La loi de Milice.
La fabrication des Électeurs.
Voici, par exemple, comment la Gazette van
Lier traite les institutrices laïque et leurs
élèves
de ce dévér:
dc quatorze cents francs.
votre but. Et. de plus, vous pouvez compter sur le
concours des hommes dévoués votre cause qui
sont si nombreux dai s tontes les grandes villes de
la Belgique et qui ne demandent pas mieux que
de pouvoir se mettre au «ervice de la cause libéra
le. S'il est vrai, ce qu'on dit ici Gand, Courtrai.
Roulers seraient prêts organiser de ces conféren
ces; pourquoi ne serait ce pas possible Y près?
Cinq mois nous séparent encore des élections, que
dès aujourd'hui chaque homme politique contribue
de sa personne pour expliquer la situation ceux
qui ne la connaissent peu ou point. C'est ainsi que
l'on pourra entamer sérieusement la lutte et mar
cher tons d'accord et éclairés vers le scrutin. Di
sons, en finissant, que nulle part, dans la Flandre
le libéralisme n'a si bien résisté qu'à Yprès aux
efforts du cléricalisme: mais il n'est point de doute
que ces conférences ne produisent dans cette ville
des effets sérieux. Agissons donc pendant les cinq
mois qui nous restent encore, mettons au grand
jour les actes odieux du parti de l'ignorantisme
disons et répétons au peuple ce qu'il a fait: ce
qu'il fait: ce qu'il fera encore: stigmatisons-le de
vant la foule réunie.accourue pour eutendredire la
vérité. Alors, mais alors seulement, nous échappe
rons des griffes de l'ennemi toujours nous mena
çant; c'est aujourd hui que l'épée de Damoclès est
suspendue au-dessus de nos têtes, qu'un malheur
inéluctable nous environne, que l'ennemi est non
plus anle portas urbis mais prêt envahir
chaque demeure, semer la discorde et la zizanie
dans chaque famille, c'est aujourd'hui qu'il faut
faire un effort suprême pour faire triompher les
vrais principes qui doivent régir l'humanité, et
donner notre petit pays une nouvelle ère de
grandeur et de prospérité. Votre lecteur,
X.
L'état de dégradation de la petite presse
flamande, ridégée par de petits vicaires, dans
le genre de celui qui tenait le fameux An-
thone, est quelque chose de révoltant. Ce que
l'on peut faire de meux, c'est de mettre quel
quefois le nez de ces insulteurs publics dans
leur prose ordurière.
Mais vous demanderez peut-être, chers lec
teurs, ce que sont les écoles soutenues par ce
Denier dont les boites se trouvent, dans tous les
établissements publics et qu'on vous met incessam
ment sous le nez; eh bien! écoutez:
Ce sont des écoles où ne peut entrer aucun
prêtre, où l'on ne parle ni de foi ni de loi, où l'on
ne tolère les images du Christ et de la Vierge que
pour les tourner en dérision des écoles ou l'on ne
prie point, où l'on inculque dans le cœur des
enfants et ce des leur tendre jeunesses les prin
cipes de la morale indépendante lcs écoles ol'l
l'on autorise aux élèves la lecture de journaux
immoraux et athées; des écoles dont les élèves
insultent la rue le très-saint sacrement et les
prêtres; des écoles dont les élèves sont conduits au
théâtre par leurs professeurs et institutrices pour
assister aux représentations les plus immorales et
les plus voluptueuses; des écoles où dès les leçons
finies. les amants viennent, pour l'édification
des élèves. rejoindre les institutrices a fi 11 de
faire ensemble... une petite promenade; des éco
les des fillfs ol'l les plus âgées, alors qu'elles
sont encore sur les bancs de leur classe.
Nous ne diront pas le mot, chers lecteurs, par
respect pour l'enseignement même.
Eh bien même en présence de ces infamies,
gondage d'injures, c'est une conso
lation pour tous les bons esprits de voir que,
malgré et peut-être cause de telles calomnies,
l'enseignement laïque, qui doit régénérer la
femme, prospère et se développe, par qu'il est
solide et moral avant tout.
AUX PÈRES DE FAMILLE.
Voici l'époque, dit Y Avenir des Flandres, où les
pères de famillesont appelés apprécier les rigueurs
de la loi de milice de 1873, œuvre du ministère
clérical actuel.
Aux termes de cette loi, les pères de famille,
dont les (ils doivent prendre part au tirage au sort
de 1878, et qui désirent, le cas échéant, acquérir
le droit de les faire remplacer, sont tenus de verser,
avant le tirage, du 2 au 20 janvier, la somme de
deux cents francs, entre les mains du receveur de
l'enregistrement.
Passé ce délai, ceux qui n'ont pas opéré le ver
sement susdit, ne peuvent plus faire remplacer leurs
fils, au cas où ceux-ci prendraient un mauvais
numéro.
La somme est entièrement perdue pour ceux qui
prennent un bon numéro.
Notez bien que, malgré le versement, le gouver
nement ne garantit pas de remplacer votre fils.
Au mois de septembre prochain, il sera procédé
Bruxelles un nouveau tirage au sort, entre les
miliciens qui, ayant fait le versement, ont été dé
signés pour la milice.
Les élus, les heureux ce nouveau tirage, ont
payer, dans le délai de dix jours, une autre somme
Les autres rentrent, il est vrai, en possession de
leurs 200 francs, mais ils ont chercher eux-mêmes
et leurs frais, des remplaçants et de plus, pourse
mettre couvert des risques, payer encore au gou
vernement une somme de liuvt cents francs. Sinon,
bien qu'ils aient exposé leurs200 francs, ilsdoivenl
servir en personne.
Les jeunes gens qui se trouvent dans ce cas, sont
d'ordinaire assez nombreux.
En 1874, ils étaient au nombre de 376,
En 1875, 646.
En 1876, 625.
On dit qu'en 1877 le gouvernement a pu satis
faire toutes les demandes mais ce n'est là qu'une
année d'exception. Les remplacement n'ont été si
nombreux que par suite de la dureté du temps, du
chômage de toutes les industries.
Mais que le travail reprenne un peu, et de nou
veau les pères de familles qui veulent recourir au
remplacement, seront dans l'embarras.
Rappelons que du temps de l'administration libé
rale, si justement calomniée, la législation sur la
milice était infiniment plus partcrnelle.
Sans doute, les cléricaux disaient pis que pendre
de cette législation dans leurs meetings, dans leurs
journaux, la Chambre, ils juraient qu'il était ur
gent indispensable de la réformer radicalement, d'y
introduire des améliorations, des adoucissements
dans l'intérêt de^familles.
On les a crus, et les bons électeurs des campa
gnes leur ont confié des mandats et le pouvoir.
Immédiatement, les cléricaux ont modifié, il est
vrai, l'ancienne législation, mais pour le renforcer,
pour l'aggraver dans des proportions exorbitantes.
C'est ainsi qu'ils font payer aujourd'hui deux
cents francs la simple faculté, autrefois absolument
gratuited'obtenir, le cas échéant, un remplaçant.
Les libéraux ont eu beau protester, crier que
c'était une extorsion et une mystification, rien n'y
a fait.
Nos adversaires se sont moqués de ces plaintes
et ont foulé aux pieds leurs discours anti-militaris
tes d'autrefois.
L'injustice de la nouvelle loi de milice est si
grande, qu'elle a amené dernièrement encore un
représentant clérical demander une réforme.
M. Kervyn de Lettenhove s'est exprimé en ces
termes, dans la séance du 19 décembre dernier
La situation de l'agriculture est peu prospère celle
de l'industrie est encore plus défavorable et plus grave.
Dans cet état de choses, le paiement anticipatif
exigé par la loi de 1873, pour qu'on puisse se faire rem
placer, devient de plus en plus difficile et de plus en
plus onéreux, non-seulement pour les classes laborieuses,
mais aussi pour une grande partie des classes moyennes.
Je viens appeler la sérieuse attention du gouverne
ment, sur l'utilité, sur l'urgence qu'il y a de rechercher
si l'article 64 de la loi de 1873, ne peut être remplacé
par une autre disposition.
Ce qui me répugne, ce que je voudrais voir disparaî
tre, c'est ce versement anticipatif imposé d'une manière
absolue avant un tirage dont les chances sont encore
douteuses. Il y a là aujourd'hui pour les classes moyen
nes, une charge excessivement lourde et parfois véri
tablement accablante.
J'appelle sur ce point l'attention du gouvernement.
Il va sans dire que le gouvernement n'a pas plus
tenu compte de cette réclamation, que de toutes
celles des libéraux.
Pour que les pères de famille obtiennent salis-
faction, il faut qu'ils attendent l'arrivée d'un minis
tère libéral mais il faut aussi qu'ils y aident, en ne
votant que pour des libéraux aux élections de Juin.
La grande besogne du clergé, dans les arrondis
sements où il y a lutte électorale, est la fabrication
des électeurs, trop souvent l'aide de fraudes de
tous genres, de chevaux de labour, transformés en
chevaux mixtes, et de l'augmentation de la contri
bution personnelle, concernant le mobilier.
Dans sa fabrication active, il n'a pas négligé de
se fabriquer lui-même électeur.
C'est ainsi que dans Luxembourg, tous les prê
tres ont porté, sur les rôles, leur mobilier un taux
qui leur donne le sens électoral.
Voici, en effet, la liste des prêtres luxembour
geois, devenus électeurs d'une année l'autre, avec
le montant de leur mobilier d'autrefois, et celui
qu'ils accusent aujourd'hui
Lambert, curé Habaye-la-N., 275 fr. 575 fr.
Wawril, id. Bellefoutaine, 275 5< 0
Lejeune, id. St. Vincent, 200 1500
François, id. Chassepierre, 100 450
Cordonnier, id. Bleid, 500 2000
Minel, id. Anlier, 224 925
Collignon, id. Bercbeux, 350 900
Jacquemin, id. Assenois, 200 400
Lem, id. Hamipré, 212 1200
Goffinet, id. 'a Neuvillers, 250 1200
Boët, id. Poupehan, 215 1500
Maillet, id. Sugny, 300 500
Debra, id. Paliseul, 250 1500
Thill, vicaire St-Hubert, 150 2000
Deldel, curé'a Hatrival. 100 1000
Lefebvre, id. Freux, 400 750
Didier, id. Vesqueville, 100 500
Lendent, id, Villance, 265 1000
Renauld, id. Awenne, 265 400
Lecailler, id. Mirwart, 265 800
Sohier, id. Lesterny, 250 1200
Paris, id. Masbourg, 520 500
Servais, id. Ave, 425 1100
Colliri, id. ILrgimonl, 375 800
Théâtre, id. Humain, 215 1500
Goffinet, id. 5 Marenne. 300 900
Pirson, id. "aOppagne, 80 250
Lhoas id. Dochamos, 215 900
Vincent, id. Vaux-Chavanne, 225 1000
Viance, doyen Laroche, 350 750
Hardy, curé Vecmont, 300 800
Lhermilte, id. Champion, 500 1200
Lallement, id. Halleux, 212 750
Simon, id. Hodister, 225 1000
Ska, id. Tilel, 350 625
Lecarte, id. Beausaint, 250 500
Nicolas, id. JupiIle, 250 600
Mineur, id. Cielle. 250 650
Fayon, id. Straimon, 150 251
Collard, id. Marlilly, 250 300
Fivet, id. Chanly, 250 550
Bertrand,id. Mune, 25o 500
Est-ce que toutes ces augmentations soudaines
et simultanées sont naturelles?