IV 309. Dimanche, 37e ANNÉE. 16 Décembre 1877. 0 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. AVIS. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIH ES ACQUEtIT EUNDO. ABONNEMENT PAK AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 50. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. HEURES DE DEPART D'VPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-30. 12-07. 6-30. Poperinghe. 6-30. 9-07. 12-07. 3-57. 6-50. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-46. - 11-20. - 2-35. - 5-25. Roulers. 7-50. 12-25. 6-30. Langhemarck-Oslende. 7-00. 12-06. 6-07. Langhcmarck, le samedi, 5-50. 555® Les personnes qui prendront un abonnement au PROGRÈS, partir du 1er janvier 1878, recevront le journal gratuitement jusqu'à ce jour. BULLETIN POLITIQUE. Le-ministère français est constitué. En voici la composition: M. Dufaure, garde des sceaux, ministre de la jus tice, président du conseil; M. de Marcère, intérieur; M. Waddington, affaires étrangères; M. Bardoux, instruction publique; Général Borel, guerre; Amiral Pothuau, marine; M. Léon Say, finances; M. Teisserenc de Bort, agriculture et commerce; M. Freycinet, travaux publics. Il est curieux de cons' ^ue dans le cours des négociations, le maréchal a essayé de maintenir en partie sa prétention relative-aux trois inamovibles. C'est aiusi qu'après avoir dû abandonner les minis tères de la guerre et de la marine, le Président de la République a essayé de retenir le ministère des affaires étrangères. Le maréchal, dit le Temps a demandé avec instance qu'on voulût bienconserver M. de Banneville; mais les membres les plus mo dérés des deux Chambres ont insislé pour que M. Dufaure maintint son projet de changer le titulaire de ce portefeuille. En présence de ces hésitations, les républicains ont pris leur mesures. Voici notamment quelle serait la ligne de conduite qu'ils suivraient en face du nouveau cabinet: La Chambre lui donnera tout d'abord un vole de confiance la plupart de ses membres voudraient alors voter deux douzièmes et renvoyer en Janvier l'examen total du budget, en précisant qu'il ne s'agit pas de faire un système du vote par douzièmes, mais seulement de ne pas vo ter la totalité sans discussion préalable. Celte défiance pouvait avoir une raison d'être avant la solution définitive de la crise. Mais la liberté d'action laissée au nouveau cabi net, si elle est réelle et sérieuse, et le langage du Message, s'il est sincère et loyal, faciliteront beau coup les rapports entre le gouvernement et la Chambre, et les républicains modérés oublieront bien vite, en présence d'un retour complet la pratique des règles parlementaires, les difficultés que le maréchal a faites avant de répondre au vœu de la nation par la remise des affaires entre les mains d'un cabinet pris dans la majorité. BULLETIN TÉLÉGRAPHIQUE. Londres, 13 Décembre. On mande d'Erzeroum, en date du 13, que le consul d'Angleterre a reçu l'ordre de son gouverne ment de quitter la ville avec les archives. Les Russes sont signalés dans le voisinage d'Olti. Quatre pièces de 14 centimètres sont arrivées de Kars Hassen-Kalé. La division de Tergukasoff est à.Bayazid et me nace Van.Une attaque est attendue tout moment dans cette ville. La Reine va faire une visite demain lord Bea- consfieldà son château d'Hughenden. Bogot, 13 Décembre. 30 tabors turcs ont traversé le Lom et attaqué ce malin le corps du grand duc Wladimir. L'atta que a porté principalement sur Metcko. Après un combat acharne, les Turcs ont été repoussés partout. Le grand-duc héritier a attaqué avec sa brigade le flanc gauche des Turcs. Constanlinople, 13 Décembre. Le Parlement a été ouvert aujourd'hui par un discours du trône, très réservé. Il constate que le gouvernement avait inauguré des réformes qui ont été interrompues par une guerre injuste; il dit qu'une parfaite union est nécessaire entre les chré tiens et les ottomans. Celle union s'est de nouveau manifestée par la création de la.garde civique Le discours ne fait mention ni de la paix ni d'une médiation et constate seulement que les relations sont bonnes avec toutes les autres puissances. Tous les ambassadeurs étaient présents. Deux amendements déposés au début de la séance de la Chambre des représentants par M. Frère-Orban ont donné une tournure toute nou velle la discussion du budget des voies cl moyens, Ces amendements tendent l'un, permettre de contester par toutes voies de droit la consistance du mobilier déclaré au quintuple de la valeur locative l'autre, la suppression de la taxe sur les chevaux mixtes. Le cheval mixte a fait surgir dans les communes rurales un nombre important gentleman riders d'un nouveau genre ce sont des électeurs frau duleux trausformé en cavaliers pour les besoins des partis politiques. M. Frère demande la suppression de la taxe sur les chevaux mixtes, taxe qui produit une somme relativement insignifiante, trois cent mille francs annuellement son but est l'honorable membre ne s'en cache pas d'empêcher les fraudes qui se pratiquent au moyen de la déclaration du cheval mixte. Une autre fraude résulte de la faculté laissée par la loi sur la contribution personnelle de déclarer le mobilier au quintuple de la valeur locative. Quand on n'a pas de cheval mixte sa disposition, on se sert dans les communes rurales de la décla ration du mobilier au quintuple pour obtenir les contributions nécessaires la formation du cens électoral. Le point de savoir si la déclaration est opérante au point de vue fiscal seulement et si en matière électorale elle peut être critiquée est sujet con testation. Le droit électoral repose sur la possession des bases de l'impôt. La déclaration, inattaquable vis vis du fisc, ne vaut que nour autant que le déclarant possède le mobilier pour lequel il paie la contribution. Un doute reste pourtant cet égard et c'est pour le faire cesser que l'honorable M. Frère-Orban a fait la proposition. Notons qu'il n'y a pas une seule bonne raison objecter. Pour être électeur en vertu de lu patente, il faut posséder les bases du droit on a introduit dans la dernière loi électorale des dispositions spé ciales pour faciliter la preuve de la possession des bases de la patente. La proposition de M. Frère a pour but de mettre l'impôt sur le mobilier sur la même ligne que l'impôt de la patente. C'est la fois juste et rationnel mais cela con trarierait les calculs des cléricaux, très-intéressés ce qu'aucun moyen ne soit employé pour empêcher les fraudes dont ils profitent aussi ont-ils sur le champ organisé des manœuvres de tout genre pour empêcher les propositions de M. Frère-Orban d'aboutir. M. Delehaye a proposé un amendement tendant supprimer pour la formation du cens toutes les patentes dont la base ne peut être constatée avec certitude. M. Dumortier a proposé d'éliminer la patente des commissionnaires en marchandises qui n'ont pas d'établissement commercial, et d'attribuer au locataire d'impôt foncier afférent aux biens qu'il occupe ou qu'il cultive. Cela ne suffisait pas. paraît-il Ips tacticiens de la majorité ont cherché dans le règlement des fins de non-recevoir contre les amendements proposés par M. Frère. Pour les uns les amendements ne se rattachaient pas au budget des voies et moyens pour les autres, ils auraient dû faire l'objet d'une proposition de loi. Plus le débat se prolongeait, et plus les dispositions hostiles de la majorité s'accen tuaient. M. le ministre des finances, après avoir demandé l'ajournement au mois prochain, renonçait bientôt sa proposition et se bornait réclamer vingt-quatre heures de réflexion la droite ne vou lait même pas les lui accorder. A chacune de ses prières on répondait par des nonnon, des plus énergiques.

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Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 1