Milice nationale. L'honorable M. Van den Boqaerde, curé de Rousbrugge, condamné. Est-ilpossible de voir un plus impudent mépris de la justice? On comprendrait la rigueur que le journal, en présence de la condamnation qui frappe un de ses amis, gardât le silence humilié de la honte qu'il engageât par dessous tout le monde se taire. Mais non il prend hautement la défense du prêtre condamné, il se révolte contre le jugement prononcé parle tribunal, comme s'il ne faillait pas qu'un ecclésiastique fût dix fois convaincu et cou pable pour que des juges se résignent lui iniliger la prison! Il va plus loin encore; il cherche sour noisement faire retomber sur les malheureuses victimes la responsabilité du crime commis. Pour un peu, il accuserait ces pauvres enfants d'avoir altentéàla pudeur de M. le curé; il les dénonserait au parquet et le sommerait de les tra duire leur tour devant le tribunal pour dénoncia tion calomnieuse. Pouah! \oilà de bien vilaines gens! Francisque SARCEY. Le prétentions du pouvoir civil en matière de contrat matrimonial ont fait monter la moutarde aux nez des dames de la congrégation du Sacré- Cœurde Dijon. Ces respectables personnes dont la plupart ont couronné, courounent ou couronneront Ste-Cathérine, se sont réunies pI voici les statuts qu'elles ont adoptés Art. 1er. Nous ne nous présenterons jamais le même jour l'Hôtel-de-Ville et l'église il y aura tou jours un intervallo d'au moins vingt-quatre heures. En nous voyant rentrer de la maison commune la maison paternelle, on comprendra que nous nous re gardons comme nous appartenant encore. Art2. Notre comparution l'Hôtel-de-Vil le se fera, sans aucun apparat, au jour que nous aurons fixé, et, si l'on nous laisse libre de choisir notre heure, nous choisirons toujours celle où nous pourrons être le moins remarquées du public. Notre mise sera aussi simple que possible.telle qu'elle est pour la sortie ou la visite la plus ordinaire: nos robes blanches, nos voiles, nos bijoux, nos fleurs, nos couronnes, nos chevaux et nos voitures, si nous en avons, rien ne paraîtra ce jour-là. Art. 3. Personnes ne nous accompagnera l'Hôtel - de-Ville, si n'est nos parents et les quatre témoins exigés par la loi encore devront-ils ny arriver que successivement. Les autres personnes de la noce s'interdiront d'y paraître. Art. 4. Lorsque le maire se mettra nous débiter le chapitre du mariage sur les droits et les devoirs res pectifs des époux, nous lui ferons comprendre par notre attitude que c'est peine perdue, notre catéchisme nous ayant tout appris depuis longtemps et mieux. Art. 5. A sa question Si nous avons l'intention de prendre pour époux le jeune homme qui sera nos côtés, nous lui répondrons oui mais quand, s'érigeant en faux pontif, il s'avisera de nous aire Vous êtes unis par le mariagenous nous contenterons de sou rire, si nous sommes timides, et, si nous le sommes moins, nous lui répondront Vous vous trompez, nous le serons demain, pour ne pas lui dire crûment qui'il ment au Saint-Esprit. s-» On ne peut se faire d'idée, dans nos grandes villes, de l'audace et du cynisme des prêtres. Pour les bien connaître, pour savoir au juste jusqu'où peuvent aller leur audace et leur ty.annie, jusqu'à quel point ils poussent la folie de leurs prétentions, et jusqu'à quel degré ils s'abaissent dans les moyens qu'ils emploient, c'est dans les campagnes des Flandres qu'il faut les voir l'œuvre. C'est dans la petite presse flamande de ces campagnes surtout qu'il faut les étudier. On sait que celte presse tout entière est rédigée par des prêtres. Il n'est pas d'audace, pas d'infamie devant laquelle ils reculent. En voici un exemple entre mille. Nous avons sous les yeux le dernier numéro d'une feuille hebdoma daire le Nieuwsblad van Yperen, contenant un long article de plus de deux colonnes, intitulé comme suit en gros caractères On sait pour quelle cause Je curé de Rousbruggc a été condamné quatre années d'emprisonnement, on sait aussi que ledit curé n'a pas jugé opportun de comparaître devant le tribunal et qu'il a pris la fuite, en prévenant le tribunal par lettre que, s'il était condamné, il n'appellerait de sa condamna tion qu'à Dieu. Le Nieuwsblad van Yperen entreprend de défendre et de réhabiliter ce saint personnage. La façon dont il le fait mérite tous égards d'être signalée. Tout d'abord sous prétexte de faire connaître les circonstances dans lesquelles 1' honorable M. Van den Bogaarde a été accusé, l'honnête journal imprime tout au long et en gros caractères le nom des deux petites filles qui ont été, il y a près de trois ans, victimes du curé, et qui sont actuelle ment âgées de lo Ifi ans. Il indique ensuite le nom de la mère de ces jeunes filles, le surnom sous lequel elle est connue dans le village, le nom de son premier mari, et celui de son mari actuel. Puis il ajoute ici nous citons textuellement Mille, (c'est le surnom de la mère), Mille a été appelée comme témoin. Mille est connue Rousbrugge pour sa passion et sa haine contre les prêtres, (tegen depapen)pour ses commérages dans l'affaiie de Monsieur le vicaire De Laucker. Peu de temps après l'acquittement de M. De Laucker, elle essaya d'intenter un procès au vicaire de Rousbrugge, prétendument parce qu'il aurait battu son enfant. Quant aux deux petites filles, surtout l'ainée, elles avaient été réprimandées différentes repri ses par le curé. Le journal raconte ensuite que, pendant l'in struction, M. le baron Mazeman est allé Rous brugge, et que le lendemain du jour où le curé a été condamné, M. Van Merris est allé chez Mille, la mère des petites filles. Il ajoute encore qu au début de l'instruction, le curé était accusé par 4 petites filles, mais que deux d'entre elles se sont rétractées, ce qui est absolument faux. Voilà, ajoule-t-il, l'affaire du curé dans tous ses détails. Cependant il en est un que j'oublie. Le curé de Rousbrugge, lors de la poursuite intentée contre le vicaire De Lancker, n'a pas peu contribué m faire luire la vérité Nos lecteurs ont saisi, sans que nous ayons besoin de les relever, tout ce que cet exposé de faits ainsi présenté contient d'insinuations calom nieuses. Les enfants qui ont déposé contre le prêtre, leur mère, y sont désignés au mépris et la colère de toutes lésâmes dévotes. C'est le but qu'on vou lait atteindre Quelle est après cela la mère, quels sont les parents qui ne préféreront pas se taire, et même peser sur leurs enfants pour les empêcher de parler ou leur faire rétracter leurs accusations plutôt que de se voir exposés être ainsi, signalés, poursuivis, odieusement calomniés, publiquement désignés au mépris public Qui osera encore, dans les campagnes livrées la terreur cléricale.accuser un prêtre, déposer contre lui? Personne, et c'est-là nous le répétons le but que l'on veut atteindre. Mais nous ne sommes pas au bout de notre article. Et la suite vaut coup sûr le commence ment. On nous opposera, dit le Nieuwsblad van Yperen, le respect que nous devons la justice. Soit, mais tout d'abord, le curé de Rousbrugge n'a pas été jugé par ses juges naturels. Ses juges natu rels sont des prêtres, et il a été jugé par des laïcs. L'Eglise a toujours réclamé pour ses prêtres des tribunaux ecclésiastiques. Et pourquoi les prêtres □'en auraient ils pas, puisque les soldats sont jugés par des soldais et les commerçants par des commer çants Qu'on ne croit pas que nous exagérons, cela s'y trouve en toutes lettres Ce n'est pas tout encore. L'honnête journal pré voit une autre objection. Mais dira-l-on. les juges ont jugé en conscience Quel motif avez vous de suspecter leur jugement? Ici l'honnête journal trahit quelque peu son embarras et il se lance dans une longue dissertation pour établir que, lorsque les juges laïcs se trouvent en présence de deux témoins qui affirment obstinément, ils doivent condamner, alors même que leur conscience leur dirait que le prévenu est innocent Nous ne nous arrêterons pas, on le pense bien, discuter avec W Nieuwsblad van Yperen, d'après quelles règles les juges doivent se guider pour con damner ou acquillerceux qui comparaissent devant eux, ni lui apprendre que les juges ont le droit de peser les témoignages et de les accepter ou de les rejeter suivant qu'ils leur paraissent ou vérédi- ques ou mensongers. Nous nous bornerons relever ceci, qu'un jour nal rédige par des prêtres réclame pour ceux-ci une juridiction spéciale, des tribunaux ecclésiasti ques et qu'il le fait dans l'espoir et la conviction que les prêtres qui sont aujourd'hui condamnés par les tribunaux laïcs seraient acquittés par des tri bunaux ecclésiastiques. Sur ce point, nous partageons complètement la conviction du Nieuwsblad van Yperen. Il suffit au reste de voir de quelle protection jouissent les prêtres condamnés, pour mesurer le degré d'indul gence qu'ils auraient attendre de pareils tribu naux. Mais c'est là, il faut en convenir un singulier motif faire valoir pour réclamer le rétablissement de ces tribunaux ecclésiastiques. (FI. libérale). Tous les journaux s'occupent de l'incroyable mesure prise par l'administration des chemins de fer propos des bagages. Les voyageurs de com merce sont rationnés 2o kilos. Oncontinue se demander quelle raison, d'or dre ou d'économie a pu motiver une pareille me sure. Il faut qu'il n'y en ait point de bonnes, car jus qu'ici pas un journal ministériel n'a essayé de jus tifier la décision prise par M. Beernaert. Inscription pour la levée 1878. Nous rappelons aux personnes que la chose concerne, les art. 6, 7, 8, 40,11 et 12 de la loi sur la milice, articles ainsi conçus Tout Belge est tenu, dans l'année où il a dix-neuf ans accomplis, de se faire inscrire l'effet de concourir au tirage au sort pour la levée du contingent de l'année suivante. Celui qui, étant tenu envers un pays quelconque des obligations imposées par des lois de recrutement, acquerra la qualité de Belge sans les avoir remplies, devra se faire inscrire dans l'année où il obtiendra cette qualité, s'il n'a pas vingt-trois ans accomplis avant la fin de cette année. L'inscription se fait la réquisition du père, de la mère, du tuteur ou de l'inscrit lui-même, suivant les distinctions établies l'article précédent. Aucun motif ne dispense de l'inscription. Est réputé réfractaire celui qui n'est pas inscrit sur la liste alphabétique avant la clôture mentionnée l'art. 16 de la loi. Il sera ouvert la maison commune un régistre des tiné l'inscription des Belges (mariés ou non), nés en 1858, ainsi que des étrangers, qui, d'après les art. 6 et 7 susmentionnés sont appelés concourir au tirage au sort pour la levée de 1878. Ce régistre sera clos le 31 décembre prochain, 4 h. de relevée. La liste des inscrits sera publiée le 3 janvier et restera affichée jusqu'au 10 du même mois. Les réclamations du chef d'inscription indue ou d'omission devront être adressées au Bourgmestre avant le 12 janvier. Ceux qui auront négligé de requérir l'inscription du 1er au 31 décembre seront punis d'une a^mende de 26 200 fr. (art. 92). REMPLACEMENT. Nous rappelons aussi que pour être admis se faire remplacer, les miliciens doivent se conformer aux dis positions ci-après Art. 64/4. Les parents ou tuteurs de ceux qui veu lent se faire remplacer doivent faire parvenir, avant le 1" février, au département de la guerre, leur requête, en y joignant une quittance du versement de la somme de 200 francs dans la caisse du receveur de l'enregistre ment du ressort dans lequel ils ont leur domicile

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Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 2