3\o 327. Dimanche, 38® ANNEE. 17 Février 1878 0 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'VPRES ET DE L'ARRONDISSE NIENT. La mort du Pape. Les Candidats au Saint Siège. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. BULLETIN POLITIQUE. Un télégramme adressé de 3t- Pétersbourg au Times annonce que le gouvernement russe a été informé de l'arrivée de la flotte anglaiseàConstan- tinople. Le Sultan avait cependant prié la reine d'Angle terre de ne pas envoyer sa flolte. Mais la Reine a répondu, d'après ce qu'on nous télégraphie de Vienne, qu'il lui était impossible d'accéder ce désir, d'autant plus que l'entrée des navires anglais dans les Dardanelles a un but pacifique. D'autre part on nous télégraphie de Paris que le Sultan a informé le Czar de sa démarche auprès de la reine d'Angleterre et l'a prié d'ajourner l'entrée des Russes Conslantinople jusqu'après réception de la réponse de la reine Victoria. Le Czar s'est borné confirmer les déclarations faites par le prince GorlchakofT 1p 10 février. Con- séquemment les Russes, qui étaient 15 verstes de Conslantinople, ont dû commencer leur mouvement en avant. L'entrée de la flotte anglaise dans les Dardanelles a été confirmée officiellement dans la séance de jeudi de la Chambre des communes. Sir Stafford Northcote a déclaré que la Porte ayant refusé le ftrman d'enlrée, le gouvernement anglais avait or donné l'amiral Hornby de passer outre et d'entrer résolument dans les eaux turques. Le gouverneur des Dardanelles s'est borné protester contre cette mesure cl le gros des navires a dû arriver devant Constaulinople. D'après un télégramme qui nous arrivé de Con slantinople par la voie d'Odessa, deux cuirassés stationnent Gallipoli, quatre l'île des Princes et un dans le Bosphore, pour maintenir la liberté des communications. En même temps le consul anglais a demandé la Porte l'entrée en franchise de 2,000 tonnes de charbqp. Il y a lieu de se demander maintenant quelle est la portée de l'ordre donné par le gouvernement britannique sa flolte et comment cette ordre sera apprécié Saint-Pétersbourg. La population moscolive tout entière semble d'accord pour considérer cet ordre non-seulement comme inopportun, mais comme hostile .la Rus sie et contraire la paix de l'Europe. Aussi l'opinion publique, en Russie, est, paraît- il, vivement irritée contre l'Angleterre. La Russie et l'Angleterre, dit le Nordse trouvent l'heure qu'il est en conlact immédiat Constaulinople. La flotte anglaise est dans le Bos phore. Les froupes russes ne tarderont pas sans doute entrer Conslantinople. II dépend du gou vernement anglais de faire de celle occupation l'instrument décisif d'une paix prochaine, ou la préface de nouvelles complications, suivant qu'il coopérera loyalement l'œuvre de libération et de pacification durable entreprise par la Russie, ou qu'il réveillera l'esprit de résistance de la Turquie. Le gouvernement anglais s'attendait une sévère interprétation de sa conduite, car dès hier sir Stafford Norlhcote a prolesté la Chambre des communes contre la manière dont le gouvernement russe envisageait l'entrée de sa flotle dans les Dardanelles. L'Angleterre aura, croyons-nous bien de la peine réagir contre cette opinion. A Constantinople même on semble ne pas^se méprendre sur l'inten tion réelle du cabinet britannique. L'Autricheet ITla|j<?, dit un télégramme dePéra, n'enverront pas leur flotte dans les eaux turques. Ces puissances se borneront demander le passage pour deux frégales, qui auront pour mission de proléger éventuellement la vie de leurs nationaux. Il ressort de ce langage qu'on assigne un tout autre rôle la flotte anglaise. La situation est grave, et il serait téméraire de prévoir dès maintenant les résultats qu'elle peut amener. La Chambre ottomane a élédissoule. Nous ne savons si c'est la liberté d'allures trop grande que prenaient cerlains députés vis vis du gouvernement ou l'approche des troupes russes, qui ont quitté Tchataldja en grand nombre, que l'on doit attribuer cette mesure. Il paraît qu'il n'est plus questions de la confé rence. On est même très irrité Saint-Pétersbourg de ce qu'il est pu être question de soumettre la question slave l'appréciation des puissances oc cidentales. En même temps, le Times nous apprend qu'on est très irrilé Londres contre lord Derby, que l'on accuse d'être cause de tout ce qui arrive, et d'avoir tout compromis on soutenant les idées de la paix tout prix. Le Journal des Débats adresse le même reproche au duc Decazes, qui a flatté les aspira tions de la Russie en s'imaginant qu'il la détache rait ainsi de l'alliance de l'Allemagne. Le prince de Bismark, venant de Varzin, est arrivé jeudi soirà Berlin. Dans la séance du Parlemand allemand, le pré sident a annoncé que la discussion de l'interpalla- tion sur la position prise par l'Allemagne dans la question d'Orient, sera portée en tête de l'ordre du jour de la séance de mardi. La Chambre s'occupera ensuite des nouveaux impôts reclamés par le con seil fédéral et notamment de l'impôt sur le tabac, qui paraît être très impopulaire. On peut donc s'attendre sur ce point des débats orageux. Le Reichslag a invité le chancelier de l'Empire faire surseoir, pendant toute la durée de la ses sion, aux poursuites dirigées contre le député socia liste Most, accusé d'outrages l'Empereur et aux autorités constituées. La Chambre italienne s'est prorogée au 4 mars. On pense que le conclave sera terminé celte'date et qu'en conséquense le discours royal pourra aborder sans réserve les questions qui scratlachent la situation réciproque de l'Italie et delà papauté. On lit dans le Corriere delle Marche d'Ancone: Aucun frère ne survit au pape les derniers membres de sa famille décédés sont le comte Ga- brielle Maslaï. qui était le frère aîné du pape, et son neveu Luigi Maslaï, fils du comte Gabrielle. Un autre fils de ce dernier est vivant, c'est le comte Ercole. Il demeure Milan. Il a deux fils, dont l'un se trouve Sinigaglia et l'autre élève l'école militaire de Saint-Cyr. Il a en oulre deux filles l'une oblate au couvent de Tor de Specchi, l'autre mariée au commandeur Marco Fabri, de Fano. En dehors de ces neveux qui portent le nom de Mastaï, Pie IX en laisse d'autres du côté des femmes. Voilà quels sont les héritiers de Pie IX. Les deux petits neveux sont déjà partis de Sini gaglia et de Paris pour Rome. Le XIXe Siècle ayant annoncé que la reine Marguerite était allée baiser les pieds du Pape, a reçu de M. Crispi la dépêche suivante Il n'est pas vrai que notre reine soit allée ee malin Saint-Pierre baiser les pieds de Pie IX. Votre correspondent se trompe en votjs donnant celte nouvelle. Crispi. On cite parmi les cardinaux qui vont se disputer la tiare pontificale, le cardinal de Ilohenlohe. le seul Allemand qui fasse partie du conclave. Il a, paraît-il, des chances d'être nommé. Le cardinal de Hohenlohe est né Rolhembourg le 26 février 1825. Il a par conséquent 55 ans, c'est-à-dire un an de plus que Pie IX lorsqu'il fut appelé remplacer Grégoire XVI. Il a été créé cardinal le 22 juin 1866. Les concurrents sont le cardinal Manning. arche vêque de Westminster, né Tottcrigde le 15 juillet 1808, cardinal depuis trois ans. Le cardinal Lucien Louis Joseph Napoléon Bo naparte. né Rome le 15 novembre 1828. cardinal depuis 10 ans. qui n'a aucune chance. C'est d'ail leurs un parfait imbécile. Le eardinal Pecci, né Carpinetto le 2 mars, 1810, cardinal depuis 1855. C'est un candidat sérieux. LE PROGRES vires acqlirit eondo. 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Le Progrès (1841-1914) | 1878 | | pagina 1