3\° 310. Jeudi,
37e ANNÉE.
20 Décembre 1877.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL li 'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
AVIS.
LE PBOGlES
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
VIRES ACGUIRIT EUNDO.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-<)0
Idem Pour le restant du pays-. 7-00
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CHEMIN DE FER.
HEURES DE DEPART D'YPRES A
Poperinghe-Hazebrouck. G-30. 12-07. 6-50.
Poprringhe. G-30. 9-0.7. 12-07. 3-57. 6-50.
8-45. 9-50.
Courlrai. 5-34. - 9-4G. - 11-20. - 2-35. - 5-25.
Roulers. 7-50. 12-25. 6-30.
Langhemarck-Ostrnde. 7-00. 12-06. 6-07.
Lattghrmarck, le samedi, 5-50.
LLLLLULmLgg»
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BULLETIN POLITIQUE.
La France a enfin .retrouvé le calme qui lui était
si nécessaire après les longues et affreuses agitations
de ces derniers mois. Les affaires, auxquelles le
16 Mai avait porté un coup sensible et que la pro
longation de la crise avait fini par arrêter complète
ment, reprennent avec une activité fiévreuse. Le
vote des deux douzièmes du budget et des quatre
contributions directes a enlevé les dernières inquié
tudes.
Le cabinet Dufaure s'est complété par la nomi
nation de plusieurs sous-secrétaires d'Etat M.
Lepère a été nommé l'intérieur; M. Jean Casimir
Périer l'instruction publique; M. Savery la
justice; M. Cochery et M. Girerd aux finances,
l'un pour les finances, l'autre pour les postes et
télégraphes. Les autres ministères n'auront pas de
sous-secrél aires d'Etat.
La nouvelle administration s'est empressée de
retirer les instructions données par le cabinet De
Broglie sur le colportage des journaux. Conformé
ment la loi.qui avait été ouvertement violée par
M. de Fourlou. les journaux seront désormais li
brement exposés en vente et aucune entrave ne
sera apportée leur circulation.
Le défilé des préfets qui se retirent pour éviter
une révocation, continue sans interruption. Plu
sieurs de ces dignes fonctionnaires de l'ordre moral,
qui devaient, si l'on s'en souvient, restaurer en
•France le principe d'autorité, font publier par les
journaux des lettres pleines d'injures l'adresse du
"Maréchal. M. de Marcère leur répondra comme ils
le méritent: par la révocation.
Le Journal officiel ne tardera pas sans doute
publier un premier mouvement adminislratif. Ce
sera une première satisfaction et elle ne saurait être
trop prompte.
M. E. de Girardin a élé élu Dimanche dernier
par 11,078 voix député du 9e arrondissement de
Paris, en remplacement de M. Grévy, qui avait
opté pour la circonscription de Dôle. Quoiqu'il n'y
eut pas de lutte, M. de Girardin n'a obtenu qu'un
millier de voix de moins que ce dernier. C'est un
signe de lu grande popularité que ce publiciste a
conquise par la brillante campagne qu'il a dirigée
depuis le 16 Mai contre le pouvoir personnel.
La tentative faite par la Turquie pour obtenir
la médiation de l'Europe semble vouée un échec
certain. Une dépêche de Constanliiiople nous
apprend, il est vrai, que l'Italie a répondu la
communication de la Porte qu'elle ferait tout ce qui
est en son pouvoir pour le rétablissement de la
paix. Mais, supposer que cette nouvelle soit
exacte, ce qui n'est pas démontré, il n'en reste pas
moins vrai que ce n'est pas Rome, mais Berlin
et Vienne que se décidera la question soulevée
par la Turquie. Or, dans ces deux capitales, on
n'attache pas une importance bien sérieuse la
proposition de médiation. A Berlin surtout, le
langage des journaux officieux est très-catégorique.
La Gazette générale de VAllemagne du Nord
dit très-nettement que la demande du gouvernement
turc ne sera pas accueillie par les puissances.
BULLETIN TÉLÉGRAPHIQUE.
St-Pétersbourg, 18 décembre.
La nouvelle d'après laquelle la demande de médiation
de la Porte aurait été repoussée par plusieurs puissan
ces, notamment par l'Allemagne et l'Autriche, a produit
ici une impression favorable.
St-Pétersbourg, 17 décembre.
Une dépêche officielle de Bogot, en date du 17, porte
que l'avant garde russe, en poursuivant les Turcs, a
pris leurs télégraphes près d'Elena et de Nibrawo. Elle
afait plusieurs prisonniers après avoir occupé Bebravo,
elle s'est avancée jusqu'à Achmenli.
Les Turcs ont laissé beaucoup de morts et de blessés.
Les Russes ont perdu 12 hommes. L'incendie d'Elena
a été éteint par les Russes. Quarante habitations sont
brûlées.
Athènes, 17 décembre.
Le bruit que le Sultan accorde l'autonomie aux Cré-
tois, sous un prince chrétien tributaire, ne s'est pas
encore confirmé.
Les Crétois, voulant l'union avec la Grèce, refuseront
cette autonomie si elle leur était offerte.
Constantinople, 17 décembre.
Le bruit court que le compte Zichy, après une con
férence qu'il a eue avec Server pacha, aurait invité les
ambassadeurs se réunir demain chez lui.
Vienne, 17 décembre.
On annonce d'Athènes en date du 17 courant que la
Porte, pour conjurer les dangers qui la menacent en
Crète, s'est décidée accorder l'île de Crète la mèine
autonomie que possède l'île de Samos.
L'Etoile a publié, ces jours derniers, le compte
rendu d'un banquet de la Société cléricale YEmu-
lation de Bruxelles M. d'Anetlian, qui avait parlé
dans cette réunion, a cru devoir rétablir le texte
des paroles qu'on lui avait attribuées, et il l'a fait
dans les termes suivants
En rendant compte du banquet de Y Emulation, vous
me prêtez des paroles que je n'ai pas prononcées.
Voici comment je me suis exprimé en répondant au
toast porté la droite parlementaire, après quelques
mots de remercîments adressés M. Rolin:
Je suis heureux d'avoir l'occasion de répéter dans
cette nombreuse réunion d'amis, l'expression de3 sen-
timents dynastiques, constitutionnels et patriotiques,
manifestés dans les adresses des deux Chambres en
réponse au discours du Trône.
Oui, messieurs, notre attachement nos institutions
est aussi sincère qu'il est fondé en raison.
Eh pourquoi en suspecte-t-on, on plutôt a-t-on
l'air d'en suspecter la sincérité Uniquement parce que
nous sommes catholiques. Mais ce serait un motif au
contraire pour croire notre fidélité Tous ou presque
tous, des titres divers, nous avons prêté serment la
Constitution, et, pour les catholiques, le serment n'est
pas une vaine formalité c'est une promesse solennelle
faite sous l'invocation de la Divinité, laquelle nous
croyons, nous, de la Divinité qui défend et punit le par
jure.
Je ne fais pas, du reste, l'injure l'intelligence de
nos adversaires de croire qu'ils puissent sérieusement
nous supposer des projets attentatoires nos précieuses
libertés. Serions-nous assez "ingrats ou assez inintelli
gents pour vouloir les renverser Mais n'est-ce pas
l'aide de ces libertés que, luttant pendant si longtemps
contre nos adversaires au pouvoir, nous avons fini par
les renverser Et si, ce qu'à Dieu ne plaise, MM Frère
et Bara reprenaient les rênes du gouvernement que de
viendrions-nous, je vous le demande, si ces libertés
nous étaient ravies
On invoque bien tort contre nos institutions con
stitutionnelles des condamnations consignées dans des
documents que nous respectons tous.- maiscesdocuments
ne condamnent que la liberté illimitéec'est-à-dire la
licence. Or, notre Constitution, loin de consacrer le
principe anarchique de la liberté illimitée, place côté
des articles où les libertés sont établies, en correctif, la
répression en cas d'abus, en d'autres termes, la répres
sion de la licence. Il n'y a donc ni opposition, ni con
tradiction entre notre Constitution et les documents
vénérables que j'ai cités il y a plutôt accord en prin
cipe; et nous pouvons ainsi nous déclarer fils soumis de
l'Eglise, qui n'a jamais été hostile la vraie liberté, et
serviteurs fidèles de notre Constitution.
Faisons des vœux pour la conserver longtemps et
pour qu'elle puisse résister aux attaques, celles-là bien
réelles, dont elle est l'objet de la part de nos adversaires.
Les uns voudraient en saper une des bases essentielles,
en substituant notre régime électoral le suffrage uni
versel, d'autres ne se montrent pas éloignés de porter
atteinte la liberté complète des cultes, en mettantdes
entraves l'existence des associations catholiques, et en
bannissant de l'enseignement, rendu obligatoire, tout
élément religieux.
Là est le vrai danger. Je voudrais que tout le monde
le comprit, et qu'au lieu de s'engager dans des discus
sions sans cesse renouvelées sur des théories et des thè
ses abstraites et absolues, on rentrât modestement dans
la vie réelle, on reconnûtles nécessitésdes situationset