TNo 293. Dimanche 37e ANNÉE. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'Y PUES ET DE L'ARRONDISSEMENT. L'Armée. Tablettes de la Chronique. LE PROGRES PARAISSANT LE JEUDI ET LE DEHANCHE. VIRES AC8UJR1T EUNDO ABONNEMENT PAR AN: l'uni-l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. h\ 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. HEURES DE DEPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-30. 12-07. 6-50. Poperinghe. 7-50. 9-07. 12-07. 5-57. 6-50. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-46. - 11-20. - 2-35. - 5-25. Roulers. 7-50. 12-25. 6-45. Langheraarck-Ostrnde. 7-18. 12-06. 6-20. Langhrinarck, le samedi, 5-50. BULLETIN POLITIQUE. Le Président de la République française gardera- t-il ou ne gardera-t-il pas son ministère? Telle est la question que l'on se pose, aussi bien en Belgique qu'en France. Dans le conseil des ministres qui s'est réuni sous la présidence du maréchal de Mac-Mahon, on a donné lecture du résultat des élections. Le conseil s'est séparé au bout d'une heure. On assure qu'il doit se réunir de nouveau en séance extraordinaire. Ce sont là toutes les nouvelles que nous avons sur le maréchal et sesministres. Il faut donc encore rechercher dans les feuilles qui leur sont dévouées l'impression que leur a faite la journée du 14 octobre. Malgré les mille préoccupations que lui donne la situation présente, M. de Fourlou songe déjà aux élections des conseils généraux. Nous appre nons, dit l'Agence Havas, que le ministre de l'inté rieur a fait appeler Paris tout les préfets, afin de leur donner ses instrnclions ausujetdu renouvelle ment partiel des conseils généraux. Reste savoir si M. de Fourtou sera encore aux affaires quand il s'agira de ces secondes élections. La dernière circulaire électorale de M. de Four tou disait que la Gazette générale de l'Allemagne du Nord avait formellement démenti la rumeur qu'un traité d'alliance eût été conclu entre l'Alle magne et l'Italie. La feuille ministérielle de Berlin répond aujourd'hui que M. de Fourlou a pris soin de supprimer la partie de son article dans laquelle il était dit que si les cléricaux l'emportaient, les deux nations s'entendraient pour garantir leurs intérêts respectifs. Ce pocédé ne nous étonne guère de la part de M. de Fourtou le ministre de l'intérieur a fait pour la feuille allemande ce qu'il a fait pour YEcho du Parlement la semaine dernière. D'ailleurs, ajoute la Gazette, si la France vou lait rétablir par les armes le pouvoir temporel du Pape, l'Allemagne s'empresserait de voler au se cours de l'Italie c'est ce que le prince de Bismark a déclaré de la manière la plus formelle, peu de temps après la visite du roi Victor-Emmanuel Berlin. Heureusement, le danger d'une complica tion de cette nature peut être considéré comme conjuré; car, quoique le nombre des cléricaux soit renforcé la Chambre des députés de France, la majorité républicaine reste très considérable. Les journaux de Berlin annoncent que l'Empe reur refuse d'accepter la démission du comte d Eu- lenbourg, ministre de l'intérieur en Prusse. Un congé de longue durée est accordé au ministre de l'intérieur et la direclion de son département est confiée provisoirement M. Friedenlhal. D'autre part la Gazette nationale dit qu'il est de nouveau question de la retraite du prince de Bismark. La Gazette de Cologne signale aussi celle rumeur, mais n'y attache aucune importance. On télégraphie de Pesth la Gazette de Cologne que M. Tisza, président du conseil des ministres en Hongrie, a déclaré Vienne, qu'il se retirerait si le gouvernement autrichien nedonnail immédia tement des garanties que le compromis financier entre les deux parties de la monarchie serait voté par le Reichsralh autrichien. Plusieurs dépèches, annonçent une victoire des Busses en Asie. D'après les uns, Moukhtar-Pacha aurait battu en retraite vers le sud-est de Kars; d'après les autres, il aurait fait le 13 une tentative pour reprendre les positions du Yagni. récemment occupées par les Russes, puis abandonnées, et réoccupées, ce qu'il parait. Celte tentative aurait été repoussée par l'armée du grand-duc Michel qui aurait reçu des renforts. En Europe, le seul engagement de quelqu'im- porlance est signalé par le Daily Telegraph. Une dépêche adressée ce journal dit qu'un corps russe de 5,000 hommes a été battu par les troupes otto manes près de Plevna. On dit que les Turcs n'at tendent que le retour du beau temps pour reprendre l'offensive. Le parti clérical cherche par tous les moyens ou supprimer l'enseignement laïque, comme on l'a vu dans toutes les communes où il a la majorité, ou infiltrer les influences ultramontaines dans les écoles publiques tous les degrés. Des faits nombreux font aujourd'hui éclater tous les yeux ce travail persévérant. Même système pour la magistrature que M. de Lantsheere peuple de créatures du clergé. Il est une troisième grande institution, l'armée, que les congréganistes cherchent également cléri- caliser, mais jusqu'ici avec un succès médiocre. Le Précurseurpropos d'un tableau de l'armée française fait par un journal anglais, écrit les réflexions suivantes qui sont ici tout fait en situation Chez nous aussi le parti clérical travaille faire dépendre l'avenir de nos officiers en grande partie de leurs opinions politiques et des protec tions ultramontaines qui s'exercent en leur faveur il cherche faire peser son influence sur l'armée par la messe obligatoire, par l'emploi des troupes commes escortes dans les manifestations extérieures du culte par ses prétentions dans les hôpitaux militaires -, par l'altitude arrogante de certains évêques vis-à-vis de cercles d'officiers par les efforts auxquels il se livre pour empêcher le déve loppement de l'instruction au sein des troupes et pour attirer les soldats hors des casernes dans les auberges et des lieux de plaisir sa dévotion. On n'en est pas encore venu proscrire direc tement dans les casernes la lecture des journaux mal pensans, mais cela viendra, et nous ne sommes pas bien sur que quelque chose d'analogue n'existe déjà de la part de quelques chefs de corps. On le voit, le cléricalisme travaille partout éner- giquement gangréner les grandes institutions de l'Etat et spécialement l'enseignement, la magislra- tere et l'armée. Le ministère se fait pardonner par l'épiscopat son inertie dans les mesures législatives, par sa soumission dans les nominations et dans la sphère administrative. (Journal de Liège). Le Tartufe de la rue des Longs-Chariots, j'ai nommé le Courrier de Bruxelles, publiait dans son numéro de lundi, 15 octobre, l'article mémorable dont voici le texte gracieux On connaît, au moins par ouï-dire et cela suffit, les nudités qui ornent le magnifique Parc de Bruxelles. Il parait que ers Vénus et autres déessrs trop peu modestes ont été plus ou moins^écornées par le temps. Nous avons dit que notre édilité gueuse, protectrice natu relle de ces pierres scandaleuses, s'est mise en tête de répa rer des années.... le réparable outrage, et veut y consacrer dix mille francs Dans cette somme figureut Le renouvellement d'une Vénus, ci 4,000 francs, et le renouvellement d'un buste de Cléopâtre, ci 2,500 francs. Et comme la caisse communale de Bruxelles ne regorge pas précisément de beaux écus sonnants, on aura recours au gouvernemrnt. Le gouvernement accordera-t-il ce qu'on lui demande Espérons que noD. Certaines statues du Parc sont d'une révoltante obscénité. Produits d'une époque dépravée, il y a longtemps qu'on aurait dO les enlever et les remiser dans quelque coin perdu d'un grenier de musée où elles auraient été soustraites aux regards du public. J'ai trop rarement, pour ne pas la saisir avec empressement, l'occasion de tomber d'accord avec le Courrier de Bruxelles et ses vertueux rédacteurs. Oui, chastes confrères, confrères immaculés, oui, vous avez mille fois raison et je m'associe vous pour flétrir avec indignation le scandaleux étalage de nudi tés marmoréennes qui déshonore notre beau parc. Il n'y a pas dire, voyez vous, mes chers et pieux confrères, ces nudités-là ne laissent point que d'impressionner certaines imaginations et de faire venir de coupables pensées... Justement, nous en avons eu, pas plus tard qu'hier encore, vers le soir, la preuve lamentable...

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Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 1