IS° 311. Dimanche,
23 Décembre 1877.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT
AVIS.
Chambre des Représentants.
37e ANNÉE.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
VIRES ACQlilRIT EUNDO.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00
Idem Pour le restant du pays7_qo
Tout ce qui concerne le journal doit ôlre adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 30.
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CHEMIN DE FER.
HEURES DE DEPART D'YPRES A
Poperinghe-Hazebrouck. 6-30. 12-07. 6-50.
Poperinghe. 6-30. 9-07. 12-07. 5-57. 6-50.
8-45. 9-50.
Courtrai. 5-34. - 9-46. - 11-20. - 2-33. - 5-25.
Roulers. 7-50. 12-25. 6-50.
Langheraarck-Oslrnde. 7-00. 12-06. 6-07.
Langhemarck, le samedi, 5-30.
Les personnes qui prendront un abonnement au
PROGRÈS, partir du 1er janvier 1878, recevront
le journal gratuitement jusqu'à ce jour.
BULLETIN POLITIQUE.
Une certaine émotion a élé causée par la nou
velle de la convocation anticipée du Parlement
britannique. On en a conclu, aussi bien en Angle
terre même qu'à l'étranger, que le cabinet avait des
résolutions graves communiquer aux Chambres.
Sans voir dans ce fait un sujet d'inquiétude, le
Daily Telegraph dit qu'il faut remonter la
guerre de Crimée pour en trouver un exemple
cette époque, en effet, le Parlement fut convoqué
le 51 janvier de l'année 1854 et le 23 janvier de
l'année 1855.
Le Times se croit obligé de rassurer l'opinion
publique et déclare que le cabinet convoque les
Chambres bien moins pour leur annoncer des pro
jets politiques que poiir les régler d'après l'expres
sion du sentiment de la représentation nationale.
Il est incontestable que l'Angleterre va se trouver
obligée de prendre une altitude en présence des
victoires russes et des annexions de territoire que
la Russie projette. Mais jusqu'ici, dit le Times, les
intérêts britanniques ne sont nullement compromis.
Le même journal publie le texte de la circulaire
par laquelle la Porte a sollicité la médiation des
puissances. Celte circulaire a été correctement
résumée par le télégraphe, ce qui n'est guère con
forme ses habitudes,car le télégraphe est la fois
le plus rapide et le moins exact de tous les modes
d'information.
Cette circulaire diplomatique a du reste perdu
tout son intérêt, depuis que l'on sait qu'aucune des
puissanees qui elle a élé adressée n'a songé la
prendre en considération. Elle n'a pas même été
communiquée officiellement par une setile d'entre
elles au cabinet de Saint-Pétersbourg. Il paraît
d'ailleurs que le monde diplomatique est absolu
ment édifié sur les intentions du prince Gûrt-
ehakoff.
Quelqu'un ayant demandé au chancelier russe,
il y a quelques semaines, quelles seraient les con
ditions de paix qu'imposerait le Czar après la chûte
de Plevna, le prince Gortchakoff aurait répondu
Je n'y ai jamais pensé je comprendrais qu'on
me demandât quelles seraient nos conditions si
notre armée était sous les murs d'Andrinople.
Mais je n'ai pas songé un instant me demander
ce qu'elles seraient dans l'hypothèse de la cbûte
de Plevna.
Aussi, d'après une dépêche adressée de Vienne
au Timesles différentes armées russes ont déjà
reçu l'ordre de marcher en avànt et, dans les con
seils de guerre de l'empereur, on semble très décidé
profiter de la déroute des Turcs pour forcer le
passage des Balkans.
D'après les dernières nouvelles de Constantino-
ple, il serait fort question d'une alliance entre
l'Italie et la Grèce, et l'on s'en inquiéterait même
dans les conseils du Sultan. Son ambassadeur au
Quirinal a reçu l'ordre de demander des explica
tions cet égard.
La reconstitution du ministère italien s'annonce
comme devant être très-difficile. M. Depretis a
rencontré de la pari de M. Crispi. président de la
Chambre des députés, un refus formel de contri
buer la solution de la crise dans ces conditions
il n'est pas probable que l'on aboutisse une solu
tion avant le nouvel an.
La politique française est entrée dans une pé-
riôde de calme plat. Le ministère a révoqué et
déplacé 83 préfets sur 87. C'est un remue-ménage
complet et un changement total de décors. On a
peine comprendre, en voyant ces destitutions en
masse se succédant quelques mois et parfois
quelques semaines d'intervalle, qu'il se trouve
encore en France des gens disposés accepter des
fonctions publiques qui aient quelque rapport avec
la politique. A peine un préfet a-l-il eu le temps de.
commander son uniforme qu'il est remplacé.
N'étaient le chemin de fer et le télégraphe, beau
coup de ces fonctionnaires seraient supplantés
avant d'avoir pris possession de leur pouvoir.
Encore ce système n'ést-il que l'application ré
duite de la méthode américaine, grâce laquelle
les facteurs de la poste changent avec les ministres.
Et en Belgique on jette les hauts cris propos
d'un commissaire d'arrondissement révoqué
BULLETIN? TÉLÉGRAPHIQUE.
St-Pétersbourg, 19 décembre.
Une dépêche officielle de Bogot, en date du 18, porte
que le général Dellinghausen a occupé Dschulin, Sla-
tariza et Elena l'avant-garde a occupé Kessarewo,
Lebrowo et Builtzi Achwidli est occupé par un déta
chement turc composé de troupes de toutes armes.
Les 12, 13 et 14 décembre, les Turcs ont tenté d'a
vancer de Berkowatz dans la direction de Katlowiza,
mais ils ont été repoussés par les hulans de Kharkow.
Suivant les avis de Wraza, en date du 16, les Turcs
ont évacué Berkowatz et se sont retirés vers Sofia. Ils
ont laissé un canon Berkowatz la ville a été occupée
par les hulans russes sous le commandement du comte
Berg.
A Plevna l'envoi des prisonniers vers la Russie est
presque terminé. Osman pacha est parti hier de Bogot.
Deux pachas et 2,000 prisonniers ont été remis aux
Roumains.
Depuis le 12, le calme est complet près du détache
ment du grand-duc héritier.
Bogot, 19 décembre.
Officiel. Les Turcs ont évacué Berkowatz.
La Chambre a repris mardi la discussion des
amendements proposés par M. Frère-Orban au
budget des voies et moyens, amendements tendant,
l'un la suppression de la taxe des chevaux mix
tes, (autre autoriser la preuve par tous moyens
de droit, de la circonstance du mobilier déclaré au
quintuple de la valeur locative.
Après une discussion fort longue et parfois très-
animée, l'amendement relatif aux chevaux mixtes
a élé rejeté par 50 voix contre 29 et 5 abstentious
l'amendement concernant la déclaration du mobi
lier au quintuple de la valeur locative, a élé
renvoyé comme projet de loi spécial l'examen
des sections.
A la dernière séance, M. le ministre des finances
avait admis le principe de cet amendement. La
déclaration ne vaut qu'au point de vue fiscal la
preuve de son inexactitude pi ut en matière électo
rale être faite par toutes les voies de droit. Tel
élail l'avis de M. le ministre des finances, qui
invoquait dans le même sens une décision qu'il
venait de prendre toul récemment.
Mais depuis la semaine dernière M. le ministre
a changé d'opinion. Ce qui lui paraissait très-clair
vendredi est devenu obscur le doute est né dans
son esprit et il estime que la déclaration qui est
inattaquable au point de vue du fisc est également
inattaquable au point de vue électoral. C'est juste
ment le contraire du système appliqué par M. le
ministre dans la décision dont il a fait étal devant
la Chambre.
Quelle est la cause de ce revirement, coup sur
fort inattendu Il ne faut pas la chercher bien loin.
QuoiquVri dise M. le ministre des finances, il n'a
pas. en matière politique. le désintéressement
héroïque dont il fait volontiers parade devant la
Chambre; la fraude que l'amendement de M.
Frère-Orban a pour but de combatlre sert le parti
clérical elle aide la fabrication des électeurs
ruraux; c'est pour cela que M. le ministre la
défend et la maintient, bien qu'il dise qu'il ne
demande qu'à empêcher la fraude partout où elle
se révèle.
M. le ministre avait opposé une fin de non rece
voir la proposition de M. Frère-Orban l'amen
dement relatif la déclaration du mobilier ne se
rattachait pas directement, selon lui. au budget
des voies et moyens. M. Frère-Orban a fait justice
de cette objection l'éloquent orateur a démontré
que c'était au budget des voies et moyens et
