Dès l'origine de noire histoire, nous voyons les différentes peuplades qui occupaient notre sol vivre dans la plus complète indépendance quoique encore l'état barbares, elles jouissaient cependant de cette liberté religieuse que l'on voit encore méconnue aujourd'hui. Alors point de religion qui voulait en imposer aux autres point de religion qui voulait avoir lui seul le monopole de la vérité. Ce n'est que plus tard qu'une caste dominée de la soif de la domination universelle conçut un projet aussi vaste que téméraire il s'agissait d'asservir le inonde. Tous nous savons que Rome seule pour suivait cette idée. Aussi, celle fin quelles vastes associations voyons-nous se former les unes la suite des autres dans toutes les parties du monde toutes aspirant au même but, toutes obéissant un même chef qui d'un seul signe de sa tête mettait en branle loul l'univers el dont le seul ordre élait - sa ht s Romœ enïrema lex. Oui. certaines associations même par la suite furent reconnues dangereuses par le pape lui même, raison de leurs allures trop belliqueuses, comme voulant trop précipiter les événements. On craignit un instant que ces Bachi-Bouzouks du temps ne fussent une entrave au vaste projet alors si bien entamé déjà Tout le monde comprend que c'est de l'ordre des jésuites que je veux parler qui tem porairement fut aboli. Mais hélas! tout le monde le sait aussi aujour d'hui. que celle mise en interdiction, ne fui pas sincère, et n'était inspirée que par un motif d'inté rêt celui de ne pas compromettre l'entreprise alors en pleine marche. On les avait trop bien vus l'œuvre pour ne pas les faire ressusciter dès que l'heure du danger serait passée. C'est ce qui expli que la réapparition de cet ordre, et le rôle impor tant qu'il joue actuellement encore au Vatican el sur la scène politique. Grâce donc cette vaste ligue qu'avait ses raci nes jusque dans les plus petits pays, qui dans chaque état avait ses représentants comme autant de généraux chargés de faire les études sur le peuple pour le mieux asservir grâce encore mille trames secrètes, Borne approcha plus ou moins de son but. El quoi d'étonnant d'ailleurs, si on songe qu'à tout cela, elle usait encore de la plus cruelle des tyran nies chez les peuples qui ne montraient pas une obéissance passive ses ordres, si l'on songe aussi aux nouveaux dogmes qu'elle décréta pour mieux arriver encore ses projets insensés Et qu'il me soit permis ici de montrer que le système alors adopté de créer de nouveaux dogmes quand le besoin s'en faisait sentir, existe encore de nos jours. N'avons-nous pas vu il y a quelques années dans un concile tenu Rome proclamer l'infaillibi lité du pape Le pape infaillible N'est-ce pas, proclamer l'erreur la vérité N'est-ce pas encore là un de ces dogmes en vue d'enchaîner davantage les peuples Il est vrai, que peu ou point de catholi ques n'en font leur credo aujourd'hui, que des évéques même s'obstinent y croire Mais la longue, ne parviendra-t-on pas y assujettir les esprits surtout, si sa Rome a entre ses mains le monopole de l'instf uction Car rappelons-nous ce que disait un grand philosophe donnez-moi l'in struction et je soulèverai le monde Pourquoi ce nouvpau dogme, si ce n'est dans un but inhumain ou bien est-ce peut-être pour pouvoir enrayer dans la suite plus facilement les admirables maximes de notre divin maître, qui leur portent encore ombra ge car si la vérité est établie priori par celui qui est infiniment grand pourquoi la substituer par celui qui n'est que l'infiniment petit par rapport au premier. Songerait on dans la suite considérer notre maître suprême, aux maximes duquel croient tous les peuples, comme un imposteur? Si je suis entré dans tous ces détails c'est pour montrerque dans la série ininterrompue des siècles, la domination a toujours été l'apanage de Rome, que c'est elle seule que l'on a dù l'abaissement des peuples et qu'à elle seule incombe la responsa bilité de tout ce passé. Peut-être serions-nous encore plongés dans la plus profonde ignorance, peut-être subirions-nous encore la plus effroyable des tyrannies, si au mi lieu de ces époques sanglantes et terribles nous n'avions eu des guides pour nous éclairer je veux parler de ces hommes qui ont subi les plus affreuses tortures pour avoir défendu la tolérance religieuse, el avoir résisté l'esprit de domination. Oui, àcts hommes là nous devons toute notre reconnaissance; grâce eux le dépôt sacré de la vérité est venu jusqu'à nous et nous restera. Ne le dissimulons pas, c'est grâce ces génies, ces héros, ces vérita bles martyrs du passé, que nous devons les con quêtes précieuses dont nous jouissons maintenant la liberté de conscience, les droits de l'homme. Mais ces libertés, ces vérités auxquelles les ca tholiques même se sont ralliés (je parle de notre pays) en 1830 lorsque notre constitution a été érigée, sont-elles encore reconnues par eux, el veulent ils encore nous en laisser la libre jouis sance Bien, au contraire non depuis ce temps là, le souffle d'intolérance un moment interrompu dans la série des siècles, a repris le dessus, il a passé dans tous les pays de l'Europe. Qui ne con naît l'Encyclique et le Syllabus, qui condamnent toutes nos libertés conquises au prix de tant de sacrifices, et pour lesquelles il a fallu lutter tant de siècles. D'un coup, d'un côté avec l'Encyclique et le Syllabus, de l'autre côté avec l'infaillibilité du pape, on veut nous ramener au régime de la ter reur, de la domination, de l'esclavage. La lutte continue donc, et entre dans une phase nouvelle, mais avec celle différence, qu'elle se pré sente sous un aspect beaucoup plus favorable pour les partisans de la vérité. Celle-ci qui au premier grand choc a pu se faire jour sans avoir complète ment le dessus, triomphera définitivement de ce siècle et s'étendra sur tous les peuples. Et qu'on ne m'accuse pas d'anli-calholique parce que je cherche retrouver la vérité dans l'histoire bien au contraire, je professe le plus profond res pect pour la religion catholique comme pour toute autre religion elle renferme de très-belles maxi mes, auxquelles je tâche de me conformer autant que possible. Mais je n'admets plus ces nouveaux dogmes fabriqués en vue d'en faire des instruments de domination et sous ce rapport, je le dis avec regret, Rome a le monopole. Voyez tous les pays où l'on a combattre une faction religieuse cette faction n'est elle pas toujours les uitramontains. Je dirai même du fond de mon cœur, qu'enfant de l'église catholique, je regrette au plus haut point sou immixtion dans les affaires politiques je déplore ces luttes qui se livrent entre frères dans toute l'Europe et surtout dans la petite Belgique et je me considérais heureux avec bon nombre de catholiques encore si je voyais aujourd'hui la vérité prendre le dessus, si j'entendais faire un meâ culpa de la bouche même des dignitaires de l'Eglise si je les entendais reconnaître que tout ce qui a été fait jusqu'ici n'était que supercherie, et par esprit de domination que dorénavant comme les autres religions la religion catholique deviendra tolérante: que c'est aux vraies maximes de l'évangile qu'elle aura uniquement son recours Alors nous entre rions dans une voie de bonheur que les peuples n'ont pas encore connue jusqu'ici en frères nous nous aimerions les uns les autres quelque culte que nous professions Alors réunis tous ensemble dans des agapes fraternelles nous répéterions avec l'ami Horace Nunc est bibendum, amici. Z. 11 n'est pas sans intérêt de signaler l'attention publiqne certaine manœuvre imaginée par les ca tholiques pour faire rayer des électeurs libéraux. Nos adversaires ont saisi laDéputation permanente d'une foule de réclamations basées uniquement sur ce que la personne, dont la radiation est deman dée, ne possède pas la base de sa contribution personnelle sans préciser qui Ile basse ils enten daient contester; mettent ainsi le défendeur dans l'impossibilité de se défendre. Pour quiconque possède les notions les plus élémentaires en matière de preuve, une allégation aussi vague serait sans valeur; mais notre Réputa tion permanente est trop peu soucieuse des règles de la procédure, et d'autre part trop bonne enfant envers ses amis, pour s'arrêter de pareils scru pules. Elle n'a donc pas hésité admettre les catholi ques faire la preuve de leur insaisissable alléga tion, sans préciser dans ses décisions sur quelle base imposable elle entendait ouvrir une enquête. Dans ces conditions, on comprend la position faite la personne, dont le droit électoral est mis en question: elle ignore si ce sont ses portes, ses fenêtres, ses foyers, son mobilier ou sa valeur loea- live. qui sont contestés, et elle doit par conséquent attendre l'enquête pour apprendre sur quel point elle est attaquée. Or c'est ici que se révèle la manœuvre cléricale: pour prouver que le défendeur n'a pas la base de sa contribution personnelle, il suffit de prouver qu'il demeure au mois ou la semaine et, pour faire cette preuve, on fait entendre son propriétaire qui vient affirmer, de bonne ou de mauvaise foi, qu'il a le droit de congédier son locataire, tous les mois ou toutes les semaines. Nous devons protester contre de pareils agisse nt en ts. Ordonnées dans les conditions que nous venons de rappeler, ces enquêtessonl évidemment illégales, puisqu'elles ne permettent pas au défenseur de faire la preuve contraire. Elles sont illégales un autre titre, en ce qu'elles substituent une preuve légale la simple appréciation du propriétaire. Personne n'ignore en effet que la durée des baux non constatés par écrit est fixée, d'après le Code civil, par la coutume locale, et que, d'après cette coutume, c'est le chiffre annuel des loyerspùur une année entière, qui détermine si la location est oui ou non l'année. Spécialement pour tous les cantons de Gand, un usage constant, sanctionné par une jurisprudence bien établie, considère, jusqu'à preuve écrite con traire, comme loués l'année les immeubles payant plus de 300 francs de loyer |par an, quand même ce loyer serait acquitté par payements mensuels ou hebdomadaires. Cela étant, est-il possible d'admettre qu'on puisse faire dépendre, au point de vue électoral, la durée de la location de la simple volonté ou plutôt de l'appréciatiou, sincère peut-être, mais coup sur erronée, du propriétaire-bailleur? Comment! En l'absence de tout bail écrit, c'est la loi qui, l'égard du bailleur et du preneur, fixe la durée de la location et qui les lie pour cette durée, et le juge pourrait, en matière électorale, substituer cette règle la volonté unilatérale du propriétaire! Quand même celui-ci affirmerait de bonne foi que son immeuble est donné en location par mois, le locataire ne serait donc pas fondé soutenir que, d'après la loi qui doit lier le juge électoral, aussi bien que le juge ordinaire, il demeure l'année? Nous avions raison de dire que les enquêtes or données par la Députation permanente, par arrêtés déférés la Cour d'appel, sont illégales un double titre. (Flandre libérale.) Les cléricaux sont loin d'être des corrupteurs en matière électorale. Oyez plutôt, le fait s'est passé Audenarde. Il y a quelques semaines, une femme qui assis tait la messe l'église de celte ville, au lieu de déposer une offrande dans le plateau que lui pré sentait le curé, donna un grand coup sous le plateau. L'argent se répandit sur le sol el roula de tous côtés. On comprend l'émoi de la foule. Mais la femme, loin de paraître effrayée de ce qu'elle avait fait, apostropha le curé, qui restait loul inter dit devant elle, et lui débita un chapelet d'injures bien choisies. Le scandale avait été public el l'affaire ne put être étouffée quoique le parti catholique n'eût pas demandé mieux que de n'en plus entendre parler, on comprendra loul l'heure pourquoi. Traduite devant le tribunal du chef d'avoir in terrompu le service du culte, la femme X... pré senta la dé/ense suivante Elle raconta qu'aux dernières élections communales, son mari, qui avait toujours volé pour les libéraux, avait été corrompu par les cléricaux et leur avait accordé

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Le Progrès (1841-1914) | 1878 | | pagina 2