F; N<> 270. Jeudi. 2 Août 1877. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRE8 ET DE L' A RRON DISSE H EN T 87e ANNÉE. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. BULLETIN POLITIQUE. PBOG VIRES AC6CIRIT EUNDO ABONNEMENT PAU AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 59. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-35. CHEMIN DE FER. HEURES DE DÉPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-30. 12-07. 6-50. Poperioghe. 7-50. 9-07. - 12-07. 3-57. 6-50. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-46. - 11-20. - 2-35. - 5-25. Koulers. 7-50. 12-25. 6-45. Langheroarck-Ostrnde. 7-18. 12-06. 6-20. Langbrmarck, le samedi, 5-50. Les bruits les plus contradictoires circulent sur le véritable but du voyage de Midhat-Pacha Vienne. Toutefois il semble résulter des divers renseignements, que l'on s'est trop hâté d'annoncer le rappel officiel de 1 ex-grand-vizir et son entière réconciliation avec le Sultan. On se demandait du reste si, dans les circonstances que traverse la Turquie, l'arrivée au pouvoir d'un seul nomme aurait suffi pour aplanir des difficultés que tous les efforts de la diplomatie et le sang de trente mille soldats n'ont pas réussi écarter. On ne voit pas bien comment la rentrée d'un mi nistre pourrait avoir une influence sérieuse sur le cours des événements. La conduite de la guerre n'est pas remise actuellement aux mains des hommes poli- tiques.Tous les préparatifs sont faits et les armées sont en présence. La volonté d'un grand-vizir importe peu les dispositions pacifiques des diplomates sont vaines la guerre n'en continue pas moins avec un mouvement irrésistible. Car plus forts que les conseils d'un czar ou d'un sultan sont les passions d'un peuple et les em portements d'une armée. Mais si la présence de Midhat-Pacha ne pourrait pas apporter des modifications sensibles l'état des choses Constantinople, l'exilé de Plombières peut, par ses relations avec les gouvernements européens, rendre les plus grands services sa patrie. Le correspondant viennois du Journal des Débats dit ce suiet que l'ex-grand-vizir lui-même a offert le concours de son expérience au Sultan et a déjà eu, Vienne, où il restera huit jours, une conférence avec le comte Andrassy. Il parait évident que si Midhat n'assiste pas en per sonne aux réunions du Divan, il va désormais prendre une part active aux affaires politiques de la Turquie. Le correspondant viennois du Times ajoute notam ment que lex-grand'vizir a été autorisé sonder les intentions des puissances europénnes directement engagées dans les affaires d'Orient, et une dépêche de Constantinople annonce que l'ambassade ottomane Vienne a été chargée de remettre une communication Midhat, dont la réponse sera immédiatement trans mise la porte. Le voyage que l'ex-grand-vizir vient d'entreprendre ressemble en tous cas singulièrement celui que fit M. Thiers pendant la guerre franco-allemande, avec cette différence que l'homme d'Etat turc ne recherche pas d'alliés, persuadé, depuis son séjour en Europe, qu'il n'en trouverait pas aisément. Sa haine déclarée par la Russie et l'horreur qu'il a toujours manifestée l'égard de tout compromis, por tent croire qu'il s'efforcera d'écarter toute négocia tion directe entre le gouvernement de St. Pétersbourg et la Porte, négociation qu'il considérerait comme un affront, non seulement pour son pays, mais pour l'Eu rope entière. On croit donc que Midhat, après avoir cherché Vienne le3 éclaircissement qu'il désire, se rendra en Angleterre, pour conférer avec le gouvernement qu'il a, dit-on, en très haute considération. L'inquiétude qui s'était emparée de la population turque Constantinople semble s'apaiser quelque peu. Un mandement du nouveau Cheik-ul-Islam, qui a été lu dans les mosquées, recommande aux musulmans le calme et la résignation, et les engage s'abstenir de toute violence contre les chrétiens. Les dernières opérations militaires sont du reste de nature relever quelque peu leur courage. Les nou velles de Bulgarie leur sont favorables 50,000 soldats sont, paraît-il, concentrés dans l'ouest de cette contrée et plusieurs détachements occupent Plevna et Gabrova. Dans la partie orientale de la Bulgarie se trouve Mehe- med-AIi, qui veut, avec ses 60.00O hommes, se rappro cher a Osman Pacha. Aussi les Russes redoutent d'être attaqués des deux côtés la fois et ils se sont empres sés d élever des retranchements provisoires sur toute leur ligne d'opération^. On assure aujourd'hui que la nouvelle d'une défaite de Suleyman Pacha près de Plevna n'est pas exacte. A Constantinople on la dément et Saint-Pétersbourg on n'en sait rien. Aucun détail nouveau ne nous a été transmis au su jet des opérations militaires des Monténégrins. On doit s'attendre cependant les voir prolonger la lutte, en présence surtout de la coopération directe de l'armée roumaine la guerre. D'après une dépêche adressée la Correspondance politiqueles troupes du prince Charles sont appelées non seulement occuper des pla ces et protéger les pont du Danube, mais même marcher, dans certains cas, vers l'intérieur de la Bul garie et prendre part aux combats. Cette agitation des petits Etats justifie suffisamment la réunion du conseil des ministres de l'Auti iche-Hon- grie, qui été annoncé Lundi. Certes, il n'est pas né cessaire d'admettre un changement actuel de politique Vienne pour s'expliquer une mobilisation partielle de l'armée. Les faits qui se sont produits ou peuvent se produire sous peu près des frontières austro-hongroi ses, notamment l'entrée en campagne des Roumains, la prise de Niksich par les Monténégrins et une marche du prince Nikita sur Mostar, suffiraient eux seuls pour motiver la mobilisation. En Hongrie peut-être, où des meetings turcopkiles succèdent de tous côtés au grand meeting de Pesth, et où l'on demande au gouver nement une action contre la Russie, la mobilisation pourra être attribuée des pensées belliqueuses. Mais les appréciations importent peu les faits seuls excitent l'attention des puissances et l'Autriche s'occu pera assurément de prévenir les divers gouvernements, avant de prendre une décision. Tout prouve cependant qu'il règne une certaine agi tation tant dans les cabinets des ministres que dans l'esprit des nations. A Moscou, par exemple, la popu lation a été amenée s'enthousiasmer de la ligne de conduite observée dans la guerre actuelle par l'empire d'Allemagne et la population de Moscou va, dit-on, envoyer une adresse ae reconnaissance et un magni fique album l'empereur Guillaume, tandis qu'un grand nombre de dames se disposent offrir un riche tapis au prinbe de Bismark. On peui, comme on voit, approuver une politique de différentes manières et l'hadhésion qui se manifeste par des faits matériels n'est certes pas la moins vive. En Angleterre la presse s'occupe toujours de l'inter vention éventuelle du gouvernement. Le Daily Telegraph assure qu'un nouvel envoi de troupes, comprenant quatre régiments d'infanterie, deux régiments de cavalerie et une brigade d'artille rie, partira prochainement pour Malte. On se rappelle qu'une dépêche a annoncé, il y a deux jours, le départ de la flotte anglaise de la baie de Besika pour une destination inconnue. A la séance de la Cham bre des communes, sir Stafford Northcote, interpellé ce sujet, a répondu que la flotte a quitté la rade pour croiser dans les parages, mais que sa destination n'a pas été changée. Le chancelier de l'Echiquier a annoncé aussi la mort du premier lord de l'amirauté, M. Ward Hunt. Ce mi nistre, qui avait plusieurs reprises fait partie des cabinets conservateurs, représentait au Parlement le district de North-Northamptonshire, depuis une ving taine d'années. Dans le cours de la séance de Lundi, M. Bourke, re venant sur la question desatrocitès commises en Orient, a confirmé le lait que des israélites ont été maltraités Jassy et Darabina il a ajouté que pluisieurs arres tations avaient été faites. Quant aux atrocités commises par les Russes en Asie, aucune réponse n'a été faite par le gouvernement du Czar la dépêche adressée par lord Derby lord Loftus. Nous savons cependant que la publication récente, par le gouvernement britannique, de documents de source ottomane et anglaise, relatifs aux excès dont on accuse les Russes et les Bulgares, produit en Russie, une vive irritation. L'article du Golosdont un télé gramme a donné le résumé, en fournit une nouvelle preuve. On n'a pas insisté sur les renseignements qui ont été transmis de part et d'autre au sujet de ces horreurs, arce que la contradiction est trop évidente et que 'exaltation des esprits doit avoir porté les faits une exagération réelle. En France le ministère trouve qu'il n'a pas encore assez troublé le pays pour être vainqueur aux élections. Le Moniteur universctannonce qu'un mouvement vient d'être opéré, par M. Bru net, parmi les inspec teurs primaires. 11 comprend une dizaine de révoca tions et cinquante-cinq soixante mutations. Le même journal annonce comme complément un nouveau mouvement dans les parquets et un autre dans les justices de paix. PofttC-scriptuui. Le Times dément la nouvelle relative un nouvel envoi de troupes Malte. Les régiments qui ont reçu l'ordre de partir sont uniquement destines aux Indes. Vprès, le 1" Août 1877. Nous publions, d'après le Journal de Bruges, les compte-rendus des dernières séances de noire conseil provincial et on peut dire, comme le pro verbe, que la fin couronne l'œuvre. On se rappelle sans doute que, l'autre jour encore, le Journal dYpres félicitait notre conseil provincial, de ce qu'il n'empiétait pas sur le domaine politique et, en effet, ce collège ne s'était guères occupé jusqucs là que des bêtes, et ce sujet semblait être delà com pétence toute spéciale de la majorité du conseil. Mais noire moniteur clérical n'exaltait ainsi l'im partialité de nos députés provinciaux que pour mieux endormir ses adversaires et pour faire mieux l'aise un coup de parti, qui est sans précédents, au point de vue de la forme, dans nos annales parlementaires. On sait que nos cléricaux sont très peu sympathiques aux établissements d'instruction laïque el on aurait compris qu'en commission, ils eussent proposé quelque amendement dans le but d'enlever ceux-ci tout subside mais rien de cela

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Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 1