]\o 303. Dimanche,
37e ANNÉE.
25 Novembre 1877
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT
Guerre li'Orieut.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DEHANCHE.
BULLETIN POLITIQUE.
Jeudi, on racontait dans les couloirs de la Cham
bre des députés que c'était la retraite du général
de Rochebouel qui avait achevé la dislocation de
la combinaison ministérielle qu'on préparait.
On disait que. dans une nouvelle combinaison,
M. Batbie prendrait le portefeuille de l'intérieur,
et qu'à l'instruction publique on mettrait un in
specteur général de l'enseignement supérieur.
M. Batbie, en effet, a été appelé jeudi Ver
sailles et il s'est longuement entretenu avec le
maréchal.
Mais les journaux français de ce matin contien
nent une liste nouvelle de ministres, dans laquelle
il n'est plus question de M. Batbie.
A l'heure qu'il est, rien ne paraît donc définiti
vement airêlé. Cependant tout le monde attend
avec impatience la solution de la crise, et les gens
les plus réservés trouvent que la situation reste
pleine de périls et de menaces.
Il ne s'est rien passé d'intéressant la Chambre
des députés, ni au Sénat.
Le Journal officiel a publié jeudi, en tête de sa
partie officielle la résolution de la Chambre des
députés tendant la nomination d'une commission
chargée de faire une enquête parlementaire sur les
élections des 14 et 28 octobre 1877.
On sait que, dans les discours prononcés par les
orateurs du gouvernement la Chambre, la forma
tion de cette commission d'enquête électorale avait
été déclarée illégale au premier chef au Sénat,
M. de Broglie en avait, au contraire, admis la
légalité, mais eu contestant aux délégués de la
Chambre les pouvoirs reconnus de tout temps aux
commissions d'enquête parlementaire.
Si le cabinet, dit le Temps, était allé jusqu'au
bout de ses théories, qui se résumaient en ce que
la Chambre, en nommant la commission, n'obli
geait qu'elle-même, il eût empêché l'insertion au
Journal officiel du texte de la résolution votée.
Cette insertion, qui a eu lui même en tête de la
partie officielle, prouve que le cabinet n'a pas jugé
possible d'arrêter, sur ce point, le cours des déci
sions de la Chambre il a reculé devant un acte
qui eût constitué la mise en interdit de la puissance
législative, souveraine en cette matière. Recule-t-
il également devantlesconséquencesdes instructions
qu'il a soumises ses agents Aucun indice ne
nous en avertit, et nous sommes toujours sous
l'impression des circulaires ministérielles.
Ainsi, voilà une résolution laquelle le gou
vernement reconnaît force de loi puisqu'il la pro
mulgue; du moment qu'elle figure dans les actes
officiels de la République française, elle oblige tous
les fonctionnaires dans la mesure du concours
qu'ils peuvent prêter aux délégués de la Chambre.
La commission est investie pour remplir sa mis
sion, des pouvoirs les plus étendus qui appartien
nent aux commissions d'enquête parlementaire.
Nous engageons les fonctionnaires égarés soit par
le vote du Sénat, soit par le langage des ministres,
se bien pénétrer de ce petit extrait.
Le Moniteur universel annonce qu'à l'henreac
tuelle quarante deux préfets ont donné leur démis
sion. D'autres démissions sont attendues.
La discussion du budjet des cultes commencé
Jeudi la Chambre des députés de Prusse, et comme
il faillail s'y attendre, les-membres ultramontains
de celte assemblée ont réclamé de nouveau le re
trait des lois qui règlent actuellement les rapports
entre l'Etat et l'Eglise. Une attaque de M. Reichens-
perger contre ses lois a amené une vigoureuse ré
plique du député Pétri, le champion du vieux ca
tholicisme dans la Chambre des députés, l'orateur
s'est attaché prouver que les lois dites de Mai ne
lèsent en rien les intérêts de l'Eglise, que ces lois
n'ont d'autre but que de garantir l'Etat contre les
attaques delà curie romaine et contre ses tendances
antipatriotiques.
Après un discours fort vif du député clérical
Windthorst, le ministre descultes, le docteur Falk,
a pris la parole il a dénoncé la Chambre la tac
tique du centre ullramontain quiconsisteà harasser
le ministère par des attaques incessantes, et il a
démontré que ce groupe parlementaire s'attache sur
tout renverser les ministres, et principalement le
chef du département des cultes, pour les remplacer
par des ministres plus conciliants. Quant la ques
tion de la devision des lois de Mai, M. Falk a
déclaré, aux applaudissement de la gauche, que le
gouvernement ne voulait pas même la discuter.
Le premier chapitre du budjet a été adopté.
Les dépêches d'Orient annoncenlun fait militaire
imporlaut la prisede Rahova par l'armée roumaine.
Rahova est située sur le Danube, entre Widdin et
Plevna, et précisément au nord de Wratsa, dont
les Russes se sont emparés récemment. Les armées
russes et roumaine sont donc maîtresses, l'ouest
de Plevna, de deux points coupant la route de
Widdin l'armée d'Osman pacha, déjà privée de
communications avec Sofia.
La Gazette de Cologne donne les renseignements
suivants sur cet important fait d'armes: Le bom
bardement a commencé le 19, après la prise d'une
redoute. Dant la nuit du 20 au 21, les Roumains
passèrent le Danube sur des radeaux. Après une
attaque violente et une défense énergique, la gar
nison turque, forte de 1,000 hommes, a déposé les
armes. Les Roumaines ont perdu 2 officiers d'élat-
major et 06 soldats 4 officiers et 149 soldats ont
été blessés.
La même feuille annonce que Lom Palanka,
bombardée par les Roumains, est la proie des
flammes. Les opérations des Roumains contre Ra
hova. Lom Palanka, Kalafet et Wralza ont une
assez grande importance, car elles rendent extrê
mement difficiles les communications des armées
turques de Plevna, Orkhanieet Sofiaavec Widdin.
LE PROCHES
VIRES ACei'IRJT EUN'DO.
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Roulers. 7-50. 12-25. 6-45.
Langhemarck-Ostende. 7-18. 12-06. 6-20.
Langhcinarck, le samedi, 5-50.
Des nouvelles du quartier général russe donnent les
détails suivants sur la prise de Kars
L'assaut de cette place avait d'abord été fixé au 13
mais par suite du maivais temps, il devait être ajourné
jusqu'à samedi soir. Le secret le plus parfait fut gardé.
Le général Lazareff, commandait l'aile droite II atta
qua le fort Afiz-P-acha, sur une hauteur escarpée.
Le général comte de Grabbe, commandait un régiment
de grenadiers de Moscou, et un régiment de la 39e divi
sion attaqua les positions de Khamlie, Tabia, les tours
d'Hawari-Tabia ainsi que la citadelle.
Pendant ce temps, la brigade arrivée récemment d'Ar
dahan et un second régiment de grenadiers de Moscou,
sous le commandement des généraux Roop et Komaroff,
attaquèrent Ingelt.
A huit heures et demie, l'attaque commençait au cen
tre.
Le comte de Grabbe fut tué la tête de sa brigade
pendant l'assaut de Khamli-Sabia.
Le capitaine Kinadmicki entrait dans la redoute onze
heures au soir.
La grande redoute Hoaene s'est rendue de bonne heure
dans la matinée. Aussitôt après, les trois tours d'Ha
wari-Tabia et le fort Louvary étaient enlevés, en même
temps que les forts Khamli et Hafiz-Pacha étaient em
portés d'un autre côté.
Le fort Maradagh fut pris également dans la matinée.
Les autres forts, surtout les forts Tikmet et Aralé ré
sistèrent jusqu'à huit heures du matin. Les troupes qui
formaient la garnison de la ville s'enfuirent alors dans
la direction d'Erzeroum. Elles formaient environ qua
rante bataillons.
Mais arrêtées parla cavelerie des Russes, elles furent
ramenées prisonnières.
Les vainqueurs ont très peu pillé. Ils ont épargné tous
les citoyens paisibles, les femmes et les enfants.
Le général Loris Mélikoff dirigeait la bataille. Le
grand duc Michel y assistait aussi.
Il est donc possible d'enlever un camp retranché d'un
seul coup en attaquant tous les forts la fois?
Ou cela prouve que les Turcs se sont fort mal défen
dus, ou cela n'est pas rassurant pour les camps retran
chés.
Un télégramme officiel de Veran-Kaleh, 19 novembre,
dit que l'assaut de Kars fut dirigé contre le fort Sud
en même temps des démonstrations étaient faites contre
les autres forts le matin, la garnison des forts aban
donnés a tenté de s'enfuir dans les montagnes, elle a été
faite prisonnière.
Nous avons fait plus de 10,000 hommes prisonniers,
300 canons et des provisions considérables sont tombés
dans notre pouvoir environ 4,500 blessés et malades
se trouvaient dans les hôpitaux nos pertes s élèvent
environ 2,500 tués et blessés.