ïi0 295. Dimanche, 37e ANNÉE. 28 Octobre 1877 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Le discours du trône. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. BULLETIN POLITIQUE. M. Alph. Vanden Peereboom, ancien membre de la Chambre des représentants et ministre d'Etat, vient de publier un magnifique volume intitulé Essai de numismatique yproise. L'auteur nous apprend dans son avant-propos que, il y a un siècle, les cabinets de médailles grecques et romaines n'étaient pas rares Ypres et que les familles notables y conservaient avec soin, dans de belles bourses de velours, les séries de jetons scabinaux que leur avaient léguées leurs ancêtres. Beaucoup de ces collections ont disparu, mais il s'en est formé de nouvelles qui ont un grand intérêt pour le passé et l'histoire de la ville d'Ypres. Il existe plus de 250 pièces se rattachant ces glo rieuses annales. M. Alph. Vanden Peereboom les a décrites, en racontant propos de chacune d'elles les événements auxquels elles se rattachent. Son livre est donc une monographie de l'ancienne chef- ville de la West-Flandre, il contient de précieux renseignements racontés avec beaucoup d'art. Une quarantaine de planches sont jointes ce beau volume, qui se termine par la description d'un jeton gravé d'après Vex-libris de l'auteur, et dont le dessin est de M. E. Vander Haghen, de Gand. Ce jeton représente un poirier, entouré de la devise Als riet buygt niet maar blyfl vroom Peere boom en français Le poirier reste roide et ne plie pas comme le roseau. Au revers, sur une targe, est un monogramme composé des lettres A. V. D. P. entrelacées. Ce livre présente un vif intérêt pour les amateurs de numismatique. Il en a un autre également vif pour tous ceux qui aiment retrouver sur des œuvres de littérature ou d'art le nom des hommes qui ont été activement mêlés aux affaires de leur pays, et qui se reposent dans ces chères éludes, des émotions et des déceptions de la vie publique. Echo du Parlement). Le Roi ouvrira les Chambres. Nos informations personnelles, dit la Gazette Pétrus, nous permettent d'ajouter que c'est sur le désir exprès du Roi que le gouvernement a pris celte résolution, la quelle M. iMalou person nellement ne s'est rallié qu'à contre-cœur. M. Malou était d'avis que rien, dans la situation actuelle du pays, ne justifiait la nécessité d'un discours du trône. Les projets militaires ne devant entraîner aucune dépense nouvelle, on pouvait, d'après lui, se borner les déposer sur le bureau, dès l'ouverture de la session. Le Roi a insisté. Quelqu'empressement que les Chambres mettent examiner les projets militaires, a répondu en substanceS. M., ils ne pourront pas être votés avant la fin de décembre ou les premiers jours de janvier. Or, j'ai de puissantes raisons de désirer que l'on sache le plus tôt possible l'étranger que le concours des Chambres est assuré toutes les améliorations que réclame la défense nationale. Cette assurance, je la trouverai et les puissances étrangères la trouveront avec moi dans les adresses de la Chambre et du Sénat en réponse au discours du Trône, adresses qui seront certainement volées avant le mois de novembre écoulé. L'Europe saura donc, sans plus larder, que la Belgique est décidée s'imposer tous les sacrifices pour maintenir son indépendance et c'est ce que je désire avant tout. Telles sont, croyons-nous, les raisons que le Roi a fait valoir et que M. Malou a fini par accepter, non sans répugnance, car M. Malou a toujours été l'homme des temporisations et l'idée qu'il aura bientôt s'expliquer sur son fameux programme de Saint-Nicolas n'a rien qui lui sourie. Voici les réflexions du Précurseur sur les pro cédés de la députation permanente d'Anvers, en matière de révision des listes électorales: Le peuple belge a l'instinct de faire lui-même ses affaires et il ne se taira pas devant les députations permanentes qui voudraient, au moyen de super cheries de procédures, pétrir par avance une bonne petitemajorilé cléricale pour les nombreuses élec tions de 1878. LE PROCHES VIRES ACQUJRIT EUNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres.ifr. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 59. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. HEURES DE DEPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-50. 12-07. 6-50. Poperinghe. 7-50. 9-07. 12-07. 5-57. 6-50. 8-46. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-46. - 11-20. - 2-35. - 5-25. Roulers. 7-50. 12-25. 6-45. Langhemarck-Ostende. 7-18. 12-06. 6-20. Langhemarck, le samedi, 5-50. A Château-ChinonM. Gambetta a prononcé un discours dans lequel il a fiait preuve d'une extrême modération, disant qu'il n'était l'ennemi de personne, et que la majorité nouvelle saurait faire pré- valoir l'autorité de la France sans sortir de la légalité. La modération et .la réserve de ce langage ne manque ront pas de faire une profonde impression sur l'opinion publique. On a vu quels étaient les projets attribués au cabinet du maréchal de Mac-Mahon. Le ministère arriverait la Chambre des députés, armé d'un vote de confiance du Sénat, lui demanderait le vote du budjet et en cas de re fus prononcerait l'enjournemrerit, avec l'espoir d'obtenir une nouvelle dissolution qui rejetterait les élections au mois d'avril. Un autre plan est signalé par le Constitutionnel. En cas de refus deJa Chambre de voter le budjet, le maré chal adresserait un manifeste la nation et lui ferait un appel direct, soumettant le renouvellement de ses pou voirs un plébiscite. Enfin des organes importants du parti orléaniste conseillent une reconnaissance loyale et fransche du succès des républicains, et sollicitent les anciens monar chistes parlementaires qui siègent au Sénat de se rallier la gauche. Voilà les trois systèmes actuellement en présence. Le dernier est évidemment le seul pratique et constitu tionnel. Des deux autres le premier serait la préface d'une révolution, le second d'un coup d'Etat. La Gazette de Colognes'occupant de l'article de la Gazette générale de l'Allemagne du Nord dont nous avons parlé hier dans notre bulletin politique, dit qu'elle ne croit pas que le gouvernement allemand cherche intervenir d'une façon quelconque, même par la persua sion, pour amener le maréchal de Mac-Mahon consti tuer un ministère républicain. L'influence que l'Allema gne pourrait exercer en France, ajoute la feuille rhénane, est purement négative et profiterait précisément ceux que nous combattons c'est pourquoi nous croyons que les feuilles belges qui ont prétendu que le prince de Hohenlohe, ambassadeur d'Allemagne Paris, ne re tournera son poste que quand le maréchal de Mac- Mahon aura cédé aux vœux du peuple français, ont été mal informées. En terminant, la feuille rhénane engage fortement le gouvernement allemand s'abstenir des démarches qui pourraient froisser les susceptibilités de la France ou d'allusions quelconques des complications politiques l'ambassadeur de France Paris ferait bien, dit-elle, de se tenir sur la réserve, de n'exprimer ni ses sympathies ni ses antipathies. Les dernières élections ont prouvé que la France est animée du désir sincère de maintenir la paix tel est aussi le vœu du peuple allemand, et il paraît certain que ces vœux seront exaucés. Les dépêches d'Orient signalent plusieurs combats qui ont été livrés en Europe et en Asie. Moukhtar Pacha, dont la position s'est considérablement améliorée et qui aura un corps d'armée composé de 47 bataillons lorsqu'il aura opéré sa jonction avec Ismaïl-Pacha ce qui ne peut tarder, d'après un correspondant du Daily Télégraph a télégraphie Constantinaple que trois régiments de cavalerie russe, renforcés par des batteries d'artillerie, ont attaqué les troupes turques sur la route de Vinzikoï. Après un combat de quatre heures les soldats de Moukhtar ont forcé les Russes se retirer et les ont même poursuivis mais la nuit les ayant em pêché de reconnaître leurs positions, ils ont dû retourner Guadjsor, où ils étaient établis. Suleyman pacha annonce, de son côté, que 12 batail lons d'infanterie russe et 3 bataillons d'artillerie ont attaqué ses troupes près de Yovanchiflik. Déjà les Turcs battaient en retraite, lorsqu'un renfort de dix compa gnies vint rétablir leur position. La bataille devint géné rale et se termina par la retraite définitive des troupes moscovites. Chefket pacha signale également plusieurs engage ments entre Sofia et Plevna. New-York, 25 octobre. Une canonnière française arrivée de San-Francisco apporte la nouvelle de la mort de la reine Pomaré, des îles de la Société, le 17 septembre. Son fils Arxane a été proclamé roi.

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Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 1