6 FRANCS PAR AN. IVo 306. Jeudi, 37e AVIVÉE. 6 Décembre 1877. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. AVIS. Les personnes qui prendront un abonnement au PROGRÈS, partir du 1er janvier 1878, recevront le journal gratuitement jusqu'à ce jour. Le maréchal de Mac-Mahon a reçu Lundi MM. Dufaure, Batbie et plusieurs autres personnages po litiques. Les journaux de Paris commentent diversement l'entrevue, de M. Dufaure avec le Président de la République. Les uns prétendent que M. Dufaure a été chargé de former un cabinet d'autres disent que la conversation du maréchal avec l'ancien chef de cabinet n'a eu aucun caractère ministériel, mais seulement celui d'une conversation consultative. M. Dufaure consentirait, dit le Moniteur uni versel, servir de négociateur, d'intermédiaire entre les gauches et le Président de la République. Le choix de M. Dufaure dit assez que les pro positions qui seront faites au maréchal par son entremise seront des propositions acceptables. Ce n'est pas M. Dufaure que l'on pourrait charger de soumettre au Président de la République des pro positions inconstitutionnelles. Quoiqu'il en soit, le fait est important el dénote, en présence du langage violent des feuilles de la coalition, que le désarroi doit être grand l'Elysée. Voici comment le Moniteur universel explique les diverses visites qui ont été faites hier l'Elysée Les plaintes du commerce préoccupaient beaucoup le chef de l'Etat; lorsqu'il a va les efforts faits pour rejeter sur lui les souffrances du monde des affaires du travail, il a senti le découragement l'envahir. Hier soir, il annonçait, dans son entourage, l'intention de se démettre, et, se souvenant des sages et sympathiques conseils que M. Batbie lui a donnés dans ces derniers temps, il a désiré le con sulter sur celte résolution grave. A huit heures et demie, M. le vicomte d'Har- court se rendait chez M. Batbie, et peu après revenait avec lui l'Elysée. Ce qui s'est dit dans l'entrevue du maréchal et de l'honorable sénateur, nous ne pouvons le rap porter, nous savons seulement qu'après une heure d'entretien, M. Batbie avait obtenu du maréchal qu'il fit ou laissât faire aux hommes qui lui sont dévoués une dernière et décisive tentative avant de prendre une résolution ultérieure. A dix heures moins un quart, le maréchal a fait prier M. Dufaure de vouloir bien venir Gonfé- rer avec lui, et dix heures et demie, l'éminent homme d'Etat était introduit auprès du Président de la République, où M. Batbie se trouvait encore. La conférence a duré quarante minutes. Nous croyons savoir que M. le maréchal n'a pas demandé M. Dufaure de former un ministère, mais qu'il l'a instamment prié d'accepter le rôle de médiateur ou plutôt d'intermédiaire entre lui et la majorité de la Chambre, d'obtenir de celle-ci qu'elle précise ses conditions, et qu'elle n'en pose pas que le chef de l'Etal ne puisse accepter. Après avoir spécifié lui-même les conssessions que, d'après lui, la Chambre pouvait raisonnable ment demander el que le chef de l'Etat pouvait dignement faire, M. Dufaure a respectueusement demandé au maréchal si ces bases d'une entente étaient acceptées par lui. Sur une réponse affirma tive très nette, M. Dufaure a promis, assure-t-on, au Président de la République de faire les plus ardents efforts pour mener bonne fin ces négocia tions. Après le départ de M. Dnfaure, les ministres, ayant été convoqués exlraordinairement, se sont réunis sous la présidence du maréchal. Nous croyons savoir que M. Batbie assistait la séance, qui n'a été levée qu'à midi dix minutes. Les armées moscovites et ottomanes se disputent vivement les différentes positions de la Bulgarie. La lutte engagée pour l'occupation d'Etropol et de Prevatz, et les combats livrés journellement sur la route de Sofia, aux environs d'Orkhanie et devant Plevna en fournissent la preuve. Actuellement les Russes s'occupent de dresser des batteries entre Orkhanie et Plevna en vue d'en tamer sans retard les redoutes des troupes turques. S'il faut en croire deux soldats ottomans, qui sont arrivés Andrinople prétendant être sortis de Plevna le 20 Novembre, Osman pacha serait encore bien fourni de vivres et de munitions. Le général ottoman ne doit cependant pas comp ter beaucoup sur le secours que peut lui apporter un corps d'armée turc car, d'après des télégram mes de source russe, les troupes de Mehemed-Ali ont dû abandonner, du 1er an 3 Décembre, plu sieurs positions très fortes situées sur les rivières Zibra et Ogost, aux abords de la route de Sofia Orkhanie et Plevna. En Asie, les Russes faisaient depuis quelques jours de fréquenlesexcursions dans les plaines d'Er- zeroum mais Dervisch Pacha ayant subitement abandonné la position qu'il occupait Khazubani. ville située trois milles d'Erzeroum, une colonne moscovite s'est empressée de chasser, de cet en droit le petit nombre de troupes turques qui y était resté et de faire tous les préparatifs nécessaires pour établir des quartiers d'hiver dans la plaine de Passin On mande de Pesth au même journal que l'indé pendance de la Serbie sera proclamée Belgrade le 13 de ce mois. L'Association Libérale est convoquée pour Samedi, 8 Décembre, 2 heures 1/2 de relevée. Cette séance offrira un intérêt tout particulier. Après.avoir procédé au renouvellement par tiel du Comité, l'assemblée s'occupera de l'ap plication de la loi du 9 Juillet 1877 cet ef fet il sera établi dans la salle un bureau élec toral, absolument conforme au bureau officiel, de sorte que les explications qui seront données au sujet de la loi, pourront être appuyées de démonstrations pratiques. Après cette premiè re séance, qui sera en quelque sorte prépara toire, d'autres réunions auront lieu, où l'on procédera une élection. Ces exercices ne tar deront pas familiariser les électeurs avec notre nouveau système électoral. Le bureau, qui a été construit aux frais de l'Association Libérale, pourra, après cela, fonctionner dans les communes, où nos amis en feront la demande. Le commerce et le crédit. Nous donnons notre entière adhésion l'article ci-dessous publié par le journal liégeois la Meuse Lorsque nous nous préoccupons sans relâche des événements qui se passent loin de nous, des coups d'état de France et des coups de canon de l'Orient, ne ressemblons-nous pas un peu cet astrologue qui, le nez en l'air et son télescope bra qué sur le ciel, se laissa choir au fond d'un puits D'autres événements, en effet, non moins tristes, non moins menaçants, se passent ici même, autour de nous, et personne ne semble s'en inquiéter, ni même s'en apercevoir. L'industrie languit, le commerce souffre, les faillites se préparent qu'importe Le ministère Four'ou est remplacé par un ministère tout fort Kars est pris et le Pape a mal digéré voilà l'im portant, le curieux, l'intéressant Qu'il nous soit permis de détourner un instant l'attention de nos lecteurs de ces actualités palpi tantes el qu'ils daignent jeter avec nous un regard sur ce qui les entoure. Le manque de bénéfices a, depuis deux ou trois ans, contraint les grands industriels diminuer leurs dépenses. Chez nous, tout le monde, de près ou de loin, a des intérêts dans l'industrie. De là, une gêne géné rale dont.notre commerce local subit le rude contre coup. Que de négociants ne soutiennent que par des efforts héroïques, la réputation de leurs mai sons Que de magasins, bien achalandés, autrefois très-courus, ne reçoivent plus que de rares visites d'acheteurs économes Que de liquidations el de ventes forcées Et nous ne sommes pas au bout. LE PROGRÈS PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACQUIRIT EUNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif el judiciaire d'Ypres. fr. G-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. HEURES DE DÉPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-30. 12-07. 6-50. Poperinghe. 6-50. 9-07. 12-07. 5-57. 6-50. 8-45. 9-50. Coudrai. 5-34. - 9-46. - 11-20. - 2-35. - 5-25. Roulers. 7-50. 12-25. 6-50. Langhemarck-Ostende. 7-00. 12-06. 6-07. Langhcmarck, le samedi, 5-50. BULLETIN POLITIQUE. Ypres, le 5 Décembre 1877. KO—

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