Question des Funérailles.
Discours prononcé par M. Ferdinand Van Daele,
au nom de la Société Royale de S1 Sébastien.
Messieurs,
Discours prononcé par M. Ferdinand Le febvre
Président de la Société de Saint Sébastien
ctAlost, au nom des amis étrangers.
Messieurs,
Les personnes signataires la liste de sous
cription pour perpétuer la mémoire du regretté
M. Eric Bouckenaere, sont priées de se réunir
au café le Sultan, DIMANCHE 6 JANVIER,
11 heures très-précises du matin, l'effet
de recevoir communication des propositions
de la Commission.
Une liste de souscription est déposée au
Bureau du Journal.
Projet présenté par le bureau.
Projet proposé par M. Schoixaert.
Dans ses relations en dehors des affaires, il sut non
moins rapidement gagner l'estime et l'affection de tous
ceux qui avaient des rapports avec lui. Caractère ouvert
et jovial, il aimait la société, et la société aimait se
grouper autour de lui. Sa présence animait les fêtes, et
tout jeune encore, le 12 Octobre 1871un courant sym
pathique le porta la vice-présidence d'une association
composée de l'élite de la bourgeoisie et dont l'origine
remonte plusieurs siècles. Il conserv a intacte la répu
tation que cette ancienne Ghilde s'était acquise tant
l'étranger que dans le pays, et son nom devint juste
ment populaire môme au sein des sociétés similaires de
la ville. Plein de tact, il réussit les réunir pour pren
dre ensemble part aux luttes et aux réjouissances. C'est
en souvenir de ces excellentes relations, c'est par un
sentiment commun de profond regret que, drapeaux
déployés, elles se trouvent réunies en ce moment au pied
de son cercueil pour rendre sa mémoire un dernier
et solennel hommage.
Ce furent ces mêmes qualités qui le désignèrent au
choix de ses concitoyens pour la défense de leurs inté
rêts au sein de l'Administration Communale. Il fut
élu le 2 Juillet 1872 une immense majorité et
pendant les années qu'il a siégé au Conseil, il a pleine
ment justifié la confiance de ses mandants. Homme fer
mement attaché ses principes,il n'eut pas toléré qu'on
y portât la moidre atteinte. C'est là qu'éclata tout son
dévouement la classe ouvrière et principalement l'é
ducation et l'instruction de la jeunesse. Il applaudit
toutes les mesures propres donner une sage exten
sion cette branche des services publics, et il encoura
gea l'autorité dans ses efforts non seulement par ses
paroles et par son vote, mais par son concours actif et
par de fréquentes libéralités. Il exprimait souvent sa
profonde conviction que c'était là ce qui, dans l'intérêt
du bien-être général, devait faire l'objet de la principale
préoccupation des administrations. Il y voyait aussi la
seule voie qui conduise au plein développement de la
richesse publique. Sa parole facile reflétait dans la dé
fense de ses idées les sentiments généreux qui émou
vaient son àme.
N'avais je pas raison de dire, MM., que la mort a été
bien cruelle en frappant cet homme au moment où
s'épanouissaient ses belles qualités et que nous fondions
sur lui les plus légitimes espérances Elle a brisé du
même coup le cœur déjà trop éprouvé d'un père chéri,
et les liens d'amitié qui l'unissaient nous tous.
Mais ne scrutons pas les desseins de Celui qui est
toute justice et toute miséricorde, et demandons hum
blement qu'il accorde au regretté défunt le bonheur
éternel
Le titre de confrère de la Société Royale de St-Sébas-
tien me vaut le douloureux honneur d'adresser un
suprême adieu, celui qui hier encore était notre bien-
aimé Vice-Président, et que dans quelques instants la
pierre sépulcrale couvrira pour jamais
Ce que je pourrais dire de choses élogieuses la
mémoire de notre digne ami, ne saurait être qu'un écho
bien affaibli des sentiments qui étreignent nos cœurs.
Nous sommes encore anéantis sous le coup de foudre
qui éclata il y a trois jours Eric Bouckenaere est mort
Mais que la douleur se taise un instant, et que la voix
de l'amitié se fasse entendre.
Je puis résumer en un mot les qualités qui distin
guaient Eric Bouckenaere. Il les possédait toutes. Ami
dévoué, il tendait tous sa main loyale c'était un cœur
généreux et compatissant camarade franc et joyeux, la
terrible maladie qui le minait ne pouvait pas même avoir
raison de sa cordiale gaîté toujours également affable,
toujours prêt rendre service, il était heureux surtout
quand il pouvait trouver l'occasion d'obliger, je ne dirai
pas ses amis, mais quiconque avait recours lui.
Les plus solides qualités de l'esprit allaient chez lui,
de pair avec les plus nobles sentiments du cœur. Vous
venez, Messieurs, d'entendre retracer par notre premier
magistrat, les services rendus par Eric Bouckenaere au
Conseil de la commune, où il occupait une place si dis
tinguée quant nous, combien de fois n'avons nous
pas entendu sa parole simple et facile autant que cha
leureuse et éloquente Et dans des circonstances diver
ses, chaque fois qu'il était appelé prendre la parole
au nom de cette Société qu'il aimait tant, combien
n'admirions-nous pas l'intelligence, le tact et la délica
tesse qui présidaient tous ses discours Vous dirai-je
tous les titres qu'il s'est acquis la reconnaissance
des membres de la Société Royale de St-Sébastien
Comment il maintint la Société la hauteur de son
ancienne renommée Comment il la rendit populaire,
par tout le pays et même l'étranger Enumérer ses
services est chose impossible il suffira de dire qu'il laisse
un vide peut-être impossible combler.
Telles sont, MM., les rares et précieuses qualités que
possédait Eric Bouckenaere.
A un âge où tant d'autres entrent peine dan3 la car
rière, il a déjà fourni, lui, la course entière il a trente-
deux ans, et déjà il a eu le temps de rendre des services
pour la réalisation desquels il faut souvent une longue
existence.
Hélas, Messieurs comment dépeindre, comme il le
mérite, ce beau caractère Heureusement, son éloge
se trouve dans le cœur de cette foule immense d'amis,
qui par leurs larmes, suppléent l'insuffisance du
langage.
Adieu Cher et jamais regretté Vice-Président
Laisse-moi déposer, surta tombe, comme une holocaus
te sur l'autel de l'amitié, le tribut de regrets éternels
que ta perte nous arrache Laisse-moi couvrir pieuse
ment ton triste cercueil, de ces fleurs funéraires 0
toi, qui, comme la fleur, as été violemment arraché de
ta tige, et précipité, avant l'heure, dans le sein de la
Mort, reçois ce dernier hommage de tes amis qui ne
t'oublieront jamais.
Non, tu n'as pas disparu tout entier tu seras encore
parmi nous quand nous parlerons de toi et que nous
évoquerons ta chère mémoire. Ton souvenir pour tes
amis sera un culte, et ton nom chéri vivra éternellement
dans leur cœur.
Permettez-moi d'adresser, mon tour, une dernière
parole d'adieu notre regretté ami, Eric Bouckenaere.
D'autres, plus autorisés que moi, ont retracé la vie
de ce bon fils faisant le bonheur et la consolation de son
brave et digne père, déjà si douloureusement frappé de
puis quelque temps, dans ses affections les plus chères.
Votre honorable Burgmestre a parlé de notre ami
comme homme politique, dévoué de cœur et d'âme au
grand parti qu'il défendait si vaillamment.
Moi, Messieurs, je viens au nom de l'amitié, au nom
des amis du cher défunt, des amis n'habitant pas la ville
d'Ypres, rendre un dernier devoir d'affection et de re
connaissance celui que nous pleurons et que nous re
grettons tous.
Je parle particulièrement, Messieurs, au nom des
amis que le regretté défunt comptait hors de cette ville,
et je pense qu'il m'est permis de me faire l'interprète
des amis d'Alost, de G and., de Dunkerque et des autres
confrères des diverses Sociétés de tir l'arc, étrangères
cette localité.
Doué d'un caractère droit et ferme, honnête et désin
téressé, tout respirait en Eric cette loyauté qui forme
l'homme de bien et le véritable ami, hélas! si rare de
nos jours.
D'un abord facile, d'un commerce agréable, il fut
toujours l'ami dévoué de ses amis, le camarade sincère
et estimé de ses camarades et, Messieurs, est-il besoin
de le dire vous, qui avez eu le bonheur de le posséder,
malheureusement trop peu de temps parmi vous, com
bien il était bon, amical, affectueux, serviable, toujours
prêt obliger lout le monde, et ne demandant en retour
que l'amitié de vous, de nous, ses amis.
Nous le voyons encore là, le bonheur et la joie peints
sur le visageentouré de ses innombrables amis,
oubliant le mal terrible doht il souffrait et qui le minait
cruellement. Toujours gai, joyeux, entraînant chacun
par sa grande intelligence, la vivacité de son esprit, et
l'aménité de son bon cœur.
Vous nous avez quitté, seul votre souvenir nous reste,
Jamais nous n'oublierons celui qne nous fûmes heureux
d'avoir pour ami.
Adieu Eric, Adieu Et que la Providence vous ré
compense dans un monde meilleur, pour les nombreux
bienfaits que vous avez répandus autour de vous.
Adieu Adieu
Gand. ce 4 Janvier 1878.
Le vœu le plus ardent que je forme l'occasion
de l'année nouvelle, est la chute du cléricalisme
Puisse cette année être la défaite du parti noir qui
ne rêve que conspiration, qui ne désire que la
ruine du pays où il s'établit pour mieux dominer.
L'année nouvelle s'ouvre sous des auspices bien
favorables pour les libéraux En Espagne, le parti
libéral est sorti triomphant d'une lutte soutenue
par les Jésuites au profit de Don Carlos en Alle
magne le parti national se prépare donner le coup
mortel a;>\ tillramonlains par l'application plus
stricte et plus sévère des lois de Mai l'Italie voit
sa prospérité s'accroître grâce son régime libéral
la Russie v iclorieuse représente la victoire de la
raison sur le fanatisme c'est ainsi que nous voyons
partout la raison, la liberté reprendre leurs droits
et châtier vigoureusement ce qui tenterait de s'op
poser sa marche et sa domination.
Et s'il est quelque chose capable de réjouir les
libéraux Belges, ce doit être la victoire du parti
Républicain Français; non point que nous devons
nous féliciter du triomphe de la République comme
gouvernement, mais ce qui présente nos yeux
une importance capitale, c'est qu'elle représente en
France, le parti des lumières, du progrès et c'est
ce point de vue que, nous libéraux, nous devons
nous féliciter. Et celle victoire doit nous donner
les plus sérieuses et les plus légitimes espérances
car personne n'ignore l'influence décisive que les
événements de France exercent sur notre pays
celte influence est reconnue et s'est manifestée dans
bien de circonstances.
Ainsi donc, les affaires extérieures telles qu'elles
se présentent sont pour nous un gage assuré de
succès d'autre part, lal marche des affaires en
Belgique, l'esprit des électeurs répondent et au
delà, aux espérances que nous pourrions concevoir.
Je m'expliquerai plus tard sur ce point.
Mais malgré ces avantages, nous ne devons point
fermer les yeux et nous confier dans la Providence
seule, nous devons dès aujourd'hui travailler avec
ardeur, et faire les efforts les plus sérieux pour
regagner les positions acquises depuis 8 ans des
adversaires implacables, usant de la violence et de
la fraude pour se maintenir au pouvoir.
El vous, habitants d'Ypres, qui toujours avez su
résister la domination du clergé, faites un effort
suprême au mois de Juin réparez l'ingratitude
commise envers le plus illustre de vos enfants, et
la Belgique dans ses jours de bonheur saura recon
naître ses bienfaiteurs. XX.
Sous ce titre la questure de la Chambre distribue
le document suivant relatif aux honueurs rendre
aux représentants défunts.
I
En cas de décès d'un membre de la Chambre
pendant la session, si la Chambre est réunie, une
députation chargée de rendre en son nom les derniers
devoirs au défunt est désignée conformément aux
prescriptions de l'article 66 du règlement.
Dans tous les autres cas il sera envoyé chacun
des membres de la Chambre, par les soins de la
questure, une circulaire indiquant le jour, l'heure
et le lieu des funérailles.
La questure est chargée, en toute circonstance,
de demander que les honneurs militaires soient
rendus au défunt, aprèsavoir pris l'avis de la famille
et pour autant que celle-ci le désire.
Le président ou celui qui le remplace prononcera,
le cas échéant, le discours la mortuaire, avant la
levée du corps.
Cette tâche accomplie, la mission delà députation
est terminée et son escorte sera congédiée.
Toutefois les voitures accompagnées des huissiers
non revêtus de leurs insignes, resteront la dispo
sition de MM. les présidents et membres qui désirent
faire partie du cortège et assister aux obsèques.
II
En cas de décès d'un représentant, il sera envoyé
chacun des membres de la Chambre parlessoins
de la questure, une circulaire indiquant le jour,
l'heure et le lieu des funérailles.
La questure est chargée de demander que les
honneurs militaires soient rendus au défunt,
moins que la famille, préalablement consultée,
n'exprime le désir contraire.
Si le décès a lieu pendant la sessio i, la questure
prendra en outre les mesures nécessa res pour a9-