La Députation permanente.
Guerre d'Orient.
La combinaison ministérielle qui paraissait, midi,
peu près arrêtée, aurait été tout coup remise en
discussion; M. Pouyer-Quertier trouverait de grandes
difficultés.
Quelques-uns des hommes politiques auxquels il
s'est adressé n'auraient pas cru pouvoir accepter, et
lui-même devant les obstacles qu'on rencontre ne
serait pas éloigné de renoncer former un ministère.
D'après une dépèche du Daily Telegraph les Turcs
ont été battus près d'Erzeroum et Moukhtar pacha est
blessé.
St-Pétersbourg, 3 novembre.
Officiel. Vesinkoï, 2 novembre. Après que l'avant-
garde du général Heyman eut occupé Keuprukcui, le
28 au soir, presque sans coup férir et que les arrières-
gardes de Mouktar et d'Ismall se furent retirés preci-
futamment sur Hassan-Kaleh, les Russes ont continué
a poursuite de l'ennemi et ont attaqué dans la nuit du
2 novembre le bivouac ennemi. Ilsyont pénétré et ont
tué plas de 400 hommes en obli géant le reste prendre
la fuite.
A 5 heures du matin, la cavalerie russe a occupé
Hassan Kaleh. En attendant la cavalerie russe près de
Skurudjuk, est parvenue 18 verstes d'Erzeroum.
Elle a provisoirement interrompu sa marche en
avant.
L'ennemi campe sur la position de Devi-Boyun.
Les colonnes Heymann et Tergukassof se concentrent
près de cette position.
Les pertes des Russes sont insignifiantes. Un major
et un capitaine sont blessés mortellement. Le capitaine
Tolstoï est légèrement blessé.
Le Daily Telegraph dément la nouvelle donnée,
hier, par le Timesdisant que l'Angleterre aurait son
dé les puissances relativement une médiation, sur les
bases de la conférence de Constantinople.
Londres, 3 novembre.
On mande de Constantinople en date du 3 l'Agence
Reuter que le gros de l'armée russe a quitté la Jantra
et est ailé Plevna.
Les opérations russes indiquent l'intention d'investir
Erzeroum.
Bogot, 2 novembre.
Officiel. Le général Kartsov a enlevé la position
de Teteben qui était fortement défendue. Les Russes se
rapprochent de Plevna et d'Orkhanie et occupent Lou-
kovitza.
St-Pétersbourg, 4 novembre.
Officiel. Bogot, 2 novembre. Le général Kanzoff
annonce que les Russes se sont rendu maîtres d'un
point assez important sur la route d'Orkhanie, où se
trouvent trente-sept redoutes turques dont sept assez
vastes. Les Turcs ont eu plus de cent morts.
Les pertes des Russes sont sans importance, ils ont
pris de grandes provisions, beaucoup d'instruments,
des munitions et du bétail.
Hier le grand-duc Nicolas a visité les positions près
Gornji-Dubnik occupées par les Russes.
Les Turcs ont abandonné cette position l'approche
de nos tronpes dans la soirée du 31 octobre.
L'ennemi s'est retiré sur Plevna.
De cette façon cette position importante est tombée
dans nos mains sans coup férir.
Le même jour, nous nous sommes avancés encore de
deux verstes dans la direction de Plevna. Nous nous
fortifions aussi dans nos nouvelles positions dans la
direction d'Orkhanie.
Notre infanterie a occupé Lukowitza, tandis que notre
cavalerie marchait en avant. Chefket s est retiré sur
Orkhanie sans accepter le combat.
Constantinople, 3 novembre.
Le Sultan a appelé aujourd'hui Savfet et Sadyk pacha.
Le comte Zichy est en excursion Brousse. Il revien
dra mercredie.
Le bruit court qu'un engagement défavorable pour
Chefket a eu lieu mais il n'y a encore aucune confir
mation.
Une tempête accompagnée de pluie a sévi Constan
tinople. Le gaz a été éteint dans toute la ville.
Une bataille est imminente devant Erzeroum.
Le 22 octobre a eu lieu enfin devant Plevna l'enterre
ment des Russes, des Roumains et des Turcs laissés
sur le terrain la suite des derniers combats. La veille,
les Russes avaient envoyé Osman pacha un parle
mentaire chargé d'insister encore pour qu'on pût ac
complir ce triste devoir. La demande ayant été accor
dée, le feu a été arrêté le lendemain sur toute la ligne,
neuf heures précises du matin. La suspension d'armes
devait durer jusqu'à deux heures.
A l'heure dite, des détachements désignés l'avance,
et composés d'un nombre égal d'hommes pris dans les
deux armées, se sont avances yers la ligne de démar
cation tracée l'avance de chaque côté parles officiers
d'état major, et après l'avoir dépassé, il se sont mis
leur triste besogne, suivi des yeux par tous les officiers
et les soldats qui avaient pu trouver un point élevé qui
leur permit de dominer le terrain.
Les corps des victimes des derniers combats ont été
transportes et enterrés en dedans des lignes de démar
cation les Turcs d'un côté, les Russes et les Roumains
de l'autre. Les cadavres des morts atteints lors de la
première attaque étaient dans un état si avancé de dé
composition, qu'ils tombaient en morceaux quand on les
soulevait,et qu'il a fallu les enterrer oùilsse trouvaient.
Les armes laissées sur le champ de bétaille ont été
partagées également entre les Turcs et leurs adversai
res.
Plusieurs officiers étrangers ont assisté ces opéra
tions, qui se sont terminées deux heures. Immédiate
ment après, les troupes se sont retirées dans leurs
positions, les artilleurs ont repris leur poste, et une
demi heure ne s'était pas encoulée que les obus traver
saient l'air et fouillaient le sol pour faire de nouvelles
victimes sur le terrain même de ces sépultures.
Yprcs, le 6 Novembre 187 7.
On ne saurait se faire une idée des tentatives de
fraude électorale, qui sont commises par nos clé
ricaux. Ainsi le croirait-on Deux bourgmestres
de notre arrondissement se sont indûment inscrits
sur les listes électorales de leur commune l'un est
déjà rayé et l'autre le sera, si nou parla Députation,
du moins par la Cour,caries deux cas ne souffrent
pas même un examen sérieux ainsi ce sont ceux là
même qui sont préposés la confection des listes
et qui ont pour mission de surveiller les fraudes,
qui sont les premiers les commettre.
Où allons nous si de pareils fraudes restent im
punis et si l'autorité supérieure continue accorder
sa confiance des fonctionnaires qui vont jusqu'à
forfaire leur serment, pour assouvir leur passion
politique.
Si la loi actuelle est insuffisante, qu'on la ren
force, mais il importe que, lorsque la fraude est
aussi palpable et aussi notoire, elle ne reste pas
impunie.
i impair;
La nouvelle loi électorale, annotée par notre
concitoyen M. Hçnri Carton et dont nous avons
annoncé la publication, vient de paraître, il y a une
huitaine de jours peine et l'édition est épuisée.
On en prépare nous assure-t-on, une seconde qui
sera en un format plus portatif; enfin un éditeur
de Bruxelles se propose, dit-on, d'en faire uue
édition flamande.
La faveur avec laquelle le public a accueilli
celte publication en prouve assez. On comprend
aisément les motifs qui nous portent n'en faire
aucune appréciation. Qu'il nous soit permis toute
fois de reproduire la note dont les rédacteurs de la
Revue administrative MM. Bonjean et Verghote
ont accompagné cette publication.
Nous devons l'obligeance d'un ancien fonction-
naire de pouvoir publier les annotations, qu'il a
- recueillies sur la loi du 9 juillet 1877. Ce travail
n'était pas destiné l'impression et l'auteur n'a pas
eu la prétention de faire un commentaire il a seule-
ment eu en vue de résoudre, pour son usage person-
nel, les questions principales que la loi nouvelle
semblait soulever, et il a puisé, autant que possible,
ses solutions dans les travaux parlementaires et les
circulaires ministérielles, en ayant soin d'indiquer les
sources.
Ce travail, suivi d'annexes, sera très utile tous
ceux qui seront appelés concourir l'application de
la nouvelle loi et servira aussi de guide aux élec-
teurs.
La séance tenue par la Députation permanente offre
un bien triste mais très-utile enseignement. Les moins
prévenus devront cette fois se rendre l'évidence.
Est-ce un défi jeté l'opinion publique par les juges
politiques de ce collège ultra-clérical On pourrait le
croire Qu'on en juge. Voici les faits
La Députation permanente apporte devant le public
le résultat d'une semaine de travail.
En présence du nombre écrasant des réclamations
électorales dépassant le chiffre de 4,000, nous nous
attendions une quantité respectable de décisions pri
ses de droite et de gauche, afin que chaque opinion ait
sa part.
Eh bien c'est le contre pied de nos prévisions qui se
réalise
A six les membres de notre Députation permanente
ne nous ont apporté que 102 décisions dont 38 seule
ment concernent la ville d'Anvers C'est une mo
querie.
Mais ce n'est pas tout Il faut encore que la partialité
la plus révoltante s'ajoute ce mauvais vouloir.
En effet ces 36 causes concernant les électeurs urbains
ont été très cléricalement choisies par la Députation
permanente
34 ont été introduites par les cléricaux, savoir
16 demandes d'inscription.
18 de radiation.
Restent donc deux décisions prises la demande des
libéraux Telle est la justice distributive de nos députés
permanents.
Il est superflu d'ajouter que puisque les intérêts clé
ricaux étaient seuls en cause dans la séance, la Députa
tion permanente n'a ordonné, sur ses 102 décisions que
7 enquêtes dont une seule concerne la cause d'un élec
teur libéral de la ville d'Anvers.
Le plan arrêté par la Députation permanente est
limpide il consiste ne pas statuer sur les demandes
de radiation présentées par les libéraux.
Ces demandes de radiation s'élèvent au chiffre de
1,386, tant pour la ville que pour les communes Et
jusqu'ici la Députation permanente n'a pris leur égard
que 15 décisions définitives et ordonné 14 enquêtes!!
Ces faits se passent de commentaires.
En résumé, les travaux de la Députation permanente
ont donc produit, en une semaine 95 décisions défi
nitives.
Est-il possible d'afficher avec plus de hardiesse le
plan préconçu d'entraver l'action de la loi.
En quatre séances la Députation permanente a pris
271 décisions définitives Voilà où nous en sommes. Et
le chiffre total des réclamations s'élève 4,282, sans
comprendre celles du paquet des 600 remises tardive
ment au greffe provincial le 26 septembre et dont le
sort reste en suspens.
Dans la proportion des durs labeurs accomplis jus
qu'ici par la Députation permanente, nous arriverons
au 30 de ce mois, date où ses travaux devraient être
terminés, avec un arriéré de 3,000 causes Le gouver
nement comprendra-t-il que le fonctionnement de la loi
sera arrêté par le mauvais vouloir de six fanatiques et
avisera-t-il enfin? (Précurseur).
Le ministre de l'agriculture et du commerce en
France vient de prendre, au sujet de l'Exposition,
une mesure qui intéresse le commerce internatio
nal.
Dans une circulaire récente, il a rappelé que
l'Exposition doit être un terrain neutreoù les inven
tions qui ne sont pas brevetées sont néanmoins pro
tégées. 11 suffit pour cela d'obtenir un certificat de
garantie par lequel les droits de l'inventeur sont
sauvegardés non seulement pendant la durée de
l'Exposition, mais encore pendant trois mois après
sa clôture.
Les demandes doivent être adressées avant le 31
Mai prochain; elles doivent être accompagnées de
dessins, s'il y a lieu. En fait, le certificat de garan
tie exige des formalités analogues celles qui sont
nécessaires pour l'obtention des brevets d'invention,
mais il n'y a pas lieu de payer les cent francs de
la première annuité.
- -Q-» -
Un abonné de YEcho communique ce journal
un fait prodigieusement extraordinaire. Voici la
chose
Par une circulaire en dale du 10 Octobre, M. le ministre
des travaux publics donne ordre aux chefs de station de tenir
la main ce que les employés chargés de l'enregistrement des
bagages des voyageurs n'acceptent plus les colis dont le poids
exède 25 kiols et dont le volume dépasse 1/8 de mètre cube.
Toutefois il a la bonté de prévenir le personnel qu'il doit user
d'une certaine tolérance pour les colis échantillons des voya-
geurs de commerce pour lesquels cependant le maximum de
poids ne peut dépasser 50 kilos et le volume, 1/4 de mètre
cube.
«Tout le monde croyait que les chemins de fer étaient un
service d'utilité publique, mais il paraît que M. Beernaert en
a décidé autrement eu soumettant les voyageurs h des vexa
tions continuelles par une mesure aussi arbritaire. Les voya-