In fait inouï Le mariage du Roi d'Espagne. l'électeur: c'était de doter la Belgique d'un système électoral tel que tout contrôle fut de venu impossible. Ce système, la Belgique le possède heureusement, grâce l'énergie de la population et la sage attitude de nos repré sentants. Quel changement ne produira pas dans la balance politique, cette nouvelle loi car le contrôle rendu impossible, ni les menaces, ni les promesses n'auront prise sur l'électeur. Mais il faudra que l'électeur sache que son vote ne peut être connu, et que ni diable ni Jésuite ne saurait le découvrir car pour peu qu'il existera de doute dans son esprit, il n'o sera affronter la colère de ses persécuteurs. L'intérêt du parti libéral est maintenant de faire connaître la faveur qui est accordée aux électeurs, il consiste convaincre le votant de cette vérité et arrivé ce point, les libéraux pourront affronter la lutte sans danger. X.X. QOQC-ja— On lit dans le Progrès de Charleroi Le gouvernement de la province a fait parvenir au collège échevina! de Charleroi la réponse du ministre de l'intérieur au recours formé par le bureau des marguilliers contre la délibération du conseil communal qui a enlevé aux vicaires leurs suppléments de traitements. M. De'cour. se ralliant complètement l'avis de notre administration, maintient la délibération qu'elle a prise et reconnaît que les allocations accordées aux vicaires par la commune ne sont point obligatoires, mais seidement facultatives. La dernière correspondance bruxelloise du Jour nal de Bruges contient quelques détails au sujet de l'expédition belge en Afrique On a des nouvelles relativement récentes des vaillants officiers partis pour l'Afrique. Ils sont présent Zanzibar et y resteront jusque vers la mi-juin. La saison des pluies, qui commencera bientôt, les empêcherait de poursuivre leur roule s'ils s'engageaient auparavant sur le continent. Pour le moment, ils organisent soigneusement leur expédition et apprennent les dialectes de la côte. Une lettre du lieutenant Cambier, datée du 29 décembre, donne d'intéressants détails sur leur longue traversée. Ils ont fêté le 15 novembre Port Elisabeth la Saint Léopold en compagnie du consul belge, un jeune homme de Verviers, M. Ancion. Après cinquante-sept jours de traversée, ils touchaient Zanzibar. Celte fameuse île est loin d'offrir une splendeur orientale. La colonie blanche n'y compte guère qu'une quarantaine de personnes, parmi lesquelles une espèce d'empiri que anglais n'inspirant aucune confiance. Le jeune médecin qui s'irait établir en ces régions lointai nes, serait donc assuré d'une nombreuse clientèle. Avis aux amateurs. En somme, les fu'urs explorateurs sont animés du meilleur esprit, impatients de se mettre en campagne et fort ambitieux de répondre aux espé rances que l'on a fondées sur leur expédition. Ce qui parait les intéresser le plus pour le moment, c'est de savoir si l'on pense eux et ce que l'on en pense. Les correspondances qui leur parviendront avant leur départ de Zanzibar leur porteront les souvenirs et les vœux de tous leurs compatriotes. Nous n'oublierons pas ces fils courageux de la patrie qui portent au loin la renommée du nom belge, jios encouragements et nos sympathies les suivront dans la rude entreprise qu'ils ont assumée, et si le succès couronne leurs énergiques efforts, nous saluerons avec orgueil ces soldats intrépides dont la victoire pacifique effacera les sanglants triomphes remportés sur les champs de bataille. TRIBUNAL CORRECTIONNEL DE BRUGES. Un fait inouï a marqué l'audience correctionnelle de ce jour. Deux individus sont poursuivis pour achat d'effets militaires. Le Ministère Public avait cité comme témoin le malheureux qui avait vendu ces objets et qui de ce chef avait été condamné par le Conseil de guerre trois années decorrection. Deux gendarmes avait été chargés de le mener Bruges. Quand il eut fini sa déposition, il demanda au Président s'il ne pouvait avoir manger. Il avait quitté Yilvorde et depuis la veille n'avait reçu au cune nourriture .M. De Blauwe, président, appela devant lui le gendarme chargé de conduire le correctionnaire. Il répondit avoir reçu l'ordre de mener le témoin Bruges, mais non de le.... nourrir Le président tança vertement la Pandore, alloua au malheureux affamé une taxe extraordinaire et intima l'ordre aux gendarmes de réconforter immédiatement le pauvre soldat Ce n'est pas Duchesne que l'on eût ainsi traité, ou van Lierre outant de petits frères et de pe tits vicaires. Mais un soldat! (Avenir des Flandres). On télégraphie de Madrid, 23 Janvier, soir, au Figaro Depuis six heures jusqu'à neuf heures du matin, les rues et les places Sont parcourues par des bandes de clairons et de trompettes, sonnant des fanfares, et par les corps de musique de la garnison, jouant des marches triomphales. Sur toutes les places, les fonctaines monumentales jaillissent et les jets d'eau de la Puerta del Sol s'élan cent dans les airs près de cinquante mètres. Le temps est splendide. Soleil et brise matinale. La décoration générale est éblouissante. Je dis un fonctionnaire Voilà bien des dépenses pour votre budget un peu restreint Il me répond L'Espagne a toujours eu de l'argent pour s'amuser. Les rues sont envahies par près de cent mille étran gers, et près d'un million d'indigènes pittoresquement costumés. A dix heures, les régiments arrivent les uns après les autres. Les troupes sont resplendissantes. Les costumes militaires espagnols sont très coquets. Il y a près du Palais royal un corps de hallebardiers qui rappelle, s'y méprendre, les classiques gardes françaises de Louis XV. Dix heures et demie, les cloches des églises de la ville sonnent toute volée. Des salves d'artillerie annoncent que le roi quitte le Palais royal. Voici le cortège En tête, un timbalier cheval. L'homme et le cheval sont vêtus et harnachés comme il y a quatre siècles. Le cavalier porte la dalmatique armoriée, le cheval le grand capaïaçon couvert d'écussons. Un corps de trompettes cheval, suivi d'un esca dron de cavalerie. Les hérauts d'armes. Vingt chevaux de selle tenus en main et portant tous des selles et des housses qui datent de Charles-Quint, et qu'on a tirées pour la solennité des tréors et musées royaux. Quelques-uns sont harnachés l'orientale. Puis viennent les carrosses du roi. Il y en a treize quatre et six chevaux, et deux huit chevaux avec lanternes aux quatre angles. Tous ces carrosses sont entourés de courriers et de cavaliers d'escorte aux riches uniformes. Le roi apparaît dans une immense voiture surmontée de la couronne royale, d'une splendeur inouïe et traî née par huit chevaux. Des généraux aux portières, des piqueurs, des cour riers, c est une féerie. Tout le cortège s'avance majestueusement, au pas, entre deux haies de soldats. On ne crie pas, aucun vivat. On se découvre avec respect. L'allégresse est générale mais l'enthousiasme ne revêt point déformés bruyantes. De distance en distance, des corps de musique espa cés jouent l'hymne national et, détail curieux, sur tout le parcours du cortège, des clairens, placés de distance en distance, annoncent l'arrivée des carrosses en se répondant les uns aux autres. Tout l'heure, au re tour, le même cérémonial sera observé. Le cortège du roi et le carrosse de la future reine arrivent ensemble la cathédrale d'Atocha, et la reine rencontre son époux sur le seuil de la basilique. Là, attend le chapitre, ayant sa tète le cardinal Benavides, patriarche des Indes et archevêque de Tolède, accompagné du nonce apostolique, et assisté de quinze évêques en grand costume épiscopal. Le roi est descendu de son carrosse, quatre grands d'Espagne s'avancent portant un dais de velours rouge brodé d'oi avec panaches de plumes blanches, sous le quel Alphonse XII va entrer dans l'église derrière le clergé et gagner son trône élevé gauche du chœur. La reine sera conduite devant l'autel par la princesse des Asturies remplaçant la reine Christine qui, indis posée, n'a pu assister la cérémonie. Le cortège pénètre dans le temple dans l'ordre sui vant: Les quatre infantes. Le roi, sous le dais, entouré de son état-major, des grands d'Espagne et des officiers de la couronne. Le comte et le comtesse de Paris. Le comte est en uniforme de lieutenant-colonel de l'armée territoriale. Le duc et la duchesse de Montpensier. L'infante, sœur de la reine. Enfin, la princesse des Asturies accompagnant la reine. Le Sénat est ensuite introduit par les hérauts d'ar mes. Après le Sénat, les Cortès précédées de leurs massiers. Puis le corps diplomatique au grand complet. Le coup d'œil est superbe. Les toilettes blanches dominent. Les infantes sont en blanc. L'infante Chris tine, sœur de la reine, est en robe bleue. La duchesse de Montpensier en robe de satin jaune, avec résilles de chenilles noires. La duchesse de Sesto en robe de satin rouge, couverte de point d'Alençon. Lorsque le roi eut gagné son trône, il y s'est tenu quelques secondes debout, puis il est allé au-devant de la reine qui arrivait la dernière. La reine Mercédès portait une robe de taffetas blanc, garnie de point d'An gleterre, avec une traîne immense semée de torsades de roses blanches. Elle était éblouissante de jeunesse et de beauté. La bénédiction nuptiale a été donnée par le patriar che des Indes. Après lamesse de marige, la reine monte côté du roi sur l'estrade, recouverte de satin et de brocart d'or fleurdelysés, où se trouve le trône. Le nonce apostolique adresse une courte allocution aux deux époux, et, interpellant la reine, lui dit L'Eglise vous salue reine d'Espagne. On chante enfin le Te Deum et le cortège se reforme pour retourner au Palais royal. Le Roi et la Reine sont tous deux dans le grand carrosse royal. Je les vois tous les deux derrière les grandes glaces de carrosse Elle, heureuse et souriante sous son diadème royal de diamants et de grosses perles Lui, tout fier et tout joyeux dans son grand costume de général avec la Toi son d'Or. Pour entrer dans la basilique et pour en sortir, les traînes des princesses étaient portées par des officiers du palais. La foule, qui a attendu pendant la cérémonie, s'est encore grossie si c'est possible. C'est un formillement. L'enthousiasme est général. Des murmures flatteurs, des exclamations admiratives accueillent la belle et jeune reine d'Espagne. Un détail original Bidel, qui est ici avec sa ménagerie, avait offert pour le mariage de faire traîner la voiture royale par des lions apprivoisés. Inutile de dire qu'on n'a pas utilisé la bonne volonté de ses pensionnaires. Le roi a donné hier sa femme un pendant en émail artistique, de Froment Meurice, représentant la toilette de Vénus, et un camée ancien avec sujet mythologique. Les troupes traversent la Puerta del Sol et défilent, deux heures, devant Leurs Majestés, qui se sont pla cées sur le grand balcon du palais sur la place Arme- ria. Leur tenue est magnifique. Les pauvres n'ont pas été oubliés dans ces noces royales, et ce matin on leur a distribué une somme de vingt cinq mille francs.

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Le Progrès (1841-1914) | 1878 | | pagina 2