IV» 321. Dimanche, 38e AMIÉÉ. 27 Janvier 1878. 0 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDI 8S E *2 EN T 7-00 Gand,24 Janvier 1878. Une question qu'on se pose bien souvent, c'est de savoir si la nouvelle loi électorale sera réellement favorable aux libéraux. On semble oublier ce qui s'est passé il y a quelques années lors des élections et cepen dant le souvenir de ces faits devrait être de nature rassurer jusqu'aux plus craintifs: car si les libéraux furent battus au point que la lutte fut devenue impossible dans de pareil les conditions, c'est aux manœuvres électora les qu'il faut en demander compte: et ces manœuvres rendues impossibles, l'équilibre ne se rétablira-t-i 1 pas Reportons notre pensée cette époque et voyons toute l'étendue des fraudes cléricales ce souvenir peut avoir une influence salutaire sur nos cœurs. Il est d'abord aisé de constater qu'aux der nières élections les cléricaux comptèrent plus sur la force des moyens matériels que sur l'in fluence du Ciel et la religion qui avait tant contribué leurs succès passés, ne vint plus qu'en seconde ligne; car le temps était passé où le paysan naïf croyait aux paroles du curé qu'en votant contre tel candidat il votait contre Dieu aussi mirent-ils leur unique espoir dans les forces dont dispose leur im mense armée. Le prêtre usait de son influence comme chef d'Eglise.Tout le personnel qui se trouvait placé sous sa dépendance: chantres, bedeaux, joueurs d'orgue les fournisseurs d'encens d'huile, de chandelles, de missels, de bréviai res, les fabricants de chaises et autres articles, tous sans exception furent contraints de voter pour les candidats catholiques: il n'y eut jus qu'aux fabricants de tricornes et de soutanes qui ne durent faire violence leurs convic tions pour conserver la pratique des gens d'E- flise. Il v eut des exceptions dans ce clergé aujourd'hui si fanatique et si intolérant: il y eut des ecclésiastiques, et j'en connais, qui (déplorèrent ces manœuvres de la part des mi nistres du culte et se tinrent éloignés de nos luttes, préférant s'exposer la colère de leurs supérieurs plutôt que de souiller le caractère sacré dont ils étaient investis. On ne s'arrêta pas en si beau chemin tout ce qui se rattachait de près ou de loin au par ti catholique frères grands ou petits, chaus sés ou déchaussés, nonnes, sœurs de toutes couleurs, religieuses de tout calibre, religieux de toutes dimensions, bref les membres de ces innombrables maisons de piété qui pullulent sur notre sol, tous employèrent leur influence pour faire triompher les candidats de leur cœur. Et l'on connait l'influence de ces mai sons brasseurs, fournisseurs de charbons, d'épiceries, de vins, bien d'autres encore que je ne saurais nommer, durent se soumettre et voter pour les candidats des petits frères» Comprend-on l'influence que de pareilles mesures devaient avoir sur nos élections Peut-on s'étonner de la défaite sanglante qu'éprouva le parti libéral cette époque Et le remède ce mal? C'était d'assurer d'une manière complète et absolue la liberté de LE PROGRES PARAISSAIT LE JEUDI ET LE DIMANCHE» VIRES ACQL'irilT El'NDO. ABONNEMENT l'Ai! AN: Pour l'arrondissement administratif et Idrm Pour le restant du pays. judiciaire d'Ypres. Ir. (i-()0 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 59. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. HEURES DE DEPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-30. 12-07. - 6-50. Poperinglie. 6-30. !)-07. 12-07. 3-37. 6-30. R-4-3. 9-50. Coùrtrài. 8-3Î. - 9-4t>. - 11-20. - 2-35. - 5-25. Roulers. 7-50. 12-23. 0-30. Langhemarck-Ostcnde. 7-00. 12-06. G-07. Langhrmarck, le samedi, 5-50. MJLLEtlN POLITIQUE* En Franco, il y a poil de choses noter. La Chambre des députés, après avoir ehténdti MM. Rouher et Dufaure. a volé l'amnistie pour lohs les délits de presse commis depuis le 16 mal jusqu'au 13 décembre dernier. Le Sénat a procédé au second tour de scrutin pour Sélection d'un sénateur inamovible. Le résul tat a été le même que la veille, c'est-à-dire qu'il n'y en a pas eu. La majorité absolue étant de 136 voix, M. V. Le Ira ht ert a obiputl 129 et le dite Decazes 128. MM. de La RôChefoucàuld-BisàCftla et le général Ducrot ont ëonsërvé les quelques suf frages qui leur avaient été donnés précédemment. Le troisième tour de sérutin a été remis quin zaine. A la Chambre des députés de Prusse-, la diseuse sîon a éonlihué sur les pétitions des catholiques réèlamaht des réformes importantes dans l'organL satiort de renseignement religieux. En dépit des efforts du parti ultrainoiitiiin, qui demandait le renvoi au ministre des cultes avec invitation de donner satisfaction aux griefs, supposés ou réels, des pétitionnaires, la Chambre a volé l'ordre du jour pur et simple sur ces pétitions, par 267 voix contre 104. La Porte a reçu communication des conditions de paix proposées par la Russie. Elles lui ont été télégraphiées par les plénipotentiaires ottomans réunis Kasanlyk et sont, parait-il, très dures. La Russie exigerait notamment le paiement d'une indemnité de guerre très-forte et l'occupation d'une partie du territoire turc jusqu'à l'exécution com plète de cette condition. Le télégramme qui nous transmet ces renseigne ments ajoute qu'aucune résolution n'a été prise Constantinople. que la Porte délibère, mais qu'il est probable qu'elle acceptera les conditions pro posées. A première vue nous ne comprenons pas très- bien pourquoi le Divan ait jugé nécessaire de délibérer encore sur les conditions proposées par la Russie, alors que, d'âprès toutes leS informations que Ion a envoyées dé CoOstatilinople depuis une semaine, les pouvoirs les plus étendus Ont été donnés aux délégués turcs Kasanlyk. Cette irrésolution du gouvernement turc cache peut-être un espoir secret d'appui du côté de l'An gleterre. II est de fait que la situation se complique de pins en plus, et le Times a reçu de St-Pétersbourg un télégramme dans lequel on lui dépeint en ces mots l'étal de l'opinion publique Nous ne désirons pas la guerre avec l'Angle terre: mais si elle nous est imposée, elle sera im mensément populaire. Beaucoup dépend, ajoute la dépêche, de l'attitude de l'Autriche, au sujet de laquelle circulent les rumeurs les plus diverses. L'Autriche eSt viVcment sollicitée en ce moment par là Russie, et même, dit-on, par l'Allemagne, de ne pas faire cause commune avec l'Angleterre. 0:1 voudrait isoler celle dernière puissance, tant polir les négociations qlli ont lieu actuellement que pour celles qui seront ouvertes lors du règlement définitif de la paix pat- une conférence. A cet effet, il n'y pas d'offrës qd'bn ne fasse au gouvernement austro-hongrois. D'après des renseignements transmis au Temps et plusieurs j'ournàux étrangers, la Russie aurait non-seuleuienl déclaré qu'elle observera strictement tOulès les promesses faites relativement aux intérêts autrichiens, mais elle aurait même offert l'em pereur François-Joseph la cession de la Bosnie et de l'Herzégovine. Ce dernier a, dit-on, refusé, par antipathie rai- sonnée pour la politique d'annexion. Ce serait en effet un précédent dangereux pour la paix de l'Eu rope en général et pour la sécurité des petits étals en particulier. Ên même temps que ces indications, nous arrive un télégramme de Vienne annonçant que le minis tère autrichien a remis sa démission entre les mains de l'Empereur. Enfin, la Chambre des communes, le chance- de l'échiquier a annoncé que lundi prochain il réclamerait des crédits extraordinaires pour la marine et pour l'armée. Tout cela n'a guères des allures pacifiques et fait prévoir de nouvelles et graves complications. Ajoutons cela que le président du cabinet hel lénique, M. Coumoundouros, en exposaul le pro gramme du gouvernement, a déclaré que le minis tère suivrait une politique d'action en défendant avec énergie les droits de l'Hellénisme et en reven diquant l'affranchissement des frères esclaves. Une dépêche de Smyrnc annonce que l'escadre anglaisé a reçu l'ordre de retourner la baie de Besika. - A

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Le Progrès (1841-1914) | 1878 | | pagina 1