1 1 F, H II iiîl 11 1 B. Un journal nouveau, intitulé l'Ostendais vient de paraître Ostende. Après avoir lu les lignes sui vantes de sa profession de foi, nous ne pouvons que souhaiter bonne chance et longue vie ce jeune confrère. D'abord et avant tout nous voulons défendre sur notre place la cause patriotique du libéra— lisme, plus que jamais en butte aux attaques et aux menées de toute nature de la faction cléri- cale. Nous le ferons avec autant d'énergie et de franchise que de modération, ne voulant pas imiter les exemples de nos adversaires, qui ne reculent, eux, devant aucun moyen d'influence et le polémique, quelqu'odieux, quelqu'indigne qu'il soit. Nous lisons dans le Journal de Liège Les écoles primaires communales, Liège sont sous le régime de la loi de 1842; le clergé y est admis. Or, ce même clergé oublie les convenances et ses devoirs au point d'exciter la désertion des écoles dans lesquelles il exerce des fonctions. Dimanche dernier, l'évêque a fait prêcher dans les églises contre les écoles de la ville, et ce qu'il y a de plus inouï, contre les écoles gardiennes, qui s'adressent aux tout petits enfants et qui sont si bien organisées Liège. La Vérité, de Tournai, nous en fait connaî tre un nouvel exemple de la charité et de la parfaite convenance des feuilles cléricales Samedi dernier, est mort en notre ville un honnête septuagénaire, l'oncle du général Van der Smissen, ancien officier lui-même. Fidèle aux con victions philosophiques de toute sa vie, notre concitoyen a voulu mourir en libre penseur sa famille a respecté ses dernières volontés, et luudi le convoi funèbre se dirigeait vers Calonne, où devait avoir lieu l'enterrement civil. Cette cérémonie s'est accomplie avec la simpli cité qui convient la douleur; seuls les amis du défunt avaient reçu une lettre d'invitation et il n'est entré dans l'esprit de personne d'en faire une ma nifestation politique ou religieuse. Celte cérémonie, cependant, a exécuté au plus haut point les haines cléricales, et voici ce qu'on pouvait lire, le il, dans le Courrier de VEscaut-. L'enterrement a dû avoir lieu Calonne. Il n'y a pas eu de démonstration. Dix voitures suivaient >j le corbillard. La dixième était la charrette d'un fermier qui voulait voir de loin l'enfouissement. Par une étrange coïncidence, une onzième voiture suivait aussi: elle renfermait Vassasin de Kain, dont nous parlerons ci-après. Ces lignes infâmes, qui suintent le fiel et la haine sont dignes des admirateurs des Torquemada. Que vous avez donc fait, misérables, M. Van der Smissen? L'aviez-vous rencontré sur votre route faisant de la propagande anti-catholique? Aviez-vous même dû le combattre sur le terrain politique? Non, il vivait modestement l'écart, étranger nos luttes et trouvant le bonheur faire le bien sans ostentation. Un prêtre fût venu sa dernière heure, alors qu'il n'avait plus conscience de ce qui se passait autour de lui, ce prêtre lui eût administré l'extrême onction, on eût chanté ensuite un service de première classe, vous vous tairiez aujourd'hui, et qui sait? vous célébreriez peut-être les vertus de M. Van der Smissen. Car combien en avons-nous vus, dans ces derniers temps, de libres penseurs descendus dans la tombe, suivis dé vos hypocrites regrets, uniquement parce que leurs familles avaient cédé aux obsessions du clérgé! Vous trouvez une coïncidence dans l'arrivée de l'assassin de Kain au moment de la levée du corps. Cette coïncidence est étrange en effet car tandis que c'étaient des gendarmes qui escortaient un catholique pratiquant, c'élaient d'honnêtes gens qui suivaient sa dernière demeure un homme de cœur, mort en dehors de l'Eglise. La Chronique trouve avec raison qu'après nous être occupés beaucoup des élections françaises, nous ferons bien maintenant de nous occuper des pro chaines élections belges Il est incontestable que les grandes ressources dont dispose le cléricalisme sont les mêmes en Belgique qu'en France le clergé et l'argent. Notre objectif, a nous, doit donc être de neu traliser l'influence de ces deux éléments. Mais pour cela, répétons-le pour la centième fois, il faut s'organiser, travailler, travailler sans cesse. On annonce que le miuislèrr présentera un projet de loi ayant pour but d'appliquer les disposi tions de la nouvelle loi électorale aux élections provinciales et communales. Vous pouvez tenir pour certain qu'à la suite du vote de ce projet de loi, un arrêlé royal pronon cera la dissolution non-seulement des deux Cham bres, mais encore des Conseils provinciaux et communaux. C'est donc une crise électorale d'une importance tout exceptionnelle que nous traverserons en 1878. Voilà pourquoi, après nous être beaucoup occupés des élections de nos voisins, nous ferons sagement de nous occuper un peu de nôtres. Tout récemment un article injurieux pour notre armée et notamment pour le corps d'officiers, pa raissait, dans le Courrier de Bruxelles et était reproduit avec empressement par la plupart des organes de la presse cléricale. Nous lisons ce propos dans l'Etoile L'altitude des journaux ullramonlains vis-à-vis de l'armée a produit dans le corps d'officiers une émotion légitime, que la Ietlresuivanle traduit avec une certaine vivacité Tableau synoptique des îilC élections connues. Républicains 317 24 Bonapartistes 9» 78 21 Monarchistes. 45 21 Légitimistes 15 Orléanistes 11 7 4 Totaux. 519 431 85 ilfr Le bon Dieu et tous ses saints ont voulu sans doute donner une consécration miraculeuse l'article où vous fustigez, avec tant de sévérité et de raison, notre édilité gueuse qui laisse subsister dans le Parc des pierres scandaleuses et des statues d'une révol tante obscénité. En effet, votre article, vengeur et opportun, qui disait si bien son fait l'édilité gueuse de Bruxelles et qui a dû être lu avec attendrissement dans toutes les sacristies, votre article paraissait lundi matin, 15)octobre. Et lundi, 15 octobre, vers cinq heures du soir, (voyez les desseins de la Providence la police arrêtait au Parc, en flagrant délit de germynisme, un individu qgi avait attiré près de l'un des bas-fonds un jeune homme dont la physionomie lui plaisait. Horreur Ninive et Sodome se retrouvent dans Bruxelles la gueuse.... L'individu en question, un homme d'une quarantaine d'années, aux yeux noirs et aux lèvres minces, fut con duit avec cérémonie au bureau de police du Sablon, où, vu le cas de flagrant délit, il dut bien tout avouer. Et il fut ensuite écroué la prison des Petits-Carmes, sous l'inculpation d'attentat la pudeur et d'outrage public aux mœurs... Voilà, mon bon Courrier, comment le Ciel a voulu, sans tarder, le jour même, donner raison votre article indigné contre les scandales du Parc. Je sais bien que, vu la spécialité du cas constaté par la policie, l'influence de Vénus et de Cléopàtre ne s'ex plique pas très-bien dans l'occurrence on compren drait mieux l'influence de Narcisse ou de Ganymède Mais il ne faut point ergoter il faut remercier tout sim plement la Providence divine qui vous a si tôt donné raison. Il faut surtout vous emparer de ce fait, et en déduire une démonstration éclatante. Si vous voulez utiliser mon présent article et le reproduire, je vous le permets de bon cœur. Mais j'allais oublier de vous dire qui est l'individu ar rêté... C'est pourtant intéressant. C'est un étranger, un Français, originaire du Pas- de-Calais. Sa profession, qu'indiquait du reste son costume ec clésiastique, est celle de prêtre catholique. 11 a été curé aux environs de Paris. IL EST PROFESSEUR DANS UN DES PREMIERS ÉTABLISSEMENTS RELIGIEUX DE LA FRANCE. Il s'appelle l'abbé François (Jules-Louis-Alfred). Il était Bruxelles depuis quelques jours seulement. Et voyez comme tout s'enchaîne,et commela prévoyan ce d'en Haut se manifeste bien en toute cette affaire L'abbé François comparaîtra prochainement devant le tribunal correctionnel. Le matin même, un autre abbé, l'excellent abbé Re nard, célébrait une messe spéciale pour attirer les béné dictions du Ciel sur les prochains travaux de lamagis- strature. On peut dire, vraiment, que c'est avoir du nez... Voilà J'espère que le Courrier de Bruxelles doit se frot ter les mains. L'édilité gueuse de Bruxelles est-elle assez humiliée, hein? Je lirai demain le Courrier de Bruxelles avec un bien vif intérêt. Bruxelles, le 15 octobre 1877. Monsieur, Les journaux ultramontains disent que le niveau intellectuel et moral du corps des officiers inférieurs a beaucoup baissé. L'oisiveté a produit un mal im- mence. Toutes ces injures marquent, de la part des ultra montains un dépit profond de savoir les officiers plus attachés aux institutions civiles qu'aux institutions religieuses, plus disposés défendre la Belgique qui est leur patrie que Rome qui est l'ennemie de cette même patrie. Notre patriotisme gêne ces gens-là. Quant loisivete des officiers, on peut savoir ce qu'elle produit qu'on aille dans les régiments, on en constatera les résultats. Qu'on voie les examens que les officiers inférieurs ont passer, les travaux qu'ils ont exécuter, et l'on pourra se convaincre qu'ils ne sont pas inoccupés comme on le prétend. Mais les hommes que personne n'accusera de vivre dans l'oisiveté, tout le monde, hélas les connaît. Us donnent assez de beso gne aux tribunaux, ils conspirent assez contre les institutions civiles dans tous les pays libres, ils font un siège assez en règle la fortune publique et la fortune privée. Plût au Ciel qu'ils fussent oisifs, qu'ils fussent [es ministres d'un Dieu de douceur et de concorde Us ne fomenteraient pas parmi le pauvre monde des ran cunes et des colères qui font présager des catastrophes. Il y a quelques années, l'évêque de Namur osa tenir aux officiers d'un régiment de ligne le langage que les journaux ultramontains reproduisent aujourd'hui. Il y eut sur le champ une protestation indignée et unanime de la part des officiers de ce corps, protestation énergi- quement appuyée par l'honorable général de brigade d'alors. L'evêque baissa pavillon et fit des excuses. Il en serait encore de même aujourd'hui des journaux ultramontains, s'il pouvait nous convenir de descendre protester auprès d'eux. Nous ne le ferons pas. Ce ne sont que des insulteurs qui ne sont jamais chez eux ou qui font des excuses. Agréez, Monsieur, l'expression de ma haute considé ration. X. ÉLUS au 14 OCTOBRE AYANT FAIT PABTIE DE LA CHAMBRE dissoute nouveaux 2553 24 44 29 nota. h y a douze ballottages et il reste connaître le résultat encore douteux d'une circonscription et celui des quatre colonies, soit 17 élections joindre aux 516 connues pour atteindre le total général de 553,

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 2