M rt fit I •r, H La Conspiration Cléricale. M En 1875, M. le curé de Rousbrugge fut obligé de faire certains parents des représentations sévères sur la conduite de quelques premières communiantes... De là, paraît-il, l'accusation, etc., etc... Avenir de Flandres.) i' if If h LaPa/riede Bruges nous fournit aujourd'hui un nouvel exemple de ce respect de la chose jugée, propos de la condamnation infligée, vendredi, par le tribunal de Fumes certain curé que les lau riers de son confrère de Liège empêchaient de dormir. Quatre ans d'emprisonnement ont été octroyés cet ecclésiastique qui catéchisait si étrangement les petites filles. Notez que le jugement a été rendu par défaut, c'est-à-dirc que M. le curé n'a pas daigné assister au débat public auquel l'avait convié la justice, et qu'il n'a pas essayé de se disculper. Un correspondant de la Patrie s'empresse aus sitôt d'envoyer M. Neul les lignes suivantes On nous écrit de Furnes, hier soir Aujourd'hui vendredi, le tribunal de 1" instance de notre ville s'est occupé de l'accusation portée contre M. Vanden Bogaerde, curé de Rousbrugge, poursuivi du chef d'attentats commis sur quatre petites filles, au cours de l'année 1875. M. Vanden Bogaerde a été con damné par défaut. La peine prononcée contre lui est de quatre années d'emprisonnement, avec ordre d'ar restation immédiate. M. Vanden Bogaerde est âgé de 56 ans. C'est un des hommes les mieux connus et les plus considérés de l'arrondissement entier. Jamais, dans sa carrière sacerdotale déjà longue, ni Ypres, ni Oostduynker- ke, où il exerça le saint ministère jusqu'en 1873, jamais et nulle part le moindre soupçon ne s'éleva contre la parfaite honorabilité de ce prêtre. Aussi la sentence du tribunal a-t-elle été accueillie en ville avec stupeur. Aux yeux des libéraux dTpres et de Proven, M. Van den Bogaerde a eu le tort d'être un de leurs plus redou tables adversaires, le tort surtout de s'être constitué l'intrépide défenseur de M. le vicaire De Lancker et d'avoir, plus que personne, contribué faire triompher celui-ci des étreintes de la cour d'appel. En 1875, M. le curé de Rousbrugge fut obligé de faire certains parents des représentations sévères sur la conduite de quelques premières communiantes. De là, paralt-il, l'accusation contre laquelle nos lois, naturellement, ont été impuissantes défendre l'inno cence de l'accusé. Avez-vous bien lu celte dernière phrase On comprendrait, la rigueur, que la Patrie, en présence d'une coudainnalion qui frappe un de ses amis, ne souillât mot, organisât la conspiration du silence... Il est toujours pénible de châtier ses amis... Mais qu'elle prenne la défense d'un prêtre cou pable. qu'elle attaque et dénature la sentence im partiale d'un tribunal, qu'elle cherche jésuitement blanchir le coupable en faisant retomber sur les victimes la responsabilité d'un crime, c'est odieux et scandaleux. Demain, sans doute, le Furnois qui a assumé la lourde tâche de réhabiliter le prêtre tombé insi nuera que ce sont les pauvres enfants souillées et déshonorées qui ont attenté violemment la pudeur de M. le curé. Il ira peut-être même jusqu'à demander le plus sérieusement du monde que le parquet poursuive ces jeunes filles et les traduise leur tour devant le tribunal, du chef de dénonciation calomnieuse. Il fera celte vilaine besogne sous le patronage de S'-François de Sales... journaux. Marc. (de la Gazette). La Patrie nous apprend samedi que le condam né Vanden Bogaerde EST un des hommes les mieux connus et les plus considérés de l'arron dissement entier. Juste Ciel! quels ignobles saligauds doivent donc être les tonsurés moins bien connus et moins con sidérés que le curé de Rousbrugge Le gouvernement prépare, dit la Meuse, une série de modifications introduire la loi électorale, qui absorbera encore une partie notable du temps qu'auront devant eux nos honorables. Des mesures seront présentées en vue d'assurer, d'une façon plus efficace, le secret du vole, la suite des obser vations qui sont arrivées de divers côtés sur les moyens de fraude que l'on pourrait mettre en usage. Il est impossible que la Chambre ne s'occupe point des mesures prendre pour assurer une plus prompte révision des listes électorales. Le système inauguré par la Députatiou permanente de la pro vince d'Anvers appelle une prompte et énergique intervention de la Législature. Si elle ne se produi sait point, on risquerait de voir l'expression légale du sentiment public vinculée par les formalités administratives, et un grand nombre de nouveaux électeurs privés de leurs droits Nous avons vu, pendant ces dernières années, fleurir la thèse, nous pourrions bien voir fleurir de nouveau l'hypothèse, destleSgllabus, l'hypothèse, c'est le possible. La presse cléricale est toute prête, selon les circonstances et le malheur des temps, a opérer daiis le sens hypothétique. On peut aisément remarquer que, depuis les dernières élections françaises, elle met, comme on dit vulgai rement, de l'eau dans son vin. Le triomphe du libéralisme français a eu en Belgique un grand retentissement. Tous les vrais amis de la patrie Belge ont suivi avec anxiété les phases de la lutte et acclamé avec bonheur son magnifique résultat. C'est que l'enjeu des 'élections françaises était moins une forme de gouvernement que les destinées mêmes d'un grand peuple; la lutte n'était pas entre républicains et monarchistes: elle était entre les partisans de la réaction absolutiste et cléricale et les amis de la liberté. A ce litre, elle devait nous intéresser vivement, car toutes les époques de l'histoire, la Belgique a ressenti le contrecoup des événements qui agitent la France. Abstraction faite de l'Espagne, nation gan grenée par le cléricalisme, nous sommes au jourd'hui le seul peuple d'Europe qui soit gouver né par un ministère clérical. Dieu veuille que le bon vent qui nous vient de France, nous aide renverser, en 1878, le gouvernement attardé qui fait notre honte et prépare notre malheur. Nous avons, différentes reprises, signalé cer tains indices qui prouvent clairement que le cléri calisme croyait le moment venu de frapper un grand coup pour reprendre dans toute l'Europe le haut du pavé. Nous avons montré avec quel en semble les évêques françaisitaliens et belges manœuvraient depuis quelques temps: cette en tente était si générale qu'elle ne pouvait provenir que d'un plan arrêté et d'un mot d'ordre donné! Il est donc fort heureux que les élections françaises aient porté un coup sérieux la conspiration cléri cale. Qu'a gagné le clergé intervenir activement dans les élections françaises et se jeter corps perdu dans l'arène Il a été battu, honteusement battu; il a irrité les vainqueurs, il a indisposé la partie la plus nombreuse du peuple, il a compromis inutilement la religion. Faire intervenir Dieu et les sacrements dans les élections et ne recueillir qu'une écrasante défaite, c'est montrer aux bonnesjimcs que la Providence elle-même condamne le cléricalisme et ses parti sans, s'est s'exposer aux railleries et aux quolibets des sceptiques. A coup sur, le clergé aura regretter d'être sor ti de ses temples pour s'occuper de politique, et il est croire que le nouveau gouvernement saura l'y faire rentrer. Quant au clergé belge, ajoute le Petit journal libéral, il a donné un coup d'épaule aux meneurs de l'ordre moral. C'a été un scandale chez nos voisins d'apprendrel qu'en Belgique on faisait des neuvaiues l'ii.teutioril du maréchal de Mac-Mahon et de la réussite de sa| folle équipée. Les neuvaines ont fait fiasco. Dieu, bien meil-| leur que le ne font les rancunes et le désir de ven geance de nos cléricaux, donné raison aux parti-l sans de la république. Les fidèles vont se dire que le clergé a perduI tout crédit auprès du ciel. (La Constitution. Aux termes des statuts, c'est le dernier lundi dul mois de novembre prochain que la comité central de la Fédération libérale doit se réunir pour pro-l céder l'approbation des comptes et l'élection du| bureau. Les délégués des associations libérales près tel comité sont nommés pour un terme de deux ans, partir du Ier novembre 1875. La première sortie a| donc lieu le Ier novembre 1877. A l'effet de nommer ces délégués, les associations libérales vont être convoqués en assemblée géné rale. Les membres de la gauche parlementaire choisi ront leur tour-huit délégués, dont six sénateurs et douze représentants. Le mandat du président de la Fédération peut être renouvelé pendant quatre années consécutives. Le présideut en fonctions M. Bara, est donc rééli-1 gible il se fera sans doute un devoir d'accepter le renouvellement de son mandat pour l'année dans laquelle doivent avoir lieu des élections tous les degrés et, pour les deux Chambres au moins, sous le régime dont l'honorable président a, plus que personne, contribué doter le pays. Etoile. D'après la Patriede Bruges, il n'est pas vrai que le gouvernement soit décidé présenter aux Chambres un projet de loi décrétant l'émérital eu faveur des fonctionnaires de l'ordre administratif. Nous apprenons que le conseil communal de Courlrai a l'intention de confier l'exécution dts sculptures du portail de l'église St-Martin au burin d'un jeune artiste,M. Clément Carbon, de Roulcrs. Inutile de dire que les feuilles officieuses de l'hôtel-dc-ville applaudissent des deux mains ce choix et ne tarissent pas eu éloges sur les mérites du sculpteur. Ce choix nous paraît peu flatteur pour notre excellent artiste-sculpteur, M. Constant Devreese. Enfant de Courtrai, professeur de sculpture, de puis de longues années, l'Académie de dessin de notre ville, auteur de nombreuses œuvres d'art admirées tant en Belgique qu'à l'étranger, M. De vreese pouvait espérer, juste titre, qu'on aurait eu secours son talent pour l'exécution, dans sa ville natale, de travaux que mieux que tout autre, croyons-nous, il était même de mener bonne fin. On lit dans Indépendantune feuille de chou cléricale du Limbourg: L'avenir de la Belgique appartient au catholi cisme. L'esprit du peuple est porté pour l'Eglise ca tholique romaine. Si l'on en exrple quelques villes où le libéralisme est le maître, ou peut dire que tout le Limbourg ne connaît pas dautre souve rain que le pape de Rome. C'est bien flatteur pour Léopold II. On écrit de Bruxelles la Meuse J'ai apprise qu'on s'occupe déjà, au ministère de l'intérieur, de certains détails relatifs la célé bration du 50e anniversaire de l'indépendance na tionale. Ainsi, il est question de faire frapper une médaille commémorative, qui sera décernée tous les survivants des combats de 1850 qui n'ont pas obtenu la Croix de Fer. 11 paraît qu'il n'y en a pas moins de 1,200 dont les réclamations, appuyées de pièces proban tes, reposent dans les carions du ministère.

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Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 2