L'incendie de Bruges. 1 Nouvelles locales. CONCERT DENIER DES ÉCOLES. SOCIÉTÉ DES CHŒURS D'YPRES. Ie Partie. vient grave, austère, majestueux il semble se pé nétrer de l'ampleur de son ministère. Ceqni frappe surtout, c'est cet air de majesté qui lui est naturel et qui n'a rien de cherché. Délégat Bénévrnt, il purgea cette province du brigandage. Délégat Spolèle et ensuite Pérouse, il montra la même énergie. Dans cette dernière ville, il arriva, sous sou administration, que les prisons furent vides. Lorsqu'il était nonce Bruxel les (1844), feu noire Roi demanda, dit-on, pour lui, le chapeau Grégoire XVI, qui le réserva in petto (I84(j) et lui confia l'archi-diocèse de Pérou se, qu'il dirige encore et où il reçut en 1835 la pourpre cardinalice. Par raisons de santé Mgr Pec- ci avait été forcé de solliciter sou rappel de Bruxel les, où il a laissé et dont il a gardé lui-même les plus heureux souvenirs. Le cardinal Pecci a eu traverser des temps dif ficiles. Il s'est constamment montré égal lui-mê me: homme de grande doctrine catholique et de grand sens politique, il a fondé pour ses prêtres une académie de St.-Thomas et préside leurs disputes théologiques. Il a lui-même une culture des plus variées et est poète ses heures. S. Em. le cardinal Pecci, uu des cardinaux papables ou papagianti, c'est-à-dire désignés par la voix publique, comme candidats possibles la Papauté, est très connu en Belgique, avous-nous dit. Il a été, vers 1842, l'un des prédécesseurs de Mgr de Saint-Marsan, de Mgr Gonella, de Mgr Lodochowski. de Mgr Oreglia. de Mgr Cattani et de Mgr Vannutelli. Le cardinal Pecci aime beau coup la Belgique. Au- mois de juin dernier, il logeait au Collège belge Rome. A Pérouse, où il est très populaire, il recevait tous ceux qui s'an nonçaient lui comme venant de la Belgique. C'est un dignitaire ecclésiastique, doux, bienveillant, aimable, plein de finesse, d'intelligence, de dis tinction et de vertu. Jde Bruxelles Le nouveau Pape compte au nombre des grands cordons de l'ordre de Léopold Un grand honneur pour l'ordre. Léon XIII, quand il était nonce Bruxelles, habitait la maison qu'avait occupée le cardinal Fornari. son prédécesseur, rue des Sablons. C'est aujourd'hui la propriété de M. l'avocat De Mot- Orts. Ypres, le 33 Février 1878. On écrit de Bruxelles au Progrès d'Ypres Lors de la discussion au sein de la section centrale du bud get des travaux publics de 1878, dont la Législature aura'a s'occuper sous peu, un membre a posé au Gouvernement la question suivante La question de la jonction de la Lys d t'Y ferlée a-t-elle fait un pas, et peut-on espérer voir achever celte voie de navigation dans un avenir rapproché Et il lui a été répondu par l'honorable Monsieur Beernaert: On ne peut guères que reproduire les explications don- nées ce sujet la séance de la Chambre des Représentants du 20 Mars 1877 eu réponse 'a une interpellation de l'ho- norable Monsieur Struye Bien que le Gouvernement soit généreusement intervenu dans la constitution du capital nécessaire 'a l'établissement du canal de la Lys l'Yperlée et que la Société, plusieurs fois mise en demeure, n'ait pas rempli ses obligations, il serait disposé proposer aux Chambres d'intervenir encore pour moitié dans la dépeuse restant 'a faire, pourvu que, moyennant ce secours, la Société concessionnaire assurât l'achèvement complet du canal. Elle n'a point justifié jus- qu'ici de la réalisation du capital nécessaire. Si nos renseignements sont exacts, (et nous avons tout lieu de le croire) trois établissements de crédit d'une solidité incontestable auraient fait des ouvertures et entamé des négo ciations pour l'entreprise de l'achèvement de ce Canal, moyen nant cette nouvelle intervention du Gouvernement et un privilège pour leurs capitaux sur les recelti-s éventuelles. Ces négocialious vont-elles aboutir JS'ous l'espé rons dans l'intérêt du Commerce et de l'Industrie de notre Flandre, qui attendent depuis trop long temps déjà les bienfaits de celle voie de commu nication. Si, contre toute attente, nous étions déçus dans nos espérances, nous croyions que le Gouverne ment ne pourrait plus se croiser les bras. Son refus d'achever lui-même le canal constituerait un déni de justice il sauterait tous les yeux, qu'il est décidé ne rien faire pour notre arrondissement, et que nos représentants sont impuissants obtenir, même d'un ministère dont ils soutiennent aveugle ment la politique, la reconnaissance d'intérêts aussi légitimes. Bruges, 20 Février 1878. Le désastre apparaît, dès qu'on débouche sur la Grand'Place par la rue des Pierres, dans toute son étendue. 11 est considérable. Toute la façade centrale de l'édifice et plusieurs maisons voisines ont été la proie des flammes. Le grand dôme n'existe pius, ni le tympan de la façade qui brûle encore. Les quatre co lonnes sont restées debout, mais elles ne portent plus rien et celle de gauche penche un peu. C'est tout ce qui reste de la partie décorative de la façade. Le mur de face a tenu bon ainsi que la partie antérieure du sou bassement du dôme. Toutes les ouvertures, portes et fenêtres, sont béantes, et la vue, plongeant au travers, peut mesurer l'énorme étendue de la ruine. Il devait y avoir un grand bal officiel ce soir. Tout était prêt, et précisément dans la partie détruite par l'incendie. Quant la cause du désastre, les renseignements varient. Selon les uns, c'est le gaz, selon les autres, c'est le calorifère. On avait fait pour la fête de grands travaux au gaz la façade et les arcades étaient entou rées d'un cordon lumineux qui devaic en dessiner tous les contours. Le spectacle, vers cinq heures du matin, était d'une superbe horreur. Le dôme en feu projetait d'immenses jets de flammes. Une pluie de feu tombait sur les maisons de la rue Flamande et jusque sur les toits du théâtre. Comme l'édifice date de loin déjà, l'in cendie s'est communiqué très rapidement de maison en maison, et, comme tous les toits sont de la même hau teur, c'était encore une déplorable facilité de plus pour la propagation du feu. Le veilleur de la tour des Halles, qui domine le théâtre de l'incendie, dû, dit-on, mais je me refuse croire ce détail ridicule, aller demander l'autorisation de donner l'alarme. Ce qu'il y a de certain, c'est la difficulté qu'on a ren contrée pour l'organisation des premiers secours. Comme toujours, les pompes fonctionnaient imparfaite ment, et on a télégraphié en grande hâte Gand, Ostende et Bruxelles, pour avoir des pompes va peur. Le pis, c'est la dévastation dans les maisons atteintes ou menacées par le feu. Il paraît que le limonadier de la Société Littéraire dont la maison n'a été que légère ment atteinte dans le haut, a perdu ses meubles, sa cave, tout enfin. On ne raisonne pas bien le désastre de la cave, et je ne crois pas devoir vous transmettre, faute de certitude, ce que l'on dit là-dessus, aussi bien que sur le peu d'empressement des ouvriers requis ils s'informaient surtout, prétend-on, de ce détail s'ils seraient payés. Une dame du monde, causant de l'incendie et du bal, et se préoccupant de la fête, disait Il est tout de même bien difficile d'organiser quelque chose Bru ges. Le grotesque se mêle toujours au terrible, et le 'ait est que le nouveau gouverneur, pour son premier bal, n'a pas de chance. Il paraît que tout annonçait un bal splendide. Cinq cents bouteilles de Champagne, un buffet homérique, et des tonneaux de cognac et de rhum ont éclaté sous la chute des plafonds et ont fourni au feu, ainsi que les conduits établis pour le gaz, un dan gereux aliment. Il faut qu'on n'ait pas pu interrompre tout d'abord la circulation du gaz, car, lorsque les trois lustres des salons de devant sont tombés, presqu'en même temps, des jets énormes de lumière ont éclaté et ont brûlé pendant toute la durée de l'incendie. Et lorsque le compteur a été atteint, une grande gerbe de flammes, jaillissant par les ouvertures, a fait un instant de la façade comme la bouche d'un volcan. Toute la place, ainsi que la tour des Halles, était inondée d'une lumière éblouissante. Du côté du Bourg, on ne découvre pas la moindre trace d'incendie. C'est que l'édifice est double, avec une grande cour au milieu. Il n'y a que des pertes matérielles déplorer. Mais on dit que l'enfant du gouverneur a couru un certain danger. Les valeurs ont été transportées la Banque nationale. Les grands appartements ont tous été détruits. De grands préparatifs avaient été faits par le cheva lier de Ruzette, gouverneur de la province, pour le bal qui devait avoir lieu quantité de paniers de Champagne et autres vins avaient été amenés l'hôtel pendant la journée. Ce n'est qu'entre trois et quatre heures du matin que l'on s'aperçut de l'incendie l'alarme fut donné aussitôt. Les pompiers de Bruges peine organisés) arrivè rent sur le théâtre du sinistre avec deux pompes bras! Malgré tout leur bon vouloir, leur courage, ils durent rester spectateurs inactifs du terrible sinistre. La police a agi vaillamment. Les officiers et les soldats du 2e chasseurs et du 2e de ligne ont rendu des services énormes, en sauvant et en transportant dans la cour des halles les meubles des maisons menacées. Ils méri tent les plus vifs éloges. Les pompiers d'Ostende arrivèrent les premiers 8 heures) avec une pompe vapeur et deux pompes bras; dès lors on put songer combattre sérieusement l'in cendie malheureusement, le bâtiment entier brûlait. Il ne restait qu'à faire la part du feu, empêcher les bâtiments voisins d'être atteints. Vingt minutes après arrivaient les pompiers de Gand avec deux pompes vapeur et un nombreux personnel. Lorsque, neuf heures et un quart, les pompiers de Bruxelles arrivèrent avec M. Anspach, tout était fini. De l'hôtel du gouverneur qui parait-il était splendi dement décoré l'intérieur et avait une grande valeur artistique, il ne restait que des pans ûe mur rien n'avait pu être sauvé. Montant des listes précédentes, 13,882-76 Intérêts pendant l'année 1877 des sommes versées la Caisse d'Epargne, 92-57 Boîte du café l'Aigle d'Or (Janvier), 7-10 Produit de la loterie de l'objet u'art la Petite Mère 250 00 De la part de l'heureux gagnant, 10-00 14,% 42-43 Dépenses jusqu'à ce jour. En caisse, fr. 10,037-50 4,8®4 »3 Nous apprenons que, dans sa dernière séance, le Co mité des Ecoles Laïques a voté des fonds pour l'éta blissement d'une bibliothèque scolaire Ypres. La bibliothèque qui, pour commencer, se composera de 30Ô volumes flamands et 50 volumes français, est exclusivement destinée aux élèves de nos écoles com munales gratuites, tant pour filles que pour garçons. Les livres seront délivrés aux enfants contre un bon de l'instituteur ou de l'institutrice, et Monsieur l'insti tuteur en chef a bien voulu se charger des fonctions de bibliothécaire. Cette décision honore le Comité des Ecoles Laïques d'Ypres. Il ne suffit pas, en effet, de veiller au bien-être matériel de nos enfants pauvres, il faut travailler aussi au développement de leur intelligence, et c'est ce que le Comité a eu en vue en fondant la bibliothèque sco laire., L'enfant qui aura pris goût la lecture, lira encore après avoir quitté les bancs de l'école; la bibliothè que scolaire succédera la bibliothèque populaire, et ainsi ne seront pas perdus les efforts laborieux de notre personnel enseignant. Le Comité des Ecoles Laïques d'Ypres vient de mon trer une fois de plus qu'il est digne de la confiance que lui témoigne le public libéral. Cavalcade. Toute personne désirant prêter son concours la Cavalcade organisée au profit du Denier des Écoles Laïques et qui sortira le Lundi 4 Mars pro chain, est priée de se faire inscrire au local de la Société des Witle Klakken. Une Commission siégera, cet effet, tous les jours, partir de Lundi 25 courant de 8 10 heures du soir.' FÊTE DE LA SAISON D'HIVER. donné le 27 FÉVRIER 1878, avec le concours de M"' E. Van Keerberghen, lr prix de chant du Con servatoire Royal de Bruxelles M. F. Debacher, ténor, des Mélomanes de Gand M. APetit, violoniste M. G. Maillard, chanteur comique. P R 0 G R A M M E. 1. Chœur et couplets du Billet de Marguerite, Gevaert. 2. Romance de l'Eclairchantée par M. De- backer, Halévy. 3. Ouverture de Guillaume Tell (symphonie), Rossini. 4. Air de Si j'étais Roichanté par M11" E.Van Keerberghen, Adam. 5. Chansonnette dite par M. Maillard, X.

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Le Progrès (1841-1914) | 1878 | | pagina 2