution des droit du propriétaire. La révision des listes étant faite sur le double des rôles des contributions fournies par les rece veurs des contributions, les habitants qui payent les impôts au profit de l'Etat, dans des Communes autres que celles où ils ont leur domicile, feront Le conseil n'étant plus en nombre, la séance est levée midi trois quarts. Séance du 19 Juillet. La séance est ouverte 10 h. 1/2. Le conseil entend la lecture de quelques rapports élaborés par les commissions. Parmi ces rapports, se trouve celui de la 3' commis sion sur la proposition de M. De Mulie qui est conçue en ces termes Les soussignés ont l'honneur de proposer au Con- seil de charger la Députation permanente de s'enten- dre avec MM. les ministres des finances et de l'inté- rieur pour arriver établir, l'emploi fait par la commission des fêtes données Bruges en 1856, l'occasion du 25" anniversaire de Sa Majesté le Roi Léopold 1", des sommes mises la disposition de cette commission par l'Etat, la province, la ville de Bruges et la commission de la Flandre occidentale. La 3* commission conclut renvoyer la proposition de M. De Mulie la députation permanente, afin qu'elle se mette en mesure de régulariser les dits comptes. C'était évidemment envoyer la proposition de M. De Mulie aux calendes grecques. Toutefois M. Janssens a tenu protester contre les méchantes insinuations de M. De Mulie. L'honorable membre a fort bien dit lorsqu'il s'agit de fêtes publi- 3ues chacun veut faire du beau, chacun comman- e, et ceux qui sont chargés de l'organisation sont sou vent débordes par les désirs des membres de la com mission. Mais lorsqu'il s'agit de payer, les choses changent, et très souvent on est obligé de chercher un moyen quelconque pour faire face aux dépenses. Ceci, Messieurs, est de l'histoire ancienne et, tous ceux ![ui se sont occupés des fêtes publiques le savent par- aitement. Nous ne comprenons pas, quant nous, tout le tapage Sue l'on cherche faire autour de cette affaire c'est u chantage politique, car au fond c'est une tempête dans un verre d'eau. Jamais il n'y a eu des fêtes plus somptueuses que celles qui ont eu lieu l'occasion du 25" anniversaire, chacun voulait rivaliser de zèle et chacun commandait. Est-il donc étonnant qu'il en soit résulté quelque désastre dans les finances. Mais la commission organisatrice de ces fêtes comprenait une douzaine de membres et on veut rendre M. Vrambout seul responsable des faits et gestes de tous ses collè- fies. Pourquoi n'y aurait-il pas solidarité entre eux videmment, parce qu'on ne poursuit pas le Président de la commission des fêtes, mais bien le Gouverneur, l'homme politique, sur l'honorabilité duquel on voudrait faire planer des soupçons qui seront repoussés par tous les honnêtes gens. Du reste, après quelques obser vations de M. le Gouverneur, ces conclusions aux quels le conseil semble attacher bien peu d'importance sont adoptées par assis et lever, sans que M. De Mulie ose même réclamer un appel nominal. Séance du Vendredi 20 Juillet. Au début de la séance du Vendredi, M. Ryelandt a fait lecture d'un rapport sur la proposition de MM. Vanden Abeele et consors, tendante a émettre un vœu auprès du gouvernement afin qu'il prenne des mesures propres empêcher la corruption des eaux qui alimen tent la ville de Bruges, On n'a pas saisi un mot du rapport. Les conseillers devraient choisir comme rapporteurs des hommes valides et qui sachent lire d'une manière intelligible. Le rapport, concluant ce que ce vœu soit émis, a été adopté sans qu'aucune observation ait été émise. C'était donc une affaire de pure forme. Toute cette séance a été consacrée la discussion du projet de révision du règlement provincial sur le fonds d'agriculture. Dans la discussion générale, M. le baron Peers a rendu hommage au rapporteur, M. de Stuers, dont le travail, dit-il, est en quelque sorte le marche-pied de toutes les améliorations que l'on pourra accorder l'agriculture. Le règlement en discussion présente trois points principaux 1° II prescrit les déclarations écrites, substituées aux déclarations verbales, dans le recensement du bétail c'est principalement pour atteindre la fraude que cette prescription est proposée. Le rapporteur compte de ce chef un sixième ae plus dans le produit. 2° La taxe provinciale payer par les détenteurs de bestiaux, bêtes cornes, moutons, ânes etc. sera aug mentée. 3" L'indemnité, pour perte de bétail atteint demaladie contagieuse, sera majorée. Le premier point, prescrivant les déclarations écri tes, a été admis, malgré l'oppositions de M. Surmont. Le second point, majoration de la taxe, a donné lieu une longue discussion et de nombreux amendements, où le cheval mixte joue un rôle important. Ce point n'a pu recevoir de solution. M. de Stuers se prononce contre la majoration de l'imposition des agriculteurs, qui n'a été votée, du reste, tn commission qu'à la simple majorité de 8 voix con tre 7. En présence de l'augmentation d'un sixième des taxes par suite des déclarations écrites, soit 10,000 frs., l'ho norable membre a calculé que la majoration des taxes n'est pas nécessaire, sauf faire payer les détenteurs d'animaux non soumis la taxe. M. de Stuers présente donc un amendement tendant maintenir, sous certaines réserves, l'ancienne taxe, tout en admettant la majoration des indemnités. La députation permanente a combattu cette propo sition, parcequ'elle trouve qu'elle ne peut jamais avoir trop d'argent en caisse et que le contribuable est une bonne bête qui se laisse plumer sans trop crier. C'est l'avis de MM. De Cock, Surmont et consors. M. de Stuers a étayé ses assertions sur ces données claires et précises et des chiffres éloquents. Mais les financiers cléricaux tiennent a avoir de l'ar gent en caisse ils auront annuellement un excédant de 17,000 fr. ce qui n'empêche qu'ils veulent imposer l'agriculture d'un nouvel impôt de frs. 12,000. L'idée de frapper les contribuables d'impôts nouveaux est tellement préconçue chez les instruments épiscopaux, u'ils se sont même opposés au renvoi de l'amendement e M. de Stuer la commission compétente, ce qui ne se voit jamais dans aucune assemblée délibérante. Le renvoi n'en a pas moins été ordonné. Il a été procédé au tirage au sort de 4 séries d'obli gations de l'emprunt provincial de 2,500,000 frs. Les numéros de ces séries sont 73, 222, 228, 186.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 2